Au mois de janvier, nous avons reçu les deux classes de CM2 à la bibliothèque de Loyettes pour leur présenter la scénographie. Les deux classes avaient préparé leur visite à l’aide de la salade de mots et connaissaient donc les mots clés pour trouver les titres. Quel enthousiasme à la fin de la scénographie pour découvrir, enfin, la suite des histoires ! Plusieurs séances de lecture ont été ensuite  programmées.

Pour la première, j’ai utilisé les kakémonos comme support pour retrouver le titre de chaque album. Je n’avais installé que les visuels et j’ai demandé aux enfants de remettre le titre et de me raconter ce dont ils se souvenaient de l’histoire ! Cela a bien fonctionné.

Pour la deuxième séance, je leur ai présenté le condensé de Catfish, avec les illustrations et  la carte préparées par Livralire. Puis ils ont cherché des livres cousins dans leur  BCD…

La troisième rencontre aura pour thème : « les vraies histoires de l’art » .

Nathalie BERNARD (bibliothécaire) 

Beaucoup d’émotions encore autour de la lecture de Lali l’Orpheline en ce mardi matin à l’Ehpad de Semur en Brionnais. Une vingtaine de résidents répondent présents avant de laisser place au choix de la lecture. Nous rappelons la fête du jour : Sandrine. Nous cherchons un prénom ancien commençant par S. « Ben mais moi, je m’appelle Simone ». Notre main innocente est toute trouvée. Le mot tiré dans la corbeille: « Orpheline ».

Le livre passe de main en main, bien feuilleté par tous. S’en suit la lecture dans la salle d’animation étonnamment calme.

Dès la dernière page, une dame prend la parole. « J’allais souvent à l’orphelinat près de chez moi, apporter bonbons et papillotes aux bambins. A l’époque, c’était les sœurs qui s’occupaient d’eux. Je prenais parfois avec moi un enfant le temps d’une journée pour m’en occuper. Ils avaient tellement besoin d’amour et moi je n’avais pas d’enfant, j’en avais tellement à donner. »

Une autre dame de renchérir:  » Non seulement Lali est orpheline, mais en plus, elle est infirme, quel malheur! Marion est très gentille, elle a compris ce qu’il fallait faire. C’est une très belle histoire, émouvante, triste qui remue le cœur.Ca pourrait être une histoire vraie. Les orphelins souffrent beaucoup, par manque d’amour. »

« Moi, ça me parle pas », dit un monsieur, vieux garçon. « Par contre il est bien ce livre car bien écrit et pas trop long. »

Une dame, timide et discrète nous confie alors son histoire déchirante :
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Pour la lecture de cet album, nous avons :
fait quelques hypothèses de lecture à partir de la couverture et très rapidement compris – avec confirmation au 4e de couverture – qu’il s’agissait d’une histoire vraie.
lu l’histoire en commun, en changeant de lecteur à chaque page, puis montré quelques photos récentes de Salif Keita (que ni mes élèves, ni moi-même ne connaissions) et donné quelques renseignements sur sa carrière musicale actuelle.
écouté sa chanson de 2009 « La différence », en regardant la vidéo recommandée sur le blog avec les paroles de la chanson sous les yeux. Puis nous avons résumé le message de Salif dans cette vidéo, ce dernier n’étant pas toujours facile à comprendre, vu son accent.
regardé un court reportage de TF1 qui date aussi de 2009 et qui s’intitule « Le massacre des albinos continue au Burundi » afin que les élèves comprennent les tabous et croyances liées aux albinos en Afrique.
parlé de la Fondation de Salif Keita pour les albinos du Mali et des différentes actions entreprises par le chanteur en faveur des albinos.

Nous avons été frappées par la qualité d’écoute des élèves. Pour avoir un retour sur le ressenti de la lecture, nous allons leur faire écrire des acrostiches à partir du nom et du prénom de Salif Keita ainsi que du mot albinos, en leur demandant ce que ces mots évoquent maintenant pour eux. L’avantage de cette activité est qu’elle ne prend pas trop de temps et peut aussi être réalisée en collaboration avec le prof de français ou sous forme de petit concours d’écriture. Voici deux essais – à ne pas montrer aux élèves avant d’écrire – pour vérifier si l’activité est adaptée.
Dominique Grob (Collège Aigle- Suisse)

                                     

Christelle Hachemi, documentaliste au collège Eugène Dubois, à Châtillon sur Chalaronne (01)  a fait un point route détaillé sur leur voyage-lecture qui relie, avec la bibliothécaire et le professeur de lettres, une classe de 6e,  des CM2 et la maison de retraite.

Deux axes de travail sont particulièrement intéressants.

Le « recyclage » des albums du voyage précédent.
Dans le cadre de la liaison CM2-6e, Christelle a  présenté aux CM2 en octobre 2012 la sélection de l’édition 6.  Après lecture et en deux rencontres, une dans leur classe, une au collège, ils présenteront les albums aux 6e qui leur passeront la sélection en cours (7)  dont ils ont eu la mise en bouche début décembre.

L’accompagnement pédagogique des 6e
– Par la documentaliste sur les heures d’aide au travail personnalisé (une heure par semaine gérée par un surveillant) et des heures d’études : débriefing de leur lecture,  observation des illustrations, explication de La maison aux petits cubes et des cinq poches, difficiles pour des 6°

– Par Madame Mascaro, le professeur de lettres partenaire,  avec :
• Un carnet de lecture avec les références de l’album, leur avis sur texte ou image. Cela leur permet de garder une trace de leur lecture pour le vote. Ce carnet n’est pas noté mais relevé de temps en temps pour vérifier leur compréhension et leur lecture.
• Des panneaux albums  réalisés avec consignes : résumé de l’album / cinq mots clés/ une phrase pour inciter à le lire / images en rapport avec le thème/ utilisation des couleurs dominantes de l’album. Ils seront exposés à la maison de retraite pendant un mois, puis au CDI lors de la visite des CM2.
• Une page « surprise » à insérer  dans chaque album qui sera prêté aux CM2. Création faite sur leur heure de groupe de français.

Au collège de Chagny (71), Les présentations des albums ont eu lieu avant les vacances de février et depuis les lectures vont bon train. Nombre d’élèves oblige, l’action se concentre sur les 6ème et les 5ème. Cela représente quand même environ 400 élèves.

Depuis, les livres circulent et les lectures vont bon train. Le plus souvent possible, on demande aux élèves ce qu’ils ont compris des histoires qu’ils ont lues. Les cartes des lecteurs restent en permanence au CDI dans une boîte. C’est une vraie pagaille à l’intérieur (j’ai renoncé à les classer) mais c’est un plaisir de voir encore les élèves fouiller pour poursuivre leur lecture à ce stade de l’opération. Leur intérêt se maintient malgré le temps qui passe.

Premières constatations :
– Pas toujours facile de comprendre les (vraies) histoires de l’art.
– Tous veulent savoir avec impatience pourquoi Marion est méchante alors qu’elle s’occupe si bien de Lali.
– La leçon que les élèves tirent de la leçon de pêche est parfois surprenante : il vaut mieux être paresseux. Il faut se mêler de ses affaires.
– Difficile pour eux de comprendre le côté magique et poétique des objets des Cinq poches.
Catfish fait doucement son chemin au gré des emprunts.
Sans papiers est intéressant pour les questions qu’il permet de poser ainsi que les réflexions qui sont lancées.
– L’encyclopédie de Marcel (La mémoire de l’éléphant) ne soulève pas l’enthousiasme. Beaucoup se contentent de son histoire, sans même regarder les parties plus « encyclopédiques » (Ah bon, parce qu’il faut les lire !)
Fabienne Bourjon, documentaliste

Certains albums déroutent. Ils  sont bavards comme Catfish ou novateurs comme Les (vraies) histoires de l’art.  Ils ont besoin de coups de pouce.  Ceux proposés sur ce blog par Livralire en date des 6  février et 14 février ont montré leur efficacité. Le public qui en a profité,  lit et relit ces deux albums.

 D’autres, comme La maison en petits cubes et  Les cinq poches par leur construction ou leur thématique, se lisent facilement. Marielle Meyniel, enseignante à Brioude, nouvelle voyageuse, a perçu les ouvertures possibles de ces deux histoires. Elle propose deux activités pour enrichir les futurs échanges entre ses élèves d’EREA et les ainés.

Les cubes de la mémoire. Les jeunes fabriquent des cubes de tailles et de couleurs différentes pour eux et pour les ainés à qui ils les font passer.  Chacun remplit son cube d’un souvenir d’enfance (ou d’école) qu’il partagera lors d’une  des rencontres intergénérationnelles.


Des poches en tissu
que chacun remplit avec l’objet qu’il aimerait transmettre à quelqu’un de proche.Ca pourrait être aussi de simples enveloppes de couleur dans lequel glisser le nom d’un objet à confier ou d’un talent pour affronter la vie.

 
Puissent d’autres voyageurs partager leurs idées pour nourrir la lecture et entretenir  les liens.
VML
PS : Voir patron de cube

Je m’appelle Floriane Briot, je suis en 1ere Bac Pro SPVL : Service de Proximité et vie Locale. Depuis le 18 mars 2013,  je suis en stage à la bibliothèque de Monéteau (Yonne). Je suis arrivée au cours de l’opération 1, 2,3 albums. On m’a chargée de relater les rencontres intergénérationnelles.

Jeudi 21 mars,  les CM2 de l’école « Jean-Jacques Rousseau » de Monéteau sont allés présenter 5 albums à la maison de retraite « Les Opalines » à Auxerre,  avec leur maîtresse, la  bibliothécaire de  Monéteau, Brigitte Piffoux, et  moi-même.

Les élèves de CM2 ont fait des petites scénettes pour faire deviner aux ainés le titre des albums. Une fois  les livres découverts, ils sont allés les partager avec les personnes âgées. Un  goûter a clos cette après-midi très conviviale.  Les personnes âgées se sont remémorées leurs souvenirs d’enfance et ont appris plein de chose aux enfants qui ont été très réceptifs.
Une deuxième séance est prévue le jeudi 28 mars 2013.

Une dame  désignée pioche dans la corbeille aux mots. Elle tire Cat. A quel  album ça fait penser ? A Catfish. Le livre étant long, nous ne lisons que quelques chapitres. Pas de bruit, les yeux rivés sur le lecteur, tous restent attentifs à tel point que les chapitres s’enchaînent sans aucun signe de lassitude ni de fatigue pour la majorité. Beaucoup d’émotions et de souvenirs émergent, bien traduits lors de la discussion qui suit.
Un monsieur de nous dire des larmes plein les yeux:  » Moi, ça m’évoque des souvenirs douloureux pendant la guerre d’Algérie : j’ai vu mes collègues, devenus potes, aller au front pour combattre. Certains revenaient blessés, d’autres se sont fait tuer sous mes yeux. Pendant la lecture, j’avais trop envie de pleurer. Et puis maintenant, on attend l’autre moitié, hein? »
Autre commentaire d’un voyageur fidèle :  » Ce livre retrace bien certains faits et représentations de l’Histoire. L’esclavage a été mondial, autant en Afrique, qu’en Amérique, qu’au Moyen Orient. Si mes souvenirs sont bons, c’est notre bon vieux Napoléon 1er qui a rétabli l’esclavage. Vous savez l’homme est un être de sensation et de sentiments, quelque soit sa couleur. »
Une autre participante fait le lien entre Catfish et un autre gros livre que son papa lui avait fait lire et qui s’intitulait « Le tour du monde de François Arago » *. C’est un livre bien écrit et illustré qu’elle nous dit avoir lu plusieurs fois. Nous convenons ensemble de retrouver ce livre, par n’importe quel moyen. A bon entendeur!
Tous ont pu bien évidemment feuilleter le livre Catfish à leur guise et certains ont souhaité en disposer pendant un temps pour une lecture individuelle. Cette première lecture collective a tenu toute ses promesses.
Murielle pour l’EHPAD de Semur en Brionnais

*En allant sur le site http://www.abebooks.fr on trouve des offres d’occasion du livre : à moins de 80 euros.

Ici  au collège Jean Vilar de Chalon, les présentations sont finies, les élèves lisent, lisent … La scéno fait son effet : le texte donne grand appétit aux élèves. J’ai choisi une musique de Moby (Porcelain) entre chaque album, c’est planant, atemporel. Les élèves de troisième se « jettent » sur les albums, avides de savoir ce que vont devenir  la petite fille de « Sans papiers » ou « Lali, l’orpheline« . Je suis contente que la scéno fonctionne bien pour les plus grands qui sont pour moi le public visé ; les plus petits adhèrent bien sûr mais c’est un public plus facile à capter. Après la présentation, ils lisent avec plaisir au son de Salif Keita. Le film d’animation de « La  Maison en petits cubes »  a été beaucoup regardé par les élèves. Pour nous qui sommes plongés dans l’univers des tablettes numériques (expérimentation oblige) c’est un bon bol d’air et d’art !
Merci pour cette belle scénographie, qui permet au projet de démarrer en flèche dans chaque classe.
Delphine BORNARD, documentaliste