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Après chaque lecture épicée qu’elle fait seule ou avec des collègues, Cécile, la documentaliste du campus des métiers à Bobigny (93) demande aux jeunes de matérialiser leur ressenti sous forme d’un smiley au dos duquel ils peuvent apposer quelques mots.

Les smileys verts (j’aime beaucoup), orange (j’aime moyennement) et bleus  (j’aime pas) s’empilent au dessus du visuel de couverture de l’album correspondant et sous les maximes qui ont servi d’appât à la scénographie.

Ainsi se constitue un thermomètre des appréciations qui :
– donne la parole à chaque auditeur
– enregistre les premiers ressentis
– interpelle les visiteurs du CDI
– donne de la lisibilité au projet.

 Double suggestion Livralire :

Ce graphique évolutif peut servir à mesurer les impressions de lecture individuelle.
On peut donner aux smileys une signification permettant une réflexion plus intériorisée :  
Cet album me dit quelque chose sur moi ou sur le monde
– Cet album me fait quelque chose
– Cet album m’indiffère  

 VML

Lire un album à voix haute à un groupe, ça ne s’improvise pas.
Il faut que le présentateur :
– connaisse l’histoire
– ait préparé sa lecture
– soit à l’aise avec le texte
– sache comment tenir son livre bien ouvert face au  public tout le long de la lecture
– s’assure que les illustrations sont lisibles de loin, même par les auditeurs installés sur les côtés

 Quand le texte est court, écrit gros et que les illustrations envahissent la page comme pour Les cinq malfoutus ou Un toit pour moi, tout va bien.opapijoseept

Quand le texte est dense, la typographie en italiques ou en couleur comme dans Le Casque d’Opapi, il faudra détourer le texte (Livralire le fait systématiquement) et le lire de derrière, l’album étant posé sur un pupitre ou un chevalet (de bois ou de carton) posé sur  une table.

 Quand les illustrateurs font des dessins de petite taille, superposent ou enchaînent plusieurs techniques, quand les auteurs sont bavards, la réception est difficile pour le public installé  en vis-à-vis. Pour gagner en lisibilité et en audience, on  peut échapper provisoirement au support livre et faire une mise en espace de l’histoire qui en facilite sa compréhension et donne envie d’aller soi-même ensuite à l’original.

 Ainsi nos propositions pour ces albums :
Le Pilote et le petit prince : un présentoir à assiettes dont la forme évoque les illustrations rondes de l’album.
Elle est où la ligne? : deux cahiers évolutifs à spirales
Les sœurs Koumba : une randonnée sur table
Le verre : un tableau vivant

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Les quarante animatrices de voyage qui ont joué les lectures épicées en atelier mené par Livralire ont confirmé que ces lectures dynamiques, partielles ou intégrales, à une ou plusieurs voix leur étaient indispensables pour partager les albums :
– avec les adultes qui ont des  troubles cognitifs
– avec des jeunes, soit comme chemin d’accès avant la lecture, soit comme représentation de l’histoire après qu’on l’ait lue.
Sans compter que les lecteurs peuvent à leur tour s’en emparer et les jouer pour d’autres à qui ils vont passer les livres. Les lectures épicées sont des outils précieux pour la chaîne de lecture que  crée 1, 2, 3 albums.  

 Merci à Emmanuel Delorme, Véronique Guyon, Catherine Rizet, Marie -France Vidal qui les ont imaginées avec moi.

VM Lombard

Mardi 10 février, la classe de 6F trépigne d’impatience au CDI. Les élèves attendent la venue de 5 retraitées des « Amis de la Bibliothèque » pour un atelier d’écriture à partir de l’album « Et si redessinait le monde ? » Les dames  s’installent chacune dans l’un des 5 groupes et l’activité commence.

 La professeur de français et moi-même lisons 3 extraits de l’album. Puis, chaque groupe pioche un thème : famille, relations avec les autres, éducation, santé, nature/environnement.
– 1ère étape : lister des mots positifs et des mots négatifs en rapport avec leur sujet.
– 2ème étape : écrire un texte qui commence par « Moi, si je pouvais redessiner le monde, je… », continuer par « Il n’est pas ainsi le monde, il… » et finir par « Moi, si je pouvais redessiner le monde, je… ». Le travail d’écriture prend une bonne heure.

migpt Puis, il faut passer à l’illustration. Nous leur distribuons de vieux atlas qu’ils peuvent découper, déchirer à loisir (grand sacrilège pour certains élèves !). Les idées fusent moins mais le travail finit par se faire. Le résultat rend les élèves assez fiers. « Les Amies de la bibliothèque » sont ravies de l’activité et en redemandent encore. Seul regret : ne pas avoir eu assez de temps (2 heures) pour que chaque groupe lise et présente son travail. On continuera en classe.
Stéphanie Biben, documentaliste, collège Jacques Prévert de Migennes (Yonne)

lancementaigleptLa scénographie 2015 a été présentée la semaine du 2-6 février à la médiathèque de la ville d’Aigle (6 séances). Nous y avons reçu 5 classes de 8P (11-12 ans) et une classe de DEP (10 élèves en difficultés de 11-13 ans). Pour la première fois un collègue masculin qui m’avait accompagnée à Lausanne se lance avec bonheur et nous accompagne Sandra et moi-même dans la présentation des albums.

Les collègues nous remercient et soulignent la complicité entre les présentateurs ainsi que la dynamique de la scénographie. La magie de celle-ci opère à chaque fois. Les élèves sont attentifs et calmes. Au fur et à mesure que les albums sont posés sur les cagettes, certains tendent leurs bras vers un préféré. On les sent impatients de se lancer dans la lecture.  On leur demande à la fin de la scéno vers quels albums ils se sentent attirés, beaucoup d’entre eux sont nommés, les élèves expriment leur choix sans se laisser influencer par leurs voisins. « Elle est où la ligne« , « Un verre« , « La guitare de Django« , « Le casque d’Opapi » sont souvent cités.

Pour la première fois, nous collaborons avec une classe d’adolescents (15-16 ans) de la Fondation Verdeil, école d’enseignement spécialisé. Ils sont 12 avec chacun un bagage émotionnel très grand. Suite au « Dégustalivres », un texte comme « Elle est où la ligne ? » les a tout de suite interpellés. Un pack de 10 albums reste en classe. Certains textes comme « Un verre » et « Les malfoutus » seront partagés en classe. Chaque mercredi, par demi-groupe, des textes seront lus et animés à la bibliothèque. 

Pour les autres classes, les animations-lectures commencent cette semaine par groupes de demi-classes à la salle de « Dégustalivres » du collège. Certaines animations auront lieu également à la médiathèque où nous serons reçus par Sandra Jacquemet, sa responsable.

Nous nous réjouissons de vous donner des nouvelles de nos lectures partagées, à bientôt.
Dominique (Aigle-Suisse)

  chapelsorptMalgré plusieurs rencontres avec la direction (2), le cadre de santé (2), les équipes (2), et malgré l’engouement lorsque je présentais le projet, alors que  nous avions défini une scénographie très très réduite MAIS adaptée à la structure, rien ne s’est fait.
Je me suis retrouvée à lire comme j’ai pu à un petit public arraché à la torpeur.
Cela dit, beaucoup de choses émouvantes, comme toujours, dans ces brefs moments de rencontre :
– une dame Alzheimer déambulante qui est restée durant toute la lecture des Soeurs koumba : attentive et silencieuse,
– deux soeurs qui ne se rappellent jamais de rien, mais “on y va, ça nous changera les idées”…
– une autre, qui attend, se rappelle de mon prénom, mais parle peu car ne peut plus beaucoup s’exprimer,
Un voyage, oui, pour ces quelques personnes…
Martine Alexandre (Maison de retraite La Pommeraie – La Chapelle sur Oreuse, 89)

Point de vue complémentaire
Marie Christine Defaut, présidente de Livralire, et moi-même assurons régulièrement des animations avec les aînés, dans des résidences différentes. Il nous aura fallu trois ans pour que ça devienne une activité reconnue et attendue !
Avec le recul, nous confirmons que la lecture partagée en maison de retraite n’est pas quelque chose de facile.  Parce que c’est nouveau, autant pour les soignants que pour les résidents et qu’il faut la pratiquer régulièrement. Lire la suite

bobignyptAu campus des métiers, pour la 2ème année, de concert avec des collègues (des profs d’arts appliqués, des professeurs de lettres, de maths, d’anglais, de carrosserie, de mécanique et d’installations sanitaires), nous embarquons dans l’aventure des apprentis en mécanique, carrosserie, boulangerie, cordonnerie, plomberie et coiffure.
A chaque présentation de la scénographie :
– les comportements se ressemblent : écoute, applaudissements, quelques remerciements
– l’impact est immédiat ou pas : des jeunes ont pris la guitare de Django et à 4 ou 5 l’ont lu assis en tailleur.
– les réactions glanées par un micro-trottoir sont contrastées.

Il y a les jeunes qui aiment :
« Madame, c’était trop bien ce que vous avez fait ! Franchement, j’ai kiffé ! »
« It’s like a long trip, …very nice, thank you very much »
« On est parti du 93 ! »
« J’aurai aimé que ça dure plus longtemps parce que franchement c’est paisible et ça détend en plus. Je suis parti en voyage ! Je suis allée dans mon pays d’origine, j’étais sur un nuage »
« Moi juste la musique de la guitare de Django ça m’a inspiré, c’était sympa »
 » Très intéressant, non mais c’est vrai, c’est pas des bêtises »
« Ça donne envie de lire les livres, franchement c’est bien »
“C’est important quand même de lire parce que si les gens ils écrivent c’est pour qu’on puisse lire aussi!”
“Franchement la mise en scène parfait ! avec le p’tit jeu de mains pour faire parler les personnages, j’ai grillé franchement. Rien à dire!”

Et pas seulement les jeunes : Lire la suite

Chers animateurs et animatrices du voyage-lecture,

En cette deuxième moitié du mois de janvier, la grande majorité d’entre vous est dans les starting-blocks. Dans les jours qui viennent, vous allez  présenter les albums à vos différents publics. Ayez confiance. Grâce aux auteurs et aux dessinateurs, vous allez coloriser l’univers de chacun des voyageurs et lancer des échanges sur le monde et la vie.

 JMG Le Clézio le dit si bien dans la lettre à sa fille au lendemain du 11 janvier 2015 (Le monde des livres du 16 janvier) : « Il faut ouvrir les portes, donner à chaque habitant sa chance, apprendre de lui autant qu’il apprend des autres ». Que les histoires partagées abreuvent ce sillon.
VML

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