Le mois de novembre va être désormais bien morose, puisqu’il va passer sans notre rendez-vous annuel, la matinée de découverte de la nouvelle scéno qu’on attendait avec tant d’impatience et d’anxiété :  Ouh la, qu’est-ce qu’il va falloir bricoler cette année ? ». Comment on va faire, sans le stress de la préparation : « Mince on est déjà en février, j’ai pas commencé ! » Comment on va faire sans la merveilleuse musique du final qui nous emportait dans des contrées lointaines ?

C’est que voyez-vous, maintenant, ils sont venus, ils sont tous là !
Mama Sambona, Adam Reiner, Le Pompier de Lilliputia, Aagun, Hachiko, Hokusai, Mohammed Ali, Dieu merci, La femme éléphant, Le samouraï en armure rouge, L’ogre, Les amants papillon, Les princes, celui qui bégaye et le Dragon, Le vieux et son grain dans la tête, Messieurs Hulot et Loiseau, Les rois, des sables et des bois.

Tous ces personnages qui nous accompagnent maintenant depuis tant d’années, ils nous regardent avec insistance, chaque jour dans nos CDI. Ils veulent parfois être A la mode et porter Une boucle d’oreille rose ;  parfois ils se livrent à Des Jeux étranges. A quoi ils jouent au fait, les Va-t’en guerre et les cinglés d’Aubaka qui ne pensent qu’à en découdre et à distiller la peur de l’Ennemi ?

Ils veulent nous impressionner, mais nous nous chauffons d’un autre bois, celui de l’Arbre ou du vieux chêne. Et nous savons qu’il y a aussi les autres, les plus nombreux et forts, qui résistent : Le docteur Korczak, Nicky, Brindille, Martin et Rosa, Christine de Pizan, Claire, Marianne et qui sont là pour nous dire : « Il faut qu’ils sachent, racontez-leur notre histoire ! »

Il y a ceux qui nous apprennent les Codes de l’art et Les vraies histoires de l’art et nous permettent de Redessiner le monde pour en donner de Bonnes nouvelles. Les nouvelles d’un Orchestre recyclé, les nouvelles de Salif Keita, la Voix d’or de l’Afrique, les nouvelles de Django, les nouvelles d’un Champion anéanti, de Naya, de Saint-Exupéry et de tant d’autres vies.

Tous nous poussent à délivrer un message d’humanité, d’espoir, de résistance afin que Tout ce que la guerre déteste reste bien vivant et solide, afin que les Malfoutus, les Sans-papiers et les Hommes invisibles rencontrent des mains tendues, afin que nous conservions Une mémoire d’éléphant , dans un petit cube pour nous souvenir de Catfish, de Darwin, du soldat Machin et de Tantale.

Afin que nous , documentalistes, et enseignants qui ne sommes pas sortis indemnes de cette splendide aventure d’1.2.3 albums, nous puissions poursuivre votre œuvre du mieux que nous pourrons et emmener d’autres voyageurs dans d’autres voyages lecture.

Retroussons maintenant nos manches car il y a quand même Un certain nombre de choses que nous devons faire avant de mourir.  Les moindres petites choses comptent pour parler de La vie des gens, du Past et du Present, des Naufragés de l’île Tromelin, des nouveaux design.

Ce que nous devons faire en priorité, c’est continuer à faire vivre ces histoires merveilleuses et les partager, sans cesse et sans relâche, pour donner envie à qui ceux qui les écoutent avec le cœur, de prendre Le monde à bras le corps, même s’il faut pour cela avoir des Souliers usés, à force d’arpenter nos CDI et nos collèges. Afin que peut-être, Nos plus grands rêves pour l’humanité puissent se réaliser grâce aux histoires et aux petites graines qu’ils sèment en nos publics.

Merci infiniment chère Véronique, à vous et à vos fidèles complices de Livralire, merci pour ces innombrables partages, merci pour cette aventure fabuleuse, merci pour votre énergie si communicative et votre générosité. MERCI et BELLE ROUTE.

Amicalement,
Lucile BARON, professeure documentaliste, collège Croix menée au Creusot (71)