Enfin des nouvelles des résidants de l’EHPAD de Semur. Il nous a fallu du temps pour démarrer mais nous n’avons pas largué les amarres, loin de là! Nous sommes bien actifs autour des 10 albums en cours!!!
15 résidents participent au voyage et cet atelier très innovant en la matière a beaucoup attiré leur attention. Ils nous ont écoutées avec beaucoup d’intêret et ont participé d’emblée puisque certains nous ont déjà fait part de leurs impressions ou commentaires :
Une grande émotion a envahi une résidante lors de la présentation de Mao et Moi : « je repense à ma vie, à ma famille » a-t-elle dit.
Le livre Pourquoi? a beaucoup fait parler. Voici les commentaires en direct des participants :
la question de Clochette : « et pourquoi on devient si vieux, moi je pense que la petite voulait savoir ce qui se passait dans le monde et de quoi la vie était faite » !!!
« et pourquoi les autres décident pour nous? « , dira un autre monsieur. Une question en a amené beaucoup d’autres et les réflexions y sont allées bon train!
Une dame qui feuilletait à quoi tu joues? a fait une remarque très spontanément : « les hommes ne veulent pas que ce soit dit mais ils pleurent!!! »
Par rapport à l’abécédaire de la colère, un participant y est allé de sa citation: « La colère, c’est une courte folie! »
Nous continuons l’exploitation des livres avec ces personnes qui en demandent encore et encore. Cet instant de plaisir est à renouveller jusqu’à un véritable succès concernant 1,2,3 albums, nous en sommes à présent convaincues!!!
Murielle Daumur, Chantal Berger et leurs voyageurs…. EHPAD Bouthier de Rochefort – Semur en Brionnais
Nous, les élèves de la classe de troisième 1, avons eu la chance de pouvoir participer à la présentation du projet 1,2,3 albums. Par petits groupes de trois, nous avons présenté notre travail à deux reprises. Ce travail consistait à lire des extraits d’albums pour les présenter aux autres classes du collège. Au mois de mai, tous les élèves et les professeurs de l’établissement voteront pour l’album qu’ils auront préféré.
Cette expérience nous a enrichis. Elle nous a permis de passer devant un public, d’affronter nos peurs devant les gens de notre âge. Elle nous a appris à ne pas avoir honte de ce que l’on fait et à savourer les moments sur scène. Elle nous a aussi obligés à travailler rapidement car nous n’avons disposé que de deux heures trente pour nous préparer. Enfin, elle nous a mis en confiance pour les expériences orales et a confirmé la nécessité de parler fort pour être entendu.
Diverses émotions nous ont traversés au cours de ce projet : la rigolade bien sûr mais aussi le plaisir de la découverte, le partage et le voyage grâce aux livres. Nous avons pris cette expérience très à cœur et nous espérons la renouveler.
Merci à tous ceux qui nous ont permis de concrétiser ce projet et merci à celles qui nous ont soutenus.
Les rapporteurs de la parole de la classe : Charlotte, Ophélie et Marion
Collège Le Petit Prétan – Givry (71)
A l’occasion de la deuxième demi-journée de solidarité, le mercredi 31 mars 2010, les personnels de direction, d’éducation et d’enseignement devaient se réunir pour une après-midi de travail.
Sur une idée de Céline, Conseillère Principale d’Education et avec l’accord du Chef d’établissement, 9 élèves de 4èmeA, déjà rodés à la scénographie et volontaires pour rester au collège en ce début d’après-midi, ont ainsi présenté les albums devant une quarantaine de personnes. Ils ont fait une belle prestation et nous avons été très fières d’eux.
Nous avons admiré leur sérieux et leur travail de concentration pour prendre le temps de faire alterner lecture et apparition des illustrations, pour reprendre au pied levé les petites erreurs dans l’enchainement des répliques, passées inaperçues pour le public. S’il y a eu quelques « couacs » de lecture sur certains mots, nous les pardonnons volontiers.
Les élèves se sont tellement appropriés la scénographie, que nous, adultes, qui la présentons devant les autres classes du collège, avons dans l’oreille la musique du texte dit par les élèves et nous avons tendance à les imiter.
Une belle aventure vraiment !
Lucile – Documentaliste
Voilà quelques temps que nous n’avons pas donné signe de vie. Mais nous continuons le projet.
Tout d’abord, avec une classe de 4ème SEGPA, du collège St Exupéry, dont la majorité des élèves ont de grosses difficultés de lecture. La présentation fut faite au collège. Non seulement intéressés, ils ont aussi posé des questions et ont regardé les livres, qui sont déjà au CDI. Trois élèves ont été choisis par Mme Broggio, leur professeur, pour faire un compte-rendu sur le site du collège, ce qui les valorise au sein de l’établissement.
Ils ont eu une préférence immédiate pour «A quoi tu joues» et «Le vieux qui avait un grain dans la tête». Un des élèves, doué en dessin, a tout de suite été motivé pour illustrer une «boîte à pourquoi», à mettre dans la classe…
Dans un deuxième temps, nous sommes allées en résidence de personnes âgées, «Foyer résidence les Epinoches», présenter le projet à une douzaine de personnes, public essentiellement féminin jusqu’à 95 et 96 ans.
Des bonnes réactions : un peu surprises au départ, mais écoute attentive, rires avec «l’abécédaire de la colère». Elles ont été émues par un récit authentique comme «Mao et moi».
Plusieurs sont reparties avec des livres à lire tranquillement dans leur chambre. Elles les ont pour un mois, le temps d’échanger autour d’elles. Une rencontre «collégiens et aînés» aura lieu le 6 mai , à la résidence.
Un peu d’appréhension à l’idée de cette rencontre de part et d’autre, jeunes et moins jeunes, mais aussi beaucoup d’attentes. Aucun de ces jeunes n’est déjà allé dans une résidence de personnes âgées et ces dernières nous ont confié qu’elles aimaient voir de la jeunesse.
Nous espérons que cet échange sera fructueux, pour une rencontre intergénération, pour parler des albums et des pourquoi. A suivre…
Annie Boulachon, secteur adultes et Martine Guestault, secteur jeunesse – Médiathèque de Mâcon
Lundi 28 mars à Dijon.
Au second étage d’un bâtiment du centre Champmaillot, point de linge ni de vaisselle sur le chariot. Des images, des objets qu’ont déposés les invitées du jour, 15 jeunes filles qui préparent un BEP sanitaire et social aux Lycée des Arcades. Une dizaine de résidents sont installés en ligne.
Les lycéennes présentent trois albums de la sélection : Les deux soldats, Mama Sambona, Le vieux qui avait un grain dans la tête. Elles sont en difficulté car le public ne les comprend pas. La passeuse d’histoires que je suis bout en silence. On ne les entend pas, les images sont illisibles de loin. Pourquoi n’ont-elles pas repris la trame commune dont l’audition est facilitée par les portraits grand format des héros ! On ne peut laisser des jeunes seules pour créer ! Il faut les accompagner ! Je le dirai délicatement à leur professeur courageuse car très solitaire pour mener le projet.
Marie-Thérèse, notre hôtesse, responsable d’animation, rebondit et lance un échange sur Le vieux. Elle évoque la notion de différence qui transparait pour elle dans cet album. Les jeunes filles avouent souffrir au lycée de l’importance accordée à l’apparence. Moi, je parle du talent caché que chacun a (Le vieil homme de la cabane, c’est la création d’instruments). Mon voisin de 84 ans raconte alors qu’il dessinait des voitures. Un autre, instituteur, piètre (dixit) remplaçant pendant la guerre, dit qu’il avait conduit brillamment ses élèves au certificat d’études.
On partage un verre et un biscuit. Les jeunes se rapprochent des aînés. Des petits cercles se forment. Une jeune fille s’accroupit et donne la « becquée » tendrement à une vieille dame qui a le bras cassé. Une autre a dès le début établi le contact avec les résidents (quel talent !). Deux heures se sont écoulées depuis mon arrivée (heureusement que je suis restée). On a vécu l’histoire du vieux qui avait un grain dans la tête en direct : prendre le temps pour pouvoir dépasser l’apparence. L’animation était moyenne, la rencontre chaleureuse. Le démarrage difficile, le rapprochement merveilleux. Bravo les filles ! Les prochaines rencontres sont pleines de promesses !
Jeudi 1er avril : vrai de vrai ! Marie-Thérèse a confié trois albums à un résident qui n’avait pas souhaité se joindre au groupe. Il les emportera samedi chez sa fille pour un « dégustalivres » familial et se charge de les partager avec voisins de chambre et personnel soignant pendant le week-end de Pâques !
Véronique-Marie Lombard (Livralire)
En février des collégiens de St Dominique sont descendus à la résidence nous présenter les albums. En mars, quelques résidents, accompagnés de deux membres du personnel, sont montés au collège.
Elèves et enseignantes nous attendaient avec impatience à l’accueil. Déçus par le très petit nombre de dames (soucis de santé, autres activités), les collégiens ont toutefois pu échanger largement. La relecture de passages et l’arrêt sur les illustrations de certains albums ont été fort enrichissants. Les petits groupes ont permis à chacun de s’exprimer et les résidents ont été enchantés de leurs conversations avec les plus jeunes, ouverts et dynamiques.
Des élèves ont interviewé les visiteuses : « Qu’avez-vous déjà lu ? » « Presque tout », répond Claudie mais celui que j’ai préféré, c’est la « Femme dorade » un album féérique ! Suzanne est touchée par « Mao et moi » qui lui rappelle des souvenirs de voyage. Claudine choisit « Les deux soldats » car son frère est mort pendant la seconde guerre mondiale.
Goûter délicatement préparé par les jeunes, visite du collège, séparation et promesse de retrouvailles le 1er avril à la résidence (ce n’est pas une blague) pour le vote en commun car des liens se sont créés. Et projet d’une dernière rencontre en mai.
Merci à l’équipe d’1, 2, 3 albums et au collège pour cette aventure unique et formidable qui va bien au-delà de la lecture.
L’équipe de la résidence Lauprêtre (Chalon – 71)
Pour la deuxième année consécutive, le voyage-lecture a été lancé au centre pénitentiaire de Varennes-Le-Grand (71).
Patrick Goin, professeur de musique a créé avec des détenus une composition musicale correspondant à l’atmosphère de chaque album. Dix mélodies ont ainsi été interprétées par les détenus et leur professeur ; Mathieu, responsable de l’atelier vidéo et de la télévision interne assurant la partie technique. La musique a ponctué la mise en bouche des textes lus par deux bibliothécaires. Les 15 détenus présents ont tout de suite souhaité emprunter les livres pour pouvoir les lire tranquillement dans leurs cellules.
Le mardi suivant, ils se sont retrouvés comme chaque semaine à la bibliothèque de la prison avec Michèle. Elle lit, ils échangent. C’est toujours un moment de partage intense pour ceux qui osent parler et ceux qui se taisent mais qui parlent dans leur tête. Chacun repart avec un album sous le bras jusqu’au prochain mardi !