Une dame  désignée pioche dans la corbeille aux mots. Elle tire Cat. A quel  album ça fait penser ? A Catfish. Le livre étant long, nous ne lisons que quelques chapitres. Pas de bruit, les yeux rivés sur le lecteur, tous restent attentifs à tel point que les chapitres s’enchaînent sans aucun signe de lassitude ni de fatigue pour la majorité. Beaucoup d’émotions et de souvenirs émergent, bien traduits lors de la discussion qui suit.
Un monsieur de nous dire des larmes plein les yeux:  » Moi, ça m’évoque des souvenirs douloureux pendant la guerre d’Algérie : j’ai vu mes collègues, devenus potes, aller au front pour combattre. Certains revenaient blessés, d’autres se sont fait tuer sous mes yeux. Pendant la lecture, j’avais trop envie de pleurer. Et puis maintenant, on attend l’autre moitié, hein? »
Autre commentaire d’un voyageur fidèle :  » Ce livre retrace bien certains faits et représentations de l’Histoire. L’esclavage a été mondial, autant en Afrique, qu’en Amérique, qu’au Moyen Orient. Si mes souvenirs sont bons, c’est notre bon vieux Napoléon 1er qui a rétabli l’esclavage. Vous savez l’homme est un être de sensation et de sentiments, quelque soit sa couleur. »
Une autre participante fait le lien entre Catfish et un autre gros livre que son papa lui avait fait lire et qui s’intitulait « Le tour du monde de François Arago » *. C’est un livre bien écrit et illustré qu’elle nous dit avoir lu plusieurs fois. Nous convenons ensemble de retrouver ce livre, par n’importe quel moyen. A bon entendeur!
Tous ont pu bien évidemment feuilleter le livre Catfish à leur guise et certains ont souhaité en disposer pendant un temps pour une lecture individuelle. Cette première lecture collective a tenu toute ses promesses.
Murielle pour l’EHPAD de Semur en Brionnais

*En allant sur le site http://www.abebooks.fr on trouve des offres d’occasion du livre : à moins de 80 euros.

Ici  au collège Jean Vilar de Chalon, les présentations sont finies, les élèves lisent, lisent … La scéno fait son effet : le texte donne grand appétit aux élèves. J’ai choisi une musique de Moby (Porcelain) entre chaque album, c’est planant, atemporel. Les élèves de troisième se « jettent » sur les albums, avides de savoir ce que vont devenir  la petite fille de « Sans papiers » ou « Lali, l’orpheline« . Je suis contente que la scéno fonctionne bien pour les plus grands qui sont pour moi le public visé ; les plus petits adhèrent bien sûr mais c’est un public plus facile à capter. Après la présentation, ils lisent avec plaisir au son de Salif Keita. Le film d’animation de « La  Maison en petits cubes »  a été beaucoup regardé par les élèves. Pour nous qui sommes plongés dans l’univers des tablettes numériques (expérimentation oblige) c’est un bon bol d’air et d’art !
Merci pour cette belle scénographie, qui permet au projet de démarrer en flèche dans chaque classe.
Delphine BORNARD, documentaliste

Le bébé tombé du train de Jo Hoestland
et Lali l’orpheline de Thierry Lenain

Deux livres parus chez Oskar, sélectionnés dans 1, 2, 3 albums 2012 et 2013, qui ont tant touché, touchent et toucheront des centaines de lecteurs.
Chacun s’en est fait sa propre lecture.  La compagnie Quelqu’uns nous propose la sienne. Ces vendéens seront au Creusot le 30 mai et à St Rémy (71) le 31 mai pour des matinées du spectacle : « Au contraire même ».
Si vous trouvez quelques sous, n’hésitez pas à profiter de leur voyage pour leur ouvrir vos portes et offrir à vos lecteurs cette occasion unique de replonger dans ces si histoires si fortes.
Pour en savoir plus sur leurs conditions pratiques et financières, vous pouvez joindre les joindre au 02 44 40 54 91 ou par courriel à l’adresse suivante : quelquuns( arobase) sfr.fr
Site : www.quelquuns.org

Le jeu d’observation des tableaux tel que Livralire l’a créé a très bien fonctionné tant aux restos du Cœur de Chalon qu’à l’Ehpad de Saint Hélène (71). Les participants ont imaginé. Ils ont bien ri quand on leur montrait les propositions originales de l’album Les (vraies!) histoires de l’art – Editions Palette –, évaluant d’eux-mêmes leur pertinence.
VML 

Que porte-il sur la tête ?
Un pansement : il a reçu un pot de fleurs sur la tête
On dirait un meunier
Un bonnet de boulanger

Pourquoi cette chambre est-elle bien rangée ?
Les parents ont dit de la ranger
Personne n’y habite
Les parents ont rangé
Elle attend quelqu’un
La personne est sur le départ
Elle va accoucher
C’est un maniaque
……………………………………………………..C’est une chambre d’enfant. Sa mère aime l’ordre.
Et aussi : Le mobilier vient d’Emmaüs
………………Avant on avait des lits comme ça à la campagne

De quoi a-t-il peur ?
Il a vu quelqu’un tomber du pont
L’eau monte
Il a peur de l’orage
Il a mal aux dents
Il voit quelqu’un sur le pont qu’il voudrait éviter
Le bout du pont est écroulé
Il est en enfer
Et aussi : On dirait un chien

A quoi songe la femme ?
Elle a perdu quelqu’un
Le couple s’est disputé
Elle attend son amoureux
Le couple a appris la mort d’un enfant
Elle est triste : l’homme ne s’occupe pas d’elle
L’absinthe la rend triste

Que montre le cavalier ?
Une pyramide
Le ciel
L’ennemi
Le paysage
La bataille

1er février 2013 : on aurait pu dire : « superbe temps enneigé » ce jour-là, eh bien non ! Il pleuvait comme vache qui pisse, un ciel mauvais à vous tomber sur la tête.

Cinq « drôles de dames » sont arrivées à l’Espace culturel, toutes frigorifiées mais curieuses. Deux petites filles du périscolaire les accompagnaient, pas l’âge requis mais tant pis, on les a gardées au chaud dans la salle. Elles se demandaient bien ce qui les attendait les drôles de dames !
La « scénographie » (encore un mot de spécialiste), elles en avaient bien entendu parler, mais pas moyen de savoir quels livres on allait leur présenter. La directrice et l’animatrice de la Résidence avaient été fermes sur ce coup-là : pas question de révéler qu’il s’agissait d’albums pour enfants. « C’est quoi comme livres, des romans ??? Si c’est pas des romans, ça ne va pas nous intéresser !». Les romans, les romans, y a pas que ça dans la vie !

La scéno s’est bien déroulée, avec l’aide de Pascal de la bibliothèque pour la musique. Le journaliste nous a pris en photos (mais tiens, on voit bien les deux Christine mais pas de visuels sur le présentoir). Le bêta ! Il a pris le présentoir sans visuels, futé hein ??
Le public était charmé. La preuve : les drôles de dames se sont jetées sur les albums.
Envolés les préjugés ! Elles sont reparties avec les histoires sous le bras. Discrètes, les deux fillettes ont fait de même, pendant que leur animatrice pensait aux lectures futures avec ses groupes.
On espère bien que le petit groupe va porter la bonne parole à ceux et celles qui ne sont pas venus. C’était une belle journée de découvertes !
Les 2 Christine de Saint Vallier (71)

Clin d’oeil en images à quelques lancements. Que l’auditoire soit réduit ou que la salle soit pleine,  l’effet est le même : l’appétit de lecture est grand ouvert.

 « Au Mali et dans les autres pays d’Afrique,  le problème des albinos est un fardeau. On leur attribue des passés maléfiques.  L’occasion s’est présentée d’en parler quand plusieurs d’entre eux ont été assassinés. 
En 2009,  j’ai décidé de sensibiliser les Africains en faisant une chanson. La différence, c’est la richesse de la vie ». S.K.

Jeudi 14 février. Le rendez-vous était pris entre les élèves de primaire et les anciens du comité des fêtes de Champignelles. 15 heures. Les enfants envahissent la salle, les anciens sont à leurs travaux d’aiguilles. Un silence s’installe. Je ne reconnais ni les jeunes et leur fougue, ni les anciens et leur bagout ! On s’observe. La bibliothécaire démarre la lecture de l’album. Là les enfants se lèvent pour mieux voir. Des têtes se baissent, nous y voilà : les souvenirs refont surface !

Le livre terminé, la discussion débute timidement, puis les enfants se lâchent et les anciens commencent à parler à mi-voix. Le débat s’instaure.
On clôt par un goûter. Les uns font des scoubidous, les autres partagent des choses de la vie. Les anciens, les élèves et leur instituteur souhaitent réitérer cette expérience ô combien enrichissante.
BM de Champignelles (21)

En tant que maîtresse de classe, j’ai eu un énorme plaisir à assister, le 4 février, au Dégustalivres offert par ma collègue Dominique et Sandra, la bibliothécaire.
Outre l’intérêt des livres présentés et la qualité de la scénographie, j’ai particulièrement apprécié de pouvoir observer la qualité d’écoute de mes élèves et surtout leurs réactions fort expressives, il faut bien le dire.

Après la présentation du deuxième ou troisième album suivie avec intérêt par l’ensemble des jeunes, premier soupir à ma droite… et un «ah non !…» juste murmuré.
Au suivant, le dépit gagne du terrain et d’autres voix commencent à s’élever, réclamant la suite de l’histoire.
Plus la présentation avance, plus la frustration augmente et s’exprime :
– Mais non, pourquoi vous vous arrêtez ?…
– J’en étais sûre !
– Non, j’aimerais connaître la suite…
– Mais c’est chaque fois la même chose !
– Ah non, je vais me suicider (certains ont décidément le sens de la démesure…)
– Mais pourquoi ? S’il vous plaît, lisez-nous la suite.
Ce qui est certain, c’est que le lorsque le dixième album a été posé sur le présentoir, mes neuf élèves (qu’on dit en « difficulté ») étaient au paroxysme de la frustration et une seule étincelle aurait suffi à mettre le feu à l’envie dévorante de découvrir tel ou tel ouvrage («Sans papiers» ayant récolté le maximum de suffrages…).
Les explications des deux protagonistes du Dégustalivre ont été écoutées avidement et des «oh yes !» ont accueilli l’annonce de la possibilité de découvrir prochainement ces histoires parfaitement mises en bouche… et je dirais même, mises en cœur.

A moi maintenant de raviver la flamme en permettant à chacun d’accéder, à sa manière, au cœur de ces histoires à peine dévoilées.
Colette Balet (Collège Aigle-Suisse)

Avant que l’album ne circule et pour encourager sa lecture
Nous proposons le jeu « A votre avis » que nous avons créé et pratiqué aux restos du cœur de Chalon.
Préparation :
1/ Sélectionner six œuvres d’artistes, dans les pages de droite de l’album comme l’Homme dans un café de Juan Gris (« Le désespéré » de Courbet, « Le cri » de Munch, « L’absinthe » de Degas, « Autoportrait » de Cézanne, « Bonaparte » de David)
2/ Photocopier en couleur les visuels de chaque triptyque (agrandis de 20%)
3/ Monter les visuels sous forme d »un pliage cartonné au format carré ou presque carré comme la réalisation ci-dessous (16,5 x18 cm)

Dégustation:
4/ Proposer à un petit groupe les portraits.
5/ Faire choisir un portrait et demander pourquoi le visage est tout défait, de quoi l’homme a peur, pourquoi il a un bandeau sur la tête, pourquoi la femme est-elle triste, que montre l’homme à cheval, etc.
6/ Sitôt les propositions enregistrées, déplier le triptyque en l’accompagnant de la solution.
7/ Renouveler avec un ou deux autres portrait, puis prêter le livre pour une dégustation individuelle.
Après la lecture de l’album
Ceux qui sont accompagnés par des professeurs d’arts plastiques ou des artistes pourront sans doute reprendre la démarche à partir d’autres œuvres.
Pour les autres, on propose de s’appuyer sur un « grand cahier de création » paru en janvier 2013 chez Palette :  » Masques » de Michel Backes.
Aux 11 portraits de la page de gauche sont associés 11 masques s’inspirant de la technique et de la patte de l’artiste correspondant. Chacun est invité à habiller un des masques blancs détachables.On pourra facilement faire le lien entre les portraits déstructurés des « (vraies) histoires de l’art » et ceux du cahier à commencer par les portraits peints de JUAN GRIS : celui de l’homme au café et celui de Josette qui figure sur la couverture du cahier.