Sophie, animatrice en Ehpad et nouvelle voyageuse en Côte-d’Or, a présenté la scénographie avec une bibliothécaire bénévole. Elle nous confie que les résidents :
– ont eu du mal à comprendre la scénographie qui serait trop confuse
– ne comprennent pas en quoi le voyage-lecture est intergénérationnel vu qu’il n’y avait pas d’enfants invités.
– n’adhérent pas tous au projet.

Sa franchise l’honore et nous rend service. C’est l’occasion de rappeler que :
– La scénographie est faite pour toucher, étonner, sensibiliser, séduire par les visuels et la musique, pas pour faire comprendre les histoires.
– Si les résidents sont « fatigués », la scéno peut être jouée en deux séances.
– Quand les aînés préparent techniquement la scéno (découpage par exemple), ils sont plus réceptifs. Voir le témoignage de Murielle à Semur en Brionnais.  Elle-même joue avec ses collègues la scéno plusieurs fois.
– Le label intergénérationnel correspond au fait que l’offre concerne des publics de tous âges. Quand les lectures sont partagées localement entre des jeunes et des aînés : c’est encore mieux. Mais ce n’est pas une condition d’embarquement. Si donc un groupe d’adultes voyage seul, dire simplement que la sélection de livres est proposée aussi à des jeunes.

Il ne peut y avoir unanimité à chaque séance. Certains  participants peuvent même se braquer. Pour exemple à Chalon, où une centenaire et sa copine de 92 ans ne veulent plus participer aux ateliers lecture parce l’album Cours ne leur a pas plu, alors qu’il a touché les autres auditeurs.

Il faut donner aux résidents une place active dans les séances pendant la lecture ou après. Pour preuve, le témoignage de Madeleine, 85 ans après la lecture épicée des Robinsons de l’île de Tromelin : « Passionnante l’histoire de la petite malgache  racontée par Marie-Christine. Je n’ai pas vu passer l’heure avec cette présentation où on était partie prenante. J’ai fait Jean, le noir allié des blancs, Jacqueline a fait Tolotra, l’amoureux de Tsimavio, et Gigi citait les dates. »

Si les lectures sont régulières, dynamiques, collégiales et suivies d’échanges ou d’activités (voir les radeaux à Genlis), l’intérêt pour les  rencontres s’aiguisera. Rien n’est gagné d’avance ni acquis. L’imprévisibilité des réactions des auditeurs ne doit pas nous décourager.

VML

Le corbeau, la mésange, le colibri, le toucan, le goéland, le pigeon sont contents d’avoir été identifiés assez facilement par les spectateurs de la scénographie. La sterne, jalouse de leur succès, a réalisé qu’elle était peu connue dans nos contrées. La seule fois où elle s’est sentie supérieure aux autres, c’est en Polynésie. Là-bas, les collégiens d’Afareaitu sur l’île de Moorea ne connaissaient qu’elle !

Qui des lecteurs de là-bas ou d’ici reconnaîtra les oiseaux peints par Guy, un sexagénaire poète et peintre, assidu aux ateliers lecture menés par Livralire à la maison des seniors à Chalon ?

Jeudi 25 janvier, nous avons joué la scénographie avec le trouillomètre à zéro : peur de bafouiller, de se tromper dans la musique, de ne pas mettre le bon oiseau au bon moment, de faire tomber sa feuille et surtout surtout de ne pas intéresser les élèves…
Devant nous, une quarantaine d’élèves, deux classes qui ne se connaissaient pas, des élèves en 1ère BAC pro restauration et des UPE2A (élèves allophones). C’est incroyable ce qui s’est passé, ils étaient tous attentifs alors qu’en classe il nous arrive d’en perdre !

La magie des mots a opéré. A à la fin, ils se sont tous saisi des albums et les élèves de bac pro ont fait la lecture aux élèves allophones qui ne savent pas lire le français et à peine l’écrire. Mais le voyage ne s’est pas arrêté là…Volontairement un groupe d’élèves de Bac pro s’est proposé de venir faire chaque semaine la lecture aux UPE2A!

1, 2, 3 albums c’est une merveilleuse première découverte. Avec 1, 2, 3 albums, certes on lit, on voyage, on fait lire, on apprend à écouter, on crée du lien, mais c’est aussi et surtout une incroyable aventure humaine. Merci.

Sylvie Delmas professeur documentaliste et Juliette Gueniche, professeur de lettres/histoire. Lycée Jean Monnet – Yzeure (Allier).

En Suisse, à Préverenges, une classe de développement primaire (enfants de 10 à 12 ans en difficulté) s’est emparée du projet. Les jeunes ont lu tous les albums et préparé des éléments de la scénographie.
Ils s’entraînent avec plaisir : le scénario est simple, le déroulé vivant avec les devinettes et le partage des livres avec le public. Ils vont la jouer à une classe d’élèves plus âgés, ainsi qu’au groupe de seniors de la ville.
Notre arbre trône sur la table centrale avec ses oiseaux,dans l’attente des prochaines représentations. C’est déjà le printemps à la bibliothèque !

 

Les oiseaux étant au cœur de ce voyage-lecture, nous avons choisi de symboliser les avis de lecture par des plumes : une grande rouge pour les coups de cœur, une moyenne orange pour les histoire appréciées et une petite bleue en cas de déception.
Marie Karasiewicz
Bibliothèque Scolaire de Préverenges et environs

Une idée intéressante dans l’Indre : pour la scénographie, les professionnelles de 3 communes s’associent et se déplacent.

Les médiathèques de Buzançais, Villedieu et Niherne se sont lancées une nouvelle fois dans l’aventure 1, 2, 3 albums. Les  quatre bibliothécaires ont préparé ensemble la scénographie qu’elles ont jouée, à trois ou quatre :

– à la médiathèque de Niherne, un samedi matin, devant un public adulte clairsemé. Mais trois personnes néophytes, dont une dame abonnée aux romans du terroir, ont été conquises et ont de suite emprunté plusieurs titres des sélections précédentes, regroupés dans une malle.  Les membres du comité de lecture adulte qui s’étaient excusés, comptent bien lire les albums et voter. De fait, le nombre d’adeptes d’1, 2, 3 albums augmente petit à petit.

– à Buzançais, devant quarante CM2 de deux écoles, émoustillés par les devinettes et attentifs aux mises en bouche.
Après lecture du pack,  ils mettront en scène un album qu’ils joueront à d’autres jeunes et aux aînés de l’Ehpad de la commune.

A l’Ehpad Bouthier de Rochefort, à Semur en Brionnais (71), 18 résidents étaient au rendez- vous pour la première scénographie proposée le 12 février.

Après avoir participé activement à la préparation de la mise en scène lors de trois ou quatre séances d’activités manuelles, les participants ont beaucoup apprécié ce voyage lecture à vol d’oiseaux ! Ils ont aimé se prêter au jeu des devinettes sur les noms d’oiseaux et ont fait preuve de beaucoup d’attention. Preuve en est d’une salle calme tant pendant la lecture que pendant les intermèdes musicaux..

Dès la première présentation, les livres parlent, inspirent, éveillent la curiosité : «  Ça c’est une histoire vraie dont je me souviens ! » . « J’aime cette couverture de livre toute en couleurs (Naya) ». « J’aime tellement les mésanges que ce livre m’attire… »

Les discussions après coup vont bon train et on se partage notre premier ressenti quant au livre qui nous attire d’emblée !  Méditerranée rassemble. Nous sommes impatientes de partager les lectures face à un public toujours enthousiaste.
Trois stagiaires que j’accueille en ce moment au sein de mon service, en ont profité. C’était l’occasion idéale de leur faire connaître ce voyage lecture et les inciter à s’y mettre à leur tour le moment venu.
Murielle Daumur, animatrice

Les bibliothèques de Migennes (89), Longvic (21) et Mâcon (71) ont accueilli les ateliers de lectures épicées des albums 2018. Quarante-cinq femmes (et un homme !) d’âge et d’horizons très différents, tantôt lectrices, tantôt spectatrices, ont pu :

1/ s’exercer aux lectures épicées et coopératives.
Face à l’avalanche de mails, j’étais perdue. Me voilà rassurée / Bonne idée de donner des petits rôles au public : ça donne place à chacun / Ça fait plonger dans l’histoire autrement que la lecture individuelle.  Les auditeurs se sentent à l’aise / On ressent l’histoire autrement. / Ça diversifie les façons de lire.

2/ repérer deux petites erreurs dans les fiches techniques fournies par Livralire :
– Dans Bonnes nouvelles du monde :  ouvrir  les dernières pages de garde roses à la fin avant de lire la dernière phrase de la lecture épicée (page 6)
– Dans L’histoire extraordinaire d’Adam R : c’est bien la double page 4 et 5 qui est montrée et pas seulement la 5 (page 3sur la fiche).

3/ proposer des améliorations.
– Dans Bonnes nouvelles du monde, en ouverture, accompagner l’observation de la cage par des chants d’oiseaux.
– Dans L’histoire extraordinaire d’Adam R, modifier le moment de l’annonce de l’âge (hormis 4 ans, dit au début). 1/ Lire le paragraphe. 2/ Mettre l’illustration suivante. 3/ Dire le nouvel âge. 4/ Lire le texte,  etc. Ce nouveau rythme est plus cohérent : l’âge est entendu avec la  page correspondante en regard.
– Pour le jeu d’association des éléments et des rêves proposé pour Nos plus grands rêves, commencer par un jeu de devinettes. Une personne pioche un nom et le fait deviner aux autres, ainsi de suite jusqu’à épuisement de la douzaine de « rêveurs »  sélectionnés : soleil, puits, cigogne, fourneau, éphémère, épouvantail, etc.

4/ échanger des bonnes idées :
– Se prêter les préparations.
– Recycler les lectures épicées dans d’autres cadres et avec d’autres publics.
– Au collège, organiser des « happenings » avec les lectures épicées en juin.
– A l’Ehpad, préparer avec les résidents quelque chose en lien avec les albums pour la fête des familles.
– Comme l’ont fait avec succès  les animatrices de l’Ehpad de Cuisery en 2017, inviter des collègues d’autres établissements à une lecture épicée. C’est le meilleur moyen de faire connaître 1, 2, 3 albums et de donner une bonne visibilité au projet.
– A la médiathèque Côte d’or, les bibliothécaires préparent les lectures épicées et, le voyage- lecture en cours fini, les proposent  aux établissements du réseau en prêt avec l’album correspondant.
VML