Au collège des Epontots à Montcenis (71), les élèves de 4e ont rattaché le projet 1, 2, 3 albums à un atelier vidéo animé par M. Burtin.
1/ lls ont acquis un vocabulaire technique lié à l’image puis ont fait des essais pour savoir manipuler la caméra.
2/ Ils ont construit le scénario de Brindille : découpage, repérage des lieux, placement de caméra, cadrage, mouvement.
3/ Ils se sont entraînés à jouer, à placer la caméra, à faire des réajustements de plans…
Puis sont venues les deux séances de tournage pour le résultat que voilà.
Françoise Cordelier, professeur documentaliste
Le 16 juillet 2014, Rémi Courgeon, l’artiste créateur de Brindille a écrit à Livralire :
Un très grand merci, je suis très touché.
Bravo aux jeunes et aux enseignants qui se sont investis avec énergie et talent dans le projet.
Amicalement,
R.C
De septembre 2013 à mai 2014, Véronique nous a repérés, nous les albums grand-large, dans les offices de la librairie chalonnaise La Mandragore ou dans les services de presse reçus quotidiennement dans sa boîte aux lettres. Au fur et à mesure de ses lectures, elle nous mettait de côté, nous regroupait, nous mettait dans des sacoches en tissu et organisait une circulation entre les lecteurs du comité. Nous avons été lus et relus, regardés et même écouté pour l’un d’entre nous.
Mercredi 25 juin 2014. Nous sommes 22 albums nominés pour la 9e saison d’1, 2, 3 albums. Chacun y croit. Mais les chances ne sont pas égales en réalité. Il y a le trop cher, le trop triste, le compliqué, l’inégal, le déjà vu, le m’as-tu vu… Après un premier tour de table, nous sommes encore 15 ! Six d’entre nous sont choisis à l’unanimité : un album catalogue, deux biographies, un conte, un texte illustré de la même collection que le bien-aimé Bébé tombé du train, et un texte d’un auteur régulièrement sélectionné. On n’est pas surpris. Cinq avaient déjà eu l’honneur du choix du lundi de Livralire.
Les membres du jury argumentent à tour de rôle. Nous tremblons. Qui va être écarté ? Et pourquoi ? Ils hésitent beaucoup entre un chaperon rose indien, un diable breton, des sœurs wolof. Vont-ils être audacieux et garder un texte engagé sur le thème de l’immigration ? Sur la guerre, lequel vont-ils choisir ? A 16 heures, le sort en est jeté, et les perdants abandonnés sur l’herbe.
Les 10 gagnants font des pieds et des mains pour être sur la photo avec les membres du jury. Ca se voit, ils sont heureux ! Leurs éditeurs aussi, qui confirment que leurs stocks sont suffisants pour satisfaire les futurs voyageurs. D’ores et déjà les dix titres vont être communiqués par mail aux voyageurs de l’édition 8. Leurs fiches signalétiques seront divulguées début septembre sur www.livralire.org (pack albums grand large 9) et plus tard sur le blog qui lancera la 9e édition.
Avec ses élèves d’une classe Ulis au collège Lafayette à Brioude (43), Murielle Meyniel, a créé un diaporama, offrant de nouvelles correspondances entre un tableau et un panneau. Ce montage pertinent montre qu’une bonne sélection de livres et un accompagnement solide permettent d’activer la pensée créatrice des adolescents.
L’album présentant des habitants de Saint Gratien avec leurs objets fétiches a remporté les suffrages des animateurs du voyage-lecture. En effet comme on l’avait suggéré, l’idée à l’origine de ce livre a été largement reprise. Dans plusieurs classes ou établissements, chacun fut invité à présenter aux autres un objet qui comptait ou avait compté dans sa vie. La transmission s’est faite à l’oral et / ou à l’écrit, allant de la confidence spontanée (1), d’un jeu d’hypothèse (2) à la réalisation d’un livret (3). Exemples :
1. A la résidence des Sept fontaines à Givry, les photos ont été affichées dans le couloir d’accès aux parties communes pour attirer l’attention des pensionnaires qui ne participaient pas à l’atelier lecture. Puis des aînés sont allés en minibus au collège dans une classe de 3e découvrir les objets choisis par les élèves avant qu’ils ne leur présentent les leurs, quinze jours plus tard à la résidence. Beaucoup d’émotion à écouter les uns et les autres parler, sans chichi, de leurs objets de :
– réconfort : une peluche, une pendule bloquée offert par une grand-mère adorée,
– passion : un tambour de fanfare, une guitare, un diapason de chanteuse, un piano, un tournevis, un arrosoir
– passe-temps : un livre, un magazine de mots croisés, un vélo
– affection : un stylo pour écrire à ses copines, un petit ramoneur offert par un autre malade à l’hôpital, une pendulette offerte par des collègues pour ses 60 ans
– souvenir : une petite tour Eiffel, un hérisson offert par la mère d’un correspondant allemand, un justaucorps, un cardigan rouge tricoté par une sœur décédée
2. Dans le cadre de leur jumelage de lecture, des aînés de la résidence l’Espérance à Dijon ont présenté à des collégiens de Genlis, les photos (objet et portrait), leur proposant de les apparier.
3. A Semur en Brionnais, à Genlis, à Aigle, à Brioude et ailleurs, ont été créés des petits livrets de La vie des gens. Avec humour, au campus des métiers des Bobigny, le recueil est signé des « primates multicolores ».
Au regard des bienfaits que procurent ces créations (participation, parole, partage), il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.
A la résidence des Quatre saisons, à Sainte Hélène, nous commençons tout juste notre collecte avec Christelle, l’animatrice, dans le rôle du photographe et moi dans celui de confesseur. Ce lundi 23 juin, la poupée de Maria et le panier à chat de Stéphanie ouvrent le catalogue des objets souvenirs que nous allons constituer peu à peu jusqu’à l’automne avec les résidents et le personnel. « Que ça fait du bien de parler », me dit la deuxième interviewée ! Et si la vie des gens ne servait qu’à ça, pourquoi s’en priver ?
VML
Au collège Notre Dame d’Ornans (Doubs), une classe de 5ème a réalisé des présentations numériques pour donner envie de lire aux autres collégiens. Les albums ont été équipés de QR code (à lire avec les tablettes du CDI) qui permettent d’ouvrir la présentation en ligne.
Exemple avec Toujours Debout réalisé par Celia Dahes.
Nous sommes deux aides médico-psychologiques (AMP) à travailler en clinique psychiatrique, service entrant. Nous gérons depuis 18 mois un espace animation. Notre première expérience d’1, 2, 3 albums est très positive même si tout ne s’est pas déroulé comme prévu : nous attendons toujours un ordinateur qui nous aurait permis de faire participer les patients à la rédaction de messages sur le blog. Autre difficulté : les patients ici changent d’une semaine à l’autre.
Et pourtant !
Cet outil nous a permis de mettre en place des « groupes lecture » formés de patients volontaires avec lesquels nous consacrons 1h30 à la lecture et à une discussion à partir de l’histoire. Chacun avait la possibilité de s’exprimer sur son ressenti mais aussi de parler de lui à travers un personnage, une histoire, une image, un objet. La majorité d’entre eux nous ont remerciées pour ces temps en petits groupes où régnaient calme, attention et respect.
Chaque album a suscité des questions existentielles. Par exemple :
– s’autoriser à faire ce qu’on aime, être reconnu, exprimer ses sentiments (Brindille)
– l’abus de pouvoir, le besoin de posséder (Le rossignol et l’empereur de Chine)
– le courage, le désir (La reine du Niagara)
– le regard des autres et le jugement (La vie des gens)
De notre côté, en tant qu’AMP, nous avons pu faire remonter des observations riches à nos équipes : niveau de concentration, intérêt, participation, compréhension, analyse, comparaison, écoute, partage, interrogation, interprétation, valorisation, adhésion. Certaines personnes ont pu ressentir un instant de paix et de bien-être (ce qui n’est pas négligeable pour les patients que nous accueillons). Ils ont précisé qu’ils appréciaient cet espace où ils n’étaient pas jugés et pouvaient donner leur avis. Des liens se sont créés entre eux et leur ont permis de se sentir moins seuls durant leurs hospitalisations.
MERCI POUR LES PATIENTS, que nous retrouvons désormais tous les vendredis.
Nous espérons pouvoir participer l’an prochain et d’ici là faire l’acquisition de notre ordinateur.
Mélanie Fragata – Clinique de Pré Poitiers à Nevers
Au collège Jean Mermoz de Chauffailles, les élèves ont été invités à présenter un album de leur choix de façon vivante.
Deux jeunes filles de 5e, inspirées par le Code de l’art, se sont glissées dans la peau de héros de tableaux célèbres. Admirez leur réalisation.
Cécile Beyer est documentaliste au campus 93. Elle a lu Rêve sans faim à plusieurs groupes d’apprentis préparant un CAP gestion des déchets, petite enfance, agents de sécurité ou un bac Pro de carrossier.
Comme à chaque lecture d’albums, elle invite les auditeurs à matérialiser leur ressenti immédiat par un palmier vert, orange ou rouge.
Sort une majorité de palmiers verts assortis de commentaires : » Belle histoire parce que vraie » – « J’aime la poésie du texte »- « J’aime même si je n’ai pas tout compris »- « Si bien lu » – « Très émouvant, je recommande ce livre ».
Mais aussi des palmiers oranges : « On parle de la faim des enfants mais pas de les aider » – « L’histoire est touchante mais trop triste » – » Je préfère les sujets de divertissement ».
Quelques rouges : » Quel intérêt » ! « Bof »
En prolongement sont proposées des créations de poésies individuelles dont les résultats sont décevants. Il aurait mieux valu animer un atelier collectif. Et oui on ne s’improvise pas poète même avec des consignes de départ intéressantes comme une phrase-modèle ou une série de mots inspirés par l’album : disette, espoir, famine, télé, mine, solidaire, amour, uni, partage, aider, prier, injustice, fraternité, enfants, parents, nation, humanité, inégalité, révolution, vie, mort, pluie, soleil, désert, nature, eau, nourriture, projet, écologie, solidarité, difficulté, cœur, terre, agriculture, abondance, souffrance, mobilisation, pleurs, sourire, maladie, épidémie.
Exemples :
Dans notre drôle de société On n’ose plus rien partager
On préfère tout jeter
On ne connaît pas la solidarité
Mais il faut être ensemble sinon c’est raté
S’entraider, c’est pas une fragilité
L’espoir, c’est la générosité
ou
Qui va partager avec moi
Ce que je n’ai pas à manger ?
Qui va donner aux enfants
Un travail et de l’argent ?
Un professeur d’histoire-géographie prolonge la lecture en donnant un questionnaire sur l’ONG Sharana qui perçoit 1 euro par album vendu. Les élèves y répondent en consultant le site www.sharana.fr .
Autre activité : observation d’affiche de lutte contre la faim et réalisation d’un tract.
VML
J’enseigne le Français en CFA depuis 17 ans et mon objectif premier est de faire lire les apprentis. Cependant, je suis confrontée chaque année aux difficultés que rencontrent les élèves pour se concentrer sur un texte et en saisir l’essentiel. Ils n’aiment pas lire et pourtant ils aiment qu’on leur raconte des histoires.
Au début de ma carrière, j’ai commencé par travailler à partir d’extraits de littérature classique mais les jeunes n’accrochaient pas vraiment, ils s’ennuyaient, trouvaient que cela ne leur apportait rien, « qu’ils faisaient déjà ça au collège ». Alors j’ai opté pour des nouvelles plus contemporaines, sans grand succès.
Quand Cécile est arrivée dans l’établissement comme aide-documentaliste, elle m’a fait découvrir la littérature jeunesse que je connaissais très mal. Nous avons travaillé sur des recueils adaptés à notre public et j’ai réalisé qu’elle avait raison et que c’était ces textes-là qui parlaient à nos apprentis.
Puis, cette année, Cécile m’a proposé un voyage-lecture dans des albums. J’avais alors 2 classes de CAP et 8 classes de BAC PRO. Je trouvais l’idée intéressante mais j’étais toutefois dubitative car je craignais que les jeunes pensent qu’on les prenait pour des enfants et donc qu’on les sous-estimait. Cécile a réussi à me convaincre de conduire le projet avec les classes de CAP. De jours en jours je me suis investie davantage. A chaque lecture d’albums, je voyais les activités qui pouvaient être menées avec les jeunes : la diversité et la richesse des textes, le travail interdisciplinaire que cela pouvait engendrer. J’ai réalisé que c’était un projet génial alors que j’étais plutôt sceptique au début. Et bien sûr, les apprentis ont apprécié ! De plus, Cécile a mis en avant leurs productions en réalisant des accrochages au CDR et en diffusant leurs travaux sur le site du Campus.
J’avais une classe de 1ère BAC PRO très sympa à qui j’ai souhaité offrir ces moments de lecture partagée, car c’était un plaisir de lire ces albums avec les apprentis. Ils ont beaucoup aimé et n’ont jamais éprouvé ce sentiment d’infériorité que je redoutais. J’ai alors compris que ce projet pouvait également s’adapter aux classes de BAC PRO.
Finalement, avant d’entamer ce projet avec les élèves, j’ai eu peur qu’ils se sentent dévalorisés mais, grâce à ces albums riches et variés, nous avons réussi à leur faire découvrir une autre manière de lire et ils se sont sentis, au contraire, très valorisés car on leur a proposé quelque chose de différent, de nouveau. Une partie d’entre eux a réalisé qu’on leur offrait « un cadeau ».
J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à mener ce projet. Il m’a permis de partager des moments importants avec certains jeunes mais aussi de travailler différemment, de modifier mes pratiques pédagogiques et d’innover.
Merci Cécile et merci Livralire !
Claire SANTACRU, enseignante de Français au Campus des Métiers et de l’entreprise à Bobigny
Pour donner suite à l’album « La vie des gens », des élèves de 3ème du collège de Tournus, leur professeur de français Nicole Mazzolo et Jennyfer Durieux, documentaliste, se sont prêtés au jeu de présenter leur objet fétiche devant la classe. Des textes surprenants, des rimes, des surprises, des interrogations … Merci à tous pour ce moment partagé !!!
Des photos qui marquent des instants de vie, un casque de pompier et la fierté de le porter, la passion du vélo, du football, de la moto, qui procurent des sensations de liberté ou encore des avions de la seconde guerre mondiale, entre autres le B17 un avion en plomb au 1/250 ème. Des collections de tickets de cinéma, de timbres, qui font voyager. Des bijoux, cadeaux de cousine, de parrain, de parents, des moments forts dans la vie de certains, se retrouver en famille, ne pas oublier ses amies.
Comme par exemple un pendentif du signe du « Verseau » offert par une amie étourdie, on comprend que cette amie ne se souvient ni du jour de naissance ni du signe de l’élève mais que finalement c’est peut-être pour cela qu’elle tient tant à ce bijou, (d’ailleurs, nous ne savons toujours pas de quel signe astrologique est cette élève). Des objets fétiches comme des doudous, des figurines ou encore un lit, lieu de confort, de refuge.
Puis, il y a eu le livre de Jennyfer et sa rencontre avec « Mon bel oranger » de José Mauro de Vasconcelos dans ses années collèges. « A cet âge certaines d’entre vous ont pu tomber amoureuse d’un beau blond aux yeux noisettes … et ben moi ce fut d’un livre de poche qui ne payait pas de mine, et oui il en faut pour tous les goûts…».
Enfin, si je devais choisir un objet fétiche, je choisirai un instrument volumineux qui fait partager des moments de bonheur pour celui qui en joue mais aussi pour ceux qui écoutent. Il a des touches blanches et noires, ça y est vous avez deviné, un piano. Grâce à lui, on oublie le quotidien et on se laisse porter par le rythme ; Je ne sais pas en jouer, mais j’aime écouter, et rêver, qui sait peut-être un jour aurai-je le temps de poser mes doigts sur ses touches blanches et noires à la place d’un clavier d’ordinateur ?
Florence Desbrosses- Bibliothèque Municipale de Tournus (71)
Merci à
Thibaut, Kairouan, Alexandre, Maélis, Lisa-Marie, Mathieu, Thomas, Lucas, Cloé, Simon, Juliette, Boric, Arnaud, Benjamin, Marina, Adèle, Agnès, Pauline, Laura, Tania, Sandra, Alice.