10anniv Eh oui, la balance le dit mieux que personne. Les 100 albums sélectionnés depuis 2007 pèsent 43,5 kg.  C’est Marie-Jo Collin, documentaliste au collège Saint-Etienne à Sens qui a approché au plus près le bon poids. Elle va recevoir pour son CDI six albums des premiers voyages.

Les estimations, majoritairement trop hautes, allaient jusque 280 kg. Blague ou erreur ?  Nombre de  professionnels n’ont qu’une vague idée du poids des ouvrages, bien qu’ils en manipulent beaucoup.

En tous les cas, les témoignages des animateurs du voyage-lecture, pour partie rapportés ci-dessous, valent, eux, leur pesant d’or !

françoise16Jeudi 26 novembre 2015. Coulandon. La petite salle de la BDP Allier est pleine. Françoise Lièvre, bibliothécaire, accueille des candidats au voyage de l’Allier et le personnel soignant du nivernais voisin, très investi dans l’aventure, qui rallie ce point de lancement faute d’en avoir un dans leur département.

Echos de voyageurs

Support adapté
Marie Line à  l’hôpital de Cosne-sur-Loire dit que l’album est un support excellent et même unique pour les patients. Seuls les contes peuvent prétendre au même impact.
Dans le cadre d’un café artistique hebdomadaire, un professeur de lettres de Gannat partage les albums avec des jeunes de 12 à 15 ans. Les élèves de 3e ont reconnu que les albums n’étaient pas  réservés aux 6e et que certains étaient même compliqués.

Progression
A Decize,
Maud et Marie Hélène font de plus en plus de choses depuis qu’elles voyagent. Cette année, les patients de l’hôpital de jour, acteurs de lecture, sont allés à la maison de retraite. 
Au foyer de handicapés d’Ebreuil engagé depuis plusieurs années dans 1, 2, 3 albums, Catherine, l’animatrice porteuse du projet, a fait jouer pour la première fois la scénographie aux résidents.
A Gannat, des lycéens d’une classe Ulis voyagent en jumelage avec des collégiens : les frontières du handicap tombent.

 Lecture fractionnée
A la Charité-sur-Loire, Carole et Arlette ont testé avec un groupe de patients la lecture fractionnée. L’album passe de mains en mains. Chacun lit un passage à voix haute dans un grand respect des différents niveaux de lecture. Certains patients réticents au départ sont fiers de l’avoir fait.

robeprinsesserobefilleJeu-concours : Une  infirmière a trouvé la réponse la plus proche.

VML

dijon16Mardi 24 novembre 2015. Saint-Apollinaire. Autour d’Anne Marion, responsable jeunesse et correspondante du projet pour la Médiathèque Côte-d’Or  (MCO) : une équipe. En effet,  plusieurs bibliothécaires de la MCO se sont investies dans le projet, allant présenter, seules ou en renfort, la scénographie dans d’autres services départementaux. Résultat : la salle est pleine. Les candidats au voyage ont doublé en un an. Sur les 75 personnes présentes, on comptait 10 assistant(e)s sociales dont la participation à l’après-midi, sur les traces de Sophie Pontoise, était validée comme formation.

Echos de voyageurs :

Germination
Sophie, intervenante plasticienne dans un Ehpad a eu du mal à faire valider 1, 2, 3 albums auprès de la direction de l’établissement où elle intervient deux fois par semaine.  Et pourtant, avec les résidents, sa  première expérience est concluante. Elle repart cette année en voyage même si la germination n’est pas forcément immédiate. Il faut savoir être patient.

Jouer les histoires
A Sombernon, les jeunes de CM2 et les 6e font un voyage commun. Accompagnés par l’instituteur et le professeur de lettres, ils lisent les albums, en cherchent la substance, les mettent en scène, se rencontrant à l’école et au collège, ce qui facilite l’intégration des primaires au collège à la rentrée suivante.  

Lecture en tête à tête
A la bibliothèque de Talant, l’offre s’est élargie à un nouveau public : les seniors de la ville. Les albums sont portés au domicile des aînés par une bibliothécaire.  Des semaines plus tard, ces lecteurs isolés sont invités à se rencontrer à la bibliothèque pour échanger et lire à voix basse un album à un élève de la commune.

 Nouveau public
Deux personnes de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont venues en éclaireuses. Sitôt rentrées en Franche-Comté, elles ont envoyé leur inscription à 1, 2, 3 albums. On aura beaucoup  à apprendre de leur expérience de lectures partagées avec les jeunes qu’elles suivent.

jupept vesterayeeJeu-concours : C’est une bibliothécaire qui a trouvé la réponse la plus proche.

cathy16Vendredi 20 novembre 2015. BDP de l’Ain. Cathy Chatelet, correspondante du projet pour le département monte et démonte le décor de la scénographie avec nous. Plusieurs documentalistes qui devaient venir sur un temps de formation ont été, suite aux événements, retenus dans leur établissement.

Echos de voyageurs :

Interdisciplinarité
Delphine, professeur de lettres au collège de Pont de Vaux, instigatrice des tickets-lecture repris par Livralire, détaille sa façon de voyager en faisant des connexions de thème et de techniques qui l’amènent à collaborer avec ses collègues de musique, d’arts plastiques, d’histoire-géographie et bien sûr la documentaliste. Comme la nouvelle principale valide son ordre de mission, elle lui fait remarquer que cette implication dans 1, 2, 3 albums, qui allie lecture, écriture et production artistique correspond à  l’objectif des EPI  (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) qui seront mis en place à la rentrée 2016 dans les collèges français.

Choix des lecteurs
Jeannine, bibliothécaire à St Maurice de Beynost, constate que les albums préférés sont souvent les plus difficiles.

Livre phare
Plusieurs animateurs de voyage parlent de tel ou tel album qui a permis de rassembler le public. Exemple, Marie Line, animatrice à l’Ephad des Peupliers évoque la journée manouche inspirée par la lecture de la Guitare de Django : le cuisinier joue de la guitare, une danseuse de 78 ans danse des chorégraphies tsiganes.

Prêts adultes
Adrien de la médiathèque de Bâgé-la-Ville a été surpris par le succès des albums auprès du public adulte qui les a beaucoup empruntés.  

 pantpt vestcintptJeu-concours :
C’est Nathalie Bernard qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML

mondecartid Les albums « grand-large » sont en prise directe avec la vie. Une fois un voyage terminé avec un groupe, ils peuvent revivre avec un autre.
Ainsi le mardi 17 novembre 2015, Dominique Grob a proposé à ses élèves de 8e (11-12 ans) d’Aigle (Suisse) des créations collectives à partir d’un album de la saison dernière Et si on redessinait le monde ?
Chaque groupe d’une dizaine de jeunes a réfléchi pour savoir ce qu’il ajouterait ou enlèverait au monde actuel pour l’améliorer. Puis sur la structure des poèmes de Daniel Picouly, ont été créés des poèmes. Exemples.

 Moi, si je pouvais redessiner le monde,
Je l’inventerais sans violences,
je le peindrais de couleurs vives.

Rien qu’en supprimant la tristesse du noir,
rien qu’en éliminant les armes,
en chassant la peur des villes
et la haine des kamikazes.

Bien sûr, on me hurlera
que les gens auront toujours peur,
du terrorisme et de sa noirceur,
que la soif de vengeance
ne tuera pas les différences,
que la violence est inévitable.

Pas moi.

Moi, si je pouvais redessiner le monde,
J’apaiserais l’angoisse et la souffrance.
Gardons espoir !

Ou encore
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lausptMercredi  18 novembre 2015.  Public en hausse : soixante personnes, prêtes à embarquer ou venues pour voir.  Ambiance très chaleureuse comme toujours. Mathilde Berberat, depuis huit ans coordonnatrice du projet pour Bibliomédia cède la place à Patricia Chambettaz. Préparation de la salle et du café, jeu de la scénographie : prise en main réussie.

Echos de voyageurs :

Un rituel attendu
Le jour de la rentrée, des élèves s’approchent de Christine, enseignante à Neuchâtel, et lui disent : « Madame, on est trop contents d’être avec vous cette année, car on sait que vous allez  faire 1, 2, 3 albums. »

Un carnet de voyage personnel
Sandra, de la bibliothèque d’Aigle, propose à des jeunes en difficulté de 15-16 ans, pris en charge par la fondation du Verdeil, de faire chacun un journal de voyage. Ils y rangent notamment les dessins qu’ils font au fil des lectures épicées.

Nouveau public
Françoise, bénévole à  Crissier , dit que la première expérience aura été importante car elle a permis à l’équipe de la bibliothèque de pénétrer et de découvrir deux milieux : la prison et un « home » ( = maison  de retraite).

 vestepantalonJeu-concours :
C’est Eva Roth, du cercle scolaire régional de Gorgier qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML

bdslVendredi 13 novembre 2015. Médiathèque de Mâcon. Après installation la veille avec Christine Coissard, bibliothécaire jeunesse, accueil des participants par une équipe mixte Livralire et BDP 71. La salle n’est pas aussi remplie que d’habitude : 70 personnes contre 100 les années précédentes. Le départ à la retraite de José Fusaro se fait durement sentir, elle qui entraînait dans l’aventure de nombreuses structures sur le Louhannais.

Echos de voyageurs :

A chaque public,  sa richesse
Gilles, animateur à l’Hôtel-Dieu (Mâcon), rappelle que, sans 1, 2, 3 albums, les résidents des services long séjour n’auraient jamais rencontré de collégiens. Après lecture partagée de la sélection, trois albums sont choisis et mis en scène : certains aînés sont acteurs, d’autres fabriquent les éléments de décor. Les interprétations sont jouées à l’Hôtel-Dieu, à la médiathèque, au collège.

Patience et silence
Annick, bibliothécaire à Verdun sur le Doubs, habituée des voyages-lecture avec les enfants qui  discutent volontiers, avoue avoir été désappointée par le peu de réactions des aînés. Au fil des rencontres à la résidence Saint Jean, elle apprend à ne pas trop attendre des auditeurs, faisant des silences, des respirations communes et riches.

Lire et parler
Arnaud, animateur à l’Ehpad de Mellecey, constate après son premier voyage-lecture que l’impact est fort, même à l’unité protégée. L’écoute est attentive. L’histoire fait remonter des souvenirs et déclenche des échanges sur des sujets nés de la lecture mais pas forcément du livre.

Les ados sensibles au beau
Pauline, professeur de lettres classiques, pour qui 1, 2, 3 albums est un radeau de survie dans la tourmente des réformes, constate que les élèves sont touchés par la beauté de la scénographie et sont sensibles à la musique. Idem pour les lectures épicées, qu’elle utilise beaucoup. Ces lectures d’albums à voix haute, intégrales ou aménagées (partielles ou/et découpées) et dynamiques (plusieurs voix possible) sont proposées par Livralire et utilisées autant par les animateurs de voyages que par les lecteurs eux-mêmes qui s’en emparent pour faire découvrir les histoires à d’autres.

haillonanorakJeu-concours :
C’est  Juliette Berny, professeur de lettres classiques au collège Prévert (Chalon-sur-Saône) qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML

paul16Mardi 10 novembre 2015. Bibliothèque Départementale de l’Indre. Maryse Causse-Guimbard,  directrice et son adjointe Solange Chavegrand accueillent 38 personnes (+100% par rapport à l’an dernier). La scénographie est jouée avec Pauline Lacot, responsable jeunesse et correspondante du projet pour le département. En fin de matinée, émouvants retours des personnes venues juste pour voir :  » Quelle belle matinée ». « J’ai découvert un petit trésor ».  » Y a pu qu’à « .

Echos de voyageurs :

Jouer les histoires
Au collège Saint Benoît du Sault, le projet a été rattaché à un club théâtre. Six élèves, dont quatre lecteurs frileux, ont mis en scène leurs albums préférés. Ils les ont présentés aux CM2 en journée d’intégration et à d’autres élèves de l’établissement, faisant naître chez eux et chez les spectateurs un réel désir de lecture.  

Lire et créer
A la maison des enfants de Déols, déjà 4 années de voyage-lecture.  Les animatrices sont de plus en plus investies. Après lecture de tous les titres, un ou deux albums deviennent des livres phare : support de création théâtrale (Les soeurs Komba en 2015), ou plastique (construction de maisons en matériel de récupération à partir d’un Toit pour moi en 2015).  Même si les collègues restent encore trop en retrait, l’esprit de création est reconnu désormais. Il y a un temps réservé chaque semaine à la création plastique et une intervenante en « improvisation » a été embauchée. De quoi vivre, prolonger et délirer avec quelques histoires de la nouvelle sélection.

Décollage difficile
Les bibliothécaires de Villedieu et Niherne confient avec franchise qu’1, 2, 3 albums est un plus pour elles et pour le club de lecture mais que le projet pourrait rayonner davantage. Utilisation des lectures épicées, agenda plus resserré, implication des lecteurs, autant de pistes pour progresser.

pullbottesJeu-concours :
C’est Magali Chabenat de la bibliothèque d’Ardentes qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML

moniqueptJeudi 5 novembre 2015. Monique Faivre, responsable de la formation à la Bibliothèque Départementale de  l’Yonne accueille, au foyer  municipal de Monéteau, 40 personnes (+33% par rapport à l’an dernier) pour son dernier embarquement avant la retraite. La relève sera assurée. Et si c’était par un binôme de bibliothécaires, jeunesse et adulte, à l’image du public touché par ce projet ?
Les grands voyageurs ont raconté un peu de leur expérience.

 Une équipe tonique
A Pourrain, l’an passé, 1, 2, 3 albums a fédéré  une équipe féminine désireuse de créer une bibliothèque, qui a parrainé le voyage entre les enfants et les aînés de la commune, sans attendre d’avoir des murs !  Les lectrices ont déjà eu entre elles des échanges vifs et nourrissants sur la nouvelle sélection qu’elles trouvent un peu austère.

Des ados renversants
A Avallon, des jeunes de 5e Segpa râlent : on ne lira pas, on n’ira pas chez les vieux!
Puis ils s’y mettent. Ils lisent, ils préparent la scénographie, la jouent à l’Ehpad. Sur la musique finale, ils vont chacun inviter un aîné pour leur offrir une danse. Quelle évolution !

Rien n’est gagné d’avance
A Joigny, le dernier voyage-lecture ne fut pas à la hauteur du précédent. Flottement dans l’accompagnement adulte, mauvaises conditions matérielles à l’Ehpad (animation devant la porte d’entrée coulissante et sur bruit d’aspirateur), classe parachutée, ont enrayé la dynamique. Les bibliothécaires ne désespèrent pas : elles seront plus vigilantes cette année

 Astuces
– A l’Ehpad de Ligny-le-Châtel, chaque résident est responsable d’un album. Avantage : la personne le prend dans sa chambre, le lit et/ou  le regarde et s’en souvient. Les jours où les CM2 viennent présenter leur saynète imaginée à partir d’un album, l’aîné, fin connaisseur de l’histoire, est l’interlocuteur privilégié.

– A Courson-les-Carrières, le vote intergénérationnel se fait en deux temps.  Jeunes et aînés, répartis en petits groupes discutent et font un choix unique de trois albums préférés. Un délégué va ensuite déposer le vote du groupe dans l’urne.

blousonpetvesterusseptJeu-concours :
C’est le professeur-documentaliste d’un collège de Sens qui a trouvé la réponse la plus proche.

VML

theptVéronique Marie Lombard invente la scénographie de mise en bouche. Elle supervise  les préparatifs, répond aux nombreuses demandes, rédige les conseils d’embarquement et s’apprête à charger son coffre pour le premier lancement. Elle sert le thé à ses complices.

Marie-Anne Wettstein réalise de magnifiques dessins de vêtements que les héros des albums pourraient porter

coulissemarianneptAnne Affagard créée une bande son : un extrait musical associé à chacun des albumsannept
coulissemfptMarie-France Vidal gère les inscriptions, fait faire les reproductions autorisées par les éditeurs et prépare les fiches techniquescoulissecatptCatherine Rizet bidouille, coupe et colle

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