« C’est pas pour moi, ce livre : y a trop texte »
« Les illustrations sont magnifiques, mais je ne comprends pas bien le récit. »
«  C’est pour les enfants ce livre ! »

Quand on n’aime pas lire, qu’on ne sait pas lire, qu’on ne peut plus lire ou au contraire qu’on ne lit que des essais ou des romans adultes, même si on aime les histoires vraies, on risque de passer à côté des Robinsons de l’Ile Tromelin, un récit d’Alexandrine Civard-Racinais, illustré par Aline Bureau.

Pour  lever les compréhensibles réticences à lire individuellement cette histoire passionnante mais exigeante, une seule solution,  la lecture à voix haute sous deux formes différentes :
–  sur quelques jours, et en petit groupe, une lecture feuilleton intégrale, les épisodes correspondant au calendrier du récit.
– en une seule séance, la lecture épicée proposée par Livralire et dont la vidéo ci-dessous est une version écourtée.

Baudoin, auteur et illustrateur de Méditerranée, nous plonge directement au cœur de la tragédie : une fillette échouée sur la plage, jeune migrante noyée comme tant d’autres. D’où elle vient, peu importe. C’est chez nous qu’elle et sa famille espéraient trouver du mieux. En effet, au Nord, on peut aller à l’école, avoir une maison, aller chez le coiffeur, avoir une machine à laver et un chat. L’ordinaire de nos vies de nantis, c’est son rêve, celui de tant d’enfants ! Les dessins réalistes, lumineux et riches de Natacha Rizet (et non Richet comme écrit dans le générique) nous le rappellent.

Réponse de Baudoin, informé de l’émotion et du silence profond que suscite la lecture épicée de son album Méditerranée, à chaque fois qu’elle est jouée (et sera jouée)  par les 500 animateurs d’1, 2, 3 albums :
« Vous m’avez fait pleurer. On n’imagine pas que ce que l’on fait puisse prendre une telle dimension. Comment dire ? On reste toute la vie dans notre enfance. Je suis toujours le petit garçon de mon village qui rêvait juste de dessiner. Un jour, à 30 ans, je suis allé dans mon rêve d’enfant :  dessiner. A 40 ans, des éditeurs m’ont permis de faire des livres. Alors j’ai fait. Un jour les livres nous dépassent. Grâce aux lecteurs, à des personnes comme vous. »

 

La belle histoire initiatique que nous propose Davide Cali dans l’album Cours  paru chez Sarbacane est illustrée par Maurizio A.C Quarello. Ses dessins expressifs ont des formats et des cadrages variables d’une séquence à l’autre : des gros plans sous forme de vignettes carrées ou oblongues ou des plans larges occupant des pleines pages.

La lecture à voix haute et en groupe de cet album est de fait un défi. Comment faire voir des illustrations petites et peu contrastées ?  Comment restituer le tempo narratif en cohérence avec les visuels ?

Nous avons fait un choix d’images et proposé un déroulé sur pupitre. Les auditeurs découvriront avec d’autant plus d’avidité l’album que tout ne leur aura pas été dévoilé lors de la lecture épicée. Dans cette version filmée, le proviseur est près du public. Il peut se placer à gauche du narrateur, face au public qui goûtera  ainsi encore plus la pertinence des dialogues.

Pour une meilleure lisibilité, ne pas hésiter à diriger une lumière sur le pupitre.

Petit montage fait par Fanny Maugey pour rappeler ou montrer comment Livralire travaille la mise en bouche d’albums. Les supports pour réaliser cette animation sont remis aux animateurs d’1, 2, 3 albums 12 qui, en janvier et février 2018, la joueront à différents publics, à la bibliothèque ou dans les établissements de la ville : collèges, lycées, Ehpad, centres de soins, maisons de quartier, ateliers de lutte contre l’illettrisme, centre pénitentiaire, etc…

Le fil conducteur de cette 12e scénographie est celui des oiseaux.

Jean de fer fait partie des histoires orales que les frères Grimm ont collectées en Allemagne au 18e siècle. A l’occasion d’une création théâtrale, les éditions Scutella ont sorti une version magnifiquement illustrée par Cécile Chicault avec des enluminures et des figures inspirées du bestiaire médiéval, à admirer de près.

Pour la lecture de groupe, la structure classique du conte nous a inspiré une mise en scène sur table avec, pour décors, les quatre lieux où se déroulent les différents épisodes et, pour personnages, des marottes, copies des portraits du livre, montés recto verso sur des rouleaux de PQ.

 

Pour chacun des albums de la sélection 11, Livralire crée une lecture «épicée» qui facilite une découverte collective de l’histoire.

Ces lectures dynamiques, partielles ou intégrales, à une ou plusieurs voix sont autant des canevas de lecture utilisés par les animateurs du voyage-lecture que des outils de transmission, des aînés les préparant ici et là pour des jeunes et inversement, des patients d’un service pour ceux d’un autre service, etc.

L’histoire de Malala est présentée à deux voix. L’alternance de visuels, placés côte à côte, permet une mise en avant du contraste entre la vie harmonieuse de la famille et la violence subie par le régime des talibans. A la scène cruciale dans l’autobus, le lecteur introduit le livre qui, la présentation finie, est confié aux auditeurs, pour leur permettre une découverte intégrale et personnelle.

Pour la 11e édition d’1, 2, 3 albums, c’est l‘habitat qui est le fil conducteur de la scénographie de mise en bouche des 8 albums, créée par Livralire  : maison à toit plat, château, immeuble, cabane, pagode, etc..  Chaque profil de logis, dessiné par Marie Anne Wettstein, est découpé dans du canson noir et collé sur une boîte à chaussures.