Depuis 2007 qu’existe 1, 2 3 albums, le bouche à oreille existe même s’il pourrait fonctionner davantage. Des participants au projet – animateurs et lecteurs – en parlent autour d’eux et invitent des personnes de leur entourage à un lancement. Celles-ci, dans la majorité des cas, s’inscrivent dans la foulée.

Record battu dans le Tarn où treize enseignants de classes Ulis, encouragés par la première expérience d’une de leur collègue au premier semestre 2019, se sont inscrits à 1, 2, 3 albums et ont assisté à la présentation en présence de leur dynamique conseillère pédagogique.

Par ailleurs, à chaque saison, quelques animatrices de voyage expérimentées initient à ce projet des stagiaires qui, l’année suivante, l’adoptent sur leur lieu de travail (Ehpad, CDI, bibliothèque, centre social). Cette transmission permet à des novices de démarrer en confiance.

Livralire a ainsi eu l’idée dofficialiser ce type de parrainage et de l’encourager par le cadeau d’un album à la marraine et à son filleul. Un professionnel ou bénévole (bibliothécaire, soignant, enseignant, animateur, travailleur social, etc) invite une collègue d’une autre commune à découvrir le projet et s’engage à le seconder si elle s’inscrit et embarque à son tour son public dans 1, 2, 3 albums.

A l’automne 2019, 12 grandes voyageuses ont ainsi entrainé dans l’aventure 20 collègues de 20 nouveaux établissements de 20 nouvelles communes.

Les nouveaux vont s’appuyer sur leur marraine – eh oui pas de parrain ! Car, comme le dit l’une d’elles : « C’est à nous les voyageuses chevronnées et fières d’épauler les nouveaux, de les rassurer. Ça peut paraitre compliqué la première année. N’ayez-pas peur ! Soyez simple et faites confiance. Ça fonctionne ! C’est d’une richesse infinie. »

Suggestion Livralire : que chaque animateur d’1, 2, 3 albums profite de la saison présente (14) pour amorcer la suivante en invitant à la scénographie ou à une lecture épicée :
un partenaire potentiel, avec qui voyager l’an prochain dans son établissement (une collègue) ou sur sa commune : une classe, une maison de retraite, un centre social, une bibliothèque, etc.
un filleul potentiel, c’est-à-dire une personne dans un poste analogue dans une autre commune dont il sera le coach de voyage-lecture.

VML

Murielle Daumur, animatrice à l’Ephad à Semur-en-Brionnais (71), a rappelé lors du lancement en Saône-et-Loire qu’ 1, 2, 3 albums permettait aux aînés de prendre la parole, de partager des souvenirs, des expériences et des savoir-faire, entre eux et sur le blog.
Exemple en 2019, la sortie des tableaux  après la lecture partagée de 1000 dessins dans un encrier ( Zaü, Rue du monde).
Elle est fière d’avoir initié au voyage-lecture une stagiaire qui dès sa prise de poste dans un établissement voisin, à Marcigny, l’a mis en place avec une cadre de santé.
Elle a si bien défendu ce projet dans une réunion de secteur que quatre collègues sont venues à Mâcon et vont embarquer, avec son soutien en tant que marraine.

« Un voyage-lecture rien que pour vous », tel est l’intitulé d’un message commercial reçu le 12 décembre 2019 par Valérie, documentaliste-voyageuse à Gex qui nous a alertées.

On imagine qu’il a été largement diffusé dans l’Ain, le Jura et la Saône-et-Loire. Il émane d’un représentant de Lire pour demain, diffuseur du groupe Auzou, qui se fait passer pour un conseiller littéraire et pédagogique.

L’annonce consiste en une offre d’achat d’un pack des 8 albums (ou de plusieurs à prix légèrement dégressif) de la sélection faite par Livralire pour le 14e voyage-lecture, au même tarif que chez un libraire de proximité, qui accorde systématiquement une remise de 9% aux collectivités.

Inutile de préciser que Livralire n’a pas été consulté !

Nous dénonçons cette pratique usurpatrice et le fait que le diffuseur :
1/ s’approprie la sélection faite par nos soins
2/ propose un contact pour présenter en détail la sélection alors qu’elle est publique sur le blog et sur le site Livralire
3/ entretient la confusion entre le coût des livres et celui du voyage-lecture
4/ ne fait aucune mention de Livralire, ni du blog 1, 2, 3 albums.

VML

PS : Reste que l’offre faite par le représentant très ouvert de « Lire pour demain » peut rendre service à des établissements scolaires éloignés de librairies indépendantes.

La scénographie de mise en bouche des albums de la 14e saison s’ouvre avec le refrain d’une chanson créée par les résidents de l’Ehpad Bouthier de Rochefort, à Semur en  Brionnais (71) où 1, 2, 3 albums est un projet d’établissement mené tambour battant depuis dix ans par Murielle Daumur et ses collègues :

Tant qu’il y aura des albums, dans le cœur des hommes
Les jours seront bien moins longs, lorsque nous les lirons !
Pour nous, les gens de Semur, vos livres sont des trésors
Des étoiles plein les yeux, on en veut encore et encore
Si on faisait un jardin, de fleurs de mille couleurs
Chacune raconte une histoire
Et nous rappelle not’passé.

 

Dans la dynamique des voyages-lecture enfance qu’elle organise depuis plusieurs années, la médiathèque départementale du Tarn avait organisé l’an dernier une formation de deux jours sur 1, 2, 3 albums, programmée en décembre 2018. Les bibliothécaires avaient regretté cette date tardive, arguant d’un programme d’animation déjà bouclé.

Malgré tout, quelques-unes ont utilisé des lectures épicées avec des jeunes mineurs primo-arrivants ou dans un centre aéré où les enfants enthousiastes ont réclamé d’autres lectures sur le temps scolaire. Deux bibliothécaires de Réalmont ont également embarqué une classe Ulis en programmant trois rencontres (scénographie, lectures épicées et vote).

La conseillère pédagogique en charge des élèves en situation de handicap a eu vent du succès du projet. Elle a pris contact avec Sylvie Cathala, sous directrice de la MDT, cheville ouvrière des voyages-lecture. Résultat : cette année, 13 enseignants de classes Ulis, dans les starting-blocks, étaient déchargés de cours pour assister à la matinée de présentation d’1, 2, 3 albums à Albi, avec un accueil de première classe – décor, buffet, ambiance – assuré par Sylvie, Céline et Sandrine.

Trois raisons motivent cet engagement collectif :
-la diversité des lectures proposées,
-l’opportunité d’intégrer des scolaires marginalisés dans un projet ordinaire,
-l’existence du blog comme espace de communication interactif.

Une vingtaine de bibliothécaires, très motivées, dont certaines informées spécialement de la participation de la classe Ulis de leur commune, sont restées l’après-midi pour « débroussailler » cinq lectures épicées. Les plus isolées ou les craintives peuvent compter sur l’aide de quatre bibliothécaires départementales avec prêt des supports (scénographie et lectures épicées) ou co-animation locale.

Ce 3 décembre 2019 à la médiathèque départementale du Tarn restera pour moi un jour de bonheur, plein d’énergie communicative, promesse de liens interprofessionnels et de créativité numérique, sous la houlette d’une professionnelle de Canopé, qui a programmé en janvier un atelier ouvert aux enseignants et aux bibliothécaires.

Impossible non plus d’oublier mon retour en TGV, le lendemain. Comme mon voisin voulait déposer des affaires sur mon sac contenant les présentoirs à marottes, je le préviens aimablement que c’est fragile. Et la conversation s’engage :
– Qu’est-ce que vous transportez ?
– Du matériel pour un spectacle-lecture.
– Quel genre ?
– Une mise en bouche pour du public embarqué dans un  voyage-lecture.
-Ah, mais je connais votre projet. J’ai même encouragé des enseignants à en organiser dans leur classe ! Pensant qu’il est lui-même enseignant, je lui demande confirmation. Ce monsieur est bien enseignant, mais en fait professeur d’économie à l’université. Convaincu que les liens sociaux sont l’avenir de l’humanité, il me remercie d’avoir inventé le concept de lectures partagées. J’en reste coite, mais l’invite au bar où une heure durant, ce passionnant bavard me raconte ses activités de collapsologue (*) et me détaille ses analyses qui n’ont pas l’air de le déprimer ! J’apprends plein de choses ! Vive le train (quand il fonctionne) !
VML
(*) Pour en savoir plus sur la collapsologie, lire Comment tout peut s’effondrer, Pablo Servigne et  Raphael Stevens (Seuil 2015)

 

A Châteauroux, on a fonctionné par paires pour le lancement de jeudi 28 novembre 2019.

Aux manettes de la scénographie, il y avait deux Véronique, Véronique Lottaz, responsable de la bibliothèque de Déols ayant accepté de la jouer avec moi.

Dans la salle, remplie d’autant d’anciens que de nouveaux,  la directrice Solange Chavegrand présente Thelma Houdayer qui prend le relais de Pauline Lacot, référente 1, 2, 3 albums dans le département sur le départ.

Comme lors des précédents lancements, on a fait défiler les jours de la précédente saison d’1, 2, 3 albums.
Jour de désappointement à la bibliothèque quand, les élèves de CM2 gonflés à bloc par la scénographie et avides de lire les albums sont brisés dans leur élan par leur enseignant qui n’emprunte que quatre albums : « Huit, c’est trop, on n’a pas de temps pour ça ! »

Jour d’encouragement quand des professeurs invités personnellement par les membres du club lecture du collège à assister à la lecture épicée du Jardin du dedans-dehors sont surpris et intéressés autant par le mode de présentation que par la prestation des élèves.

Jours de grâce avec les lectures partagées d’albums animées par une bibliothécaire et des membres de Lire et faire Lire, dans le cadre de matinées intergénérationnelles de la commune de St Maur (36). Les binômes de lecture senior-enfant ont tous fonctionné, chacun préparant une lecture pour le groupe. Intimité, bienveillance, joie ont prévalu dans ces ateliers, même si la lecture à voix haute était un défi pour certains participants, jeunes ou adultes !

VML

Françoise Lièvre, bibliothécaire départementale, correspondante d’1,2, 3 albums dans l’Allier peut être fière et heureuse. Vendredi 22  novembre 2019, la salle était pleine pour le lancement avec beaucoup de nouvelles venues pour voir, seules ou parrainées par des collègues, et qui ont rempli sans hésitation leur fiche d’inscription.

Les voyageuses, averties ou novices, ont évoqué :
des jours d’impatience pour le public d’un centre social rural qui a goûté aux albums l’an passé et est curieux de découvrir la nouvelle sélection.

des jours d’investissement pour des adultes handicapés qui « font une voix » dans une lecture partagée à voix haute.

des jours de fierté pour des résidents d’un Ehpad qui adaptent et jouent la scénographie aux CM2 du village.

des jours merveilleux comme celui où dans un échange sur la liberté (un des états du Labyrinthe de l’âme) un élève de CAP dit : « la liberté c’est de rien devoir dire, d’être assis tranquillement et de lire. »

des jours d’audace pour des jeunes d’une classe Ulis mis au défi de se mettre en scène devant les autres en leur présentant une lecture épicée.
VML