Quand on prononce le mot intergénérationnel, on pense le plus souvent à une transmission des jeunes vers les aînés. Dans le voyage-lecture, des jeunes viennent à la maison de retraite, présentent des livres, posent des questions. A Semur en Brionnais, ce sont les résidants de l’Ephad qui ont assuré la transmission des histoires et la continuité de vie de leurs albums.
Le 22 mai, ils ont invité des enfants de CM d’une école avoisinante à passer la journée avec eux. Après la scénographie, les anciens ont été de véritables passeurs. Ils ont feuilleté les albums avec les jeunes, résumé les histoires à leur façon.
Ensemble, ils ont réalisé une fresque de « Saltimbanques ». Les élèves sont repartis avec les albums sous le bras, prêtés avec une grande générosité par leurs aïeuls.
Un autre jour, onze résidants se sont déplacés à l’hôpital local de Saint Nizier sous Charlieu, pour faire découvrir les albums à d’autres personnes. Au programme, scénographie, temps d’échanges autour des différentes histoires et consultation des albums. En fin de matinée, on décide ensemble de l’album qui sera lu l’après midi même : le bébé tombé du train est choisi pour son titre intrigant, voir déroutant. Après un bon repas convivial, place à la lecture : silence, calme et attention sont les maîtres mots à cet instant. S’ensuivent discussion, échanges verbaux et souvenirs de la grande histoire.
– « Je suis vraiment contente que cette histoire se termine bien. Elle m’a fait pleurer ».
– « L’enfant et ce vieil homme: c’est un miracle cette histoire. »
– « Si Anatole n’avait pas été là, le bébé serait mort en camp de concentration. La maman juive a fait preuve d’un courage extrême. »
– « Quelle souffrance pour une maman de devoir abandonner son enfant. En même temps elle sait bien que c’est un des seuls moyens de le sauver que de le confier à un inconnu. Dieu la bénisse ! »
– « Quelle belle histoire, triste mais magnifique. Quel courage ! Et Anatole, quel grand cœur ! Il a sauvé ce bébé et ce bébé l’a également sauvé de la solitude et de l’enfermement. »
Dans les deux rencontres, l’émotion était forte et palpable, autant du côté des personnes âgées que du côté des jeunes de l’école et des animateurs de l’hôpital.
Murielle Daumur et VM Lombard
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