A l’Hôtel-Dieu, une cinquantaine de résidents ont goûté régulièrement les albums avec nous et  avec leur  dynamique animatrice. Ce jour là, ils sont réunis dans le hall de la salle de réception et ils accueillent avec bienveillance les collégiens- voyageurs,  de 5e du collège Saint Exupéry et leur professeur de lettres,  leur professeur de musique et la documentaliste. Les élèves, intimidés, vêtus de blanc, font leur entrée en file indienne en chantant « la Cage aux oiseaux » de Pierre Perret. L’émotion est grande et quelques résidents ont comme nous la larme à l’œil. Puis, les jeunes jouent avec passion des petites saynètes qui évoquent chacun un album différent avec le passage régulier de Mr Hulot comme fil conducteur. S’en suit un échange riche entre les élèves avec poèmes et  souvenirs. RDV est pris pour l’an prochain avec l’idée que cette  fois les résidents deviennent aussi des acteurs.
Aouali Saber et Christine Coissard -Médiathèque de Mâcon

Nos trois classes de 6ème se sont lancées dans la réalisation de leur propre saltimbanque. Ils devaient lui inventer une origine ( naissance, parents, enfance …), les circonstances de son arrivée au cirque, un numéro de cirque et pourquoi pas un futur ailleurs qu’au cirque. Ensuite, bien sûr, ils ont pris leurs crayons pour dessiner leur artiste.

Mouchou, la femme araignée jongleuse, Voidor, la cantatrice à la belle voix pleine de douceur qui fait oublier ses kilos en trop, Rouan, l’homme lézard cracheur de feu, Fatima, la pieuvre contorsionniste, Alfrendo, le magicien qui peut devenir invisible, Leila, la femme- canon, Nikita, la trapéziste aux ailes incrustées de diamants, Aquagree l’homme grenouille…  ont rejoint la grande galerie de ces personnages hors du commun !
Femme-centaure, dresseur d’escargots, homme-chat, cyclope monocycliste … la représentation a été pleine de couleurs, de rires et d’émerveillement.
Karine Pépin – Collège de Pont de Veyle (01)

1er juin à Chalon : belle rencontre avec Emmanuelle Houdart. Plongée dans l’œuvre de la grande dame qui porte des talons plats et dont les deux paires d’escarpins en sa possession sont exposées chez elle comme des œuvres d’art.
Elle travaille cinq heures par jour à sa table à dessin : elle arrête à la quatrième quand l’inspiration n’est pas là. Quand elle a fait un coup de génie, elle ressent de la gratitude pour elle-même et de la joie pour les autres. Elle prend son temps : publie désormais un livre par an. Le prochain sortira en octobre 2012. Elle « creuse » : ne fait jamais deux choses à la fois. Elle utilise des feutres à l’alcool : cette matière ne donnant rien en surface, il faut remplir. Le rouge s’impose à elle : c’est le feu, la joie, le sang. On lui propose beaucoup de textes : elle choisit de travailler avec les auteurs qui disent quelque chose qui lui appartient déjà. Elle voit le personnage comme un monde : c’est le dessin qui l’emmène ailleurs. Son œuvre est pleine de symboles : elle cherche à s’approcher du monstre qui est le plus proche de nous.
Saltimbanques, s’appelait « Curiosités ». C’est Marie Depleschin qui en a fait une galerie de Saltimbanques avec un coup de maître du bouclage par Adrien Soie, comme personnage fédérateur.
Dans la prochaine édition, les pages blanches auront disparu !

Saltimbanques pose questions aux lecteurs de Chatillon sur Chalaronne et de Péron. Leur créatrice donne réponse.
Pourquoi y-a t-il beaucoup d’œufs dans les images ?
C’est la première image de la vie, la naissance. Graphiquement, c’est une respiration.
Pourquoi l’homme-tronc est-il enroulé dans un drap ?
Pour le protéger
Pourquoi la sirène n’a qu’une jambe et pas une queue de poisson ?
Je n’y arrive pas
Pourquoi Jack Big Head porte-t-il des chaussures de ski ?
Pour faire contrepoids
Que représente la boule sur laquelle se tiennent les sœurs siamoises ?
Les poils, c’est une matière qui évoque à la fois la douceur comme les peluches ou l’inquiétude
Pourquoi 6 biberons pour les 7 enfants de la femme à barbe ?
J’ai oublié. Une collégienne suisse par la voix de son enseignante présente à Chalon avait pourtant trouvé une explication : Le 7e garçon est imberbe : il peut donc boire la tétée sans gratouiller sa mère. Emmanuelle aura une réponse plausible maintenant.

Pour nous, le plaisir, c’était d’être là et de lire et relire ces albums intarissables !
Pour Emmanuelle, c’est de dessiner toujours et toujours.
VM Lombard

Véronika est une jeune femme apprenant le français à Autun.  Après la découverte du  Bébé tombé du train, elle a recherché sur Internet des images en rapport avec sa compréhension du livre. La 1ère présentation qu’elle m’a faite, a donné lieu à des discussions sur le fond et la forme.
– Sur le fond : l’évocation de l’époque suggérée dans le livre, à savoir la seconde guerre mondiale et le transport de déportés dans des wagons.
– Sur la forme : choix des photos et des commentaires associés.
Après discussion, Véronika revoit son projet en choisissant un angle de vue : l’amour des enfants. Voilà le résultat.
Sabine LEDIER – Lutilea Autun (71)

par Veronika

A la résidence des Saulnes, à Seyssinet (38), un couple de personnes âgées offre une émouvante théâtralisation de « La grande dame et le petit garçon ». S’ensuivent des « lectures à 4 yeux » par petites tables, comme celui de cette vieille dame avec un jeune.
A la Bibliothèque de St Marcel (71), lors de la dernière rencontre collégiens-aînés, Corentin Colas, élève de 5e, explique avec brio en quoi l’album de Geert De Kockere et Kaatje Vermeire illustre l’esprit du voyage-lecture.

Deux photos et une vidéo pour dire que l’aventure de lectures partagées avec plus jeune ou plus vieux que soit est à l’image de la rencontre entre la dame et l’enfant. On s’observe ; on s’approche ; on lit ; on échange ; on se lie.
VM Lombard

Nous les héros 2012, nous avons tous été les préférés de quelqu’un.  A la traine les saltimbanques. Aux dernières places et au touche à touche, la Grande dame, L’homme invisible, le Maître des estampes. Se détachent  Monsieur Loiseau en 6e position et Magnus philodolphe Pépin en 5e.
Puis bondissent côte à côte Jazyâa et Elinor. Le bébé est second. Et nettement en tête,  le préféré des préféré : Monsieur Hulot !
Au regard des résultats et en hommage à  Catherine Gendrin, la raconteuse de Jazyâa, décédée depuis, nous sommes heureux d’annoncer une cuvée exceptionnelle de 4 titres préférés.

Nous regrettons le taux de participation particulièrement faible ((20% de votants). Maudit soit le mois de mai avec plus de jours de repos que de travail ! Félicitations aux organisateurs suisses,  investis et ponctuels !
Notre seule et unique récompense, c’est que vous êtes environ 15000 à nous avoir vus, lus, entendus, feuilletés. Avec nous, vous avez ri, pleuré, admiré, chanté. Grâce à nous, vous avez discuté, contesté, évoqué  des souvenirs, des idées, des rêves. Nous remercions les éditeurs, les sélectionneurs, les jardiniers et passeurs qui ont semé de belles graines de lecture. Nous comptons sur tous pour continuer à nous faire connaître auprès des 10-103 ans (âge de la doyenne des voyageuses) même quand nos successeurs seront annoncés en septembre.
Rapporteur : Véronique-Marie LOMBARD 

Marie Desplechin, dans « Saltimbanques »,  raconte qu’en mai, Adrien Soie a  préparé son mariage. Le curé lui a prêté sa sacristie pour le vin d’honneur et le maire, la salle des fêtes pour la noce.  Elle n’évoque pas le costume des mariés.
Alors nous avons imaginé la robe de Cynthia.  La voilà ! J’ai réalisée la robe avec du voile d’hivernage, peu couteux, qui protège les plantes en hiver. Les élèves ont ensuite fabriqué les fleurs, surtout en papier crépon, mais aussi en papier cartonné, peint, pailleté, parfois même parfumé (un garçon timide a amené plein de ses créations en cachette). Certains ont collé des fleurs en plastique (dont j’espère que l’emprunt a été autorisé). Elle n’est pas finie, continue de recevoir des fleurs.
Pour cet album, nous avons, un prof de  lettres et moi, fait  la lecture à voix haute. Pour 7 ou 8 portraits. Les élèves ont énormément aimé ces histoires et les illustrations ont suscité beaucoup de bruits divers : exclamations, questions et commentaires !
A suivre… Avec deux classes, nous avons inventé le 13e  saltimbanque : texte de 10 lignes et dessin (contorsionniste, trapéziste, cracheur de feu, buveur d’eau, jongleur à quatre bras, etc).
Karine Pépin – collège de Pont de Veyle (01) 

Lundi 21 mai, je prends la route pour le collège de Genlis. Je vais retrouver la même équipe d’animation (collège, maison de retraite et bibliothèque) que l’an passé. Les élèves de 3e seront nouveaux. L’équipe associée de l’IME aussi. Je reconnais avec émotion certains ainés venus en minibus de Dijon. Cette dernière rencontre consiste à interpréter leurs lectures.
Place d’abord aux ainés et  aux jeunes de L’IME. Danielle a écrit un texte inspiré des échanges qu’elle a suscité assidûment depuis janvier. Dans la ville, il y a les hommes en cages avec leurs zébrures de bagnard, un certain Monsieur Hulot, des inventeurs, une maison avec des rails, des femmes qui revendiquent le droit à l’amour, d’autres qui transforment les étoiles jaunes en sablés étoilés.
Puis vient le tour des jeunes.
A l’image d’Elinor, 4 filles prennent le visage de 4 femmes hors du commun : Aoung San Suuki, Rosa Park, Marie Curie, Coco Chanel.
Des trios ou duos  jouent de façon émouvante le bébé tombé du train en utilisant des kaplas pour délimiter les rails et le jardin.  La nuit tombe pour Monsieur Loiseau avec de la poésie glissée dans les interstices. Magnus évolue sur de la musique rock. Mélissa qui joue le mandarin a  peint un magnifique mur d’estampes. L’homme invisible est déclamé.  Un quintette fait de l’histoire de Jazyâa, une romantique comédie musicale en incluant au fil du  récit des extraits de chansons et des décors grand format. Monsieur Hulot fait le tour du monde en images (photos) et en langue avec des bonjours en russe, égyptien, italien, etc.
Le goûter est suivi du vote pour les jeunes et d’un temps fort où des ainés témoignent de « leur guerre » à Dijon. Comme le dit si bien une des vieille dames : « Les albums, y’a pas beaucoup de textes. Quand on a lu, on peut en broder. » C’est bien, ça fait bosser les méninges. »
En effet, l’album tout seul n’est qu’une combinaison texte-images. C’est la lecture partagée de l’album (voix haute, discussion, inter) qui lui donne sa pleine dimension. Les acteurs de cet après midi enchanteresse en sont la preuve.
Merci à eux.
 Véronique Marie Lombard 

Les éléments de la scénographie de lancement auront eu leur place jusqu’au bout. Pour le scrutin, à la bibliothèque de Chagny (71),  les ainés ont déposé trois pétales dans les trois pots de leur album préféré. A la résidence des sept fontaines (Givry, 71), les douze lecteurs assidus ont déposé leurs trois bulletins de vote à l’effigie des héros dans un pot de grès rempli de fleurs. La clôture du voyage s’est faite dans le prolongement des saltimbanques avec un album d’art sur le cirque, des poèmes et des chansons de Charles Trenet, Edith Piaf, Bobby Lapointe, Annie Cordy, etc (Le cirque, Gallimard, CD audio)
VML 


L’homme invisible a été un très bon support d’échange autour du thème de la solitude.

D’abord le temps de la lecture :
Un résidant pleure lors de la lecture. Tous sont attentifs à chaque mot, à chaque phrase. Pas de bruit dans la salle, juste quelques soupirs qui en disent parfois long.

Puis le temps des commentaires :
–  » C’est un très beau livre qui montre combien on a besoin des autres pour exister. Moi ici, à mon arrivée, j’ai été tout de suite très bien accueillie par une dame, qui est devenue mon amie. Elle m’a permis de connaître les lieux, les autres. Nous avons tissé des liens et du coup, je me suis sentie bien moins seule. Grâce à elle, je me suis située et je me suis fait ma place ».
– « La psychologie du seul et du non seul est immense, dit un monsieur. Ca peut être très pesant parfois et à d’autres instants, c’est un vrai bonheur. Tout est une question de temps. Il faut pouvoir rester seul, l’homme en a besoin, mais pas trop longtemps. De plus, on peut très bien être à l’écart et ne pas se sentir seul ».

Le temps de l’échange :
Tour de table sur les besoins de sécurité et d’attention en institution : pour la majorité, ils se sentent  bien entourés à Semur. Sauf une dame : « Et bien moi, à mon arrivée, je me sentais tel l’homme invisible. Chaque fois que j’arrivais ici,

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