Le confinement n’a pas brisé notre engagement dans 1, 2, 3 albums. Il en a modifié le rythme et la forme. Impossible de tenir l’agenda du voyage mais nous continuerons les lectures cet été. En effet, le temps si long pour les résidents est paradoxalement devenu si court pour le personnel. Et nous avons dû adopter les couloirs comme scènes de vie commune : loto avec micros, jeux collectifs, lectures du journal et d’albums. Les résidents à leur porte, les animatrices au centre. La distanciation physique n’a pas empêché les échanges.
Philémon et Baucis ont eu la chance d’être présentés en grand groupe avant l’enfermement individuel.
Leur histoire d’amour a fait l’unanimité et réveillé des souvenirs :
Autrefois beaucoup de miséreux passaient. On leur donnait du pain. Ils étaient souvent courbés par de gros sacs en toile qu’ils portaient sur le dos. On les appelait les rondins ou les plots, ou encore les gredots. Ils dormaient souvent à l’écurie, dans le foin. On leur demandait de nous donner leur briquet avant de leur accorder de passer la nuit, afin d’éviter les feux. Bien sûr on le leur rendait le lendemain. Proposer le gîte et le couvert était monnaie courante et il y avait une grande solidarité. Parfois les vagabonds nous faisaient peur car nous étions enfants.
A la proposition de formuler un vœu à la suite de celui du couple mythique de ne pas être séparés par la mort, les ainés ont dit : Revoir ma maison, garder la santé, trouver un compagnon à mon goût, faire un long voyage.
Murielle Daumur et son équipe d’animation, Ehpad Bouthier de Rochefort, Semur-en-Brionnais (71)
Illustration de Chloé Almeras extraite de l’album Philémon et Baucis, page 11.
Dans notre établissement, trois albums ont été partagés en petits groupes depuis le déconfinement.
Des lectures suivies d’échanges qui développent des liens entre les résidents et apportent un bonheur certain.
La femme du potier nous a amené naturellement à parler des droits des femmes.
Un jour particulier, des glaneuses et de Millet.
Tiens toi-droite a remporté l’adhésion de tous. Cet album a fait remonter des souvenirs, notamment celles de femmes immigrées, ouvrières dans les usines textiles à côté de Chauffailles, qu’on voyait passer avec une bouteille de gaz sur la tête. Sans compter que cette injonction, les ainés l’entendent aujourd’hui, du fait qu’ils ont tendance à se voûter.
Christelle Gaillard, animatrice à l’Ehpad de Chauffailles (71)
Injonction commune aux enfants et aux ainés
Le jour de leur retour au collège, quelques 6e du collège l’Albarine à Saint- Rambert-en Bugey (01), ont plongé dans L’inventaire des jours.
Après leur avoir lu et montré l’album, Kathy Dupré, professeur-documentaliste, leur a proposé d’écrire sur le modèle de poésie libre cadencée par l’anaphore « il y a les jours ».
« Prendre le stylo n’a pas posé de problème ». Les jeunes étant présents de façon intermittente, mesure sanitaire oblige, c’est elle qui a fait l’association de leurs textes avec les illustrations originales de Daniela Tieni.
Quinze jours plus tard, elle a montré cette production à d’autres élèves touchés par les mots et le travail de leurs camarades. « Luna en avait les larmes aux yeux. »
Le principal a offert le livret en couleur aux sept élèves rédacteurs et un exemplaire sera exposé au CDI avec l’album original écrit par Luca Tortolini, publié aux éditions Passe-partout.
ils lisent et écrivent ensemble
Depuis que je suis revenue au collège, pas un jour ne passe sans que j’aille lire un album ou deux dans une classe.
Les collègues qui ont pu continuer le voyage-lecture sont plus motivées que jamais. Deux professeurs de français ont lancé des créations de petites planches de BD avec book creator. Le professeur d’arts plastiques a proposé de réaliser des masques tribaux pour figurer des journées de confinement. La classe ULLIS écrit son inventaire des jours. Avec ces groupes-là, on va organiser le vote.
Les enseignants qui ont dû arrêter sont dépités.
Pourvu que tout se déroule normalement l’an prochain !
Emilie Nallet, documentaliste au collège de Leyment (01)
Félicitations à Léa, élève à l’IME Saint Jean
à Albi, qui a relevé le défi de reprise du visuel du voyage de Darwin.
Elle recevra en cadeau l’album Past present dans lequel on pourrait inclure
sa proposition : bateau à voile d’hier, planche de surf d’aujourd’hui.
Chaque année, un vote marque la fin du voyage-lecture.
Pas un prix, ni un concours. Juste l’occasion d’exprimer ses préférences (1, 2 ou 3 albums) et souvent de retrouver des complices, de même génération ou non, avec qui on avait embarqué puis partagé deux ou trois lectures.
Ce trimestre, tout a été chamboulé. Les albums ne pouvaient plus être empruntés. Chacun était bloqué chez soi ou dans sa chambre. Grâce au numérique et avec l’aval des éditeurs, les histoires ont pu malgré tout circuler sous des formes différentes, écrites, visuelles ou orales, avec parfois un accompagnement pédagogique inventif.
Dans tel cas, certaines animatrices de voyage-lecture ont décidé d’organiser le vote par correspondance. D’autres comptent bien le faire, mais in situ d’ici la fin juin après que les jeunes auront réintégré l’IME ou leur classe (comme en Suisse).
Plusieurs nous ont dit envisager un vote beaucoup plus tard, après que la lecture individuelle et collective ait repris avec l’assouplissement des consignes sanitaires et, espérons-le, la réouverture des collèges pour tous les élèves à l’automne.
Chacun est juge de ce qu’il est possible de faire avec ses voyageurs.
VML
P.S : Le modèle de l’affiche de résultat est disponible sur simple demande par mail.
Après les échanges épistolaires du début du confinement et, comme souhaité, les liens intergénérationnels se sont maintenus entre les voyageurs de St Marcel (Saône et Loire).
Félicitations aux 13 collégiens de 4e qui ont répondu à la proposition de leur professeur de lettres
de jouer avec les couvertures.
Leurs créations, pleines d’idées pour certaines, ont été transmises aux résidentes de la Maison de L’Amandier qui vont voter chacune pour leur composition préférée.
Cliquer au centre pour agrandir les visuels.
Manque une proposition pour Le voyage de Darwin. Qui essayera, recevra un livre en cadeau.
Merci à ceux qui ne nous ont pas lâchés pendant le confinement.
Merci à ceux qui vont profiter de la liberté retrouvée pour nous mettre en avant d’ici les grande vacances.
Merci à ceux qui continueront à nous lire cet été ou à la rentrée, même si ce voyage-lecture, le 14e,
exceptionnellement chaotique, s’achèvera officiellement fin juin 2020.
Dans la joie de voir vos visages penchés sur les pages de nos albums où nous évoluons sans masque.
Mercure et Jupiter, Philémon et Baucis, Jeanne-Marie et les glaneuses Darwin et Syms,
Adjoa et l’homme à tête de phacochère, Tantale et Norbert, le potier et sa femme, Iris
(Les héros du 14e 1, 2, 3 albums)
à Talant (21)
Le voyage-lecture bien engagé au collège …
Le 13 février 2020, quatre classes, deux 6e le matin et l’après-midi, une 6e et un CM2 jumelés, découvrent la scénographie jouée comme chaque année au collège par Virginie et Christine, bibliothécaires jeunesse, rodées et enjouées.
Sitôt la présentation finie, les élèves s’emparent des albums pour une lecture sur place en solo ou avec des copains. Ils s’arrachent La Princesse au don perdu et Tiens-toi droite.
Puis les lectures se poursuivent en classe ou au CDI en commençant par les albums qui nécessitent un accompagnement : Moi, c’est Tantale et Le voyage de Darwin.
On évoque le vote du mois de juin, on s’organise, on planifie. Puis, coup de théâtre, le collège ferme, chacun reste désormais chez soi.
…se poursuit activement à distance.
Avec les outils mis en ligne par Livralire, l’aventure continue en famille. Les professeurs encouragent la lecture des albums sur le blog et lancent des activités différentes par classe.
Exemples :
– Un travail sur les fenêtres en s’appuyant sur L’inventaire des jours, qui prend dans la période de confinement une dimension particulière.
– La découverte de fenêtres dans l’art, prétexte pour une balade virtuelle au Musée d’Orsay avec un lien spécial vers Un jour particulier.
– La rédaction d’un petit journal de bord de Syms Covington, assistant de Charles Darwin dans son tour du monde.
J’ai également réalisé un padlet qui sert de :
– Support d’échange avec les élèves. Il est alimenté des questions des élèves, des commentaires, etc…
– Répertoire de ressources associées aux différents albums.
Véronique Bochaton, professeur-documentaliste associée à trois professeurs L. Guillarme, V. Houillon, D. Voisin, ainsi qu’à C. Guérin de l’école primaire Jean de la Fontaine à Sancé.
la Covid n’a pas tué 1, 2, 3 albums