bdslVendredi 13 novembre 2015. Médiathèque de Mâcon. Après installation la veille avec Christine Coissard, bibliothécaire jeunesse, accueil des participants par une équipe mixte Livralire et BDP 71. La salle n’est pas aussi remplie que d’habitude : 70 personnes contre 100 les années précédentes. Le départ à la retraite de José Fusaro se fait durement sentir, elle qui entraînait dans l’aventure de nombreuses structures sur le Louhannais.

Echos de voyageurs :

A chaque public,  sa richesse
Gilles, animateur à l’Hôtel-Dieu (Mâcon), rappelle que, sans 1, 2, 3 albums, les résidents des services long séjour n’auraient jamais rencontré de collégiens. Après lecture partagée de la sélection, trois albums sont choisis et mis en scène : certains aînés sont acteurs, d’autres fabriquent les éléments de décor. Les interprétations sont jouées à l’Hôtel-Dieu, à la médiathèque, au collège.

Patience et silence
Annick, bibliothécaire à Verdun sur le Doubs, habituée des voyages-lecture avec les enfants qui  discutent volontiers, avoue avoir été désappointée par le peu de réactions des aînés. Au fil des rencontres à la résidence Saint Jean, elle apprend à ne pas trop attendre des auditeurs, faisant des silences, des respirations communes et riches.

Lire et parler
Arnaud, animateur à l’Ehpad de Mellecey, constate après son premier voyage-lecture que l’impact est fort, même à l’unité protégée. L’écoute est attentive. L’histoire fait remonter des souvenirs et déclenche des échanges sur des sujets nés de la lecture mais pas forcément du livre.

Les ados sensibles au beau
Pauline, professeur de lettres classiques, pour qui 1, 2, 3 albums est un radeau de survie dans la tourmente des réformes, constate que les élèves sont touchés par la beauté de la scénographie et sont sensibles à la musique. Idem pour les lectures épicées, qu’elle utilise beaucoup. Ces lectures d’albums à voix haute, intégrales ou aménagées (partielles ou/et découpées) et dynamiques (plusieurs voix possible) sont proposées par Livralire et utilisées autant par les animateurs de voyages que par les lecteurs eux-mêmes qui s’en emparent pour faire découvrir les histoires à d’autres.

haillonanorakJeu-concours :
C’est  Juliette Berny, professeur de lettres classiques au collège Prévert (Chalon-sur-Saône) qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML

paul16Mardi 10 novembre 2015. Bibliothèque Départementale de l’Indre. Maryse Causse-Guimbard,  directrice et son adjointe Solange Chavegrand accueillent 38 personnes (+100% par rapport à l’an dernier). La scénographie est jouée avec Pauline Lacot, responsable jeunesse et correspondante du projet pour le département. En fin de matinée, émouvants retours des personnes venues juste pour voir :  » Quelle belle matinée ». « J’ai découvert un petit trésor ».  » Y a pu qu’à « .

Echos de voyageurs :

Jouer les histoires
Au collège Saint Benoît du Sault, le projet a été rattaché à un club théâtre. Six élèves, dont quatre lecteurs frileux, ont mis en scène leurs albums préférés. Ils les ont présentés aux CM2 en journée d’intégration et à d’autres élèves de l’établissement, faisant naître chez eux et chez les spectateurs un réel désir de lecture.  

Lire et créer
A la maison des enfants de Déols, déjà 4 années de voyage-lecture.  Les animatrices sont de plus en plus investies. Après lecture de tous les titres, un ou deux albums deviennent des livres phare : support de création théâtrale (Les soeurs Komba en 2015), ou plastique (construction de maisons en matériel de récupération à partir d’un Toit pour moi en 2015).  Même si les collègues restent encore trop en retrait, l’esprit de création est reconnu désormais. Il y a un temps réservé chaque semaine à la création plastique et une intervenante en « improvisation » a été embauchée. De quoi vivre, prolonger et délirer avec quelques histoires de la nouvelle sélection.

Décollage difficile
Les bibliothécaires de Villedieu et Niherne confient avec franchise qu’1, 2, 3 albums est un plus pour elles et pour le club de lecture mais que le projet pourrait rayonner davantage. Utilisation des lectures épicées, agenda plus resserré, implication des lecteurs, autant de pistes pour progresser.

pullbottesJeu-concours :
C’est Magali Chabenat de la bibliothèque d’Ardentes qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML

moniqueptJeudi 5 novembre 2015. Monique Faivre, responsable de la formation à la Bibliothèque Départementale de  l’Yonne accueille, au foyer  municipal de Monéteau, 40 personnes (+33% par rapport à l’an dernier) pour son dernier embarquement avant la retraite. La relève sera assurée. Et si c’était par un binôme de bibliothécaires, jeunesse et adulte, à l’image du public touché par ce projet ?
Les grands voyageurs ont raconté un peu de leur expérience.

 Une équipe tonique
A Pourrain, l’an passé, 1, 2, 3 albums a fédéré  une équipe féminine désireuse de créer une bibliothèque, qui a parrainé le voyage entre les enfants et les aînés de la commune, sans attendre d’avoir des murs !  Les lectrices ont déjà eu entre elles des échanges vifs et nourrissants sur la nouvelle sélection qu’elles trouvent un peu austère.

Des ados renversants
A Avallon, des jeunes de 5e Segpa râlent : on ne lira pas, on n’ira pas chez les vieux!
Puis ils s’y mettent. Ils lisent, ils préparent la scénographie, la jouent à l’Ehpad. Sur la musique finale, ils vont chacun inviter un aîné pour leur offrir une danse. Quelle évolution !

Rien n’est gagné d’avance
A Joigny, le dernier voyage-lecture ne fut pas à la hauteur du précédent. Flottement dans l’accompagnement adulte, mauvaises conditions matérielles à l’Ehpad (animation devant la porte d’entrée coulissante et sur bruit d’aspirateur), classe parachutée, ont enrayé la dynamique. Les bibliothécaires ne désespèrent pas : elles seront plus vigilantes cette année

 Astuces
– A l’Ehpad de Ligny-le-Châtel, chaque résident est responsable d’un album. Avantage : la personne le prend dans sa chambre, le lit et/ou  le regarde et s’en souvient. Les jours où les CM2 viennent présenter leur saynète imaginée à partir d’un album, l’aîné, fin connaisseur de l’histoire, est l’interlocuteur privilégié.

– A Courson-les-Carrières, le vote intergénérationnel se fait en deux temps.  Jeunes et aînés, répartis en petits groupes discutent et font un choix unique de trois albums préférés. Un délégué va ensuite déposer le vote du groupe dans l’urne.

blousonpetvesterusseptJeu-concours :
C’est le professeur-documentaliste d’un collège de Sens qui a trouvé la réponse la plus proche.

 

VML

theptVéronique Marie Lombard invente la scénographie de mise en bouche. Elle supervise  les préparatifs, répond aux nombreuses demandes, rédige les conseils d’embarquement et s’apprête à charger son coffre pour le premier lancement. Elle sert le thé à ses complices.

 

Marie-Anne Wettstein réalise de magnifiques dessins de vêtements que les héros des albums pourraient porter

coulissemarianneptAnne Affagard créée une bande son : un extrait musical associé à chacun des albumsannept
coulissemfptMarie-France Vidal gère les inscriptions, fait faire les reproductions autorisées par les éditeurs et prépare les fiches techniquescoulissecatptCatherine Rizet bidouille, coupe et colle

Deux lycéennes, Estelle et Amandine équipent les albums offerts par l'ARS BourgognecoulissevoisineptNicole Delbon prépare les dossiersnicolept

assisttalantA Talant, ville de 11 000 habitants en périphérie de Dijon, encouragée par des bibliothécaires de la Médiathèque de Côte d’Or, une équipe de travailleurs sociaux a souhaité « voyager » avec des bénéficiaires du service solidarité et famille (ASF), personnes souvent isolées, en situation précaire, pour qui l’accès au livre et à la bibliothèque fait très peu partie des habitudes.
En se lançant dans l’aventure au premier semestre 2015, les professionnels ne se doutaient pas que cela leur demanderait une telle implication mais que cet engagement allait être payant pour le service autant que pour les familles. La chaîne de lecture se propage grâce à différents acteurs.

Les bibliothécaires
A la bibliothèque municipale de Talant, Anne Marion, responsable jeunesse à la MCO (= BDP Côte d’Or) et des collègues du secteur adulte, jouent la scénographie de mise en bouche de la sélection 9. Dans la salle, 25 personnes : des travailleurs sociaux et une quinzaine de personnes, seules ou avec enfants. Après le temps de la présentation, suit celui de la consultation et de la lecture individuelle des albums. Certains enfants lisent des passages à leurs parents qui ne peuvent pas lire. Un enfant demande à s’inscrire à la bibliothèque. L’adhésion payante sera prise en charge par le Secours catholique.

Les travailleurs sociaux
Dans le cadre du groupe « La petite bulle », deux assistantes sociales proposent à des parents de préparer, pour leur famille et en quatre séances, une présentation à voix haute de 3 albums : Les cinq malfoutus, Elle est où la ligne ?, Les sœurs Koumba. Lecture et discussion accompagnent les découpages et coloriages. A la troisième séance, une participante s’aperçoit que ses deux belles filles de 12 et 14 ans ont fait le voyage-lecture au collège. Les voilà toutes les trois très impliquées, proposant des ajustements scéniques, organisant le déroulement, répartissant les rôles. Le bénéfice a gagné la sphère familiale : la belle-mère s’est sentie reconnue. Une complicité s’est installée.

Les mamans lectrices
Trente personnes viennent assister à la BM de Talant aux présentations des 3 albums : les conjoints et les enfants sont là. Les lectrices sont très investies, le public attentif de bout en bout même si certains jeunes connaissent déjà les albums via le collège ou le CM2. Les spectateurs ont envie de lire. Tous les albums sont mis à disposition. Le prêt qui transite par le service social perdure.

Impacts
Les participantes se sont autorisées des moments de plaisir et de partage d’émotions. A travers les métaphores des livres, elles ont pu se confier et témoigner.  Elles ont été reconnues par leur famille dans des activités nouvelles et valorisantes. Elles se sont investies différemment dans leurs relations familiales. L’une s’est mise à lire tout ce qui  se présentait à elle. Certaines fréquentent maintenant la bibliothèque et empruntent des albums jeunesse, des documentaires et des romans.

Les albums ont permis aux travailleurs sociaux d’utiliser d’autres supports dans la relation d’aide.
Les albums sont reconnus comme des supports riches : une place de choix leur sera donnée dans les lieux d’accueil. L’action est payante mais très prenante. Heureusement les supports fournis par Livralire sont complets, réfléchis, rigoureux, bref, sécurisants pour les participants et les encadrants. L’organisation laisse aussi beaucoup de liberté.
1, 2, 3 albums sert de tremplin vers d’autres personnes, d’autres lieux, d’autres actions.
Sophie Pontoise, assistante sociale.

Murielle Daumur, animatrice à l’Ehpad de Semur en Brionnais (71), témoigne de son engagement dans 1, 2, 3 albums et de l’impact culturel et humain de la lecture sur les personnes âgées. (à partir de 1’20)

Propos recueilli à la BDP de l’Ain, Bourg en Bresse, en novembre 2014.

A ceux qui disent…
que faire lire des collégiens est une gageure,
que les élèves…
– lisent peu ou pas du tout,
– ont du mal à comprendre ce qu’ils lisent,
– manifestent peu d’intérêt pour ce qu’ils lisent,
– s’expriment peu sur leurs lectures,
– semblent manquer de culture générale…

A ceux qui s’étonnent du choix des albums :
– c’est un peu léger pour des collégiens !
– ça ne correspond pas aux programmes !

Depuis 2007, des dizaines de professeurs de collèges (et de lycées) de France et de Suisse répondent : avec 1, 2, 3 albums, la lecture gagne du terrain.

Au niveau individuel : Chacun lit des textes illustrés, quels que soient ses goûts et ses aptitudes. L’image présente un double intérêt : illustratif (aide au sens) et symbolique (développement de l’imaginaire). Les thématiques, universelles, peuvent également toucher les adolescents.

Au niveau pédagogique : Lire la suite