Pour chacun des élèves de l’UPE2A du Lycée Jean Monnet à Yzeure (Allier), l’album de Baudoin Méditerranée, c’est du vécu.
Pour moi la Méditerranée, c’était difficile, le bateau a versé, on s’est retrouvé dans l’eau froide…. et pour moi la Méditerranée c’est aussi les gardes-côtes qui nous ont sauvés (Muhanad)
Pour moi la Méditerranée, c’est un cimetière (Sékou)
Pour moi la Méditerranée, elle est belle et dangereuse (Nouhou)
Pour moi la Méditerranée, elle a aidé à suivre notre route (Aboubacar)
Pour moi la Méditerranée, elle aide et elle tue (Ibrahima et Abdoulaye)
Pour moi la Méditerranée, c’est le voyage en bateau (Yakhouba)
Pour moi la Méditerranée, c’est inexplicable et inoubliable (Mohamed Bachir)
Pour moi la Méditerranée, c’est un grand risque pour atteindre l’Europe (Sékou)
Pour moi la Méditerranée, c’est mes amis qu’elle a gardés (Mohamed N.)
Pour moi la Méditerranée, c’est très dangereux et on meurt (Dama)
Pour moi la Méditerranée, c’est les grandes vagues (Ibrahimou)
Pour moi la Méditerranée, c’est très beau mais aujourd’hui c’est la mer qui joue avec les hommes et plus les hommes qui jouent avec la mer (Mohammad)

Pour les 6e1, du collège de Pont de vaux ( Ain), Méditerranée est un album majeur qui, à lire leur professeur de lettres, Delphine Nauche leur laissera des traces :
Mes élèves de 6e 1 ont voté massivement pour Méditerranée et n’ont d’ailleurs pas compris que l’album ne soit pas dans le trio gagnant car ils ont été particulièrement touchés par l’histoire de la fillette. J’avais choisi de faire la lecture épicée plutôt que de les laisser seuls avec cet album. Un silence de plomb a suivi ma lecture. Puis nous avons parlé de ce qu’ils avaient compris, ce qu’ils savaient… et beaucoup ne savaient pas ce qu’il se passait… Nous venions de terminer le chapitre sur l’Odyssée et nous avions parlé des monstres de l’Antiquité qui représentaient les dangers de la navigation antique. L’album montre bien que la traversée est toujours aussi périlleuse pour ceux qui fuient leur pays avec pour seules valises leurs espoirs et leur détresse.

Mai 2018, Chalon. Je suis invitée à jouer 
Le hasard fait parfois bien les choses. Le 9 décembre, je sortais d’une après-midi à la maison des acteurs du Paris durable, dans le Marais, où j’avais écouté un jeune agronome parler de son travail sur les prairies sous-marines en Méditerranée. Passant devant l’ancienne halle du quartier, je vois du monde s’y presser pour un salon de la BD. J’entre juste par curiosité, car je ne suis pas une grande amatrice de ce genre. Mais surprise, je reconnais dans un angle du bâtiment les grands aplats bleus de l’album Méditerranée. L’auteur serait-il dans les parages ? Oui, il sera là dans un petit moment, me dit-on.
Quinze minutes plus tard, je le trouve derrière une table recouverte d’une nappe bleue, en train de dédicacer ses ouvrages à l’encre noire.