Échanges à bâtons rompus après la lecture épicée de Kini, le monde à bras le corps par trois adultes devant douze élèves de 6ee.
(En noir les 6e, en bleu, les adultes)
– Est-ce que c’est une histoire vraie ? Est-ce qu’elle a vécu ?*
– Bien sûr que Kini a existé ! A votre avis, qu’est ce qui nous le prouve ?
– Sa photo** et celle de ses complices de voyages, la couverture de ses différents livres aussi.
– C’est bizarre pour une sportive de fumer la pipe !
– A l’époque on n’avait pas fait le lien entre santé et tabac ; on fumait couramment.
– Elle ne s’est pas mariée et n’a pas eu d’enfants. C’est pas normal pour une femme !
– Avec tous ces voyages, elle n’aurait pas eu le temps de s’occuper d’une famille.
– C’était pas important pour elle.
– C’est une femme sacrément indépendante.
– Elle a fait ce qu’elle voulait de sa vie.
– C’est une aventurieuse !
– Eh oui ! Une aventurière curieuse, rieuse !
* L’incrédulité des jeunes lecteurs est un bonne rampe de lancement pour l’échange. Cela permet de revisiter l’album dans sa totalité, c’est-à-dire de :
– fixer dans les mémoires les principaux épisodes de la vie d’Ella Maillart
– mettre en évidence le caractère extraordinaire de son parcours
– aborder le thème de la singularité : savoir qu’il est possible de marcher en dehors des sentiers battus, qu’une vie n’est pas nécessairement toute tracée.
C’est dire, dès lors, si ce temps de lecture partagée, même bref, n’est pas perdu.
** De l’intérêt d’avoir mis en avant (dans la lecture épicée) les protagonistes avec leur photo noir & blanc et pas seulement les illustrations de l’album.
Véronique Lombard et Emmanuel Delorme, professeur de lettres, collège Camille Chevalier (Chalon-sur-Saône)