Comme chaque été, nous avons commandé et lu, en équipe, la nouvelle sélection pour 1.2.3 albums. Elle nous a touchées, émues, fait rire ou réfléchir, plus encore que celle des années passées.

D’abord, il y a deux titres qu’on avait déjà achetés et qu’on a été ravies de retrouver sélectionnés :
Il était une forme, un conte pas banal qui va plaire aux profs de maths mais pas seulement !
Regarder les mouches voler, avec les singes (nos doubles) comme protagonistes. Un support original pour discuter du bonheur, comme dans notre équipe jeunesse où on a échangé sur nos bonheurs professionnels. Le bonheur, on y aspire tous, mais est-ce vraiment la même chose pour chacun ?

Et puis il y a les autres, ceux qu’on a vu passer mais pas retenus et ceux qui nous ont échappé :
– Hokusaï et le Fujisan : Isabelle, notre fan de Japon, s’est bien évidemment ruée dessus… et l’a beaucoup aimé. Nous aussi.
– Pour Nicky & Vera, j’étais un peu sceptique, j’avoue. Je connais les albums de Peter Sis, pas toujours faciles d’accès. Mais cette histoire, vraie de surcroit, touchera tous les publics.
Il court ! : un autre beau parcours de vie, inspirant, que nous ne connaissions pas.
Le printemps d’Aubakaqu’on n’aurait pas choisi du fait d’illustrations peu attractives mais dont l’histoire profonde et universelle animera des débats citoyens.

Pour finir, nos deux coups de cœur :
Le berger et l’assassin : les critiques n’en disaient que du bien.  Il a fait l’unanimité dans notre équipe pour la pudeur du texte, les lumières dans le dessin, les incroyables planches de montagne, les non-dits entre les personnages, le contexte politique à peine évoqué mais plein de lourdes menaces… Il nous a fait penser au roman Les larmes de l’assassin d’Anne-Laure Bondoux.
– Et puis L’expédition. Comment en parler sans émotion ? C’est tellement juste, tellement fort, tellement universel et intime à la fois. C’est le genre d’album qu’on a envie de relire tranquillement, pour soi, à l’abri des regards. Et se laisser de nouveau percuter par la poésie du texte et par l’énergie du dessin.

Grâce aux outils d’animation fournis par Livralire, on va présenter ces albums, avec enthousiasme et conviction, dans les collèges, dans des centres sociaux, Ephad ou autres. La suite, les encadrants (enseignants, animateurs, soignants) et les lecteurs l’inventeront.

Ce dont nous sommes sûres, c’est que ces albums-là rencontreront leurs lecteurs. Ca mettra des choses en branle, ça tissera des liens, ça touchera les uns ou les autres, d’une manière ou d’une autre, pour une raison ou une autre. Ca fait chaud au cœur de se dire qu’à notre petite échelle, on va permettre un peu tout ça.

Vous les organisatrices du voyage-lecture, vous ne savez sans doute pas le quart de la moitié de ce que « 1.2.3 albums » suscite, au fond des cœurs, dans le recoin des têtes, chez ceux qui ne parlent pas trop, qui ne laissent rien paraître, qui ne savent pas s’exprimer. Mais ne doutez pas de l’impact de ce projet. Avec des albums pareils, il en aura, c’est certain. Il en a déjà…

MERCI

Marion Monterrat, bibliothécaire jeunesse à la médiathèque de Mâcon (71)