Au collège Doisneau de Chalon sur Saône, j’ai assisté jeudi 4 juillet à une lecture à voix haute de Catfish par des élèves de 6e et leur professeur de lettres devant un parterre fourni de parents et de frères et sœurs. Des grands visuels colorés, inspirés de l’album et réalisés en partie par les jeunes, étaient dévoilés au fil du récit.
L’exercice amplifie la portée du texte, donne à tous une occasion de lire à voix haute et à certains de vaincre leur timidité. Le rendu est intéressant. Si je puis me permettre une suggestion : il aurait toutefois gagné en puissance si la mise en voix avait été doublée d’une mise en espace pour différencier les lieux et les personnages que plusieurs élèves jouaient à tour de rôle.
VML

Une dame  désignée pioche dans la corbeille aux mots. Elle tire Cat. A quel  album ça fait penser ? A Catfish. Le livre étant long, nous ne lisons que quelques chapitres. Pas de bruit, les yeux rivés sur le lecteur, tous restent attentifs à tel point que les chapitres s’enchaînent sans aucun signe de lassitude ni de fatigue pour la majorité. Beaucoup d’émotions et de souvenirs émergent, bien traduits lors de la discussion qui suit.
Un monsieur de nous dire des larmes plein les yeux:  » Moi, ça m’évoque des souvenirs douloureux pendant la guerre d’Algérie : j’ai vu mes collègues, devenus potes, aller au front pour combattre. Certains revenaient blessés, d’autres se sont fait tuer sous mes yeux. Pendant la lecture, j’avais trop envie de pleurer. Et puis maintenant, on attend l’autre moitié, hein? »
Autre commentaire d’un voyageur fidèle :  » Ce livre retrace bien certains faits et représentations de l’Histoire. L’esclavage a été mondial, autant en Afrique, qu’en Amérique, qu’au Moyen Orient. Si mes souvenirs sont bons, c’est notre bon vieux Napoléon 1er qui a rétabli l’esclavage. Vous savez l’homme est un être de sensation et de sentiments, quelque soit sa couleur. »
Une autre participante fait le lien entre Catfish et un autre gros livre que son papa lui avait fait lire et qui s’intitulait « Le tour du monde de François Arago » *. C’est un livre bien écrit et illustré qu’elle nous dit avoir lu plusieurs fois. Nous convenons ensemble de retrouver ce livre, par n’importe quel moyen. A bon entendeur!
Tous ont pu bien évidemment feuilleter le livre Catfish à leur guise et certains ont souhaité en disposer pendant un temps pour une lecture individuelle. Cette première lecture collective a tenu toute ses promesses.
Murielle pour l’EHPAD de Semur en Brionnais

*En allant sur le site http://www.abebooks.fr on trouve des offres d’occasion du livre : à moins de 80 euros.

La densité du texte illustré de Maurice Pommier « Catfish » rebute nombre de voyageurs. D’où l’idée d’une version courte pour défricher le terrain. En voici une proposée par VM Lombard (Livralire). On peut vous dire que ça fonctionne ! Les auditeurs se plongent ensuite dans la lecture intégrale.

Vous savez que pour faire une cigarette, il faut du tabac. Pour sucrer, il faut du sucre de betterave ou de canne.
Savez-vous d’où ca vient ? Savez-vous comment il y a 250 ans des hommes ont laissé leur vie sur des plantations américaines et antillaises pour cultiver la canne à sucre et le tabac.
Page 13 : observation de l’illustration. Edward PURLIN, possède tout (il tient un sac ourlé d’une chaîne) : maisons, moulin, grange, église, chevaux, bœufs, vaches, mules, tonneaux , sacs de grains, poules, cochons, esclaves.

Les esclaves et les travailleurs arrivaient par la mer (bateau de page de garde)
Regardez cette carte (page 84) : elle montre le trajet qu’ont suivi trois hommes pour se retrouver dans le domaine d’Edward Purlin : KOJO, JONAS et BAPTISTE.
(avec 3 portraits de la page 65)

 

 

KOJO (Vieux George)
Page 27 : Le père de Kojo régnait sur un grand royaume. Son palais était immense. Les serviteurs nombreux. La vie agréable.
Page 28 et 29 : Un matin des guerriers sont arrivés nombreux comme des criquets. Ils ont tué son père et ont fait prisonniers les autres.
Page 31 : Après plusieurs jours de marche,
Page 33 : les captifs sont arrivés dans une prison sans lumière. On a séparé les hommes des femmes et des enfants. Ils avaient soif et faim. On les a tirés de leur terrier, on les a nourris et lavés.
Page 34 : Des Blancs sont venus les palper, les renifler. On les a marqués avec des fers rougis au feu.
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Titre : Catfish

Auteur et Illustrateur : Maurice POMMIER

Editeur : Gallimard jeunesse © 2011

 

A la plantation Purlin vers 1735, la connivence s’installe entre trois hommes valeureux et dignes. Scipio le jeune esclave antillais échappé du bateau des Blancs qui l’avaient reçu en dédommagement d’une livraison incomplète de mélasse. Vieux Georges le porcher, fils déporté d’un roi africain, qui a ordre d’engraisser et de faire travailler ce P’Tit Nègre. Jonas le tonnelier, qui prendra Scipio comme apprenti et lui apprendra à lire dans la Bible. L’agitation politique mondiale basculera l’ordre des choses.