Au collège de Talant (01), Violaine ARNAUD, professeur d’arts plastiques remplaçante, a organisé un atelier créatif intergénérationnel en deux séances (trois auraient permis des finitions).

Elle a présenté des frises égyptiennes, des cases de bande dessinée, des retables et des polyptyques et fait observer comment y étaient racontées les histoires. Puis les élèves de 6e 2 et les seniors de la ville, qui voyagent dans les albums avec eux, se sont répartis en petits groupes (3 jeunes, 1 senior) autour d’un même album, discutant de la façon de raconter l’histoire.

La narration pouvait être linéaire, circulaire ou explosive comme les dessins qui sortent du même encrier dans Mille dessins dans un encrier. Les matériaux étaient divers : encre de chine, plume, feutres d’alcool, brou de noix, encre aquarelle.

 

Yvette, dans le groupe de Ruby tête haute, a apprécié cet atelier où elle a pu se mettre au service des jeunes et se rapprocher d’eux par ses conseils de peintre amateur ou les réponses à leurs questions techniques.

Jusqu’ici les rencontres intergénérationnelles s’organisaient en face à face avec des échanges et des témoignages ou même des lectures complémentaires*. Avec ces créations en petit comité, on est passé à un côte à côte convivial et émancipateur, qu’il faudrait inscrire désormais au programme d’1, 2, 3 albums sous une forme ou sous une autre.

*Christine VALCIN a partagé des extraits du récit intitulé Leçons particulières dans lequel la pianiste Hélène Grimaud aborde avec des professeurs  la question de la transmission.

A l’Ehpad de Semur-en-Brionnais (71), l’album Mille dessins dans un encrier plait beaucoup, l’histoire s’enchaîne facilement, elle est simple à comprendre et les images sont parlantes.

Un résident dit : Très beau livre qui permettra aux enfants de se rendre compte qu’il n’existe pas que les téléphones portables ou tablettes tactiles, que l’on peut encore s’occuper en observant la nature et en dessinant ! 

Emus ou fiers, certains se découvrent des passions communes pour l’art. Un monsieur nous confie qu’il dessinait tout le temps quand il était à l’école, notamment le samedi après-midi où il avait classe ; nous lui proposons avec une pointe d’humour de reprendre ce rituel les samedis après-midi à l’Ehpad : la perche est lancée ! Deux résidents sont très fiers de nous montrer des tableaux de leurs enfants artistes qui ornent leur chambre et qui ont été décrochés pour l’occasion.

Même intérêt chez les élèves du village à qui nous sommes allées lire l’album, accompagnées d’une résidente. Au fil de la lecture et de la découverte des images, nous entendions des « Ohhhh ! » ou encore « Ouahhhh ». On a discuté dessin, parlé de

Paris. On a proposé aux enfants de réaliser une frise collective qui sera exposée à l’Ehpad, s’inspirant ou non de l’album qu’on leur a laissé jusqu’à la prochaine rencontre. La vieille dame a été très entourée et embrassée.

Murielle DAUMUR, animatrice

Le voyage lecture intergénérationnel 1, 2, 3 albums 2019 a été lancé le mardi 5 mars à la bibliothèque municipale Gérard Dubois à Varois-et-Chaignot (21).

A l’issue de notre présentation scénographique des albums, les enfants de CM1 ont choisi l’album qu’ils souhaitaient s’approprier en lecture afin de le transmettre à leur tour.

Sur quatre lundis et mardis (11 mars, 19 mars, 25 mars, 9 avril) pendant le temps scolaire et dans une salle dédiée, nous avons avec Martine transmis la scénographie des albums aux enfants, par petit groupe. Notre objectif était que chaque enfant soit acteur dans la lecture et c’est tout naturellement que chacun a trouvé son personnage, sa place dans l’histoire.

Une répétition générale a eu lieu le 29 avril à la bibliothèque avant la présentation finale lundi 6 mai 2019 devant les invités des enfants : grands parents, nounous, voisins. Ceux qui n’avaient personne à inviter ont été parrainés par des lecteurs de la bibliothèque.

 

Les enfants étaient motivés, investis, heureux de lire et de transmettre à un public d’adultes attentif et séduit. Cette première rencontre s’est terminée par un goûter apprécié de tous.

Rendez-vous jeudi 27 juin pour le résultat du vote avec la lecture épicée de La princesse aux mille et une perles par les enfants pour les parents.

Marie-Jo Chalimon, responsable de la bibliothèque

Depuis plusieurs années que les bibliothécaires d’Argenton-sur-Creuse (36) animent un club lecture au collège Rollinat, elles désespéraient de ne pouvoir élargir le cercle de lecture, notamment 1, 2, 3 albums qui reste confiné à ce petit groupe de lecteurs volontaires. La documentaliste du collège n’assurant pas le relais auprès des adultes, il était difficile d’accéder à l’équipe enseignante. Comme on évoquait cette difficulté par téléphone, je leur ai conseillé de s’appuyer sur les élèves. Le résultat est prometteur. VML

En janvier, nous avons joué la scénographie dans le cadre du jeudi mensuel du club-lecture. En février, nous avons joué la lecture épicée de l’album Le jardin du dedans-dehors aux cinq élèves présents ce jour-là. Nous leur avons proposé de la préparer à leur tour pour des adultes de leur choix. Ils ont remis une invitation personnalisée à trois professeurs (histoire, anglais et physique) et deux surveillants qui malheureusement n’ont pas pu se libérer.

Les 5 présentateurs ont séduit le public composé des trois enseignants et de quatre élèves qui ont pris leur part dans l’animation en construisant le fameux mur ! Les applaudissements parlaient d’eux-mêmes.

Les jeunes ont fait aussi la promotion de trois autres albums. La professeur d’anglais a embrayé sur Ruby tête haute et celui d’histoire a saisi l’intérêt d’avoir des albums passerelles avec le programme. Les professeurs se sont inquiétés des modalités d’inscription et du moment où la prochaine sélection serait disponible.

Je leur ai remis, pour eux et leurs collègues, un tract-mémo : 1, 2, 3 albums, qu’est-ce-que c’est ?
Gageons que l’an prochain, l’embarquement dans 1, 2, 3 albums au collège Rollinat sorte enfin de la confidentialité !
Catherine Talureau, bibliothèque d’Argenton / Creuse

Enseignement : Ce printemps est la période idéale pour donner aux lecteurs-voyageurs des occasions de semer des graines d’1, 2, 3 albums.

Au CDI du Lycée Professionnel Albert Schweitzer de  Champs/Yonne (89), jeudi 3 avril 2019, a eu lieu une rencontre entre trois groupes de voyageurs : des 2e de ce lycée, des jeunes du lycée La Brosse de Venoy et une classe de CM1- CM2 du village que nous accompagnons de bout en bout dans 1, 2, 3 albums.

Les lycéens du LEP étaient les animateurs de la séance, l’accueil et l’animation étant à leur programme de leur section aide à la personne. Un peu réservés au départ, les ados ont parfaitement assuré l’organisation en deux temps :

1 / Ateliers graphiques en demi-groupe. L’un autour de Mille dessins dans un encrier, avec dessins individuels au pastel agrémentés d’un trait à l’encre noire pour constituer une frise. L’autre sous forme d’un panneau avec des visages exprimant différents sentiments.

 

 

 

 

 

 

 

2 / Une lecture chorale d’Un air de liberté à Congo square réalisée par 6 élèves de seconde dont on devinait le travail sur la voix fait en amont avec leur professeur et qui peuvent être fiers du rendu de grande qualité.

La rencontre conviviale s’est conclue par un goûter préparé par les hôtes, et les primaires sont repartis avec les réalisations plastiques à afficher dans leur classe.
A renouveler.

Georgette RAPHAEL et Rose-Marie MARTIN, bénévoles à la bibliothèque Champicaulivres, qui ce jour-là étaient de simples et heureuses spectatrices.

Le très beau texte de Thomas Scotto Une somme de souvenirs suscite immanquablement l’envie d’en partager. Dans le cas d’une rencontre-lecture intergénérationnelle comme nous les animons au collège de Talant (21) avec les seniors volontaires de la ville, les échanges de souvenirs seraient d’autant plus riches que chaque participant y aurait réfléchi avant.

Pour ce faire, chaque élève a préparé une carte souvenir formulée à partir d’une trame commune : Quand je ferme les yeux, je vois … je ressens … j’entends.  Le texte écrit au verso d’une carte format A5 est illustrée au recto d’un visuel noir & blanc différent selon la classe voyageuse.

Exemples : La forêt (visuel ci-contre cliquable pour agrandir)

et le chat (texte de Noha ci-dessous)
Quand je ferme les yeux, je vois encore sa petite bouille avec ses petites moustaches. Je ressens encore sa présence à certains moments. J’entends encore ses ronronnements quand je le caressais. Je regrette d’avoir perdu mon chat, il me manque beaucoup. Il s’appelait Cannelle.

Les seniors ont apporté une photo ou un objet, souvent d’un autre temps, et partagé le souvenir qui lui correspondait.

Exemple 1 : Une bougie par Mme Ta Kim
Simone, la dame du 5e. Quand j’étais plus jeune j’avais une voisine au 5e étage, une vieille dame très distinguée que j’admirais beaucoup. Elle était pauvre quand elle était petite, mais elle a fait ensuite de grandes études. Elle avait grand coeur, elle avait le souci des autres, elle était très généreuse. Elle lisait tous les jours les journaux, écrivait aux hommes politiques pour changer le monde et tous lui répondaient. Elles faisaient des dossiers pour les voisins sur tous les sujets qui nous intéressaient. Un jour je l’ai aidée et elle m’a offert une belle bougie. Je suis heureuse d’avoir gardé cette bougie, ainsi je repense à Simone.

Exemple 2 : Le tablier de Madame Valcin
Ma grand-mère portait un tablier pour protéger des vêtements moins faciles à laver que ceux d’aujourd’hui. Il lui servait aussi de gant pour retirer un plan du four, de panier pour ramasser des légumes au potager, de soufflet pour ranimer le feu.

Conclusion :  la lecture épicée a cette magie de percevoir le sens profond. Partagée, elle offre de magnifiques moments, des regards attentifs, beaucoup d’émotions. Les collègues sont conquis.
On programme un vide grenier de souvenirs à la « Porte ouverte » du collège le 5 avril !

Sylvie Merabti, professeur-documentaliste au collège de Talant (21) et ses collègues enthousiastes.

Maison des seniors, Chalon / Saône, le 12 mars 2019 :  on retrouve les 6e, après l’embarquement commun en janvier. Au programme : la découverte du labyrinthe de l’âme selon le canevas bâti avec le professeur de lettres.

1/ Pour annoncer le thème, tenu secret, les adultes, installés en cercle avec les jeunes, scandent le texte de la chanson de Mano Solo : les sentiments.

2/ Pour découvrir l’album, on se répartit en 4 groupes. Quatre visuels ont été sélectionnés correspondant à la peur, la joie, la colère et l’espérance. Le texte en vis-à-vis étant occulté, chacun observe l’image et propose un sentiment pouvant correspondre. Le texte est ensuite lu à voix haute.

 

3/ Pour illustrer concrètement ces 4 états d’âme, chacun est invité, dans son groupe, à répondre par écrit aux 4 questions suivantes : Je suis en colère quand … / J’ai peur … / Ce qui me rend joyeux… / Par quel objet, couleur, lieu ou musique représenterais-tu l’espérance ? Les réponses sont découpées et déposées dans des pots en verre. Ceux qui ont fini les premiers se plongent dans l’album.

4/ Pour partager le vécu, un binôme jeune-adulte lit les réponses d’un des pots devant l’assemblée plénière. Le temps manquant, les 6e sont repartis avec le pot des peurs et les adultes ont lu les représentations de l’espérance (envoyées ensuite par mail à l’enseignant).

 

5/ Dans un 5e pot, avait été glissée l’illustration du mot « surprise », reconnue facilement par les élèves. Les adultes, mis dans le secret à la séance précédente, ont partagé oralement une bonne ou une mauvaise surprise comme une livraison surprenante de fleurs, un essaim d’abeilles entre deux vitres, un vélo pour Noël, deux chatons pour le prix d’un, un livre inattendu dans sa boite à lettres.

RESULTATS :
1/ Le programme était trop ambitieux pour le temps imparti (80 minutes). Ça aurait mérité deux séances. Ceci dit, l’album a été introduit et le professeur compte bien poursuivre en classe.
2/ Les jeunes se sont regroupés par affinité et les bons élèves se sont mis ensemble. Ils ont eu des réactions rapides et des propositions pertinentes, éblouissantes même vu leur âge. Ce fut beaucoup plus difficile dans deux autres ateliers où les élèves ne s’écoutaient pas ou ne s’intéressaient qu’à eux. Peut-être aurait-il fallu diversifier la composition des groupes en amont. Pas sûr alors que les collégiens mûrs ou doués auraient parlé si librement, par peur d’être la risée de leurs camarades.
VML