Après avoir fait la lecture épicée d’A Paris, nous avons imaginé deux activités différentes pour deux classes du lycée professionnel Gaston Bachelard (75013).
La première (livre audio) est réalisée. Les jeunes se sont bien prêtés au jeu et sont fiers de voir leurs réalisations sur tablette.
La seconde, le parcours citoyen, est à venir.

1/ Un livre audio sur les monuments de Londres
Réalisation : des élèves de 2e, le prof d’anglais et la documentaliste
Protocole de création :
– Recherche des monuments londoniens
– Rédaction d’une fiche d’identité par monument : nom, date de création, localisation, fonction
– Recherche d’une image libre de droits et citation des sources
– Enregistrement avec Book creator
– Montage du livre audio avec Tooncamera et Book creator

Image d’origine                                       Après retouche avec l’application Tooncamera
                                                                                  

(source : aeroport.marseille.fr)

2/ Un parcours citoyen dans Paris
Réalisation : une classe de CAP
Protocole de création sur les institutions de la République :
– Repérage des monuments. Fiche d’identité : nom du monument, rôle de l’institution qu’il héberge, localisation dans Paris.  Présentation orale
– Sortie pédagogique dans Paris avec reportage photographique des monuments et rappel devant chacun de son rôle
– Création d’un livre électronique. Choix des photos. Application Tooncamera pour leur donner un aspect BD

Et vous, qu’avez-vous prévu ?  Un livre sur votre ville ? Un voyage à Paris ?
Cécile Beyer

IMG_1232Le 9 février, sept élèves de 5e du collège Saint Dominique (Chalon-sur-Saône) sont descendus en ville à la résidence Lauprêtre, faire la lecture épicée du Prince dragon devant un parterre d’aînés qui, mardi gras oblige, s’étaient chapeautés et pour certains même costumés, une dame métamorphosée en homme, réussissant à passer pour un nouveau pensionnaire ! L’autre moitié du groupe se chargera plus tard de deux autres lectures épicées, cette fois-ci au collège, les aînés en préparant une de leur côté avec leur animatrice.

IMG_1239Le lien entre les 17 ados et les 17 seniors, mis en binôme, a été accru par un échange de mails avant les vacances de Noël ( adresse mail spécifique) et un petit cadeau échangé à l’occasion de la galette. Un vieux monsieur célibataire a eu l’immense joie de se faire inviter un dimanche au restaurant tenu par le père de son filleul de lecture. Si les liens dépassent les simples rencontres littéraires, c’est que ce jumelage a le temps de s’enraciner sur deux années scolaires. L’an passé, ce sont les élèves qui avaient présenté la scénographie. Cette année, ce sont les documentalistes qui ont pris en charge cette étape là, laissant les lectures épicées à la charge commune des lecteurs. Au collège, c’est au CDI qu’elles sont préparées en deux fois une heure.

Le jumelage gagnerait à sortir du cadre officiel des rencontres et à se développer dans une relation plus intime. Appel du pied a été fait par une résidente à la vue déficiente à sa complice de lecture pour venir lui faire la lecture à haute voix en dehors des heures scolaires. La jeune fille deviendrait marraine de lecture, emboîtant ainsi le pas aux jeunes Suisses de 15 ans qui pendant 10 semaines vont dans le « home » voisin de leur collège partager un album en chambre.

Qu’elle soit collective ou individuelle, l’expérience met encore une fois en avant le caractère social de la lecture qui, pour s’épanouir, a besoin d’un cadre et d’un suivi.
VML

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A Lausanne, Neuilly-les-Dijon et Mâcon, 40 animatrices de voyage (bibliothécaires, documentalistes, enseignantes, CPE, animatrices, soignantes, assistantes sociales) ont participé aux ateliers de lectures épicées. Après présentation des types de lecture, on procède à la constitution de petits groupes qui découvrent plus avant le canevas et s’y essaient avant de jouer devant les autres.

L’atmosphère est chaleureuse, studieuse, enjouée.
Ca permet de se rendre compte de ce qu’il y a à faire ; les erreurs sont instructives.
J’étais un peu agacée par les remarques puis j’ai compris que tous les détails sont importants : le placement,  les déplacements, la façon de lancer la lecture, de regarder le public, la répartition structurée des voix, le rythme de la lecture…
– Pour une fois, je suis dans le public et non face à lui, je reçois au lieu de donner.
Ca va nous aider à guider les élèves qui vont s’emparer de ces lectures.
– Quel gain de temps !

Plus que le bénéfice technique, l’exercice montre que la lecture épicée éclaire le texte et lui donne de l’ampleur.
Ma réticence pour Le double est tombée.
– La poésie de Demain les rêves est décuplée
– L’échange est lancé pour la Belle vie
– L’histoire n’est plus seulement une histoire, c’est la vie

En facilitant la dégustation des albums, ces journées de pratique sont indispensables, disent les groupes. Reprogrammées en 2017 dans les mêmes lieux, puissent-elles alors faire le plein et se répandre ailleurs au bénéfice des lecteurs et des auditeurs. VML

Pourquoi ?
Lire un album à voix haute à un groupe, ça ne s’improvise pas. Il faut que le présentateur :
– connaisse l’histoire et prépare sa lecture
– soit à l’aise avec le texte
– sache comment tenir son livre bien ouvert face au public tout le long de la lecture
– s’assure que les illustrations sont lisibles de loin, même par les auditeurs installés sur les côtés
Dans tous les cas, la lecture à voix haute à un groupe est de meilleure qualité si le texte est détouré et que le livre est posé sur un pupitre ou un chevalet de table.

Quand le texte est court, écrit gros, quand les illustrations envahissent la page comme pour L’Etrange Zoo de Lavardens ou Le Prince Dragon, pas de difficultés particulières.
Quand les illustrations sont peu lisibles de loin
Quand l’album est de petit format comme Demain les rêves
Quand la compréhension du contexte suppose des connaissances historiques comme pour Carton rouge, on peut échapper provisoirement au support livre et faire une mise en espace de l’histoire qui en facilite sa compréhension et donne envie d’aller soi-même ensuite à l’original.

Comment ?
Ainsi nos propositions de lectures épicées différentes :
Kamishibaï pour Combien de terres faut–il à un homme ?
Saynète pour La belle vie
Lecture-mise en scène pour Le double et Demain les rêves,
Lecture polyphonique pour Carton rouge
Lecture théâtralisée pour Le prince dragon
Lecture feuilleton pour Les petites histoires du monde

Pour qui ?
Ces lectures dynamiques, partielles ou intégrales, à une ou plusieurs voix sont quasi indispensables pour partager les albums :
– avec les personnes, âgées ou non, qui ont des troubles cognitifs
– avec des jeunes, soit comme chemin d’accès avant la lecture, soit comme représentation de l’histoire après qu’on l’ait lue.
– avec les apprenants
Sans compter que les lecteurs peuvent à leur tour s’en emparer et les jouer pour d’autres à qui ils vont passer les livres. Les lectures épicées sont des outils précieux pour les chaînes de lecture que crée 1, 2, 3 albums.  

Merci à Emmanuel Delorme, Véronique Guyon, Catherine Rizet, qui les ont imaginées avec moi, à Marie-France Vidal qui a préparé le panier, à Martine Débarbouillé qui a préparé des fiches complémentaires (bientôt diffusées).
VM Lombard

PS : Le panier d’animation est offert aux structures participant au voyage-lecture intergénérationnel. Il sera en vente prochainement pour d’autres structures intéressées (bibliothèques, collèges). Contacter : asso[arobase]livralire.org

La semaine précédant la présentation des albums, j’ai demandé aux élèves dans quel pays, à quelle époque et qui pouvait porter les vêtements de la carte d’invitation.
Voici les propositions pour trois vêtements :

pantptpyjama de bébé ou petit garçon / pantalon du marchand de sable
pantalon porté par un homme sur son chameau /ceinture marocaine
pantalon du génie d’Aladin
pantalon de femme à la mode /d’adulte aimant s’habiller de manière originale
pantalon de bouffon du Moyen Âge

 
bottesbottes des lutins du Père Noël / bottes de nains
bottes portées en Himalaya, au Canada, au Pôle Nord, dans les pays de l’Est
bottes de danseur mexicain / russe
bottes de bouffon du roi / clown / magicien
bottes d’un prince arabe
bottes de voyageurs riches en Mongolie

Pour le maillot rouge de Sindelar, un garçon de la classe 8P4 me certifie qu’il s’agit d’un maillot de football des années 1940-1945. Juste avant ou pendant la guerre. Il reconnaît l’aigle et les couleurs de l’équipe d’Autriche. Ce doit être un maillot de 1940 me dit-il. Quand je lui demande, fort étonnée, comment il en arrive à cette conclusion, il me répond que c’est à cause du laçage du pull. Son grand-père lui a montré des photos d’équipe de cette époque-là !
Un autre élève croit reconnaître le maillot de l’équipe d’Albanie. Mais en fait, il se trompe d’aigle (aigle bicéphale) et de couleur du blason (noir et rouge au lieu de blanc et rouge) !

Les imaginaires sont déjà en partance pour des contrées et des époques proches ou lointaines. Chacun se réjouit de savoir si une part de vérité se cache derrière ses hypothèses : réponse partielle dès cette semaine avec la scénographie et plus en détails avec les lectures épicées, à la sauce « Livralire ».
Dominique Grob, professeur de lettres, collège Aigle (Suisse)

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Les invitations ont été distribuées il y a quinze jours, une affiche est dans le hall du foyer logement des Sept Fontaines à Givry (71), la scénographie est installée. Il est 14h30, douze résidents sont assis. On attend les élèves de CM2. 14h45, toujours rien. On s’en inquiète. Ils ne viendront pas. Leur maitresse qui avait prévenu de son arrêt, n’est pas remplacée. Déception pour nous, pour les anciens, et sans doute pour les enfants, comme le fait remarquer une dame qui attendait sa petite fille avec joie.

On joue la scénographie en petit comité. Les aînés regardent et empruntent des albums. Puis Sylvie et Isabelle, employées de l’établissement, créent la surprise en apportant un goûter sous forme d’une frise de mini-gâteaux emballés, collés sur des feuilles de textes. Quelle bonne idée ! Mais dommage : les  jeunes voyageurs n’en verront que la couleur !
VML

En nous accordant des droits de reproduction et nous cédant les textes bruts des albums, les éditeurs facilitent notre travail de colportage. Le 19 janvier, je les ai informés par mail de la façon dont sont promus leurs albums dans la scénographie : devinette, mise en bouche, chemise avec les illustrations autorisées.

Grande joie d’une double réponse pour Demain les rêves (Motus).

cazalsL’auteur, Thierry Cazals : Je trouve ce travail de colportage (j’adore ces ancêtres des libraires qu’étaient les colporteurs) touchant, émouvant… et si utile ! Voir les mots et les images d’un livre être transportés, transposés, transmis ainsi, c’est ce dont tout écrivain (et tout éditeur) rêve…

francdavid
L’éditeur, François David : J’ai découvert avec grand plaisir la présentation chaleureuse et inventive pour faire deviner, puis découvrir l’album. Merci à vous et à toute votre équipe pour tout ce travail qui met, en effet, si bien en appétit.