Une demi-classe de 6e et trois seniors chalonnais sont en demi-cercle au CDI pour goûter deux histoires de Petites nouvelles de la révolution.
Celle qui se déroule à la cantine russe surprend les jeunes qui avaient fait d’autres hypothèses en observant l’illustration de couverture. Elle fait rire le groupe.
La deuxième raconte le rêve de vacances de Sofi et de son frère Oukiok dont le cadre de vie au Groenland fait de neige et lichens est monotone. S’ils pouvaient voir des arbres et avoir chaud !

Est-ce d’abord le dépaysement que l’on cherche quand on part en vacances ? Si oui, pas la peine d’aller très loin pour nous qui vivons dans un pays aux multiples décors. Les vacances sont-elles toujours familiales ?

Les seniors témoignent :
– La notion de vacances n’existait même pas, dit Irène. En plus nous étions cinq enfants et n’avions qu’une 2CV Citroën : impossible de se déplacer tous ensemble. A neuf ans je suis partie en colonie à Cruzille (près de Mâcon), autant dire le bout du monde pour moi.
– La famille de mon père était polonaise, raconte Guy. A dix ans et pour la première fois, nous sommes partis l’été voir notre famille : trois jours de train jusqu’en Pologne.
– Moi, dit Claudine, j’allais un peu en Picardie voir la famille et, plus grande, j’allais aussi en colo.

Les jeunes leur font ensuite écho :
– Moi aussi, j’ai découvert un été ma famille en Macédoine.
– Je suis allée en colo et me souviens avoir pleuré le premier jour.
– Le seul moment où je vois mon père, absent de la maison à cause de son travail, ce sont les vacances. Il nous emmène en Afrique du nord d’où il est originaire mais pas seulement. On a visité une dizaine de pays.

Toutes les destinations sont visualisées sur le planisphère posé au tableau.

Et le professeur de conclure : « En une heure, nous avons fait un grand voyage. Nos âges sont différents et pourtant nous avons des vécus communs. D’ailleurs en vous écoutant, je réalise que moi non plus je ne sais pas ce que c’est que des vacances en famille : c’était la pleine saison de travail pour mon père. On ne partait jamais ».

VML