Premier voyage dans les albums pour notre collège Les Chenevières à Jaligny-sur-Besbre dans l’Allier.
Avec Madame Geuens, professeur de français, nous avons joué la scénographie aux élèves de 6e. Grand succès.

tryptiqueptPuis, en partenariat avec le Centre Social et Rural de Jaligny, nous avons accueilli au CDI quatre personnes du pays Bourbonnais qui ont fait une lecture à voix haute de deux histoires de l’album  La vie des gens et ont, comme Liliane et son foulard,  raconté un bout de leur vie  à l’aide d’un objet fétiche.

 Les élèves ont ensuite tiré un portrait de chaque personne. Les triptyques (portrait, objet et texte encadrés) sont exposés au CDI puis le seront aux  26e journées littéraires à Jaligny.
Marjolaine Fournier, documentaliste

Liliane lilianept echarpelilianept Le témoignage de Liliane :
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La présentation spectaculaire des 10 albums avec les cubes et les objets surprend, fait tomber la barrière de genre et donne envie aux auditeurs de regarder ces textes illustrés.

Seulement si on ne voit plus très clair, si on est fatigué, si on ne connaît que quelques mots de français, si on n’a aucune habitude de lecture… quelqu’un doit ensuite nous lire les albums seul à seul ou en petit groupe.

Pour annoncer ces rendez-vous de lectures partagées, épicées ou non, nous proposons des signets avec une phrase accroche, à remettre aux participants en fin de séance pour noter la suivante.
Ces mémos de papier pourront aussi servir de bandeau de promotion pour prolonger la vie des albums une fois qu’ils seront retournés dans leur bac. Les modèles (aux textes modifiables) réalisés par Marie France Vidal seront diffusés prochainement.

accrocheempereurblogcontour

Voici nos propositions d’accroches. A vous de les associer à l’album correspondant. A vous d’en créer d’autres, meilleures ou différentes, avec vos lecteurs. L’exercice bien que difficile est une belle occasion de discussion.

– Pourquoi une fille troque-t-elle son piano contre des gants de boxe ?
– Vivre très vieux, est-ce une chance pour un arbre ?
– Quand on faim, du riz c’est le paradis
– Le destin tourne pour un orphelin
– L’obstination : une chance ou un risque ?
– Voyager n’est pas toujours une partie de plaisir
– La concurrence a un prix
– Une incroyable descente de rivière
VML

A Noiron sous Gevrey (21), commune de 950 habitants, le voyage est intergénérationnel.
Quarante-six élèves de CM1- CM2 ont :
– lu les albums d’octobre à décembre
– préparé la scénographie en janvier avec  la bibliothécaire
– réalisé en classe leur portrait à la façon de La vie des gens
porté une lettre à un de leur voisin de plus de 60 ans,  le plus souvent une personne qu’ils ne connaissent pas mais dont on avait  recensé la liste. L’invitation (texte dessous) précisait d’apporter un objet en lien avec sa vie.

Nombreuses ont été les personnes qui ont répondu et qui sont venues.
Après la scénographie, les enfants ont pris leur portrait et sont allés à la rencontre des adultes en leur disant : « Je te lis mon portrait et tu devines l’objet que j’ai choisi ».
Puis ce fut le tour des adultes, étonnement à l’aise, qui se sont installés au milieu des jeunes, tels des conteurs. Un ancien représentant parle de ses pinceaux en soie de cochon. Un monsieur dit qu’à 12 ans il a reçu son plus beau cadeau : une montre. Sont cités un vélo, des aiguilles à tricoter, une poupée. Les enfants écoutent bouche bée. La complicité est palpable.

Des excusés ont envoyé des textes très détaillés qu’on prendra le temps de lire dans un second temps.  Un recueil des textes des enfants et des textes des adultes sera mis à disposition à la bibliothèque, afin que tous puissent en profiter.
Rendez-vous est pris pour une lecture épicée commune après les vacances.
Sabrina Malsert, bibliothécaire

pour découvrir le texte de l’invitation de chacun des enfants aux seniors de la commune Lire la suite

Au campus des métiers à Bobigny (93), on fait une lecture épicée de Paris Paradis 2 à deux groupes : des agents de sécurité et des éboueurs (CAP gestion des déchets), en majorité primo-arrivants. Les yeux écarquillés sur les images double-pages, les apprentis écoutaient dans un silence recueilli.

Sitôt la lecture,  ils ont choisi un palmier (notre outil transitionnel pour noter les avis). Presque tous étaient verts.
Dans le premier groupe qui manie le français, ils ont écrit des ressentis immédiats :
– C’est une histoire réelle
– J’admire la détermination de Moussa à vouloir atteindre son rêve
– On vit les moments de ceux qui arrivent dans un pays dans une perspective de changer de vie. Malheureusement pour certains c’est un cauchemar.
– J’ai beaucoup aimé l’histoire. Un grand merci.
– Ça donne du courage pour la réussite

 Dans les deux groupes, on a échangé oralement non sans émotion:
–  Ça m’a fait penser à plein d’histoire qu’on m’a raconté ou qui sont la réalité. Je connais des amis qui…
–   C’est en grandissant que j’ai compris le mot clandestin. On me  disait que j’étais un clandestin mais je ne savais pas ce que ça voulait dire. J’ai fui Haïti pour venir en Guyane quand j’avais 7 ans. Dans la pirogue, on avait des sacs et des couvertures sur nous…
– J’aime sa détermination. Il va réussir. Quand il y a un rêve tu peux y arriver.
– Je voudrais bien savoir ce qu’il deviendra.
– Cette histoire est dramatique.  Il veut réussir comme son cousin  mais il risque d’être déçu. Il va devenir éboueur. Les éboueurs, c’est un métier comme un autre ! Je te signale qu’ils gagnent plus d’argent qu’un agent de sécurité.

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Aux apprentis éboueurs, j’ai proposé d’écrire ou de dire quelque chose à la mère de Moussa en se mettant à sa place. Certains ont écrit dans leur langue  et un de leur camarade a traduit leur texte. Pour deux d’entre eux, j’ai écrit sous leur dictée.
L’ambiance était chaleureuse et studieuse : ils ne sont pas partis tout de suite après  la sonnerie. Ils m’ont remercié et en ont parlé spontanément à leur professeur référent.
Un jeune est venu me voir pour que je corrige les fautes, il était tout timide avec son texte que voici : 
 Chère maman ! Me voilà enfin arrivé en France.
Après une quinzaine de jours passés dans la mer
Et toutes ces souffrances que j’ai endurées durant toute cette aventure infernale
Mais comme tu as l’habitude de me dire, un jeune homme doit être ambitieux, et courageux, et c’est ce courage qui m’a permis de surmonter toutes ces étapes difficiles
 Oh Chère Maman !
Je te laisserai dire à mes autres frères que la France n’est pas le pays de Paradis que les jeunes pensent, au point de sacrifier leur vie.
Me voilà à l’autre bout de la terre qui m’est inconnue, avec des civilisations totalement différentes des nôtres.
Mais heureusement grâce à des prières et l’assistance du créateur, j’ai eu la chance de faire la rencontre d’une dame qui s’appelle Audrey et qui m’a hébergé chez elle à Toulouse pendant quelques jours, avant d’aller sur Paris, et grâce à cette rencontre, j’ai découvert une autre culture ; elle aussi.
Je suis toujours à la recherche de mon frère, mais je n’ai pas trouvé son adresse.
Je vous donnerai des nouvelles au plus vite.
A bientôt ma chère maman
Ton fils Moussa.

Le lendemain, ma collègue a demandé aux agents de sécurité d’écrire quinze lignes pour répondre à l’une des deux questions au choix :
– Avant son départ : qu’est-ce qui pousse Moussa à partir ? De quoi rêve-t-il ?
– Après son arrivée à Paris : que fait-il ? Retrouve-t-il son cousin ? Est-il heureux ? »
 
Ils se sont plutôt bien prêtés au jeu ! Il faut savoir que l’écriture et la lecture pour nos jeunes en CAP est très difficile.
Cécile BEYER, campus des métiers à Bobigny – 93

Lire une des rédactions : Lire la suite

Ou comment  faire un jeu d’association portrait-objet avant la lecture de l’album
– Tirer les portraits en A4
– Montrer l’un après l’autre, les portraits de Paulette, Kader et Jean-Pierre et demander aux  élèves qui ont vu la scénographie, s’ils se souviennent de leurs prénoms et/ou de l’objet qui leur est associé et pourquoi
– Disposer sur une grande table les 12 portraits restants
– Eparpiller les 12 objets correspondants
– Jouer à associer les objets aux portraits et justifier le choix.  Exemple : Lucie a associé Marie-Claire à l’éventail en imaginant qu’elle était danseuse de flamenco. Le jeu provoque  des  discussions : préjugés hommes-femmes, objet personnel
– Imaginer et raconter, après quelques minutes de réflexion, ce que peut bien représenter l’objet pour ce personnage

On peut trouver d’autres critères d’associations comme les couleurs : le vert de la basket avec la couleur de la robe et du collier de Maria ou le bleu du fond de la passoire avec les rayures de la chemise d’Antoine.
Plus tard, par la lecture  collective ou/et individuelle, on découvrira quelles sont les vraies associations avant d’amener soi-même son objet fétiche et d’écrire sa propre histoire, à rassembler en un livre.

Dominique GROB (Collège d’AIGLE – Suisse) 

invit12fevrierA5Au foyer logement, à la maison de retraite, à l’atelier de  français, on peut annoncer le lancement d’1′, 2, 3 albums par un affichage public sur le tableau d’information ou sur la liste des activités de la semaine. 

Pour personnaliser l’information, on peut remettre à chaque résident ou participant une invitation de la main à la main ou par les boîtes aux lettres comme à la résidence des Sept Fontaines à Givry (71).

Pour les  RDV réguliers de lectures, épicées ou non, on peut de la même façon noter jour et heure sur le panneau des activités.