Publics
3 lieux, et 3 publics différents, que 3 bénévoles du groupe Lutiléa rencontrent en alternance en séance d’une bonne heure tous les 15 jours.
– Dans les locaux de Lutiléa : un petit groupe d’apprenants – 4 à 5 personnes – avec leurs accompagnateurs
– Au Centre social de la Chanaye : 7 à 8 femmes pour la plupart d’origine maghrébine, inscrites dans un atelier d’insertion
– A l’Accueil de jour de l’Etablissement des Saugeraies : 4 à 5 adultes handicapés moteur (infirmes moteurs cérébraux, se déplaçant en fauteuil roulant) avec souvent des difficultés d’élocution, rejoints par un groupe de 4 à 5 personnes atteintes de déficience intellectuelle dont un seul lecteur, venues avec grand enthousiasme de L’ESAT voisin d’Hurigny avec les deux accompagnatrices.
Cartes postales de Marie Odile Armand
Nous utilisons les lectures épicées, les abrégeant ou les simplifiant pour faciliter la compréhension.
Les réactions sont nombreuses :
Pour Brindille :
A Lutiléa, Cécilia, d’origine africaine : « ça se passait comme ça chez moi. C’est moi qui faisait toutes les corvées, ça me fait du bien de pouvoir en parler ».
Au Centre social, on évoque la place de la femme dans la société, on approuve l’évolution de la condition féminine. « Au moins nos filles, elles peuvent faire des études et elles auront un métier ».
Aux Saugeraies, un jeune travailleur de l’ESAT d’Hurigny nous parle de rapports violents au sein de sa famille, de rivalités. Sa collègue, Aline, nous dit avec beaucoup de spontanéité et d’émotion communicative qu’elle n’a pas été élevée par sa mère, qu’elle « ne l’avait vue que sur des photos ».
On évoque aussi la notion de défi, d’objectifs que l’on se fixe pour arriver à progresser, à se dépasser. Aline nous montre fièrement une médaille qui ne quitte pas son cou, remportée lors d’une compétition de raquettes dans la neige. Cathy nous parle de son apprentissage pour prendre le bus toute seule avec son fauteuil roulant et de sa fierté lorsqu’elle y est enfin arrivée.
Et, avec l’aide très ludique du livre A quoi tu joues ? (Marie-Sabine Roger), on a pu démonter dans la bonne humeur les a priori sur les jeux filles / garçons, les métiers etc.
L’histoire d’Emile nous a offert de belles ouvertures. Les conditions de vie du jeune garçon et la rudesse de l’internat à la caserne émeuvent, on parle aussi de destin, du hasard qui immortalise le petit fifre, et même de musique militaire !
Nous montrons dans différents livres d’art d’autres œuvres de Manet – celles que l’on retrouve accrochées au mur de son atelier – ainsi que quelques exemples de la peinture « révolutionnaire », voire scandaleuse, de l’époque. Savoir que personne ne voulait de ces tableaux qui valent maintenant des fortunes interpelle tout le monde.
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