Etant chinoise, je témoigne que l’histoire de «MAO ET MOI» a réveillé toute mon enfance.
A l’époque de MAO, on vivait tous ensemble en famille de trois ou même quatre générations. Dans ce livre, les scènes quotidiennes sont bien réelles, je portais le même genre de salopette, souvent c’est notre mère ou grand-mère qui l’avait faite à la main en coton très épais.
Je suis née dans les années soixante-dix et je viens aussi du Nord, notre spécialité ce sont des Jiaozi (raviolis chinois), on en mangeait surtout pendant le Nouvel An Chinois.
Les caractères chinois apparus dans cet album sont des vraies écritures chinoises. Par exemple, à la page 14, sur la poubelle signifie « gardez l’endroit propre ».
Moi, pareil, j’avais le même et seul jeu de construction en bois comme le garçon dans ce livre en page 18.
Pendant la période de la grande révolution culturelle, il y avait beaucoup de médaillons de différentes tailles à l’effigie de MAO chez moi. Mon frère aîné garde toujours son brassard comme souvenir.
Page 18, le grand-père était en train de lire le journal ; page 30, un livret de nourriture ; page 40, dans la correspondance du père à la mère et page 44 (l’école du petit garçon), j’ai repéré son origine, il est de « Tianjing » : la troisième grande ville de Chine.
D’ailleurs, le style de dessin que l’auteur a utilisé dans cet album est bien celui d’une BD traditionnelle chinoise, de format 14,5cm×10cm. Vous pouvez trouver cet exemple à la page 32, le petit garçon est en train de lire son (livre des petits).
A l’école primaire, au-dessus des tableaux noirs, il y avait des propagandes inscrites en rouge « travailler bien et faire des progrès tous les jours » (page 45). Nous portions tous une cravate rouge, symboliquement découpée dans un angle du drapeau révolutionnaire. Tout au long de l’année, nous allions au cinéma avec toute la classe. Au début et à la fin de l’année scolaire, une réunion s’y tenait avec l’école.
Comme la fin de l’histoire, je vis depuis de nombreuses années en France, la ville de mon enfance a beaucoup changé, mais mon âme est restée la même.
YAN