En ce début d’année, je profite d’un weekend gris-gris pour créer les invitations aux futurs dégustalivres qui auront lieu à la bibliothèque. Je m’inspire du livre « Les 5 poches », son texte si poétique me touche énormément. Un peu de feutrine, du fil et quelques boutons. Une carte avec le logo de 1,2,3 albums et quelques mots pour inviter. Je crée des petites poches que j’irai apporter la semaine prochaine aux classes de 6ème année. Vivement les dégustalivres et les yeux amusés des élèves ! Vivement les prochaines occasions de découvrir les albums avec eux, et d’être à mon tour étonnée et admirative de leur découverte, leur interprétation et leur lecture ! Miam, je me réjouis !
Sandra Aeschlimann (bibliothécaire de la ville d’Aigle)
Avec l’appui du directeur et la complicité de l’animatrice, mais malheureusement sans jumelage avec une classe ni partenariat avec la bibliothèque, nous avons, Marie Christine (la présidente de Livralire) et moi-même, présenté les albums aux Amaltides (Ehpad – 71 Chatenoy le Royal). L’animatrice nous dit : » Ils sont fatigués, j’ai peur qu’ils ne soient pas nombreux ». Ils sont 20 ! Au 3e album, une dame du premier rang se penche vers sa voisine : » C’est drôlement original ». Au 7e album, elle murmure » Qu’est-ce-que c’est bien ». A la fin, elle nous dit : » Ici, on n’a jamais eu d’animation comme ça ! ». Agréable compliment mais surtout preuve de la nécessaire qualité des mises en bouche.
Plus on avançait dans la scénographie, meilleure était l’attention et plus dynamique devenait la participation au lancer de mots.
Aucune fatigue. Au contraire, un intérêt grandissant. Des résidents se plongent de suite dans un album. Le personnel présent est rejoint en fin d’animation par » les blouses vertes et bleues » qui s’agglutinent autour de la table des albums. Du jamais vu ! Si seulement c’était le cas partout ! Je pense à ces trois animatrices qui ont raconté combien c’était difficile d’impliquer le personnel soignant et aux documentalistes qui ne savent plus comment séduire les profs ! Si le personnel s’investit lui-aussi dans la lecture, le projet sera plus léger à porter et l’impact social plus fort. VML (Livralire)
Lors des lancements de ce 7e 1, 2, 3 albums, j’ai fait une introduction à la scénographie que plusieurs animatrices de voyage ont demandée. La voici, libre de droit bien sûr.
Dans ce nouveau voyage dans les livres,
– Vous aurez dans les mains ou sur la table des formats différents, du cahier au grand format encombrant.
– N’attendez pas de parité dans le groupe des héros, seulement deux filles mais quelles filles, une adolescente Lali et une fillette, chacune happée par son nouveau cadre de vie dont il leur faudra s’échapper par fidélité ou par pression administrative.
Il faut dire que cette année les chiffres et les lettres sont des personnages à part entière au même titre qu’un éléphant élégant et de célèbres tableaux de peinture qui ont inspiré à Livralire la mise en bouche que vous allez goûter.
– Vous partirez en Afrique Noire, sur une plantation américaine du temps de l’esclavage, en Inde, au bord de la mer, dans une bourgade bien de chez nous.
– Vous aborderez les questions existentielles : la richesse, la différence, le pouvoir, l’exclusion, le temps.
– Vous vibrerez sur la corde des sentiments de rage, de tendresse, de honte, d’amour.
– Vous rirez et vous pleurerez.
– Chacun aura la possibilité de voir en miroir une part de sa vie, d’échanger des souvenirs ou des projets, « les albums livrent la vie « .
– Chacun pourra échapper à sa vie par le rêve, le beau, l’étonnement, les albums délivrent : « grâce aux albums on est parti ailleurs ».
Cédons maintenant la place aux personnages 2013 et à leurs albums dont on va d’abord deviner le titre.
VML
Si vous voulez avoir du monde à votre dégustalivres albums, il faut appâter le public potentiel.
A la maison de retraite, au cdi, à la bibliothèque on pourra aiguiser la curiosité en apposant chaque jour un mot nouveau (élément de titre tiré du panier à salade) sur une (des) porte ou sur un grand kakémono.
Puis on annoncera la date de l’animation en apposant des affichettes et en distribuant des invitations. Par exemple des paniers à salade gourmands comme ceux que Livralire a prévu pour plusieurs EHPAD du chalonnais où l’association pilote le voyage-lecture. Le modèle va être diffusé via les correspondants.
VML
D’un clic découvrez le voeu de Livralire…
Réalisation : le tulipier
A la bibliothèque, en classe, à la maison de retraite, aux restos du cœur, à l’hôpital, à l’atelier de français, partager un livre à deux, c’est une chance.
Chance pour celui qui ne sait pas lire
Chance pour celui qui n’aime pas lire
Chance pour celui qui voit mal
Chance pour celui qui est fatigué
Chance de donner et de recevoir
Chance d’un éclat de bonheur partagé
Livralire anime à nouveau le voyage aux restos du cœur de Chalon sur Saône avec un pack d’albums ayant été offerts par des mécènes. Une autre équipe de passeuses et de raconteuses a commencé à Mâcon.
Pour la première séance chalonnaise des 12 et 13 décembre, nous avons choisi : La Voix d’Or de l’Afrique, Les Cinq poches, La mémoire de l’éléphant et La guerre des mots. Toutes les demi-heures nous lançons en binôme la devinette des mots du titre puis clamons la mise en bouche de l’album. Ensuite nous allons aux tables raconter. Le premier contact est simple : nous avons repéré une personne intéressée qui attend la suite de l’histoire qu’on a amorcée oralement. Ensuite, il faut avec culot aborder d’autres bénéficiaires.
Pour Les cinq poches, c’est facile. Nous abordons des femmes. Bonjour, vous avez des enfants ? Voyez cette mère, elle a eu cinq enfants- comme moi me dit l’une d’elles. Dans sa robe, elle avait cinq poches. Et nous de raconter et de conclure en demandant : Que mettriez vous dans vos poches ? Beaucoup réfléchissent. L’une dit : » Je ne mettrai pas des objets mais des souhaits : de l’intelligence pour comprendre la vie, du courage pour étudier, de la prudence pour éviter le surendettement, la chance pour un bon mariage, la gentillesse pour aimer les gens ».
Pour La voix d’Or de l’Afrique, nous partons de la photo de Salif Keita en fin d’ouvrage. Connaissez-vous ce musicien qui est né au Mali ? (On a collé une carte de l’Afrique en page de garde). Et là surprise, certains le connaissent et même très bien. Un monsieur nous parle du militantisme du chanteur. Un malien du succès dans leur pays. Nous partageons en plus un beau livre de masques. Une femme parle des albinos. Elle a vécu quatre années en Afrique et se souvient, les larmes aux yeux, qu’ils lui faisaient peur avant qu’elles ne découvrent leur sensibilité.
Pour la Mémoire de l’éléphant, on s’attache à la lecture des planches. Un jeune garçon venu avec sa mère pointe des détails que nous n’avions pas vus.
Les gens acceptent volontiers le racontage d’un album. Certains se contentent d’écouter. Beaucoup remercient. Certains se mettent à parler. « Le monsieur qui a écrit l’histoire de Salif, il pourrait raconter la mienne ou comment au Cameroun, j’ai été mariée à 16 ans et demi à un homme de quarante ans, comment après 10 ans d’enfer je me suis évadée ».
Chaque lancement automnal de ce 7e voyage a commencé de la même façon. Des témoins désignés d’office ont participé à un micro-trottoir appelé 1, 2, 3 clins d’œil. Ils venaient devant l’assistance :
– évoquer un souvenir
– émettre un vœu
– qualifier en trois mots le projet
45 anciens voyageurs ont ainsi lancé 42 mots différents. Le mot partage a été cité 20 fois, émotion, 16 fois. Le seul effet négatif est celui de la frustration. Voici la ribambelle. Viendront le temps des souvenirs et celui des vœux.
VML