« Quand je lis le blog », dit cette bibliothécaire bénévole, « je me dis qu’il y a plein de possibilités avec ce projet et qu’on a encore du chemin à faire. Notre galop d’essai est encourageant mais pas satisfaisant. Les élèves ont lu, pas les seniors. On n’a pas su trouver notre place et créer un partenariat efficace avec les uns et les autres. »
Cette réflexion qui vaut pour d’autres voyageurs débutants résume assez bien l’ensemble des échos partagés au fil du voyage et ceux reçus en juin avec des remerciements touchants et des confidences instructives sur les atouts et sur les difficultés.

Les lectures épicées remportent un succès incontestable : « Chacune est une pépite ! » « C’est la spécificité même de ce dispositif : une boite à outils lecture exceptionnelle, souple, adaptable avec des rôles pour tous. »

On peut les utiliser partiellement : « Dans notre collège, nous avons mis 5 albums en lecture libre. Les 3 autres, qui nous semblaient difficiles pour les 6e, faisaient l’objet de séances spécifiques et de lectures collectives. » « Notre bibliothèque a assumé deux lectures épicées pour les CM. »

Chacune peut faire l’objet d’une rencontre, offrant ainsi des rendez-vous lecture réguliers avec les publics notamment à l’Ehpad, au centre social, en classe Segpa.

On peut les confier à son public : « Les jeunes de l’IME ont pris en charge la lecture épicée de Pas l’ombre d’un loup : beaucoup d’entrainement, des tensions, des efforts et récompense ultime : le succès auprès des collégiens qui à leur tour ont réclamé d’être lecteurs-acteurs ! »

« A INSPE d’Auxerre, des étudiants et étudiantes de Master 1 ont fait vivre six lectures épicées à deux classes de CM2 réparties en petits groupes. »

En choisissant de les utiliser, on facilite la compréhension des histoires et du coup, on libère la parole et les émotions. « Il arrive même que l’album qu’on n’aurait pas choisi car trop difficile à nos yeux devienne le préféré du public ».

Ces lectures collectives sont la planche de salut de la lecture.
« Nos élèves ne lisent quasiment rien. Comment des collègues professeurs peuvent-ils encore afficher tant de mépris pour ces albums si riches ? »
« Dans l’une de mes classes de seconde, j’avais donné aux élèves la consigne de lire un ou deux albums chez eux. Les yeux rivés sur leur portable, ils sont incapables de se concentrer plus de cinq minutes. On a dû lire en classe ! Il faudrait qu’on se mobilise en équipe. »

Le partenariat ne va pas de soi ! « Mes élèves de classe Ulis ont été enthousiastes pour le projet. Ils ont fait de réels progrès en lecture, en expression, en autonomie mais sans pouvoir échanger avec d’autres classes ou groupes. Silence radio de la bibliothèque municipale, refus de coopération de la documentaliste et des professeurs pour qui les albums n’ont pas de place dans le secondaire ! »

On peut se retrouver assez démuni devant une directrice d’établissement qui se moque de l’activité coloriage (les lettrines de Christine de Pizan) ou face à des vieilles dames endormies. « Il faut assurer. Redoubler de présence et surtout donner aux auditeurs une part pendant l’animation elle-même comme le propose Livralire avec les lectures épicées. Au risque que l’auditoire y prenne goût et attende le prochain atelier de lectures partagées ».

Les inconditionnels d’1.2.3 albums disent que c’est l’intérêt même du projet de transformer les faiblesses en force :
On manque de temps : on a à disposition des outils tout préparés.
On est seul : on s’appuie sur son public.
La lecture n’a pas le vent en poupe : elle regagne du terrain !
A suivre … L’an prochain.
VML