Depuis que le prélude a été joué par notre équipe, on partage régulièrement la lecture des albums au sein des sites de la Résidence Coeur du Brionnais à Semur et à Marcigny.

Deux fois par mois environ, je me rends aussi à l’école primaire Sainte Véraise avec deux résidents pour jouer une lecture épicée aux classes de CE et CM. Ce sont les anciens qui, après la présentation dans notre établissement, sélectionnent l’album qu’ils souhaitent partager. Nous sommes épatés par l’attention, la concentration et le silence qui règne dans la salle de classe lors de ces instants de lecture.

Te souviens-tu Marianne ? est tombé à pic : la ville de Marcigny se remettra aux couleurs de 1944 pour les 100 ans du débarquement en recréant l’ambiance et les décors de l’époque. Les associations diverses ont été sollicitées pour prendre part à ce projet. Nous montons une exposition à partir des questions des élèves et des réponses des résidents. Et nous espérons une interview des témoins de l’époque à Radio Cactus.

Electric fait beaucoup parler. Les ainés admirent l’humilité du grand inventeur qui n’a pas cherché à s’enrichir et qui était plus intéressé par les pigeons que par l’argent. Les jeunes connaissent le nom de Tesla par la voiture électrique. Chacun se demande comment on vivrait aujourd’hui sans l’électricité dont on est beaucoup plus dépendant qu’autrefois où on s’éclairait à la lampe à pétrole et aux bougies.

Grâce à La Robe de soie et aux nouvelles de Design Design lues en apéritif en fin de matinée, on discute de l’utilité des objets, de leur beauté mais aussi parfois de leur rareté ou de leur originalité. Un résident, véritable « Mac Gyver » de l’Ehpad, est à chaque fois heureux et fier de nous parler de ses inventions comme le bâton à pince permettant de ramasser des objets sans se baisser ou encore son distributeur de mouchoir fait maison !

Murielle Daumur, animatrice Ehpad Cœur du Brionnais  (71)

Morgane Schäfer, enseignante spécialisée à l’école primaire et secondaire de Bussigny, grande voyageuse 1.2.3 albums, partage trois objets de contentement :

1/ Quel plaisir d’apprendre qu’il y aura un drive spécial archives ! L’autre jour, je me disais que c’était fort dommage que je n’aie pas gardé toutes les lectures épicées depuis toutes ces années !

2/ Dans le cadre de la lecture de Design Design, nous sommes allés voir les objets en vrais. En effet, ils sont exposés actuellement au MUDAC à Lausanne. Deux élèves ont été surpris, charmés et aussi déçus parfois par les objets. Mais c’était chouette de pouvoir sortir de l’école. Pour l’un deux, c’était une première, cette échappée culturelle !

3/ Deux élèves, qui ont vraiment de la difficulté en lecture, y trouvent du plaisir et ont même le courage d’aller faire des lectures dans d’autres classes.

La lecture épicée de Tout ce que la guerre déteste est quasi terminée.

Comme suggéré dans le conducteur de cette dernière, nous procédons à la collecte des verbes qui pourraient renseigner sur ce à quoi nous invite la vie puisque, bien entendu, ce que la guerre déteste le plus, c’est la vie dans toutes ses manifestations, sa variété.

Chacun inscrit donc, sur un quart de feuille de papier et à l’aide d’un crayon de couleur, le verbe de son choix. Victor répond à sa manière à la demande : pas de verbe, mais un dessin. Le groupe n’y perd pas au change, loin s’en faut puisque, en une image, nous récoltons plusieurs verbes : se balancer, jouer au
ballon puis s’asseoir à l’ombre d’un arbre généreux pour se reposer, piquer un petit roupillon.

La guerre doit en piétiner de rage, mordre son chapeau ! Et nous d’en rire, contents, grâce à notre camarade, de lui avoir joué un si mauvais tour, de lui adresser ce pied-de-nez !

Emmanuel Delorme, professeur de lettres (Camille Chevalier / Chalon-sur-Saône) 

La rencontre avec Tesla laissera aux jeunes d’un IME breton de sacrés souvenirs.

Après avoir découvert l’album Électrique, ils se sont documentés sur l’électricité grâce au numéro d’Images Doc sur le sujet.

Puis avec leur éducatrice, Emilie Chevillard, et moi-même en charge d’1.2.3 albums à la médiathèque, ils sont allés visiter l’Électrothèque, le musée de l’électricité de Saint-Aignan, au pied du barrage de Guerlédan.

La visite était assurée par une formidable médiatrice qui nous a offert des expériences, la manipulation de vieux objets et le visionnage du premier cinématographe.

Nous avons terminé par un parcours sur les hauteurs du barrage hydroélectrique.

Servane RIVOAL, bibliothécaire, Loudéac (Côtes-d’Armor)

 

 

 

2ème lecture épicée avec le Centre médico-psychologique.
Après Te souviens-tu, Marianne qui a ému les participantes, nous avons présenté  Tout ce que le guerre déteste.
Nous avons échangé autour de l’album et réfléchi à ce qui ferait gagner la vie sur la guerre.
Nous avons ensuite retranscrit les idées sur une reproduction de la dernière illustration du livre.
 
Catherine et Laëtitia, Bibliothèque Rollinat (Argenton-sur-Creuse)
Devant 13 résidents et 3 membres du personnels d’un établissement de santé psychiatrique, nous avons présenté La Robe de soie et Le Jardin de Baba, sur le thème commun des souvenirs et de la relation grand-parent/enfant. Ensuite, nous leur avons demandé s’ils pouvaient/voulaient nous faire partager, par écrit, un souvenir de leur enfance en lien avec un grand-parent, voici quelques extraits :
 
« Ma grand-mère et moi allions toutes les deux le dimanche matin au marché. J’aimais l’ambiance, elle ma payait toujours un chocolat chaud en fin de marché. »
 
« Avec mon oncle, nous allions ramasser les myrtilles dans les forêts des Vosges. Nous partions le matin très tôt accompagnés de mon frère et ma cousine afin de profiter de ce moment avec lui et de ses connaissances. On les appelle les brinbelles : ce sont des petites myrtilles qui poussent sur des arbustes sauvages. Nous les ramassions dans nos petits bacs en plastique. Puis nous pique-niquions tous ensemble pour continuer l’après-midi. Et enfin, nous rentrions le soir et préparions des beignets et une tarte avec notre grand-mère. »
 
« L’odeur de ma grand-mère sentie depuis toujours, rassurante, que j’ai sentie pour la dernière fois sur elle au funérarium, il n’y a pas si longtemps. Pour combler ce vide, j’hume sa bouteille vide que j’ai récupérée…. Cela me replonge dans ses bras l’espace d’un court instant, dans mes plus agréables souvenirs. »
 
« Ma grand-mère Simone ou Mamie est décédée quand je suis rentré au collège. Elle habitait en région parisienne d’où je suis issu. Je ne la voyais donc pas très souvent. Mais c’était un pur bonheur quand nous allions la voir, elle était affectueuse et aimante. Aujourd’hui si je ferme les yeux je ne suis pas capable de voir son visage mais, quand je pense à elle, c’est l’odeur de son parfum qui me revient. Je ne saurai le décrire, c’est une odeur douce, sucrée et épicée. A son décès, ma tante m’a donné son dernier flacon de parfum que je garde précieusement, l’étiquette est effacée, presque illisible mais le flacon reste scellé car il contient une odeur que je veux garder intacte, tels mes sentiments. »
 
Catherine et Laëtitia, bibliothèque Rollinat (Argenton -sur-Creuse)