Lancer 1, 2, 3 albums dans sept lieux différents, 6 en France, 1 en Suisse, c’est pour les organisatrices :

– Ne rien oublier
– Remplir un coffre de voiture
– Faire 1800  kilomètres par la route
– Attendre deux heures à la frontière
– Prendre de jour un train couchette pour rallier Châteauroux depuis Paris
– Manger du chocolat noir dans la voiture
– Aller au restaurant
– Installer, jouer, démonter
– Puiser de l’énergie dans les témoignages des animateurs de voyageurs
– Noter les difficultés de temps, de partenariat, de moyens
– Se réjouir de l’impact du projet en termes de lectures et de liens
– Revoir des visages
– Accueillir des nouveaux
– Souhaiter plus d’investissement des partenaires
– Rire
– Etre ému
– Recevoir des cadeaux
– Voir des mines réjouies
– Travailler dans la chambre d’hôtel jusque tard dans la nuit
– Imaginer le futur

10anniv Eh oui, la balance le dit mieux que personne. Les 100 albums sélectionnés depuis 2007 pèsent 43,5 kg.  C’est Marie-Jo Collin, documentaliste au collège Saint-Etienne à Sens qui a approché au plus près le bon poids. Elle va recevoir pour son CDI six albums des premiers voyages.

Les estimations, majoritairement trop hautes, allaient jusque 280 kg. Blague ou erreur ?  Nombre de  professionnels n’ont qu’une vague idée du poids des ouvrages, bien qu’ils en manipulent beaucoup.

En tous les cas, les témoignages des animateurs du voyage-lecture, pour partie rapportés ci-dessous, valent, eux, leur pesant d’or !

 

françoise16Jeudi 26 novembre 2015. Coulandon. La petite salle de la BDP Allier est pleine. Françoise Lièvre, bibliothécaire, accueille des candidats au voyage de l’Allier et le personnel soignant du nivernais voisin, très investi dans l’aventure, qui rallie ce point de lancement faute d’en avoir un dans leur département.

Echos de voyageurs

Support adapté
Marie Line à  l’hôpital de Cosne-sur-Loire dit que l’album est un support excellent et même unique pour les patients. Seuls les contes peuvent prétendre au même impact.
Dans le cadre d’un café artistique hebdomadaire, un professeur de lettres de Gannat partage les albums avec des jeunes de 12 à 15 ans. Les élèves de 3e ont reconnu que les albums n’étaient pas  réservés aux 6e et que certains étaient même compliqués.

Progression
A Decize,
Maud et Marie Hélène font de plus en plus de choses depuis qu’elles voyagent. Cette année, les patients de l’hôpital de jour, acteurs de lecture, sont allés à la maison de retraite. 
Au foyer de handicapés d’Ebreuil engagé depuis plusieurs années dans 1, 2, 3 albums, Catherine, l’animatrice porteuse du projet, a fait jouer pour la première fois la scénographie aux résidents.
A Gannat, des lycéens d’une classe Ulis voyagent en jumelage avec des collégiens : les frontières du handicap tombent.

 Lecture fractionnée
A la Charité-sur-Loire, Carole et Arlette ont testé avec un groupe de patients la lecture fractionnée. L’album passe de mains en mains. Chacun lit un passage à voix haute dans un grand respect des différents niveaux de lecture. Certains patients réticents au départ sont fiers de l’avoir fait.

robeprinsesserobefilleJeu-concours : Une  infirmière a trouvé la réponse la plus proche.

VML

dijon16Mardi 24 novembre 2015. Saint-Apollinaire. Autour d’Anne Marion, responsable jeunesse et correspondante du projet pour la Médiathèque Côte-d’Or  (MCO) : une équipe. En effet,  plusieurs bibliothécaires de la MCO se sont investies dans le projet, allant présenter, seules ou en renfort, la scénographie dans d’autres services départementaux. Résultat : la salle est pleine. Les candidats au voyage ont doublé en un an. Sur les 75 personnes présentes, on comptait 10 assistant(e)s sociales dont la participation à l’après-midi, sur les traces de Sophie Pontoise, était validée comme formation.

Echos de voyageurs :

Germination
Sophie, intervenante plasticienne dans un Ehpad a eu du mal à faire valider 1, 2, 3 albums auprès de la direction de l’établissement où elle intervient deux fois par semaine.  Et pourtant, avec les résidents, sa  première expérience est concluante. Elle repart cette année en voyage même si la germination n’est pas forcément immédiate. Il faut savoir être patient.

Jouer les histoires
A Sombernon, les jeunes de CM2 et les 6e font un voyage commun. Accompagnés par l’instituteur et le professeur de lettres, ils lisent les albums, en cherchent la substance, les mettent en scène, se rencontrant à l’école et au collège, ce qui facilite l’intégration des primaires au collège à la rentrée suivante.  

Lecture en tête à tête
A la bibliothèque de Talant, l’offre s’est élargie à un nouveau public : les seniors de la ville. Les albums sont portés au domicile des aînés par une bibliothécaire.  Des semaines plus tard, ces lecteurs isolés sont invités à se rencontrer à la bibliothèque pour échanger et lire à voix basse un album à un élève de la commune.

 Nouveau public
Deux personnes de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont venues en éclaireuses. Sitôt rentrées en Franche-Comté, elles ont envoyé leur inscription à 1, 2, 3 albums. On aura beaucoup  à apprendre de leur expérience de lectures partagées avec les jeunes qu’elles suivent.

jupept vesterayeeJeu-concours : C’est une bibliothécaire qui a trouvé la réponse la plus proche.

cathy16Vendredi 20 novembre 2015. BDP de l’Ain. Cathy Chatelet, correspondante du projet pour le département monte et démonte le décor de la scénographie avec nous. Plusieurs documentalistes qui devaient venir sur un temps de formation ont été, suite aux événements, retenus dans leur établissement.

Echos de voyageurs :

Interdisciplinarité
Delphine, professeur de lettres au collège de Pont de Vaux, instigatrice des tickets-lecture repris par Livralire, détaille sa façon de voyager en faisant des connexions de thème et de techniques qui l’amènent à collaborer avec ses collègues de musique, d’arts plastiques, d’histoire-géographie et bien sûr la documentaliste. Comme la nouvelle principale valide son ordre de mission, elle lui fait remarquer que cette implication dans 1, 2, 3 albums, qui allie lecture, écriture et production artistique correspond à  l’objectif des EPI  (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) qui seront mis en place à la rentrée 2016 dans les collèges français.

Choix des lecteurs
Jeannine, bibliothécaire à St Maurice de Beynost, constate que les albums préférés sont souvent les plus difficiles.

Livre phare
Plusieurs animateurs de voyage parlent de tel ou tel album qui a permis de rassembler le public. Exemple, Marie Line, animatrice à l’Ephad des Peupliers évoque la journée manouche inspirée par la lecture de la Guitare de Django : le cuisinier joue de la guitare, une danseuse de 78 ans danse des chorégraphies tsiganes.

Prêts adultes
Adrien de la médiathèque de Bâgé-la-Ville a été surpris par le succès des albums auprès du public adulte qui les a beaucoup empruntés.  

 pantpt vestcintptJeu-concours :
C’est Nathalie Bernard qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML

mondecartid Les albums « grand-large » sont en prise directe avec la vie. Une fois un voyage terminé avec un groupe, ils peuvent revivre avec un autre.
Ainsi le mardi 17 novembre 2015, Dominique Grob a proposé à ses élèves de 8e (11-12 ans) d’Aigle (Suisse) des créations collectives à partir d’un album de la saison dernière Et si on redessinait le monde ?
Chaque groupe d’une dizaine de jeunes a réfléchi pour savoir ce qu’il ajouterait ou enlèverait au monde actuel pour l’améliorer. Puis sur la structure des poèmes de Daniel Picouly, ont été créés des poèmes. Exemples.

 Moi, si je pouvais redessiner le monde,
Je l’inventerais sans violences,
je le peindrais de couleurs vives.

Rien qu’en supprimant la tristesse du noir,
rien qu’en éliminant les armes,
en chassant la peur des villes
et la haine des kamikazes.

Bien sûr, on me hurlera
que les gens auront toujours peur,
du terrorisme et de sa noirceur,
que la soif de vengeance
ne tuera pas les différences,
que la violence est inévitable.

Pas moi.

Moi, si je pouvais redessiner le monde,
J’apaiserais l’angoisse et la souffrance.
Gardons espoir !

Ou encore
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lausptMercredi  18 novembre 2015.  Public en hausse : soixante personnes, prêtes à embarquer ou venues pour voir.  Ambiance très chaleureuse comme toujours. Mathilde Berberat, depuis huit ans coordonnatrice du projet pour Bibliomédia cède la place à Patricia Chambettaz. Préparation de la salle et du café, jeu de la scénographie : prise en main réussie.

Echos de voyageurs :

Un rituel attendu
Le jour de la rentrée, des élèves s’approchent de Christine, enseignante à Neuchâtel, et lui disent : « Madame, on est trop contents d’être avec vous cette année, car on sait que vous allez  faire 1, 2, 3 albums. »

Un carnet de voyage personnel
Sandra, de la bibliothèque d’Aigle, propose à des jeunes en difficulté de 15-16 ans, pris en charge par la fondation du Verdeil, de faire chacun un journal de voyage. Ils y rangent notamment les dessins qu’ils font au fil des lectures épicées.

Nouveau public
Françoise, bénévole à  Crissier , dit que la première expérience aura été importante car elle a permis à l’équipe de la bibliothèque de pénétrer et de découvrir deux milieux : la prison et un « home » ( = maison  de retraite).

 vestepantalonJeu-concours :
C’est Eva Roth, du cercle scolaire régional de Gorgier qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML