Au collège des Epontots à Montcenis (71), les élèves de 4e ont rattaché le projet 1, 2, 3 albums à un atelier vidéo animé par M. Burtin. 

1/ lls ont acquis un vocabulaire technique lié à l’image puis ont fait des essais pour savoir manipuler la caméra.
2/ Ils ont construit le scénario de Brindille : découpage, repérage des lieux, placement de caméra, cadrage, mouvement.
3/ Ils se sont entraînés à jouer, à placer la caméra, à faire des réajustements de plans…
Puis sont venues les deux séances de tournage pour le résultat que voilà.

Françoise Cordelier, professeur documentaliste

Le 1​6 juillet 2014, Rémi Courgeon, l’artiste créateur de Brindille a écrit à Livralire :
Un très grand merci, je suis très touché.
Bravo aux jeunes et aux enseignants qui se sont investis avec énergie et talent dans le projet.
Amicalement,
R.C

Publics
3 lieux, et 3 publics différents, que 3 bénévoles du groupe Lutiléa rencontrent en alternance en séance d’une bonne heure tous les 15 jours.
– Dans les locaux de Lutiléa : un petit groupe d’apprenants – 4 à 5 personnes – avec leurs accompagnateurs
– Au Centre social de la Chanaye : 7 à 8 femmes pour la plupart d’origine maghrébine, inscrites dans un atelier d’insertion
– A l’Accueil de jour de l’Etablissement des Saugeraies : 4 à 5 adultes handicapés moteur (infirmes moteurs cérébraux, se déplaçant en fauteuil roulant) avec souvent des difficultés d’élocution, rejoints par un groupe de 4 à 5 personnes atteintes de déficience intellectuelle dont un seul lecteur, venues avec grand enthousiasme de L’ESAT voisin d’Hurigny avec les deux accompagnatrices.

 Cartes postales de Marie Odile Armand
Nous utilisons les lectures épicées, les abrégeant ou les simplifiant pour faciliter la compréhension.
Les réactions sont nombreuses :

Pour Brindille :
A Lutiléa, Cécilia, d’origine africaine : « ça se passait comme ça chez moi. C’est moi qui faisait toutes les corvées, ça me fait du bien de pouvoir en parler ».
Au Centre social, on évoque la place de la femme dans la société, on approuve l’évolution de la condition féminine. « Au moins nos filles, elles peuvent faire des études et elles auront un métier ».
Aux Saugeraies, un jeune travailleur de l’ESAT d’Hurigny nous parle de rapports violents au sein de sa famille, de rivalités. Sa collègue, Aline, nous dit avec beaucoup de spontanéité et d’émotion communicative qu’elle n’a pas été élevée par sa mère, qu’elle « ne l’avait vue que sur des photos ».
On évoque aussi la notion de défi, d’objectifs que l’on se fixe pour arriver à progresser, à se dépasser. Aline nous montre fièrement une médaille qui ne quitte pas son cou, remportée lors d’une compétition de raquettes dans la neige. Cathy nous parle de son apprentissage pour prendre le bus toute seule avec son fauteuil roulant et de sa fierté lorsqu’elle y est enfin arrivée.
Et, avec l’aide très ludique du livre A quoi tu joues ? (Marie-Sabine Roger), on a pu démonter dans la bonne humeur les a priori sur les jeux filles / garçons, les métiers etc.

 L’histoire d’Emile nous a offert de belles ouvertures. Les conditions de vie du jeune garçon et la rudesse de l’internat à la caserne émeuvent, on parle aussi de destin, du hasard qui immortalise le petit fifre, et même de musique militaire !
Nous montrons dans différents livres d’art d’autres œuvres de Manet – celles que l’on retrouve accrochées au mur de son atelier – ainsi que quelques exemples de la peinture « révolutionnaire », voire scandaleuse, de l’époque. Savoir que personne ne voulait de ces tableaux qui valent maintenant des fortunes interpelle tout le monde.
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coeurptDes collégiens d’Aigle, fins observateurs des illustrations de l’album ont repéré une erreur dans le dialogue échangé, page 26, sur les gants rouges en forme de cœur. Oleg a changé par erreur de nom. Il s’appelle Piotr. Pour eux, ces gants montrent qu’au moment où leur sœur est en danger, les frères trouvent enfin le moyen de lui exprimer leur amour – par l’intermédiaire des petits billets – et rendent désormais le combat inutile. Finalement, on entend à peine parler de l’adversaire -Samira– et le combat se résume à une page vide (avec comme seuls symboles, le mouvement et la couleur), car c’est aussi et avant tout un combat contre elle-même que mène Brindille : découvrir les vrais sentiments au-delà des apparences. Pas surprenant qu’elle dépose donc définitivement ses gants.

jacqhettebrindilleptEn ouvrant la jaquette (qui a malheureusement disparu dans la dernière édition de l’album) les élèves ont tout de suite remarqué cet effet de miroir qui confirme ce combat contre elle-même, entre Brindille et Pavlina, entre la fragilité et la force, l’amour et la violence. Certains ont vu que les deux B de Brindille formaient comme le dessin d’une coupe et ont reconnu un cœur dans la partie du bas, qui fait écho au cœur formé par les gants de boxe. Sa coupe à elle, c’est d’avoir reçu l’amour de ses frères. C’était peut-être ça l’ultime défi semble nous dire le chat malicieux : pas seule contre tous, mais seule face à elle-même !

seuleavecchatpt La lecture leur a inspiré des débuts d’histoires de vie aux titres suggestifs : Trois ou quatre frères, quelle galère ! Trois ou quatre frères, quelle bonne affaire ! Trois ou quatre sœurs, quel malheur ! Trois ou quatre sœurs, quel bonheur !

Dominique Grob

argentonptMars 2014 : troisième rencontre entre des élèves de CM2 de l’école George Sand et les résidents de l’EPHAD du Clos du verger et les bibliothécaires. Thème : la place de la femme dans la société.

Le mois précédent,  l’animatrice de l’EPHAD a eu à sa disposition  La Reine du Niagara, les CM2 Brindille. Les deux publics échangent leur point de vue. Deux résidentes racontent  La Reine du Niagara,  images à l’appui. Les enfants invitent  les résidents à participer à un jeu de mimes autour des métiers et des loisirs propres à chaque sexe. Les filles présentent des métiers et activités plus réservés aux garçons et l’inverse pour les garçons.  Ensuite les élèves lisent un poème qu’ils ont écrit en classe sur la trame de celui de Robert Desnos.

L’éboueuse et l’esthéticien

Une femme éboueuse
Etant très généreuse
Ca n’existe pas, ça n’existe pas
Un homme esthéticien
Se faisant refaire les seins
Ca n’existe pas, ça n’existe pas
Une femme militaire
Tuant un mercenaire
Ca n’existe pas, ça n’existe pas
Un homme jouant aux barbies
Vivant en Colombie
Ca n’existe pas, ça n’existe pas
Une femme astronaute
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Au campus des métiers (93) nouvel épisode de lectures partagées avec, cette fois, des apprentis cordonniers.
Rencontre 1 :
Lecture libre : chacun est invité à lire au moins un album de son choix puis à donner une impression.
Succès de Brindille : Elles ont peur les filles aujourd’hui, c’est pour ça qu’elles combattent. C’est une fille qui a du courage pour se déterminer dans la société.
Intérêt pour Un rêve sans faim : Pas drôle mais beau message.
Incompréhension de Va-t-en guerre : Elle n’a pas de sens cette histoire. Pour faire la guerre, il faut être deux.
Brainstorming autour du mot lire :
S’informer- transporter- rechercher-courir- évasion- mal aux yeux -culture générale- voyage -chant -perte de temps -pleurer -plaisir -rêver –ennuyer- s’instruire- chanter- découverte –action- courage -volonté – comédie – analphabète- aventure- cancre- plaisir – mission

Rencontre 2 :
Préparation de la lecture polyphonique de Brindille sur la base de la lecture épicée de Livralire.
Les jeunes sont motivés. Celui qui, au départ, ne veut faire que le gong, demande à lire. Un élève ultra faible percute tout ce que je lui demande de faire et est de loin le plus investi. C’est un très bon moment d’échanges et de « rigolade ».

Rencontre 3 :
Le lendemain, petite frayeur. Aux deux premiers cours de la journée, deux élèves dont le narrateur sont absents. Et leur professeur de cordonnerie vient sur un jour où il n’a pas cours normalement ! Le coup est-il prémédité ? Ils arrivent à l’heure dite, 10h, fiers comme des paons! Ils sont excités et impatients. On descend à l’atelier de pratique.
brindillecreteil1Très concentrés, les sept font leur lecture de Brindille, devant leur professeur de cordonnerie, leur assistante d’éducation référent et le CPE qui, emballés, ont eux mêmes envie de lire l’album. S’en suit un très joli moment d’échanges et de convivialité au milieu de leurs affaires et du matériel. Mehmet explique à son prof qui veut prendre une photo que Mickaël et Okan n’ont pas d’images dans les mains parce que ce sont les narrateurs. Clin d’œil avec collègue : tiens donc, ils ont assimilé quelque chose de la construction d’une fiction.
On partage un gâteau que j’ai fait. Enzo me remercie en me disant qu’il aime bien ces moments de convivialité et de partage. Je confirme : 1, 2, 3 albums crée du lien.

Ce n’est pas fini
Le professeur de pratique est super content. On prend rendez-vous pour la semaine suivante pour lui faire une lecture de Paris-Paradis ! En plus, il nous prête sa guitare pour une séance prévue avec les agents de sécurité autour de la Vie des gens. C’est une autre histoire …
Cécile BEYER, documentaliste, Centre de Ressources, Campus 93

BRINDILLEid

 

Titre : Brindille

Auteur et Illustrateur : Rémi COURGEON

Editeur : Milan © 2012

 

Pavlina a tout pour se faire chouchouter. Elle est la petite dernière de la famille, seule fille après trois frères. Orpheline de mère, elle doit en permanence jouer de ruse pour échapper aux tâches ménagères et trouver un peu de temps pour faire son piano. Le soir où, après une dispute avec un frère, elle écope d’un œil au beurre noir, elle prend une grande décision : apprendre la boxe.