Après une rapide lecture polyphonique du livre, on résume l’histoire et on observe ou commente quelques images de l’album. Puis on joue à la guerre des mots ! Deux groupes sont formés : l’un représente les chiffres (choisis par les garçons !) et l’autre les lettres (choisies par les filles !).

Chaque groupe s’installe dans un coin de la bibliothèque et reçoit quelques livres qui traitent des mots, des lettres, des chiffres ou des maths, un crayon et du papier. Ils ont environ 10 minutes pour préparer une argumentation sur l’importance des chiffres ou des lettres.

Une fois le temps écoulé. Les deux groupes sont à nouveau réunis et Sandra, la bibliothécaire, joue le rôle d’une journaliste envoyée sur place pour comprendre ce nouveau conflit mondial. Avec un micro, elle recueille les témoignages.
Les arguments à défendre fusent. Les lettres mettent en avant l’importance d’utiliser les mots pour entrer en contact avec les autres, échanger des idées, exprimer ses émotions.
Les chiffres relèvent leur importance pour effectuer des calculs, consulter son compte en banque, travailler à la Bourse, payer ses factures ou utiliser l’informatique.
« Les mots nous servent à lire, à écrire, à exprimer nos idées, à apprendre à l’école. On en a aussi besoin pour aller sur internet. » répliquent les filles. Les garçons rétorquent que sans eux, on ne peut pas téléphoner, mesurer, établir des statistiques, connaître le score d’un match…
Fin du conflit : pas de paix envisageable, les deux clans refusent, bien que chacun ait reconnu l’importance des chiffres et des lettres.

Avec deux autres groupes,
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A Louhans-Châteaurenaud (71), plusieurs structures ont embarqué pour ce voyage-lecture. Une formidable présentation des albums, saluée par tous, a été faite au Palace par l’association Lutiléa le 15 janvier.
Patricia, la bibliothécaire, suit deux groupes : une quinzaine d’usagers et une douzaine de pensionnaires de l’EHPAD Pernet avec leur animatrice Michèle.
Avec ce dernier groupe, il a été décidé de :
– tenir un journal de bord
– lire un album (voire deux) par rencontre
– d’accorder une attention particulière aux illustrations qui sont souvent oubliées au profit du texte.
– noter les impressions individuelles. Une fiche avec le titre de l’album lu et une représentation du personnage principal est remise à chaque participant qui, au fur et à mesure de la lecture, note ce qu’il lui vient à l’idée. A la fin, chacun colle une gommette de couleur différente selon qu’il a aimé un peu, beaucoup, pas du tout. Cela permettra de compenser quelques petits problèmes de mémoire au moment du choix final.
Lors de la 1ère rencontre, tous les albums ont circulé de mains en mains. Madeleine veut absolument lire « Catfish » car ce qu’elle en voit lui rappelle son enfance : à 7 ans, elle gardait les cochons dans une ferme. Pour Suzanne, qui a eu 12 enfants, « la maison en petits cubes » représente une famille qui s’agrandit « c’est évident tout de même ! ». Denise comprend de suite que « La voix d’or de l’Afrique » parle des albinos. Elle avait deux camarades albinos dans sa jeunesse à Sagy. « Ils étaient bien traités, eux ». Elle fait aussi le rapport avec le livre de Daphné du Maurier « L’auberge de la Jamaïque » dont un des personnages est albinos.
On choisit de lire « Lali l’orpheline » en premier. Moment d’émotion. Une surprise avec une seule question sur toutes les lèvres à la fin « Qu’est-il arrivé à la mère de… Marion ? » Cela les intrigue, les fait pleurer « Si ça se trouve, elle est morte… ». Beaucoup notent à quel point l’illustrateur a su tirer l’essentiel de l’histoire avec si peu de couleur et quelques traits. « Sans avoir lu, on comprend tout ».
Emilie –  Bibliothécaire 

Lundi 18 mars, la classe de 6e1 du collège Boris Vian à Talant (21) se rend pour la deuxième fois à la résidence l’Eté indien en courant tant ils sont pressés de retrouver les papis et mamies.
Revêtus de pagnes, les enfants ont lu à haute voix l’album (La voix d’or de l’Afrique) entrecoupé par la voix typique de Christelle, une camerounaise venue spécialement pour l’occasion.
Puis leur professeur d’Education physique et sportive, conquise par ce projet, a présenté plusieurs objets africains : masques, tissus, batiks, calebasses, petits instruments de musique, sandales, statuettes. S’en est suivie une mini séance d’essayage entre jeunes et aînés : les masques et les calebasses sont passés de tête en tête, les sandales en semelle de pneu ont été enfilées, les pagnes revêtus.

Spontanément, les jeunes se sont dirigés vers les tables des aînés pour proposer une séance coloriage de notes de musique (comme dans l’album) et d’objets africains. Beaucoup de rires et de paroles échangées venant des aînés qui n’avaient pas colorié depuis bien longtemps.
Un résident a souri pour la première fois depuis des mois, dixit l’animatrice. Aucun élève ne veut rentrer au collège : il faut à nouveau courir pour arriver à l’heure !
Sylvie Mérabti, professeur-documentaliste

Le jeudi 28 mars, nous avons accueilli pour la seconde fois à la bibliothèque, les CM, des parents et quelques retraités du village pour un échange autour de deux albums :
« Sans papiers »
Après deux lectures, nous les avons invités à partager autour :
des mots ou expressions qu’ils ne connaissaient pas : Terre d’Asile, ressuscité, offensé.
des illustrations : « On ne voit pas les visages » « ce sont des fantômes oubliés des autres »
du titre en en créant d’autres comme : « Expulsion sans pitié » ou « Sans avenir ».
et nous avons eu le témoignage d’une maman : « Ce livre a fait resurgir les souvenirs de mon arrivée en France avec mon père, à la seule différence : nous avions nos papiers »

« Les (vraies) histoires de l’art »
Nous avons repris le jeu proposé par Livralire. Après observation, les réponses vont bon train. Par exemple :
– Le désespéré : Qu’a-t-il vu ?
Un fantôme – une attaque de virus – des morts-vivants – sa feuille d’impôts
Le feu : d’où vient-il ?
D’un volcan – d’un incendie – d’un barbecue – de la cheminée – du soleil – du cerveau, il a trop réfléchi – de l’enfer
– Le déjeuner des canotiers : que fêtent-ils ?
Une promotion – l’arrivée du beau temps – une nouvelle invention – le bon bulletin de leur enfant – les soldes

Puis nous leur avons montré dans notre fonds quelques livres d’artistes dont nous avions vu un tableau.
Chacun est reparti avec un dessin vierge du « Cri » à coloriser comme il veut. Nous les exposerons. Le prochain rendez-vous aura lieu le jeudi 11 avril 2013.
Les bibliothécaires de Bretenière (21)

Au mois de janvier, nous avons reçu les deux classes de CM2 à la bibliothèque de Loyettes pour leur présenter la scénographie. Les deux classes avaient préparé leur visite à l’aide de la salade de mots et connaissaient donc les mots clés pour trouver les titres. Quel enthousiasme à la fin de la scénographie pour découvrir, enfin, la suite des histoires ! Plusieurs séances de lecture ont été ensuite  programmées.

Pour la première, j’ai utilisé les kakémonos comme support pour retrouver le titre de chaque album. Je n’avais installé que les visuels et j’ai demandé aux enfants de remettre le titre et de me raconter ce dont ils se souvenaient de l’histoire ! Cela a bien fonctionné.

Pour la deuxième séance, je leur ai présenté le condensé de Catfish, avec les illustrations et  la carte préparées par Livralire. Puis ils ont cherché des livres cousins dans leur  BCD…

La troisième rencontre aura pour thème : « les vraies histoires de l’art » .

Nathalie BERNARD (bibliothécaire) 

Beaucoup d’émotions encore autour de la lecture de Lali l’Orpheline en ce mardi matin à l’Ehpad de Semur en Brionnais. Une vingtaine de résidents répondent présents avant de laisser place au choix de la lecture. Nous rappelons la fête du jour : Sandrine. Nous cherchons un prénom ancien commençant par S. « Ben mais moi, je m’appelle Simone ». Notre main innocente est toute trouvée. Le mot tiré dans la corbeille: « Orpheline ».

Le livre passe de main en main, bien feuilleté par tous. S’en suit la lecture dans la salle d’animation étonnamment calme.

Dès la dernière page, une dame prend la parole. « J’allais souvent à l’orphelinat près de chez moi, apporter bonbons et papillotes aux bambins. A l’époque, c’était les sœurs qui s’occupaient d’eux. Je prenais parfois avec moi un enfant le temps d’une journée pour m’en occuper. Ils avaient tellement besoin d’amour et moi je n’avais pas d’enfant, j’en avais tellement à donner. »

Une autre dame de renchérir:  » Non seulement Lali est orpheline, mais en plus, elle est infirme, quel malheur! Marion est très gentille, elle a compris ce qu’il fallait faire. C’est une très belle histoire, émouvante, triste qui remue le cœur.Ca pourrait être une histoire vraie. Les orphelins souffrent beaucoup, par manque d’amour. »

« Moi, ça me parle pas », dit un monsieur, vieux garçon. « Par contre il est bien ce livre car bien écrit et pas trop long. »

Une dame, timide et discrète nous confie alors son histoire déchirante :
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Christelle Hachemi, documentaliste au collège Eugène Dubois, à Châtillon sur Chalaronne (01)  a fait un point route détaillé sur leur voyage-lecture qui relie, avec la bibliothécaire et le professeur de lettres, une classe de 6e,  des CM2 et la maison de retraite.

Deux axes de travail sont particulièrement intéressants.

Le « recyclage » des albums du voyage précédent.
Dans le cadre de la liaison CM2-6e, Christelle a  présenté aux CM2 en octobre 2012 la sélection de l’édition 6.  Après lecture et en deux rencontres, une dans leur classe, une au collège, ils présenteront les albums aux 6e qui leur passeront la sélection en cours (7)  dont ils ont eu la mise en bouche début décembre.

L’accompagnement pédagogique des 6e
– Par la documentaliste sur les heures d’aide au travail personnalisé (une heure par semaine gérée par un surveillant) et des heures d’études : débriefing de leur lecture,  observation des illustrations, explication de La maison aux petits cubes et des cinq poches, difficiles pour des 6°

– Par Madame Mascaro, le professeur de lettres partenaire,  avec :
• Un carnet de lecture avec les références de l’album, leur avis sur texte ou image. Cela leur permet de garder une trace de leur lecture pour le vote. Ce carnet n’est pas noté mais relevé de temps en temps pour vérifier leur compréhension et leur lecture.
• Des panneaux albums  réalisés avec consignes : résumé de l’album / cinq mots clés/ une phrase pour inciter à le lire / images en rapport avec le thème/ utilisation des couleurs dominantes de l’album. Ils seront exposés à la maison de retraite pendant un mois, puis au CDI lors de la visite des CM2.
• Une page « surprise » à insérer  dans chaque album qui sera prêté aux CM2. Création faite sur leur heure de groupe de français.