Au collège de Fleurier (Suisse), un appel à projet a été proposé aux 6 classes de 8e voyageuses : réaliser un clown comme 13e saltimbanque.
Résultat : 20 dessins reçus,  5  récompensés dont un primé pour son originalité et le respect du style d’Emmanuel Houdart.
Anne Baptista , bibliothécaire au collège 

      

Quand on prononce le mot intergénérationnel, on pense le plus souvent à une transmission des jeunes vers les aînés. Dans le voyage-lecture, des jeunes viennent à la maison de retraite, présentent des livres, posent des questions. A Semur en Brionnais, ce sont les résidants de l’Ephad qui ont assuré la transmission des histoires et la continuité de vie de leurs albums.

 

Le 22 mai, ils ont invité des enfants de CM d’une école avoisinante à passer la journée avec eux. Après la scénographie, les anciens ont été de véritables passeurs. Ils ont feuilleté les albums avec les jeunes, résumé les histoires à leur façon.

 

Ensemble, ils ont réalisé une fresque de « Saltimbanques ». Les élèves sont repartis avec les albums sous le bras, prêtés avec une grande générosité par leurs aïeuls.

Un autre jour, onze résidants se sont déplacés à l’hôpital local de Saint Nizier sous Charlieu, pour faire découvrir les albums à d’autres personnes. Au programme, scénographie, temps  d’échanges autour des différentes histoires et consultation des albums. En fin de matinée, on décide ensemble de l’album qui sera lu l’après midi même : le bébé tombé du train est choisi pour son titre intrigant, voir déroutant. Après un bon repas convivial, place à la lecture : silence, calme et attention sont les maîtres mots à cet instant. S’ensuivent discussion, échanges verbaux et souvenirs de la grande histoire.
– « Je suis vraiment contente que cette histoire se termine bien. Elle m’a fait pleurer ».
– « L’enfant et ce vieil homme: c’est un miracle cette histoire. »
– « Si Anatole n’avait pas été là, le bébé serait mort en camp de concentration. La maman juive a fait preuve d’un courage extrême. »
– « Quelle souffrance pour une maman de devoir abandonner son enfant. En même temps elle sait bien que c’est un des seuls moyens de le sauver que de le confier à un inconnu. Dieu la bénisse ! »
– « Quelle belle histoire, triste mais magnifique. Quel courage ! Et  Anatole, quel grand cœur !  Il a sauvé ce bébé et ce bébé l’a également sauvé de la solitude et de l’enfermement. »
Dans les deux rencontres, l’émotion était forte et palpable, autant du côté des personnes âgées que du côté des jeunes de l’école et des animateurs de l’hôpital.
Murielle Daumur et VM Lombard

Un des albums préférés de tous. Beaucoup admirent Elinor :
–  Quel exploit ! C’est extraordinaire d’accomplir un tel acte, surtout à cette époque et encore plus pour une femme.
– Quel courage, et quelle ambition, elle a tout bravé, même les interdits.
– Quelle intelligence. Elle avait peur de rien. C’est une battante. Elle a raison. Moi je dis que dans la vie, il faut atteler.
Avec Elinor,  les résidants s’évadent, et se souviennent : naissance de l’aviation,  baptême de l’air, guerre.
– A notre époque, on faisait prendre l’avion aux personnes qui avaient la coqueluche.
–  Elinor est chanceuse d’être née dans un milieu aisé. Moi, j’ai pris l’avion trois fois, deux fois en France et une fois à l’étranger. Ce ne sont pas de bons souvenirs car j’étais malade alors et je manquais cruellement de courage à l’époque.
– Pour mon baptême de l’air, j’étais enfant. Je n’ai pas vraiment aimé. J’ai pris l’avion avec maman et on est venu atterrir dans un champ. C’était pendant la guerre. Maman faisait partie de la résistance. Elle était porteuse de messages. Son nom de code c’était la colombe ou l’aimée de l’ombre. Elle aussi c’était une grande femme.
Murielle Daumur (EHPAD- Semur en Brionnais)

Avec  » le maître des Estampes« , on parle ouvrages, bricolages. Une résidante explique aux autres ce qu’est précisément une estampe et fait son possible pour être le plus clair possible: « C’est une image imprimée, le plus souvent sur papier  qui est ensuite gravée sur du bois ou sur du métal. Estamper, c’est imprimer en relief, ou en creux. Moi, j’associe ça un peu à des tampons reproduits. Dans cette histoire, je trouve le maître un peu escroc, parce qu’il demande de l’argent à l’avance. C’est vrai qu’il faut du temps pour réaliser une estampe et qu’il faut être minutieux. Il voulait faire un travail d’art en somme. »
Beaucoup partagent ce sentiment d’escroquerie et sont choquées par l’avance financière. On parle alors de toutes sortes d’actes commerciaux et frauduleux. Le maître des estampes nous amène alors sur la piste de la prudence en affaire. Une dame de nous dire « Il faut faire très attention lorsqu’il est question d’argent. Lorsque l’on vieillit, on devient vulnérable et fragile».
 Murielle Daumur (EHPAD – Semur en Brionnais) 

25 albums, parus entre juin 2011 et mai 2012, étaient en lice cette année.
Mercredi  13 juin,  5 titres ont été choisis à l’unanimité et les 5 autres, tranquillement,  après des échanges argumentés.
La liste sera dévoilée le 1er septembre sur le site de Livralire.
Sachez d’ores et déjà :
–  que le coût total sans remise est de 151,40    euros
–  que les albums sont publiés par 10 éditeurs      différents dont 9, à l’heure où j’écris, ont      garanti du stock et ont manifesté leur joie
– que 9 albums sont de 2012
– que 4 d’entre d’eux ont déjà été présentés      en choix du lundi
– qu’un auteur (masculin) revient pour la 4e fois
– qu’un titre est le 2e retenu dans la même      collection
– qu’il y a un album sans texte
– qu’il n’y a aucune histoire de guerre
– que beaucoup seront des tremplins de      créations artistiques et de découvertes documentaires
Merci à Pauline, Chantal, Emmanuel, Catherine, Véronique, Marie-France et Maryse pour leur lecture consciencieuse, leur présence cordiale et leur engagement à mes côtés dans cette étape délicate qu’est le choix des livres du voyage-lecture intergénérationnel.
Véronique Marie Lombard 

A l’Hôtel-Dieu, une cinquantaine de résidents ont goûté régulièrement les albums avec nous et  avec leur  dynamique animatrice. Ce jour là, ils sont réunis dans le hall de la salle de réception et ils accueillent avec bienveillance les collégiens- voyageurs,  de 5e du collège Saint Exupéry et leur professeur de lettres,  leur professeur de musique et la documentaliste. Les élèves, intimidés, vêtus de blanc, font leur entrée en file indienne en chantant « la Cage aux oiseaux » de Pierre Perret. L’émotion est grande et quelques résidents ont comme nous la larme à l’œil. Puis, les jeunes jouent avec passion des petites saynètes qui évoquent chacun un album différent avec le passage régulier de Mr Hulot comme fil conducteur. S’en suit un échange riche entre les élèves avec poèmes et  souvenirs. RDV est pris pour l’an prochain avec l’idée que cette  fois les résidents deviennent aussi des acteurs.
Aouali Saber et Christine Coissard -Médiathèque de Mâcon

Nos trois classes de 6ème se sont lancées dans la réalisation de leur propre saltimbanque. Ils devaient lui inventer une origine ( naissance, parents, enfance …), les circonstances de son arrivée au cirque, un numéro de cirque et pourquoi pas un futur ailleurs qu’au cirque. Ensuite, bien sûr, ils ont pris leurs crayons pour dessiner leur artiste.

Mouchou, la femme araignée jongleuse, Voidor, la cantatrice à la belle voix pleine de douceur qui fait oublier ses kilos en trop, Rouan, l’homme lézard cracheur de feu, Fatima, la pieuvre contorsionniste, Alfrendo, le magicien qui peut devenir invisible, Leila, la femme- canon, Nikita, la trapéziste aux ailes incrustées de diamants, Aquagree l’homme grenouille…  ont rejoint la grande galerie de ces personnages hors du commun !
Femme-centaure, dresseur d’escargots, homme-chat, cyclope monocycliste … la représentation a été pleine de couleurs, de rires et d’émerveillement.
Karine Pépin – Collège de Pont de Veyle (01)