En feuilletant les pages de Past & Present, album de la sélection 1, 2, 3 albums 2017, on mesure la révolution technologique qu’ont connue les plus de 60 ans avec les appareils électro-ménagers, le téléphone portable, l’ordinateur, le MP3, … Changement radical aussi dans les textiles, la nourriture, les transports. Mais pas seulement !
Dans un gros volume à l’iconographie très riche, Dis, Jérôme … c’était comment avant ? paru en novembre 2016 (Grund, 29.95 €) les jeunes découvriront et les seniors se rappelleront :
– les premières pubs qui vantaient aux ménagères les appareils électriques
– les marques de l’époque, celles qui ont disparu, celles qui perdurent comme Urgo, la Vache qui rit, la cocotte Seb, Poulain…
– les tâches ménagères : ménage, lessive, cuisine
– les courses chez l’épicier, le crémier, le marchand de couleurs
– les loisirs : jouets, jeux, vacances
– l’école avec la blouse et le stylo plume
On y apprend aussi l’origine des expressions : renvoyer l’ascenseur, rester dans les clous, péter les plombs, ça se bouscule au portillon.
Ce documentaire intergénérationnel visuel fera rire, découvrir, parler. D’aucuns auront envie de :
– collecter des objets des années 60
– repérer les objets modernes de l’époque prisés aujourd’hui pour leur côté « vintage »
– choisir une photo dans le documentaire et lui associer une photo de l’objet contemporain glanée dans un catalogue ou prise soi-même.
VML
Pour la troisième année consécutive, neuf élèves du collège Saint Dominique (Chalon), aujourd’hui en classe de 4°2, ont retrouvé les personnes âgées de la Résidence Lauprêtre pour vivre ce nouveau voyage-lecture dans les albums.
Récemment, cinq élèves se sont rendus à la résidence pour présenter deux albums de la sélection 2017 : Past & Present de Orith Kolodn et Te souviens-tu de Wei ? de Gwenaëlle Abolivier et Zaü.
Le jeu d’association d’images des objets des années 1960 et de maintenant a permis de vifs échanges entre les jeunes et les anciens.
Les liens sont assez forts, les binômes jeune/aîné constitués depuis la 6e perdurant jusque dans la confection de gâteaux.
A chacune des prochaines rencontres, une par mois, deux albums seront présentés soit par les jeunes soit par les seniors.
Véronique Guyon, documentaliste
Montage photo réalisé par deux élèves – collège St Dominique-Chalon
Pas facile de lire un album à un groupe : dire le texte, montrer les illustrations, respecter le rythme du récit, faire entrer le public dans l’histoire. Pour donner à la lecture collective sa plénitude, Livralire crée pour chaque album sélectionné un canevas original et différent. Cette lecture dite « épicée » est une lecture intégrale ou aménagée (partielle ou/et découpée), visuelle et dynamique à une ou plusieurs voix.
Cette année, 4 albums sur les 8 sont présentés sous forme de jeu : jeu d’association pour Past & Present et pour La maison des autres enfants, jeu scénique avec une lecture théâtralisée pour Marcel & Giselle, marottes sur table pour Jean de fer.
Une version particulièrement goûteuse de Marcel et Giselle (Hansel et Gretel à la mode québecoise) a été donnée à la médiathèque de Talant (21) lors de l’atelier financé par la Médiathèque Côte-d’Or, Sylvie, une des bibliothécaires de l’établissement ayant pris un accent authentique pour jouer le personnage d’Eustache. Un régal !
Les grandes voyageuses ont apprécié cette façon de faire vivre les albums, inusitée jusqu’ici. Et en redemandent ! Sauf que … Les propositions sont le fruit de notre imagination titillée par la structure même de l’album. Ce qui est possible pour certains albums, ne l’est pas pour d’autres. Sans compter qu’on trouve de suite ou qu’on peine… On lit et relit jusqu’à ce que l’idée vienne. Pour Past & Present, un memory ou jeu d’association s’imposait. Mais il aura fallu 6 mois pour inventer la lecture épicée de La maison des autres enfants, qui parait si simple !
VML
Au collège du Fort, à Sucy en Brie, les appâts mis sur les vitres où devait se tenir la présentation des albums ont intrigué jeunes et adultes.
La scénographie a été jouée 10 fois à 6 classes de cinquième et à quatre classes de sixième.
On a entendu des élèves chercher à deviner le lieu où se déroulait le récit. Voyant la maison de Wei, ils s’exclament : Ah c’est en Chine ! Par contre, ils prennent la cabane perchée du gardien de l’arbre pour une fusée !
Les musiques sont vraiment bien choisies. Grand succès pour Malala. Beaucoup se mettent à danser dessus. Il reconnaissent la musique de Jean de Fer, et s’invectivent quand ils ne sont pas d’accord sur le compositeur, ils rigolent sur la musique de Wei et de Marcel et Giselle, ils écoutent celle du Dernier voyage…
Les professeurs qui ont assisté trouvent cela très beau et notre principal adjoint qui nous a fait l’honneur d’assister à une séance, nous a même dit qu’on était une belle équipe ! Les élèves se jettent sur les albums.
Au retour des vacances d’hiver, place sera faite à des lectures individuelles, par petits ou grands groupes (lectures épicées à la pause méridienne) et à des ouvertures avec plusieurs enseignants partants.
Cécile Beyer, documentaliste
Dans l’Indre, à la bibliothèque de Déols, les albums « grand large » sont mis en avant dans un bac à la section adulte. Ils sont promus ou lus à diverses occasions. Il y a quelques années, la scénographie avait été jouée un printemps sans remporter le succès escompté. La date était mal choisie : juin, c’est trop tard.
Cette année, nous avons décidé de présenter la sélection dans le cadre du premier café lecture de 2017. Le public (une vingtaine de personnes et exceptionnellement, deux fillettes de 6 et 12 ans) a été très attentif, et très intéressé.
Tous les albums ont été empruntés dans la foulée, sauf Past&Present. On m’a réclamé la liste complète (que j’avais bêtement oublié de joindre à la traditionnelle liste des nouveautés du Café-Lecture), pour les faire découvrir aux enfants, petits-enfants ou personnellement. Nous avons reçu des félicitations pour la présentation. Et l’engouement pour le partage des albums, foire d’empoigne comme pour les nouveautés du mois, nous encourage à récidiver. Deux nouvelles personnes ont demandé s’il y avait toujours une présentation comme celle-là ! Nous aurions pu ouvrir plus largement cette matinée à d’autres.
Lorsque nous aurons récupéré les albums, nous les présenterons pendant l’atelier tricot, comme nous l’avons déjà fait, sous la forme des lectures épicées. Ce public n’est pas forcément lecteur/emprunteur, mais apprécie d’écouter des histoires en entier. Il va sans dire que ces lectures épicées nous serviront aussi, comme d’habitude, à la maison de retraite, où je passe ensuite le matériel à l’animatrice, qui le fait circuler dans les autres maisons de retraite et auprès de ses collègues animateurs.
Véronique Lottaz, bibliothécaire
Pour le nouvel embarquement au foyer de vie d’Ebreuil dans l’Allier, il me fallait trouver une entrée active dans les livres avec les résidents (handicapés adultes). J’ai opté pour la lecture d’images et ça fonctionne très bien.
Préparations :
Pour chaque séance, je photocopie une ou deux illustrations de deux ou trois albums.
Et je prépare des questions accessibles quel que soit le niveau intellectuel des participants qui peut être très hétérogène.
Animation-lecture :
Je constitue des groupes de trois ou quatre personnes autour d’une table. A chaque groupe je donne une photocopie avec, pour consigne, l’observation de l’image, étayée par les questions. Exemples : quel personnage voyez-vous ? Y a t il une couleur dominante ? Un indice du lieu ? Que raconte cette illustration ?
Ensuite je montre l’album correspondant et je lis le texte de la présentation de la scénographie Livralire. Les résidents sont heureux lorsque « leur » histoire se rapproche de celle qui leur est lue, étonnés lorsque les deux histoires divergent.
Conclusion
Je suis très contente du dynamisme engendré lors de ces séances. Je trouve que les échanges entre les résidents sont très valorisants pour eux et notamment pour ceux qui n’ont pas acquis la lecture car lors de cette activité ils n’ont pas la barrière des mots.
Catherine Charmant, monitrice
A Mézières en Brenne (36), les bibliothécaires ont joué la scénographie aux résidents de l’Ehpad et aux élèves de CM2, chaque groupe se partageant ensuite les albums.
Quatre rencontres, officiellement annoncées à l’Ehpad grâce au décor explicite dans l’entrée de la résidence, sont programmées au cours desquelles chaque public va lire un album à l’autre public.
Plein d’écoute, d’échanges, de sourires et même de surprises dès la première après-midi où l’on a appris grâce à Past & Present que des anciens aussi se servent de GPS !
Emilie, Stéphanie, Eugénie et Mélanie
Hôpital de jour de Cosne sur Loire, Pôle Nord. Nouvel embarquement pour 1, 2, 3 albums avec deux activités en parallèle proposées aux patients.
– A l’atelier arts plastiques, des dessins et peintures inspirées des portraits des personnages des albums nommément cités, qui seront exposés sur les murs extérieurs de l’établissement dans le cadre de La Grande Lessive, opération nationale pour développer le lien social et promouvoir la pratique artistique sous forme d’une installation éphémère d’une journée. Par ailleurs, le groupe d’artistes amateurs ira visiter une exposition à la maison de la culture de Nevers : Habiller l’acteur- Pascale BORDET–
– A l’atelier lecture, chaque vendredi après-midi, des lectures d’albums partagées oralement avec des participants qui, au fil des séances, prennent de plus en plus d’assurance. Une personne en difficulté s’est trouvée « un coach » (une autre patiente) pour l’aider sur les mots difficiles à prononcer. Un jus de fruit ou un café après l’échange et la semaine se clôt en douceur.
Voilà les liens que nous tissons autour d’1,2,3 albums… afin de favoriser l’ouverture sur l’extérieur.
Maryline REMETTER, soignante
en parallèle de créations artistiques (58)
Au printemps 2016, trois résidentes des Sept Fontaines à Givry (71) avaient présenté avec succès La belle vie, album de la 10e saison, à une classe de CM2, engagée dans 1, 2, 3 albums. Très épanouies dans cette activité, elles avaient très envie de recommencer.
Problème : plus de classe partenaire, l’enseignante ayant changé d’école et la nouvelle ne souhaitant pas continuer.
Solution : Madeleine et Gigi ont présenté l’Amie (Sarah Stewart, Editions des Eléphants), un album de la sélection du voyage-lecture enfance « Coopéralivres » à une classe de CP/ CE engagée chaque année dans le projet.
Conclusion : Tonique et originale façon de concrétiser l’intergénérationnel en donnant un rôle d’animatrice à des octogénaires très investies qui ont lu l’album, ont répété plusieurs fois, ont joué en public, ont été applaudies par les enfants et reconnues par leurs pairs si bien qu’une dame leur a demandé de venir jouer L’Amie au club d’aînés.
Et les présentatrices du jour de me confier leur ressenti de lectrices : L’Amie est une belle histoire mais c’est pour les enfants, pas comme les sélections d’ 1, 2, 3 albums qui sont pour nous.
VML