L’homme invisible a été un très bon support d’échange autour du thème de la solitude.

D’abord le temps de la lecture :
Un résidant pleure lors de la lecture. Tous sont attentifs à chaque mot, à chaque phrase. Pas de bruit dans la salle, juste quelques soupirs qui en disent parfois long.

Puis le temps des commentaires :
–  » C’est un très beau livre qui montre combien on a besoin des autres pour exister. Moi ici, à mon arrivée, j’ai été tout de suite très bien accueillie par une dame, qui est devenue mon amie. Elle m’a permis de connaître les lieux, les autres. Nous avons tissé des liens et du coup, je me suis sentie bien moins seule. Grâce à elle, je me suis située et je me suis fait ma place ».
– « La psychologie du seul et du non seul est immense, dit un monsieur. Ca peut être très pesant parfois et à d’autres instants, c’est un vrai bonheur. Tout est une question de temps. Il faut pouvoir rester seul, l’homme en a besoin, mais pas trop longtemps. De plus, on peut très bien être à l’écart et ne pas se sentir seul ».

Le temps de l’échange :
Tour de table sur les besoins de sécurité et d’attention en institution : pour la majorité, ils se sentent  bien entourés à Semur. Sauf une dame : « Et bien moi, à mon arrivée, je me sentais tel l’homme invisible. Chaque fois que j’arrivais ici,

Lire la suite

La rencontre a eu lieu à la Bibliothèque d’Aigle (Suisse) avec  Touriya, une immigrée marocaine.
Sandra, la bibliothécaire a proposé de lire le texte du livre – nous en avions 6 exemplaires pour une dizaine d’élèves – puis de le reprendre en observant les images. Chacun  a été  invité à caractériser d’UN  MOT, l’atmosphère qui se dégage de chaque double-page. 15 mots ont été écrits sur un tableau.
L’invitée a rebondi sur ces mots en expliquant ce qui avait  été dur pour elle lors de son arrivée en Suisse : les espoirs et les déceptions. Le fait, par exemple,  de ne plus avoir quelqu’un auprès d’elle avec qui parler l’arabe, sa langue maternelle… des larmes ont coulé…. une élève portugaise a également pleuré à l’évocation de son arrivée en Suisse et à la pensée de ses amies laissées au pays…. il a fallu consoler… beaucoup d’émotions à partager entre élèves suisses et émigrés ou fils d’émigrés.
La rencontre s’est close autour de l’illustration de couverture. Voyez-vous un ou deux personnages ? De face, de profil ? Certains élèves ne voient qu’un  visage d’homme de face, la partie sombre à droite signifiant qu’il n’est plus que l’ombre de lui-même. D’autres voient deux visages, l’un de face, l’autre de profil, représentant deux  aspects différents du même personnage ou deux personnages différents, celui de profil représentant la personne qui vient à sa rencontre.
Dominique Grob, Collège d’Aigle

 

Titre : L’homme invisible

Auteur – Illustrateur : RAPAPORT

Editeur : Circonflexe © 2010

 

 Il a tout quitté : sa famille, sa terre, son pays. Il a franchi plusieurs frontières. Il est tout près de nous mais on l’ignore. Il est seul au monde. Y aura-t-il ici quelqu’un pour donner à cet « homme couleurs » un peu d’espoir, du pain, un toit ?