Catherine et Sylvie, bibliothécaires à  Argenton sur Creuse (36) animent 1, 2, 3 albums en partenariat avec Maureen, animatrice, et Stéphanie, art-thérapeute, à la clinique du Haut Cluzeau, établissement de santé qui reçoit des patients adultes pour des soins psychothérapeutiques. 

La lecture partagée de La maison des autres enfants a réuni 25 personnes auxquelles elles ont proposé ensuite d’évoquer un souvenir (bon ou moins bon) de leur habitat : le voisinage, le confort, une pièce, un objet, un meuble, un évènement qui s’y est passé.

Tous, animatrices comprises, se sont prêtés au jeu soit en dessinant soit en écrivant.  Les textes ont été échangés et lus à voix haute.

Georges
C’était une petite maison avec un bois et un étang. Les enfants ont grandi et tout notre petit monde y était heureux, les petits comme les grands. Nous avions également Gibs notre boxer qui faisait le fou et nous faisait rire tous les 5. Il ne ratait pas un instant pour sauter dans l’étang même en plein hiver et courir dans le bois. Il aidait les enfants à construire de belles cabanes en ramenant des grosses branches. Tout était merveilleux jusqu’au jour où le ciel devint noir, tout noir, une tornade éclata et détruisit notre bonheur. Mais cela est une autre histoire, morne et triste…

Stéphanie
Dans ma maison, l’été, au rez-de-chaussée, il fait toujours hyper frais même pendant la canicule. Tous les volets sont fermés à l’étage. En bas il y a un rideau de vigne vierge tous les insectes et les oiseaux s’y cachent. C’est trop le bonheur de dessiner là.

Elise
Lorsque l’on rentre chez moi tous les murs sont décorés de tableaux personnels et ceux d’amis. Un que j’ai acheté qui me fait rêver : une collection avec des figurines d’anges. Et avant de partir, ma mère, pour mes 35 ans, m’a offert un gros bouddha en porcelaine que mon grand-père avait acheté en faisant la guerre du Vietnam. Le bouddha est vieux de 100 ans.

Maureen
Une grande pièce tout en bois avec beaucoup de lumière, du chocolat chaud, un siège confortable dans lequel s’installer avec un bande dessinée et la musique en bruit de fond. Des rayonnages avec des centaines de livres.

Joachina
Mon petit studio dont émane une odeur de vanille caramel avec ma bibliothèque remplie de différents ouvrages et mon ordinateur.

Une maison aux volets fermés, un hôtel particulier, un appartement sous les toits, une cabane en bois, un hôtel : des habitats différents, vides ou surpeuplés, dans des environnements divers que chacun peut découvrir dans l’album la maison des autres comme il pourrait les observer dans nos rues en imaginant qui sont leurs occupants.

planmaisonLa lecture partagée de cet album amène à évoquer la maison de sa vie, une maison qu’on aurait aimé visiter, la maison qu’on ferait construire si on en avait les moyens, etc.

chaumièreDans un Ephad de Côte d’Or, l’animatrice a proposé aux résidents un tour d’horizon des régions de France via l’habitat. Elle a montré des photos de maisons pittoresques, invitant les aînés à les situer sur une carte de France.

maisonarbreOn pourrait aussi en profiter pour montrer des documentaires sur des maisons d’architecte, des maisons du monde ou visionner des diaporamas comme celui des maisons dans les arbres trouvé sur le net (avec d’autres diaporamas).

VML

 

A ceux qui auront lu l’album ou profité de la lecture épicée (Livralire) de Malala, pour le droit des filles à l’éducation ( Rue du monde), on peut proposer :

– de voir une courte vidéo présentant le Malala Day (2.23) :

– d’écouter le discours de Malala (26 minutes) en anglais avec traduction simultanée lors de la réception du prix Nobel de la paix en 2014 en Norvège :
malalaprixpt

etoilepthistoirept– de lire L’histoire de Malala de Viviana Mazza (Gallimard, folio junior, 5,70 € ou en gros caractères, Edition de la loupe, 19,20 €) ou La bonne étoile de Malala d’Isabelle Wlodrarczyk (Oskar, histoire & société, 2016, 9,95 €)

 

klimtgenlisA la résidence mutualiste du parc à Genlis (21), Charlène et Aurélia, animatrices, ont fait, avec une bibliothécaire de la ville, la lecture épicée du Gardien de l’arbre. Charlène raconte l’activité qui a suivi.

Après la lecture polyphonique, nous avons organisé un jeu d’associations : Sur quel arbre pousse ce fruit ?

Les résidents devaient tour à tour :
–  piocher dans un sac en tissu l’image d’un fruit surtout à coque, comme dans le conte : noix de coco, gland, noix, noisette, châtaigne, noix de pécan, amande, pistache, cacao, marron d’inde ou des fruits peu connus : pignon, nèfle, faine, kaki.
panneaugenlisL’idéal aurait été d’avoir eu les fruits en vrai, mais comme pour certains c’était difficile, on a opté pour des photos.
– identifier le fruit
– dire s’il était comestible ou non
– donner le nom de l’arbre
reconnaître l’arbre sur l’un des grands panneaux à hauteur des yeux des résidents, les images de chaque arbre avec leurs feuilles ayant été grossies et numérotées.

Les résidents ont beaucoup apprécié ce jeu qui a suscité l’échange et le dialogue.

En feuilletant les pages de Past & Present, album de la sélection 1, 2, 3 albums 2017, on mesure la révolution technologique qu’ont connue les plus de 60 ans avec les appareils électro-ménagers, le téléphone portable, l’ordinateur, le MP3, … Changement radical aussi dans les textiles, la nourriture, les transports. Mais pas seulement !

Dans un gros volume à l’iconographie très riche, Dis, Jérôme … c’était comment avant ?  paru en novembre 2016 (Grund, 29.95 €) les jeunes découvriront et les seniors se rappelleront :
commentavant2– les premières pubs qui vantaient aux ménagères les appareils électriques
– les marques de l’époque, celles qui ont disparu, celles qui perdurent comme Urgo, la Vache qui rit, la cocotte Seb, Poulain…
– les tâches ménagères : ménage, lessive, cuisine
– les courses chez l’épicier, le crémier, le marchand de couleurs
– les loisirs : jouets, jeux, vacances
– l’école avec la blouse et le stylo plume
On y apprend aussi l’origine des expressions : renvoyer l’ascenseur, rester dans les clous, péter les plombs, ça se bouscule au portillon.

Ce documentaire  intergénérationnel visuel fera rire, découvrir, parler. D’aucuns auront envie de :
– collecter des objets des années 60
– repérer les objets modernes de l’époque prisés aujourd’hui pour leur côté « vintage »
– choisir une photo dans le documentaire et lui associer une photo de l’objet contemporain glanée dans un catalogue ou prise soi-même.
VML

Pour le nouvel embarquement au foyer de vie d’Ebreuil dans l’Allier, il me fallait trouver une entrée active dans les livres avec les résidents (handicapés adultes). J’ai opté pour la lecture d’images et ça fonctionne très bien.

Préparations :
Pour chaque séance, je photocopie une ou deux illustrations de deux ou trois albums.
Et je prépare des questions accessibles quel que soit le niveau intellectuel des participants qui peut être très hétérogène.

anim ebreuil1Animation-lecture :
Je constitue des groupes de trois ou quatre personnes autour d’une table. A chaque groupe je donne une photocopie avec, pour consigne, l’observation de l’image, étayée par les questions. Exemples : quel personnage voyez-vous ? Y a t il une couleur dominante ? Un indice du lieu ?  Que raconte cette illustration ?

Ensuite je montre l’album correspondant et je lis le texte de la présentation de la scénographie Livralire. Les résidents sont heureux  lorsque « leur » histoire se rapproche de celle qui leur est lue, étonnés lorsque les deux histoires divergent.

Conclusion
Je suis très contente du dynamisme engendré lors de ces séances. Je trouve que les échanges entre les résidents sont très valorisants pour eux et notamment pour ceux qui n’ont pas acquis la lecture car lors de cette activité ils n’ont pas la barrière des mots.
Catherine Charmant, monitrice

dessinnièvreHôpital de jour de Cosne sur Loire, Pôle Nord. Nouvel embarquement  pour 1, 2, 3 albums avec deux activités en parallèle proposées aux patients.

A l’atelier arts plastiques, des dessins et peintures inspirées des portraits des personnages des albums nommément cités, qui seront exposés sur les murs extérieurs de l’établissement dans le cadre de La Grande Lessive, opération nationale pour développer le lien social et promouvoir la pratique artistique sous forme d’une installation éphémère d’une journée. Par ailleurs, le groupe d’artistes amateurs ira visiter une exposition à la maison de la culture de Nevers : Habiller l’acteur- Pascale BORDET

– A l’atelier lecture, chaque vendredi après-midi, des lectures d’albums partagées oralement avec des participants qui, au fil des séances, prennent de plus en plus d’assurance. Une personne en difficulté s’est trouvée « un coach » (une autre patiente) pour l’aider sur les mots difficiles à prononcer. Un jus de fruit ou un café après l’échange et la semaine se clôt en douceur.

Voilà les liens que nous tissons autour d’1,2,3 albums… afin de favoriser l’ouverture sur l’extérieur.
Maryline REMETTER, soignante