Lundi 18 mars, la classe de 6e1 du collège Boris Vian à Talant (21) se rend pour la deuxième fois à la résidence l’Eté indien en courant tant ils sont pressés de retrouver les papis et mamies.
Revêtus de pagnes, les enfants ont lu à haute voix l’album (La voix d’or de l’Afrique) entrecoupé par la voix typique de Christelle, une camerounaise venue spécialement pour l’occasion.
Puis leur professeur d’Education physique et sportive, conquise par ce projet, a présenté plusieurs objets africains : masques, tissus, batiks, calebasses, petits instruments de musique, sandales, statuettes. S’en est suivie une mini séance d’essayage entre jeunes et aînés : les masques et les calebasses sont passés de tête en tête, les sandales en semelle de pneu ont été enfilées, les pagnes revêtus.

Spontanément, les jeunes se sont dirigés vers les tables des aînés pour proposer une séance coloriage de notes de musique (comme dans l’album) et d’objets africains. Beaucoup de rires et de paroles échangées venant des aînés qui n’avaient pas colorié depuis bien longtemps.
Un résident a souri pour la première fois depuis des mois, dixit l’animatrice. Aucun élève ne veut rentrer au collège : il faut à nouveau courir pour arriver à l’heure !
Sylvie Mérabti, professeur-documentaliste

Le jeudi 28 mars, nous avons accueilli pour la seconde fois à la bibliothèque, les CM, des parents et quelques retraités du village pour un échange autour de deux albums :
« Sans papiers »
Après deux lectures, nous les avons invités à partager autour :
des mots ou expressions qu’ils ne connaissaient pas : Terre d’Asile, ressuscité, offensé.
des illustrations : « On ne voit pas les visages » « ce sont des fantômes oubliés des autres »
du titre en en créant d’autres comme : « Expulsion sans pitié » ou « Sans avenir ».
et nous avons eu le témoignage d’une maman : « Ce livre a fait resurgir les souvenirs de mon arrivée en France avec mon père, à la seule différence : nous avions nos papiers »

« Les (vraies) histoires de l’art »
Nous avons repris le jeu proposé par Livralire. Après observation, les réponses vont bon train. Par exemple :
– Le désespéré : Qu’a-t-il vu ?
Un fantôme – une attaque de virus – des morts-vivants – sa feuille d’impôts
Le feu : d’où vient-il ?
D’un volcan – d’un incendie – d’un barbecue – de la cheminée – du soleil – du cerveau, il a trop réfléchi – de l’enfer
– Le déjeuner des canotiers : que fêtent-ils ?
Une promotion – l’arrivée du beau temps – une nouvelle invention – le bon bulletin de leur enfant – les soldes

Puis nous leur avons montré dans notre fonds quelques livres d’artistes dont nous avions vu un tableau.
Chacun est reparti avec un dessin vierge du « Cri » à coloriser comme il veut. Nous les exposerons. Le prochain rendez-vous aura lieu le jeudi 11 avril 2013.
Les bibliothécaires de Bretenière (21)

La voix d’or de l’Afrique, c’est l’album que les seniors ont décidé de partager le 26 mars avec la classe d’accueil. Toutes les dames ont d’abord dévoré les albums individuellement, les empruntant à tour de rôle. Quand nous nous rencontrons pour préparer la lecture collective, elles se mettent vite d’accord sur cet album qui parle de musique et de différence. La rencontre avec les élèves issus de pays et de langues différents, parlant encore très peu le français, sera donc musicale et visuelle. Une des participantes a déjà commandé le CD de Salif Keita et chacune propose qui un objet, qui des tissus, qui un instrument de musique à amener.
Le jour venu, nous aménageons le lieu de rencontre. Au fond, des kakemonos créés par deux dames avec les visuels des albums et des images rapportées. Au centre, un tapis fait de tissus africains, une belle chaise sculptée et une ribambelle d’instruments de différents pays d’Afrique posés sur une table en rotin.

 

Quand les jeunes arrivent accompagnés de leur enseignante, ils sont joyeux et souriants. Ils sont une douzaine, autant que les seniors. La rencontre débute par la lecture de l’album par une des dames qui, un peu stressée, a tendance à lire un peu vite. Stimulés par l’enseignante, on se pose des questions. Qu’est-ce qu’un albinos ? De quel milieu social vient Salif ? Pourquoi ne peut-il pas devenir instituteur ? Qui a entendu parler du Mali ? Que se passe-t-il au Mali en ce moment ?
Puis la musique crée la complicité. Nous écoutons chanter Salif Keita et repérons les instruments dont nous énumérons les noms exotiques. Nous improvisons un petit concert avec les instruments à disposition, mêlant percussions et tapes dans les mains. Puis la classe nous chante « Le loup, le renard et la belette » et à notre tour nous nous lançons sur « Le jazz et la java » de Claude Nougaro. La rencontre se termine autour d’un goûter. Le 23 avril prochain c’est la classe qui nous accueillera dans ses murs… vivement ce moment !
Sandra Baud – Animatrice de lieu de rencontre Pro Senectute à Lausanne en partenariat avec une classe d’accueil du collège de Béthusy sous la coordination des bibliothèques lausannoises.

Au mois de janvier, nous avons reçu les deux classes de CM2 à la bibliothèque de Loyettes pour leur présenter la scénographie. Les deux classes avaient préparé leur visite à l’aide de la salade de mots et connaissaient donc les mots clés pour trouver les titres. Quel enthousiasme à la fin de la scénographie pour découvrir, enfin, la suite des histoires ! Plusieurs séances de lecture ont été ensuite  programmées.

Pour la première, j’ai utilisé les kakémonos comme support pour retrouver le titre de chaque album. Je n’avais installé que les visuels et j’ai demandé aux enfants de remettre le titre et de me raconter ce dont ils se souvenaient de l’histoire ! Cela a bien fonctionné.

Pour la deuxième séance, je leur ai présenté le condensé de Catfish, avec les illustrations et  la carte préparées par Livralire. Puis ils ont cherché des livres cousins dans leur  BCD…

La troisième rencontre aura pour thème : « les vraies histoires de l’art » .

Nathalie BERNARD (bibliothécaire) 

Beaucoup d’émotions encore autour de la lecture de Lali l’Orpheline en ce mardi matin à l’Ehpad de Semur en Brionnais. Une vingtaine de résidents répondent présents avant de laisser place au choix de la lecture. Nous rappelons la fête du jour : Sandrine. Nous cherchons un prénom ancien commençant par S. « Ben mais moi, je m’appelle Simone ». Notre main innocente est toute trouvée. Le mot tiré dans la corbeille: « Orpheline ».

Le livre passe de main en main, bien feuilleté par tous. S’en suit la lecture dans la salle d’animation étonnamment calme.

Dès la dernière page, une dame prend la parole. « J’allais souvent à l’orphelinat près de chez moi, apporter bonbons et papillotes aux bambins. A l’époque, c’était les sœurs qui s’occupaient d’eux. Je prenais parfois avec moi un enfant le temps d’une journée pour m’en occuper. Ils avaient tellement besoin d’amour et moi je n’avais pas d’enfant, j’en avais tellement à donner. »

Une autre dame de renchérir:  » Non seulement Lali est orpheline, mais en plus, elle est infirme, quel malheur! Marion est très gentille, elle a compris ce qu’il fallait faire. C’est une très belle histoire, émouvante, triste qui remue le cœur.Ca pourrait être une histoire vraie. Les orphelins souffrent beaucoup, par manque d’amour. »

« Moi, ça me parle pas », dit un monsieur, vieux garçon. « Par contre il est bien ce livre car bien écrit et pas trop long. »

Une dame, timide et discrète nous confie alors son histoire déchirante :
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Pour la lecture de cet album, nous avons :
fait quelques hypothèses de lecture à partir de la couverture et très rapidement compris – avec confirmation au 4e de couverture – qu’il s’agissait d’une histoire vraie.
lu l’histoire en commun, en changeant de lecteur à chaque page, puis montré quelques photos récentes de Salif Keita (que ni mes élèves, ni moi-même ne connaissions) et donné quelques renseignements sur sa carrière musicale actuelle.
écouté sa chanson de 2009 « La différence », en regardant la vidéo recommandée sur le blog avec les paroles de la chanson sous les yeux. Puis nous avons résumé le message de Salif dans cette vidéo, ce dernier n’étant pas toujours facile à comprendre, vu son accent.
regardé un court reportage de TF1 qui date aussi de 2009 et qui s’intitule « Le massacre des albinos continue au Burundi » afin que les élèves comprennent les tabous et croyances liées aux albinos en Afrique.
parlé de la Fondation de Salif Keita pour les albinos du Mali et des différentes actions entreprises par le chanteur en faveur des albinos.

Nous avons été frappées par la qualité d’écoute des élèves. Pour avoir un retour sur le ressenti de la lecture, nous allons leur faire écrire des acrostiches à partir du nom et du prénom de Salif Keita ainsi que du mot albinos, en leur demandant ce que ces mots évoquent maintenant pour eux. L’avantage de cette activité est qu’elle ne prend pas trop de temps et peut aussi être réalisée en collaboration avec le prof de français ou sous forme de petit concours d’écriture. Voici deux essais – à ne pas montrer aux élèves avant d’écrire – pour vérifier si l’activité est adaptée.
Dominique Grob (Collège Aigle- Suisse)

                                     

Christelle Hachemi, documentaliste au collège Eugène Dubois, à Châtillon sur Chalaronne (01)  a fait un point route détaillé sur leur voyage-lecture qui relie, avec la bibliothécaire et le professeur de lettres, une classe de 6e,  des CM2 et la maison de retraite.

Deux axes de travail sont particulièrement intéressants.

Le « recyclage » des albums du voyage précédent.
Dans le cadre de la liaison CM2-6e, Christelle a  présenté aux CM2 en octobre 2012 la sélection de l’édition 6.  Après lecture et en deux rencontres, une dans leur classe, une au collège, ils présenteront les albums aux 6e qui leur passeront la sélection en cours (7)  dont ils ont eu la mise en bouche début décembre.

L’accompagnement pédagogique des 6e
– Par la documentaliste sur les heures d’aide au travail personnalisé (une heure par semaine gérée par un surveillant) et des heures d’études : débriefing de leur lecture,  observation des illustrations, explication de La maison aux petits cubes et des cinq poches, difficiles pour des 6°

– Par Madame Mascaro, le professeur de lettres partenaire,  avec :
• Un carnet de lecture avec les références de l’album, leur avis sur texte ou image. Cela leur permet de garder une trace de leur lecture pour le vote. Ce carnet n’est pas noté mais relevé de temps en temps pour vérifier leur compréhension et leur lecture.
• Des panneaux albums  réalisés avec consignes : résumé de l’album / cinq mots clés/ une phrase pour inciter à le lire / images en rapport avec le thème/ utilisation des couleurs dominantes de l’album. Ils seront exposés à la maison de retraite pendant un mois, puis au CDI lors de la visite des CM2.
• Une page « surprise » à insérer  dans chaque album qui sera prêté aux CM2. Création faite sur leur heure de groupe de français.

Au collège de Chagny (71), Les présentations des albums ont eu lieu avant les vacances de février et depuis les lectures vont bon train. Nombre d’élèves oblige, l’action se concentre sur les 6ème et les 5ème. Cela représente quand même environ 400 élèves.

Depuis, les livres circulent et les lectures vont bon train. Le plus souvent possible, on demande aux élèves ce qu’ils ont compris des histoires qu’ils ont lues. Les cartes des lecteurs restent en permanence au CDI dans une boîte. C’est une vraie pagaille à l’intérieur (j’ai renoncé à les classer) mais c’est un plaisir de voir encore les élèves fouiller pour poursuivre leur lecture à ce stade de l’opération. Leur intérêt se maintient malgré le temps qui passe.

Premières constatations :
– Pas toujours facile de comprendre les (vraies) histoires de l’art.
– Tous veulent savoir avec impatience pourquoi Marion est méchante alors qu’elle s’occupe si bien de Lali.
– La leçon que les élèves tirent de la leçon de pêche est parfois surprenante : il vaut mieux être paresseux. Il faut se mêler de ses affaires.
– Difficile pour eux de comprendre le côté magique et poétique des objets des Cinq poches.
Catfish fait doucement son chemin au gré des emprunts.
Sans papiers est intéressant pour les questions qu’il permet de poser ainsi que les réflexions qui sont lancées.
– L’encyclopédie de Marcel (La mémoire de l’éléphant) ne soulève pas l’enthousiasme. Beaucoup se contentent de son histoire, sans même regarder les parties plus « encyclopédiques » (Ah bon, parce qu’il faut les lire !)
Fabienne Bourjon, documentaliste

Certains albums déroutent. Ils  sont bavards comme Catfish ou novateurs comme Les (vraies) histoires de l’art.  Ils ont besoin de coups de pouce.  Ceux proposés sur ce blog par Livralire en date des 6  février et 14 février ont montré leur efficacité. Le public qui en a profité,  lit et relit ces deux albums.

 D’autres, comme La maison en petits cubes et  Les cinq poches par leur construction ou leur thématique, se lisent facilement. Marielle Meyniel, enseignante à Brioude, nouvelle voyageuse, a perçu les ouvertures possibles de ces deux histoires. Elle propose deux activités pour enrichir les futurs échanges entre ses élèves d’EREA et les ainés.

Les cubes de la mémoire. Les jeunes fabriquent des cubes de tailles et de couleurs différentes pour eux et pour les ainés à qui ils les font passer.  Chacun remplit son cube d’un souvenir d’enfance (ou d’école) qu’il partagera lors d’une  des rencontres intergénérationnelles.


Des poches en tissu
que chacun remplit avec l’objet qu’il aimerait transmettre à quelqu’un de proche.Ca pourrait être aussi de simples enveloppes de couleur dans lequel glisser le nom d’un objet à confier ou d’un talent pour affronter la vie.

 
Puissent d’autres voyageurs partager leurs idées pour nourrir la lecture et entretenir  les liens.
VML
PS : Voir patron de cube