Pour l’échange après la lecture épicée intergénérationnelle d’On nous appelait les mouches à la maison des seniors à Chalon, nous avons  choisi, le professeur de lettres et moi, le thème des objets.

Après la lecture de l’album – sous forme de randonnée théâtralisée – le public d’une vingtaine de personnes s’est réparti en petits groupes pilotés par un adulte avec trois consignes :
1/ Dresser la liste des objets évoqués dans le texte, repérés sur les visuels de l’animation, ou aperçus sur les illustrations pour les 3 groupes qui disposaient d’un exemplaire. Des tentes  – des conserves – de l’alcool – des cigarettes – des jouets – des bidons – des pêches – une lampe frontale – une loupe – des œufs – des couronnes – des vignettes ( = cartes pour les jeunes et images-récompenses pour les ainés) – un livre

2/ Etablir la typologie des objets dans le récit :
Les objets ordinaires devenus précieux parce que rares et utiles pour se chauffer, se nourrir, faire du troc.
Les objets nouveaux  comme les pêches, les oeufs  ou le livre.
Les objets inaccessibles parce que réservés aux plus aisés (dans le texte intégral page 10) : le palmier à dattes et le puits devant le fortin de l’Obèse.

3/ Choisir ce qu’on voudrait garder si on était dans une telle situation.

 

 

 

 

 

 

 

Après ces recensions et en grand groupe, un élève a brillamment résumé l’histoire. Emmanuel Delorme, l’enseignant a invité les élèves à énumérer les objets. Puis il a engagé l’approfondissement de la lecture en se centrant sur l’inversion des valeurs des objets : le contexte (C’est quoi l’éclair bleu ?  Réchauffement, météorite) ; les besoins (se nourrir et boire) ; les moyens (le travail dès l’enfance, la récupération) ; le rapport fille-garçon avec Poubelle, comme héroïne de la journée des femmes (8 mars, date de l’animation).

Ensuite, chacun a dit ce qui lui semblerait indispensable en cas d’effondrement :  Son chat  des amis de la nourriture une tente de l’eau un canif  de la musique  un ballon de foot  un collier porte-bonheur un livre – une photo de famille des graines – une lampe solaire  une couverture – un téléphone portable (avec batterie !)

Conclusions des jeunes :
On n’a pas tous les mêmes besoins.
On se ne rend pas compte de la valeur des choses.
La vie n’est pas faite que d’objets. Elle est faite aussi de ceux qu’on aime.

VML 

Le canevas de cet atelier-lecture d’1h30 est disponible sur le Drive à la rubrique divers.

Cinq enfants vivent comme des mouches sur une décharge, cédant à un chef leurs trouvailles qui passeront ensuite entre plusieurs mains avant de trouver éventuellement preneur.

La découverte d’un objet inconnu, au prix inestimable, les amène à gérer eux-mêmes l’affaire et à partir en ville. Ils croiseront plusieurs acheteurs potentiels avant la rencontre qui changera leur vie.

La lecture épicée de On nous appelait les mouches, créée par Livralire à partir des illustrations de Maurizio A. C. QUARELLO et de dessins de Marie Anne WETTSTEIN, est une randonnée sur table qui met en scène le déplacement des enfants, avec à chacun des lieux, les échanges entre les différents protagonistes, dont une partie liront leur texte depuis la salle.

 

Et oui ! L’album On nous appelait les mouches remporte un vif succès !

Plus d’exemplaires disponibles.

Il faudra attendre le 21 mars 2022 pour se le procurer.

Patience aux retardataires ou aux nouveaux qui s’inscriront ce mois de décembre à 1.2.3 albums.

A l’heure où des Afghans doivent mettre à l’abri leur bibliothèque …
Alors que l’objet livre est au coeur de l’album de la sélection 2021-2022 On nous appelait les mouches
Il est bon d’entendre Patrick Weil, fondateur de L’ONG Bibliothèques sans frontières faire l’éloge du livre papier dans l’émission Boomerang (France Inter) du 28 avril 2021 :

« Très peu de temps après la création de Bibliothèques sans frontières, nous avons été confrontés avec Jérémy Lachal, son directeur, à une question difficile. Pour réduire les inégalités d’accès à la connaissance et à l’information en Afrique, ne devrait-on pas zapper les vieilles bibliothèques classiques emplies de livres, et se tourner directement vers la révolution technologique des liseuses, des ebooks, des smartphones ?

Après tout, persuadées de la fin du livre papier, certaines universités américaines avaient vendu leurs bibliothèques à des universités chinoises. Le débat nous agitait. Nous avons décidé de faire trancher la question par nos partenaires éditeurs, auteurs, bibliothécaires africains. On a donc organisé avec eux un colloque à Paris et ils nous ont dit la chose suivante : « Un dictateur peut couper l’internet en une seconde. Il ne peut pas confisquer, brûler tous les livres en une seconde. Le livre papier garantit mieux la liberté ».

Ils avaient raison. Le goût partagé de la liberté nous fait mettre des livres dans tous les programmes que nous développons dans le monde, y compris ceux où nous déployons les plus hautes technologies. Mais voilà que cette conversation de plus de dix ans a traversé la Méditerranée et nous revient comme un boomerang dans le monde d’hyper-technologie et d’hyper-connexion dans lequel nous nous enfonçons.

Le livre papier, le papier journal sont devenus aussi pour nous un espace de liberté. Quand vous lisez votre journal papier ou votre livre, aucun GAFA, aucun État ne peut repérer que vous vous êtes arrêté(e) à la page 18, ou que vous avez sauté un chapitre.
Le livre papier, c’est la liberté. »


Titre : On nous appelait les Mouches

Auteur : Davide CALI
Illustrateur :  Maurizio A. C. QUARELLO
Editeur : Sarbacane
Parution : 2020
Prix : 15.90 €

Cinq enfants vivent en bande sur une décharge gigantesque et puante. Ils trient, chacun selon sa spécialité, et monnayent leurs trouvailles à une chaîne hiérarchisée de revendeurs. Un jour, l’un d’eux trouve un objet inconnu qui leur semble inutile mais pour lequel l’Obèse fait une offre incroyable !