Au Vill’âge bleu de Talant, Elodie, l’accompagnatrice de la vie sociale, en est à sa 3e année d’1.2.3 albums. Pour la première fois, elle utilise les lectures épicées. Le succès, dit-elle, est là.

Pour lancer la discussion après celle du Meilleur, elle créée des cartes-questions (disponibles sur le Drive-divers).
A tour de rôle, les résidents en piochent une, la lisent à voix haute, y répondent et puis invitent les autres à faire de même.
Les échanges, très riches, ont tourné sur l’enfance et la réussite.

Qui était mon modèle quand j’étais enfant ? Etiez-vous sportif ?

Si oui quelle(s) activité(s) ?

 

De quoi rêviez-vous enfant ?

Avez-vous réalisé vos rêves ou vos projets ?
Vos parents vous ont-ils laissé faire vos choix ?
Etre le meilleur est-il important pour vous ?
L’activité physique est-elle importante pour vous ?

Pourquoi ?

L’éducation de vos parents a-t-elle orienté vos choix de vie ?   

 

‘Si, comme plusieurs voyageuses nous l’ont signalé, vous ne trouvez pas dans les documents mis à votre disposition la fiche de lecture pour Forêt des frères, c’est normal. Seules les illustrations, données généreusement par l’éditeur, sont à disposition sur le Drive. La lecture épicée, centrée sur l’observation a été présentée lors des lancements. Elle figure sur le power point de présentation des lectures épicées (Drive).

En voici la trame, inhabituelle il est vrai :
1/ Faire circuler l’album pour lecture individuelle ou en binôme.
2/ Visionner l’album pour une lecture collective soit, en intégrale (pdf dans dossier texte brut) soit, ou aussi, chaque histoire séparément (pdf dans dossier « lectures épicées »)

On pourra aussi isoler les verbes-légendes et essayer de les associer aux pages correspondantes.

Quant aux jeunes qui voudront le présenter à d’autres (comme au collège de la Plaine de l’Ain à Leyment-01, où chaque classe engagée est responsable d’une lecture épicée), je leur suggère d’interpréter l’histoire sous forme d’un théâtre d’objets. Sur deux tables différentes (une pour chaque frère), matérialiser le décor initial puis, en racontant par exemple à la première personne, déposer (ou retirer) des petits objets (type playmobil) qui symbolisent la frugalité ou l’opulence autour des thèmes : se loger, manger, se distraire, être entre amis, profiter de son cadre de vie, etc.

VML

Pour l’échange après la lecture épicée intergénérationnelle d’On nous appelait les mouches à la maison des seniors à Chalon, nous avons  choisi, le professeur de lettres et moi, le thème des objets.

Après la lecture de l’album – sous forme de randonnée théâtralisée – le public d’une vingtaine de personnes s’est réparti en petits groupes pilotés par un adulte avec trois consignes :
1/ Dresser la liste des objets évoqués dans le texte, repérés sur les visuels de l’animation, ou aperçus sur les illustrations pour les 3 groupes qui disposaient d’un exemplaire. Des tentes  – des conserves – de l’alcool – des cigarettes – des jouets – des bidons – des pêches – une lampe frontale – une loupe – des œufs – des couronnes – des vignettes ( = cartes pour les jeunes et images-récompenses pour les ainés) – un livre

2/ Etablir la typologie des objets dans le récit :
Les objets ordinaires devenus précieux parce que rares et utiles pour se chauffer, se nourrir, faire du troc.
Les objets nouveaux  comme les pêches, les oeufs  ou le livre.
Les objets inaccessibles parce que réservés aux plus aisés (dans le texte intégral page 10) : le palmier à dattes et le puits devant le fortin de l’Obèse.

3/ Choisir ce qu’on voudrait garder si on était dans une telle situation.

 

 

 

 

 

 

 

Après ces recensions et en grand groupe, un élève a brillamment résumé l’histoire. Emmanuel Delorme, l’enseignant a invité les élèves à énumérer les objets. Puis il a engagé l’approfondissement de la lecture en se centrant sur l’inversion des valeurs des objets : le contexte (C’est quoi l’éclair bleu ?  Réchauffement, météorite) ; les besoins (se nourrir et boire) ; les moyens (le travail dès l’enfance, la récupération) ; le rapport fille-garçon avec Poubelle, comme héroïne de la journée des femmes (8 mars, date de l’animation).

Ensuite, chacun a dit ce qui lui semblerait indispensable en cas d’effondrement :  Son chat  des amis de la nourriture une tente de l’eau un canif  de la musique  un ballon de foot  un collier porte-bonheur un livre – une photo de famille des graines – une lampe solaire  une couverture – un téléphone portable (avec batterie !)

Conclusions des jeunes :
On n’a pas tous les mêmes besoins.
On se ne rend pas compte de la valeur des choses.
La vie n’est pas faite que d’objets. Elle est faite aussi de ceux qu’on aime.

VML 

Le canevas de cet atelier-lecture d’1h30 est disponible sur le Drive à la rubrique divers.

A la médiathèque de Mondeville dans le Calvados, nous participons avec bonheur chaque année à 1.2.3 albums car nous tenons à ce projet intergénérationnel qui nous permet de relier des personnes d’âges et de profils différents.

En plus des moments de lectures partagées, nous proposons une création commune inspirée par un des albums de la sélection. Après les secrets de Je n’ai jamais dit, les photos inspirées des Rides, nous retenons cette année le thème du héros.

L’entrée en matière a été faite avec Hachiko, chien loyal, un des Héros ordinaires introduit par de la musique japonaise et lu dans la version épicée proposée par Livralire.

A la deuxième séance, nous avons, Elise et moi, étalé des photos de gens ordinaires – travailleurs, enfants, personnes ridées (images de l’an passé) – et feuilleté avec le public (ici des seniors dans leur résidence) des documentaires* sur les héros.

La parole s’est libérée. Les souvenirs sont remontés. Sont entrés en scène des héros connus de tous et des personnes de l’entourage des participants qui, par leur bravoure, mériteraient d’être qualifiées comme tels.

Les femmes, exclues du recueil Héros ordinaires, ne seront pas en reste. Christine de Pizan pourra ouvrir le bal. On ressortira des femmes « puissantes » qu’on avait croisées dans des voyages-précédents : Kini, la grande voyageuse (albums 15), Ruby tête haute (albums 13), Malala (albums 11), La reine du Niagara (albums 8), Elinor, la première aviatrice américaine (albums 6).

Des ateliers semblables seront menés avec les jeunes. L’objectif final est de réaliser un catalogue des héros que chaque lecteur, quel que soit son âge, a rencontré ou admiré avec son portrait et son action hors du commun. On le partagera dans le cercle des voyageurs mais pas seulement.

Arnaud LE GOFF, bibliothécaire à la médiathèque Quai des mondes à Mondeville (14)

*Quelques recueils tirés du fond de la médiathèque :

Des héros ordinaires aux métiers extraordinaires / Jonny Marx et Gerhard Van Wyk, éditions Hatier Jeunesse, 2019.
I have a dream : 52 icônes noires qui ont marqué l’histoire / Jamia Wilson et Andrea Pippins, éditions Castermann, 2018.
Héros et légendes du Far West / Farid Ameur, François Bourin Editeur, 2012.
L’histoire des femmes célèbres / Jérôme Maufras, éditions La Librairie des Ecoles, 2015.
Portraits de héros de la Renaissance / Anne Jonas, Mila éditions, 2002.
Explorateurs qui êtes-vous ? / Didier Bazy et Alessandro Ferraro, éditions Bulles de savon, 2016.
Histoires du soir pour filles rebelles : 100 destins de femmes extraordinaires / Elena Favilli et Francesca Cavallo, Les Arènes,2017.
Des héros pour la terre : des citoyens qui défendent la planète / Isabelle Collombat et Alain Pilon, Actes Sud junior, 2016.
Toi aussi tu peux changer le monde : D’ados  en héros + 80 histoires inspirantes pour passer à l’action / Marion McGuinness, éditions De Boeck Supérieur, 2020.
Les gens dans l’enveloppe / Isabelle Monnin, éditions J.C Lattès, 2015.
Les sorcières de la littérature : 30 écrivaines aux pouvoirs extraordinaires / Taisia Kitaiskaia et Katy Horan, éditions Autrement, 2019.
Héros : 40 personnages de roman / Patricia et Jean-Philippe Arrou-Vignod et Andrew Lyons, éditions Gallimard Jeunesse, 2021.
Les légendes du sport / Collectif, éditions Quelle Histoire, 2018.
Les légendes du cinéma / Collectif, éditions Quelle Histoire, 2018 .

 

 

 

 

 

 

– Avec la pandémie, j’ai plein de trous dans mon emploi du temps au collège.
– Ça te permet de t’avancer.
– En salle d’études, c’est trop bruyant. Je n’arrive à travailler qu’au CDI, où je ne peux aller qu’une fois par jour.
– Alors qu’est-ce que tu fais en études ?
– Je m’ennuie.
– Et si on te proposait de la lecture ?

Suggestion
Installer en salle d’étude (ou salle de classe transformée de fait en salle d’étude) une caisse d’albums, sortis de son fonds ou empruntés à la bibliothèque municipale ou départementale, avec la complicité des assistants d’éducation qui les proposeront aux jeunes.

Tous ne mordront pas l’hameçon. Cette bonne élève de 6e probablement !
Sans doute aussi les élèves d’autres niveaux qui pourront être tentés de retrouver les histoires des voyages-lecture auxquels, dans cet établissement, ils ont déjà participé.

VML

 

Illustration Nicolas de Crécy

En 2021, un boulanger français a fait une grève de la faim pour pouvoir garder son jeune apprenti Guinéen, sommé le jour de sa majorité de rentrer dans son pays. Après 10 jours de jeûne, 350 interviews et 240 000 signatures recueillies dans une pétition, il a obtenu gain de cause. Laye Fodé aura des papiers.

Dans un très beau texte publié dans Télérama 3756 et disponible aussi sur le drive mis à disposition de participants à 1.2.3 albums (sous-dossier : divers), Maryam MADJIDI fait dire au boulanger : « Non, je ne suis pas un héros même si les autres le disent, le pensent, l’écrivent. On m’interviewe et on me dit : vous êtes un héros. Je suis gêné d’entendre ça. J’insiste, ce n’est pas vrai. »

Cette nouvelle, intitulée simplement « Le Boulanger et son apprenti », actualise la question du héros ordinaire posée dans l’album éponyme. Elle nourrira le débat avec les grands ados et les adultes.

VML

Merci à ceux et celles qui, lors des lancements ou par mail, ont partagé des astuces ou bonnes idées pour vitaliser 1.2.3 albums.

Tam tam
Faire déguster le prélude et des lectures épicées à des collègues du même établissement ou d’ailleurs.

Organisation
Nommer un ou deux voyageurs (élèves, résidents..) responsables d’un album pour aider à la lecture épicée, coordonner des activités, stimuler les lectures individuelles.

Lecture épicée
Pas l’ombre d’un loup : jouer d’un instrument en live pour les intermèdes ou/et adopter la version chantée  (et partagée sur le padlet) des couplets de saisons créés par une documentaliste voyageuse en Côte-d’Or et sa fille musicienne dans l’Ain !

Lectures partagées
Christine de Pizan à l’honneur le mardi 8 mars, journée de la femme : lecture épicée par des élèves et en continu dans le collège.

Petites nouvelles de la révolution en lectures offertes pendant les « quart d’heure lecture » au collège.

Héros ordinaires pour des CM2 en visite au collège ou dans leur école.

Un « dégustalivres » hebdomadaire au CDI : de mars à juin, en parallèle des lectures dans les classes voyageuses une lecture épicée hebdomadaire offerte par un duo de professeurs à la pause méridienne à qui veut. (Attention gros succès, notamment auprès des 3e, anciens voyageurs de 6e ou 5e)

Ouvertures et activités
Faire jouer Pas l’ombre d’un loup par des membres des ateliers théâtre.

Chercher des musiques et chansons en lien avec les albums, qu’on pourra chanter en karaoké à l’Ehpad et partager sur le padlet au fur et à mesure de la collecte.

Faire dessiner par les résidents les épisodes d’une histoire et les afficher dans le couloir.

Relever le pari de Livralire de recenser tous les personnages croisés lors de ce voyage.

Faire un bestiaire des animaux des albums.

Envoyer à Livralire les retours de lecture, même en vrac, au fur et à mesure des échanges et surtout la ou les questions adressées aux auteurs ou illustrateurs.

Créer des affiches en collaboration avec le professeur d’arts plastiques ou un.e artiste.

Présenter les albums à des 3e avant qu’ils n’aillent en librairie avec leur crédit de 30 €.

VML