Le hasard fait parfois bien les choses. Le 9 décembre, je sortais d’une après-midi à la maison des acteurs du Paris durable, dans le Marais, où j’avais écouté un jeune agronome parler de son travail sur les prairies sous-marines en Méditerranée. Passant devant l’ancienne halle du quartier, je vois du monde s’y presser pour un salon de la BD. J’entre juste par curiosité, car je ne suis pas une grande amatrice de ce genre. Mais surprise, je reconnais dans un angle du bâtiment les grands aplats bleus de l’album Méditerranée. L’auteur serait-il dans les parages ? Oui, il sera là dans un petit moment, me dit-on.

Quinze minutes plus tard, je le trouve derrière une table recouverte d’une nappe bleue, en train de dédicacer ses ouvrages à l’encre noire.
« Pour moi le Marseillais, cet album c’est un cri de rage, un coup de gueule face au cimetière marin qu’est la Méditerranée. Un jour après l’annonce d’un nouveau naufrage, j’ai étalé des feuilles blanches par terre et, en 15  minutes, j’avais brossé toutes les vagues bleues. Il n’y avait plus qu’à écrire un texte et à faire publier l’album par Gallimard qui le trouvait  bien dur pour des jeunes mais voulait tout de même en être l’éditeur ! Le dilemme sera résolu en omettant volontairement la mention jeunesse ! »
Baudoin a eu l’air sincèrement touché par le fait que son album serait lu par des gens de 10 à 100 ans. J’espère pouvoir lui transmettre les retours des lecteurs.
VML