Deux collèges ont, sans le savoir, adopté le même format pour clore 1, 2, 3 albums : le journal télévisé.

Au collège Saint Etienne à Sens (89), les élèves d’une classe de 4è ont été invités à faire, en petits groupes (8) une création de leur choix à partir des albums : maquette, panneaux,  scénettes. Un groupe s’est chargé d’écrire un texte de présentation des réalisations sous la forme d’un journal télévisé, les pauses publicitaires ayant été imaginés par les CM2 voyageurs pour chacun des livres.
Quatre élèves ont ainsi décidé de tourner une vidéo autour de leurs rêves. L’un d’eux,  habitué à filmer, s’est fait aider par son père pour les scènes intérieures dans la maison et sur le chemin de l’école. En classe, un camarade a pris le relais.

Au collège Boris Viant à Talant (01),  une trame commune a été adoptée pour les 6 classes participant à 1, 2, 3 albums.  Grâce au dédoublement d’un cours de français, chaque petit groupe avait, une petite heure au CDI pour découvrir la trame configurée par la documentaliste à partir des travaux d’expression écrite et visuelle faits par des élèves au cours du voyage-lecture.
Les CM2 et seniors engagés dans le projet ont été invités à venir voir un des journaux télévisés donné en public.

Théophraste, le présentateur, déroule  peu à peu  le programme du jour :
Deux personnes du public, un jeune et une aînée, sont invitées à jouer à Questions pour un champion sur les Robinsons de Tromelin. Au journal de vingt  heures, hommage est rendu aux femmes. Les oiseaux sont présentés dans 30 millions d’amis. Ray est interviewé dans l’émission Mille et une vies. Dans Prodiges, les musiciens présentent leurs instruments recyclés etc.

Le journal est entrecoupé  de deux pages de pub, l’une sur des bonnes nouvelles du monde (sauvetages, exploits, records) recensés par les jeunes après lecture de l’album éponyme, l’autre fait le plein de rêves.

Ces matinées spectacles furent pleines de vie, d’imagination et d’audace, comme annoncé en préambule par Sylvie Merabti à Talant : avec 1, 2, 3 albums, on lit, on apprend, on découvre, on écrit, on met en scène. Le livre devient vivant, c’est juste génial pour une documentaliste. 

Chapeau bas aux guides expérimentés et inventifs que sont devenus ces enseignants voyageurs !
VML

Après que Véronique et le groupe de seniors ont présenté Bonnes nouvelles du monde à la faveur d’une visite en classe, j’ai proposé aux élèves de 6e de partir individuellement à la recherche de bonnes nouvelles dans les différents albums pour faire ensuite un journal audio collectif avec les rubriques : international, éducation, santé, environnement, économie, sports, culture et mode, sans oublier le carnet mondain et la météo !

L’objectif était double.
1/ Préparer une surprise pour le final avec les seniors, les élèves ayant été sensibles aux différentes moments de partage avec eux, bien plus que je ne l’imaginais.

2/ Générer et/ou réactiver des apprentissages : retour sur les lectures faites d’un œil nouveau, prélèvement d’informations pertinentes, reformulation de ces dernières (rédaction de brèves nouvelles au passé composé, formulation de titres, jeux avec les mots), mise en forme et au propre de la Une d’un journal, mise en voix d’un journal parlé…

Le journal, donné en direct, n’a pu être filmé ni enregistré mais sa trame en donnera une idée. Deux filles jouent les présentatrices, les autres parfois dotés d’objets lancent à tour de rôle une info.

Emmanuel Delorme, professeur de lettres à Camille Chevalier (Chalon)

Prune (présentatrice) – Bonjour à vous, soyez les bienvenus ; un point, chère Eva, sur l’actualité et les bonnes nouvelles du jour en ce milieu d’après-midi et en direct de la maison des seniors à Chalon-sur-Saône.

Eva (présentatrice) – Oui, chère Prune, et une première bonne nouvelle transmise par notre correspondante Augustine à propos du conflit qui opposait les habitants du village de Naya et leurs ennemis. Augustine, c’est à vous !
Naya a eu une formidable idée pour sauver les hommes du village. Elle a dit à leurs épouses de porter leurs maris sur leur dos. Et c’est ce qu’elles ont fait. Leurs opposants ont été tellement surpris qu’ils ont arrêté de suite les combats. C’est désormais la paix au village !

Prune – Merci Augustine. Maintenant, la page Éducation / Enseignement de notre journal avec nos reporters. Victoire, Mayas et Léonie, c’est à vous !
Grâce aux courses auxquelles il a participé, Ray a pu bénéficier d’une bourse pour entrer à l’université. Nous espérons pour lui qu’il réussira ses études !
– Naya a appris à ses frères et sœurs à compter. Ils sont donc désormais instruits. C’est bien, Naya a décidément bon coeur.
– Aujourd’hui, un homme est arrivé à Cateura. Ils s’appellent Favio Chavez, il est chef d’orchestre, et il est venu pour enseigner la musique aux enfants. Quelle bonne idée !

Eva – Passons maintenant aux nouvelles concernant notre santé, la médecine. Léna, c’est à vous.
– Adam R. est allé à l’hôpital. Il a été ausculté par des médecins. Ils ont identifié la maladie dont il souffrait. Nous remercions l’équipe des médecins et leur patient pour cette nouvelle qui donnera de l’espoir à tous les malades.

Prune – Au tour maintenant de nos spécialistes sur les questions d’environnement : Ahmed, Lohann et Melvin
– Sur l’île de Tromelin, les Fotsy ont trouvé de l’eau. Tous les naufragés vont enfin pouvoir se désaltérer. C’est un vrai soulagement !
– Sur l’île Tromelin toujours, les Robinsons ont construit des abris pour se protéger des tempêtes, du climat difficile avec des blocs de corail, du sable solidifié. Voilà des naufragés futés !
– Dans le bidonville de Cateura, un papa bricoleur a fabriqué des instruments recyclés. Il ne s’est pas découragé, il a continué. C’est impressionnant tout ce qu’il a pu faire avec trois fois rien ! Lire la suite

Au lycée professionnel Camille Du Gast à Chalon-sur-Saône, 1, 2, 3 albums a permis de créer deux types de lien :

1/Une équipe adulte particulièrement investie, constituée d’enseignants, d’agents, d’accompagnants (deux Aides Vie Scolaire) a présenté la scénographie aux élèves de deux classes de CAP.

2/La classe de carrosserie-mécanique a voyagé en jumelage avec la classe photo de CM1-CM2 de l’école voisine Jean Lurçat, pilotée par le musée Nicéphore Niepce.
Les lycéens et les primaires se sont retrouvés à mi-parcours autour de deux albums : Les bonnes nouvelles du monde et L’orchestre recyclé.

En binôme, ils ont :
– partagé des rêves inspirés par des photographies (sur le principe du photo langage), puis rédigé un texte, l’ensemble étant rassemblé dans un petit livret qui sera offert à chacun à la rencontre finale en juin.

– fait des photographies de déchets plastiques ou alimentaires, agrandis jusqu’à n’être plus reconnaissables, et ont cherché à donner un nom aux formes ainsi révélées. Les œuvres ont été encadrées et exposées dans un couloir du lycée, avec l’intitulé en français et en anglais et le nom des créateurs.  Surprenant et magnifique ! Une bouteille est devenue chaîne de vélo, une dosette de café peau de rhinocéros, un tube de chips œil de cyclone.

En juin, à la dernière rencontre, les binômes, un grand + un petit, ont entre autres construit un mobile en objets récupérés suspendus par des fils nylon à une pièce de bois prise sur un touret et bloqués par des perles que le professeur d’arts appliqués gardait depuis des années !

PS : Dans le cadre du dispositif « Eveil » mis en place par la région Bourgogne-Franche-Comté, la classe logistique, aidée d’un comédien, a mis en scène la lecture de quatre albums. La présentation publique de grande qualité a fait faire aux apprentis des progrès en diction autant qu’en confiance en soi.

Bonjour, nous sommes trois élèves de seconde de la section MRCU (métiers des relations clients et usagers) au lycée  polyvalent Jeanne d’Arc à Gex dans l’Ain. Votre histoire racontée par Davide Cali dans l’album Cours nous a touchés. Nous vous remercions de nous accorder quelques instants pour répondre à nos questions.  

1/ « On va voir si tu as du souffle ». En quoi cette phrase est importante pour vous ?  Cette  phrase, c’est le commencement de mon histoire.  Lorsque que j’étais enfant, j’étais seul et perdu, mais un jour, quelqu’un m’a tendu la main, et m’a aidé à remonter la pente. Et moi aujourd’hui j’essaye de faire de même, d’aider des petits.

2/  Pourquoi avez-vous fait de la boxe ?
La boxe est un sport unique, un sport où il faut se battre pour gagner, où il faut analyser son adversaire, la situation et les possibilités. En réalité, je n’ai pas vraiment fait de la boxe j’ai surtout couru. La course m’a aidé à contrôler mes pulsions et mes sentiments.

3/ Qu’avez-vous ressenti lors de votre premier marathon ?
Comme tout le monde, de la fatigue, de l’essoufflement… Au début,  je pensais que je pouvais arriver dans les premiers. C’est seulement ensuite que je me suis rendu compte que le plus important c’était de tenir jusqu’à la ligne d’arrivée.  Je suis fier d’avoir couru jusqu’au bout.

4 / Eprouvez-vous de la reconnaissance envers votre ancien proviseur, M. Parker ?
Oui, énormément, car il m’a poussé vers la lumière et m’a aidé à comprendre qui j’étais en réalité, ce que je souhaitais devenir et quel genre de personne je voulais être plus tard.

5 / Qu’est ce qui vous a décidé à devenir proviseur dans ce collège ?
Je ne souhaitais aucunement exercer le métier de proviseur étant jeune, mais après mes études de mathématiques à l’université,  je me suis demandé comment j’en étais arrivé là et qui m’avait aidé. J’ai tout de suite pensé à M. Parker, mon ancien proviseur. Il avait trouvé un but dans la vie :  aider des enfants, les aider à grandir et devenir adulte. Je partageais les mêmes objectifs. J’ai donc suivi le cursus pour devenir enseignant.

6/ Que voudriez-vous dire aux jeunes en difficulté ?
N’abandonnez jamais. Allez toujours au bout de vos envies. Ne vous freinez pas à cause de ce que disent ou pensent les autres. Vivez à fond votre vie. Etudiez, voyagez, aimez !

Pierre, un jeune adulte fidèle aux ateliers lecture chalonnais, a écrit un texte et dessiné un marque page qui a été offert aux jeunes de 6e du collège Camille Chevalier et aux adultes, embarqués depuis janvier ensemble dans 1, 2, 3 albums.

Toute une expérience de partages, à tous les âges
Où il y a eu rêves, amours, beautés, merveilles, guerres, voyages
Où se sont mêlés la fougue de la jeunesse et le calme de la vieillesse
Des moments magiques et sympathiques
Avec comme passage un pont entre les générations
Grâce aux livres et à ceux qui les ont lus, ou les liront…

Pierre Wojtasinski – mai 2018

Cliquez sur l’image pour chercher les indices qui correspondent à chacune des histoires du cru 2018 !

Après les cartes heuristiques individuelles, des 6e du collège Denfert Rochereau à Auxerre ont été invités par leur professeur de lettres et d’arts plastiques à créer un carnet de voyage collectif à partir de la consigne suivante :

Vous êtes Théophraste, le journaliste dont les oiseaux rapportent les nouvelles du monde. Vous partez en voyage à la découverte des autres personnages des albums. Vous partagez points de vue et ressentis.

 Ce travail d’écriture par équipe, réalisé sur plusieurs séances, a été illustré sous forme d’une frise accordéon.

– Bonjour et bienvenue chez moi !
Théophraste, journaliste à la retraite nous accueille dans son immense jardin ; au milieu trône une volière. Oiseaux, grands et petits, colorés ou unis, se partagent l’espace dans une belle cacophonie. Théophraste m’invite à m’asseoir face à la volière et à assister, comme il la nomme, à la conférence du soir. Les oiseaux du monde entier se côtoient, pigeons, corbeaux, sternes, mésanges ou encore colibris : je suis fasciné. Puis face à mes interrogations, Théophraste répond : chacun a sa propre histoire, chacun de ces oiseaux est le résultat d’une rencontre, d’une histoire que j’ai vécue quand je voyageais autour du monde.
Regarde ! La petite mésange perchée sur sa branche, tu la vois ? Je l’ai recueillie en Angleterre alors qu’elle n’était qu’un oisillon. Je devais interviewer Ray un jeune marathonien afro – américain au parcours atypique, quand elle est tombée de son nid. Ray était un enfant abandonné par son père. Cheveux crépus et peau noir il subissait les moqueries de ses petits camarades. Il avait pour seul moyen de communication : ses poings. Son parcours scolaire était donc difficile, il était régulièrement puni et se sentait incompris.
Je l’interromps et lui demande :  comment a-t-il pu devenir aussi célèbre ?
– Un jour, alors qu’il est à nouveau convoqué dans le bureau, le nouveau principal l’écoute et lui lance un défi : tu veux te battre, très bien, direction la salle de boxe ! Puis la piste d’athlétisme pour évacuer toute sa colère. Il deviendra un marathonien de renommée internationale dans les années 80.
– Il court encore ?
– Non, blessé grièvement à une cheville, il a dû se résoudre à abandonner la course.
– Qu’est-il devenu ? Vous avez gardé contact ?
– Oui, régulièrement nous nous téléphonons. Vous ne devinerez jamais ! Aujourd’hui il est principal de collège.

A son retour de voyage, cherchant de nouvelles chaussures pour ses pieds extrêmement grands, Théophraste demanda conseil à ses proches. Tous lui recommandent la boutique « Schumacher 46 ».

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L’orchestre recyclé a fait vibrer des lecteurs du collège de Pont de Veyle (01).
– Ça m’a fait comprendre que même s’ils sont pauvres, ils peuvent être heureux.
– C’est beau d’aider des enfants pauvres et de montrer leur joie. Même sans argent on peut créer et jouer.
– Ça m’a beaucoup touché que des enfants qui vivent dans des poubelles croient encore à leurs rêves et ne perdent pas espoir.
– Ils partent de rien et réussissent à monter un grand orchestre. Il n’y a pas besoin de beaucoup de moyens pour mettre sur pied un projet.

 

 

 

 

 

 

Des élèves de deux classes de 6e ont construits des maquettes d’instruments en matériau de récupération. Certains d’entre eux qui n’avaient pu rallier un voyage scolaire ont modelé des instrumentistes.
Karine Pépin, documentaliste.