C’était du temps où la télé n’existait pas. Les jeunes filles se pomponnaient pour aller au bal à pied ou en vélo… sous la surveillance de leur mère.

Madeleine, Simone et Jacqueline, en étaient. Elles racontent les bals de Givry et des communes voisines aux CM2 du bourg venus clore 1, 2, 3 albums à la résidence des 7 fontaines.

 

Le monstre « aux limites de l’humain » est au programme de 6e. Juste avant le confinement du printemps, avec mes deux classes de 6e, nous avons travaillé sur le mot « monstre » et ses différents sens, sur les monstres dans les contes tels que les ogres et les sorcières.

Pendant le confinement, j’ai demandé aux élèves de regarder la vidéo de la lecture épicée des Souliers usés (Cela nous a permis d’avancer !) puis de réfléchir à la question suivante : « quel personnage du conte est monstrueux ? »

Leur réponse devait être argumentée.
Pour les uns, le monstre est évidemment le bourreau, celui qui coupe les têtes sans pitié.
Pour d’autres, c’est le roi qui ordonne la mise à mort des princes qui ne résolvent pas l’énigme des souliers usés et qui enferme ses filles.
Quant aux princesses, elles laissent faire leur père. Elles endorment les surveillants. Elles sont menteuses et moqueuses. Elles sont démoniaques.

Delphine NAUCHE, professeur de français au collège Antoine Chintreuil de Pont de Vaux (01).

 

Après un feuilletage individuel de l’album et une écoute collective et attentive de la lecture des Souliers usés, les résidents de notre Ehpad disent leur déception  : c’est pour les enfants. C’est compliqué à comprendre. C’est trop long. C’est un conte, j’en suis pas friand. C’est pas mon monde.

J’engage la discussion sur le genre de l’album. Ah oui, les contes, on nous en lisait à l’école. Des histoires de princesses, comme celle de Blanche-Neige. Des histoires de riches comme chez la Comtesse de Ségur.

Une dame dit aimer la morale du conte du jour :  Le petit berger est devenu quelqu’un d’important. Il a été plus fort que tous les princes réunis ! Il ne s’est pas cru au-dessus des autres et c’est comme ça qu’on réussit ! Six résidents avouent finalement avoir apprécié de réécouter un conte. D’autres ont aimé les illustrations.

On revient sur le titre. Les souliers usés, on sait ce que c’est. On marchait beaucoup et on n’avait pas quinze mille paires !
On parle de leur vécu, de leur enfance, du beau métier de cordonnier qui disparait peu à peu. Une résidente nous avoue qu’elle a la folie des chaussures et qu’elle adore en avoir beaucoup.

Alors peu importe que l’album Les Souliers usés n’ait pas fait l’unanimité, il les aura fait parler !

Murielle Daumur, animatrice Ehpad Semur-en-Brionnais-71

L’illustration page 15 des Souliers usés a inspiré Emmanuel Delorme, professeur de lettres à Chalon, pour la création de la lecture épicée. Au premier atelier de travail, en juillet 2020, il est arrivé avec une caisse pleine de colonnes illustrées, en papier calque, et des LED pour éclairer (timidement) les visuels de l’intérieur.

La réalisation était séduisante !  Mais il fallait l’adapter pour permettre à tous d’adopter cette mise en scène à moindre coût et sans provoquer des bourrages de papier calque dans les imprimantes.

On a opté pour des cylindres en bristol dont Catherine Rizet a trouvé les astuces de montage. Restait à trouver une embase de poids pour les empêcher de tomber comme des dominos. Des pots de yaourt en verre feraient l’affaire, a pensé Véronique, se souvenant de ceux qu’elle avait gardés pour  faire des bougeoirs.

Titre : Les Souliers usés
Auteure : Nathalie LEONE
Illustrateur : Thomas PERINO
Editeur : De La Martinière
Année : 2019

Que font la nuit les douze princesses pour être si fatiguées au réveil ? Où vont-elles pour revenir avec des souliers abîmés ? Le roi promet la moitié de son royaume et la main d’une de ses filles à l’homme qui découvrira leur secret. Les princes se succèdent et échouent. Un berger se présente à son tour qui, avec l’aide d’une fée, pourrait percer le mystère.