Le blog du 13e voyage-lecture intergénérationnel est clos.

Le 14e s’ouvre.

 

De janvier à juin 2019, 380 établissements scolaires, culturels, sociaux, médicaux, ont embarqué leurs publics dans le 13e 1, 2, 3 albums, certains avec 10 personnes, d’autres avec 450 (dans des collèges notamment).

On sait que la très grande majorité des voyageurs est prête à réembarquer. Grand merci aux animatrices (et animateurs) du voyage-lecture, professionnels ou bénévoles, qui ont  partagé sur ce blog des étapes et des ressentis et à celles qui ont pris le temps de faire un bilan écrit et de partager :

Les bénéfices
– La sélection intéressante et riche nourrit individuellement, questionne collectivement et donne des pistes d’échanges et de créations. Les albums sont des perles.
– Le support album fait mouche. Les a priori tombent d’eux-mêmes, les histoires sont touchantes et sans mièvrerie. Les illustrations variées et belles.
– La boîte à outils fournie par Livralire est conséquente, modulable, utilisable dans des contextes différents par les organisateurs du voyage et par les lecteurs eux-mêmes.
– Le canevas du projet constitue une méthodologie novatrice et singulière pour aborder la lecture et permet aux bibliothèques d’être au plus près des habitants.
– L’effet de communauté se crée autour des albums. Ce sentiment d’appartenance est très important aussi bien chez les personnes âgées souvent seules et chez des enfants qui cherchent l’intégration sociale.
– L’impact lecture est réel et mesurable même chez les plus réfractaires ou les plus fragiles.
– Les rencontres humaines sont vivifiantes parfois surprenantes et inattendues entre des élèves et des pensionnaires de l’Ephad.
– Le travail en équipe allège, donne une place à chacun et enrichit.
– Une place active est donnée aux voyageurs-lecteurs.

Des conseils
– Venir à la présentation de la scénographie et du projet.
– Oser se lancer en s’entourant de collègues ou de partenaires expérimentés.
– Savoir à l’avance avec qui on va voyager.
– Acheter les albums dès que possible à la rentrée pour que les collègues s’emparent des œuvres et établissent des ponts avec leur programme.
– Préparer son agenda pour ne pas se laisser déborder et pouvoir terminer dans les temps et dans de bonnes conditions.
– Travailler en collaboration avec souplesse.
– Ne pas vouloir en faire trop surtout si c’est son premier voyage.
– Accueillir ce qui se passe, ce qui se dit, après une lecture épicée.

Des difficultés
– Le manque de livres.
– Le manque de temps pour s’investir plus avant, notamment dans les lectures épicées.
– Le peu d’échos dans le corps enseignant dont l’accompagnement pédagogique serait pourtant nécessaire chez les plus jeunes.
– La volatilité du public adulte pourtant séduit par la scénographie mais peu enclin à emprunter les albums.
– L’investissement aléatoire des enseignants et des jeunes.
Le niveau de lecture.

Des impressions
En tant qu’organisateurs
– Nous prenons avec les apprenants langue étrangère un immense plaisir à dialoguer autour des albums, chacun offrant des thèmes différents et des pistes d’échanges.
– Je suis surprise à la bibliothèque de voir de nouveaux lecteurs s’intéresser à 1, 2, 3 albums et ravie de voir des personnes qui avaient assisté l’an dernier à la scénographie mais qui n’avaient pu venir cette année, lire volontiers la nouvelle sélection.
– Le vote responsabilise le lecteur qui se sent impliqué et prend plaisir à donner son avis.
– Après la scénographie, j’ai laissé l’enseignante voyager comme elle l’entendait.  Elle s’est contentée de veiller à la bonne circulation des livres dans les familles (bonus). Dommage qu’elle n’ait pas pour certains titres au moins utilisé les lectures épicées ou fait des lectures collectives. Ca aurait rendu certains textes plus accessibles.
– En conseil de classe, une maman m’a remerciée de proposer en tant que professeur de lettres des lectures originales aux élèves avec le projet 1, 2, 3 albums.

En tant que lecteurs
de 6e 
: Grâce au projet 1, 2, 3 albums j’ai appris … qu’il fallait se battre et ne pas laisser tomber / un peu plus ce que c’est que le racisme / que ce n’était pas pareil dans tous les pays / à aimer la lecture et me suis mise aux mangas.
Dans le projet 1, 2, 3 albums j’ai aimé lire des livres différents / les lectures épicées / avoir des livres sympas et rapides à lire / faire le carnet de lecteur / aller présenter à d’autres.

jeunes primo-arrivants : Chaque lundi on partageait un album. J’ai aimé quand j’avais un rôle. / A la fin de l’histoire qu’on avait lue, on discutait, on donnait notre opinion, on notait des mots nouveaux, on faisait un résumé. J’ai beaucoup aimé ces moments-là.

adultes en réinsertion : Beaux sujets, belles illustrations, quel beau voyage ! / Certaines histoires nous donnent une belle leçon de vie/ Je n’avais jamais entendu des histoires comme ça, c’est bien ! J’ai aimé ça ! / C’était ma première participation. J’ai trouvé cela très intéressant. Je reviendrai.

seniors : C’est vivifiant de voir des enfants / On apprend encore plein de choses avec les albums / J’aurai jamais pensé jouer une histoire à mon âge devant un public attentif.

VML

Pour nous au collège Lazare Carnot à Nolay (21), 1, 2, 3 albums fut une très belle aventure, avec à chaque temps différent une intensité certaine.
Le temps de la lecture des livres par un groupe de 8 élèves de 3ème volontaires.
Le temps du partage de ce petit groupe autour des livres.
Le temps de la réappropriation de la scénographie.
Le temps de la restitution devant chaque niveau.
Le temps de lecture à haute voix de ces jeunes volontaires aux plus jeunes du collège.
Le temps de débats soulevés après la présentation aux plus grands.
Le temps de lectures libres pour tous les élèves du collège : kiosque 1, 2, 3 albums mis à disposition dans un couloir, emprunt basé sur la confiance et vote libre.
Le temps du choix individuel pour ses trois albums préférés.
Le temps des résultats du vote.
Le temps des vacances avec la promesse d’un nouvel embarquement.

Anne Guillemaux, professeure documentaliste.

La sélection pour la prochaine saison d’1, 2, 3 albums est disponible sur demande à asso [at]livralire.org avant d’être présentée en détail en septembre.

On doit avouer que le choix a été rapide à faire.

Le nombre d’albums parus entre septembre 2018 et juin 2019 répondant aux critères n’a jamais été aussi bas : dix-huit titres contre une trentaine les premières années. Le suivi de la production se fait toujours au plus près des parutions avec la librairie La Mandragore  (Chalon-sur Saône) et les services de presse des éditeurs. Mais le nombre de nouveautés d’albums « grand large » diminue et la qualité laisse souvent à désirer.

 

 

 

 

 

Le comité a sélectionné quatre titres à l’unanimité. Pour les autres, la discussion s’est engagée sur les qualités littéraires et graphiques autant que sur les ouvertures pédagogiques et culturelles possibles.

La liste finale se doit d’être la plus diversifiée et riche possible avec des histoires vraies (les préférées des lecteurs), au moins un conte et un album catalogue à imiter ou à compléter. Par chance, un de ce type, publié par un petit éditeur, s’est  présenté à nous fin mai.

La sélection 2019-2020, à l’accent féministe, s’avère pleine de promesses et nous espérons que les animateurs d’1, 2, 3 albums s’en empareront, l’esprit ouvert et créatif, comme nous avons commencé à le faire pour préparer un kit d’animation de qualité.

Véronique M Lombard et les membres du comité : Martine, Emmanuel, Véronique, Marie-Christine, Marie-France, Catherine, Annie.

Au collège de Matour (71), 22 élèves de 6e sur les 59 embarqués dans 1, 2, 3 albums se sont portés volontaires pour aller lire un album à leurs anciens camarades d’école primaire et pour certains à un frère ou une sœur.

Les 6 lectures se sont déroulées dans cinq classes primaires de Matour, Montmelard, Tramayes et Brandon.

Elles ont été précédées d’une mise en place pour donner le contexte – un puzzle pour Ruby tête haute, un pictionnary pour Mille dessins dans un encrier – ou suivies d’un quizz sur les façons d’être princesse pour La princesse aux mille et une perles.

Ces ateliers-lecture très conviviaux contribuent à la liaison CM2 – collège tant au niveau des élèves que des enseignants. Les enfants de primaire qui avaient visité le collège la semaine précédente en ont profité pour interroger les collégiens.
RDV est pris pour l’an prochain.

Estelle ROMANO, professeur documentaliste au collège de Matour (71)

Dans les années 1950, dans les villages reculés italiens, l’électricité était encore un rêve. Qui dit que Don Lorenzo avait pu l’installer dans son école à Barbiana ? Sans doute les enfants lisaient-ils à la bougie ou à la lampe à pétrole.

Pour mettre leur public adulte dans l’ambiance de l’époque et du cadre, Mado et Yasmine, organisatrice d’1, 2, 3 albums au centre social d’Ambérieu (01) ont fait la lecture du Maître d’école dans leur espace habituel, agencé pour l’occasion en salle de classe éclairée aux bougies. Nul ne s’étonnera que la discussion ait porté sur la fée électricité et sur l’affirmation formulée à la fin de l’album : « la lumière, c’est mieux que l’obscurité ».

A Chalon-sur-Saône (71), les adultes qui suivent l’atelier intergénérationnel, se sont mis dans la peau des héros des albums. Ils ont rédigé des invitations à destination de 6equi devaient deviner qui les attendait !  C’était une façon d’évoquer les albums avant le vote. Exemples :

Nous n’avons pas beaucoup d’argent, mais il y aura toujours du délicieux pudding à la banane à partager avec vous. On vous dira peut-être d’éviter de me fréquenter, de me parler, de jouer avec moi, mais j’ai très envie de tout partager avec vous, je ne supporte plus d’être mise à part à cause de la couleur de ma peau. Ruby tête haute

A votre arrivée, les serviteurs vous apporteront des rafraîchissements et des pâtisseries sucrées : loukoums, cornes de gazelle et baklavas. Je vous raconterai le grand voyage que j’ai fait dans le royaume, ma rencontre avec les paysans, les pêcheurs et comment les animaux m’ont aidée à garder ma place de régnante gagnée perle à perle. La princesse aux mille et une perles.

Au collège de Pont-de-Vaux (01), Delphine Nauche, professeur de lettres, a fait faire à chaque voyageur-lecteur de 6e un carnet de voyage illustré, en donnant des canevas d’écriture différents selon les albums : abécédaire, recherche documentaire, rédaction d’un souvenir.
En clôture, chacun était invité à écrire une lettre à la personne à qui il destinait son album préféré.

 

(D’un clic vous pouvez lire les lettres)