Depuis deux semaines, pour encore trois autres et probablement plus, nous sommes retenus chez nous, dans des conditions très différentes selon que nous sommes occupés ou non, seuls ou à plusieurs, en ville ou à la campagne, malades ou en forme, etc.

Un point commun, c’est que nous sommes tous derrière nos fenêtres. Et les fenêtres se ressemblent toutes. Pas si sûr ! Matière, couleur, rideaux, aménagement du rebord, vue sur l’extérieur, en fait, il n’y en a pas deux pareilles.

Nous vous invitons, d’un clic, à prendre une photo d’une de vos fenêtres et, d’un autre clic, à nous l’envoyer* en indiquant votre prénom. Marie-France Vidal confectionnera des petits albums de nos ouvertures sur l’air et la lumière.

 

Le train-train quotidien est pour beaucoup bousculé. Pour les uns, les journées passent très vite. Pour d’autres, il y a des heures de grande solitude ou d’ennui. Il y a des jours de projets, des jours de déception, des jours de saturation, des jours d’attente, des jours de surprise…

En attendant de pouvoir lire L’inventaire des jours, album condamné comme les autres à dormir sur des étagères, faisons collectivement l’inventaire de nos heures de confinement.  Comment nous occupons-nous ? A quoi rêvons-nous ?  Qu’espérons-nous ?  Que nous manque-t-il ?

Comment ? Sous la forme d’une carte illustrée et/ou écrite brièvement, signée de son prénom et de sa ville. Objectif : une page par jour tant que notre vie sociale sera limitée à des échanges virtuels.

Marie-Anne Wettstein, qui a réalisé le relookage de ce blog, montre la voie aux voyageurs-lecteurs d’1, 2, 3 albums 14 en ouvrant la collection avec l’une des cartes qu’elle dessine chaque jour depuis le 16 mars !

Envoi à  Véronique  : 123albums[at]livralire.org  / +33 6 68 38 14 44

 

Depuis 10 jours, nous sommes confinés dans des conditions différentes selon que l’on est jeune ou ainé, à la ville ou à la campagne, entouré ou seul, surchargé ou non, exposé ou pas.

Depuis 10 jours, les livres dorment dans les librairies, les bibliothèques publiques et scolaires, les centres sociaux et de santé. Probablement aussi dans les Ehpad où la question sanitaire prévaut sur la lecture encore que le manque de visites et donc d’échanges pourrait être en partie comblé par le partage d’histoires.

Depuis dix jours, nous réfléchissons comment maintenir un lien entre participants à 1, 2, 3 albums. Une première idée de mise en ligne des albums sur le blog n’a pas abouti, pour des raisons juridiques. Seule La princesse au don perdu pourra être lue sur écran grâce à la générosité et à la confiance de l’éditeur, de l’auteure et de l’illustratrice.

Chaque animateur et animatrice du voyage peut par mail :
– inviter son public à visionner les lectures épicées de La femme du potier (20 février) et de Moi, c’est tantale (11 février) et même celles des années précédentes – rubrique vidéos.
envoyer les textes intégraux des albums (via Pronote dans les collèges et lycées) en incitant à une lecture partagée à la maison. La prise en main ultérieure des albums papier n’en sera que plus attractive.

Une autre idée germe. Promis, nous la partagerons très bientôt.

VML

PS : L’expression « albums au bois dormant » est empruntée à Loïc JACOB, éditeur de la Femme du potier qui s’exprime dans une courte video sur la vie des livres après la pandémie.

 

En France et en Suisse, les élèves des 85 écoles primaires, des 93 collèges et des 17 lycées participants au voyage-lecture intergénérationnel, confinés chez eux depuis le 16 mars, sont privés d’albums, comme les adultes des centres d’accueil de jour ou des ateliers divers.

Les collégiens de Lomé au Togo, comme ceux de Moorea en Polynésie française devront aussi rester chez eux à partir du lundi 23 mars.

 

Là-bas on a joué et assisté à la scénographie en robe d’été, en bermuda et en tongs ou en uniforme !

Là-bas, comme ici, les rencontres printanières intergénérationnelles, sont bien sûr annulées.

Très prochainement Livralire proposera de continuer 1, 2, 3 albums à domicile à partir des textes bruts et des 2 vidéos de lectures épicées.
En effet, nous espérons faire de la contrainte, un tremplin de lecture d’histoires en famille.

Photo 1 : élèves de 6° du lycée français de Lomé devant des élèves du lycée togolais « Grands Savants » à la bibliothèque de quartier Akplanou à qui Livralire a offert un pack d’albums.
Photo 2 : 6e du collège de Moorea, bouquinant après la scéno !

A quoi ça sert de faire assister des gens à la scénographie 1, 2, 3 albums s’ils ne peuvent dans la foulée avoir accès aux livres ?

Une professeure des écoles vient d’en faire l’expérience. L’enseignante, nouvellement nommée sur la commune, comprenant l’intérêt pédagogique d’1, 2, 3 albums (lire, écrire et dire) confirme sa participation. La bibliothèque propose de lui prêter le pack d’albums.

A l’heure dite, la classe de CM2 se rend à la bibliothèque pour la présentation des livres. La mise en bouche est efficace. Chacun des élèves a envie de connaître au moins la suite d’une des histoires.  » Ça démarre bien « , se dit l’enseignante ! L’appétit est ouvert sauf que l’élan est aussitôt brisé. Aucun album n’est disponible ce jour-là et avant longtemps ! La bibliothécaire annonce qu’elle garde les livres pour les lectures épicées qu’elle ou des seniors de la ville (belle initiative) leur feront au cours du semestre. La déception est immense ! La bibliothécaire est ennuyée mais maintient son organisation.

Deux jours plus tard, une grand-mère, m’interpelle : « Mon petit-fils est en 6e. Il m’a parlé du voyage-lecture. Il a beaucoup aimé la présentation. Mais ne peut lire les albums car il n’y a qu’un pack pour 10 classes participantes ». Et la dame de me dire qu’elle achèterait bien un pack pour le prêter à la classe de Corentin. Bonne idée : des grands-parents sponsors de lecture !

Ces francs et fâcheux retours ont le mérite de rappeler qu’1, 2, 3 albums est un projet de lecture partagée (je lis seul et/ou nous lisons ensemble) qui suppose qu’on mette des livres à disposition du public. Si on n’en a pas les moyens d’acquisition ou qu’on ne les prend pas, il faut trouver une organisation ou réduite la voilure.

Dans le cas de la classe de CM2, la solution aurait été de mettre en circulation quatre albums sitôt la scéno jouée, les quatre autres faisant l’objet d’une lecture collective, éclairante ou participative telle que la lecture épicée de Moi, c’est Tantale ou L’Inventaire des jours. En effet, quel que soit le public, les lectures épicées ne doivent pas être obligatoires. Elles précédent ou suivent la lecture individuelle. Dans un cas, elles y conduisent, dans l’autre, elles les éclairent. Car comme dit Jean, un septuagénaire voyageur-lecteur : « Je goûte mieux la lecture épicée quand j’ai lu l’album avant !  »

Au collège, quand on engage plusieurs classes, il faut s’assurer d’avoir suffisamment de livres : un pack sur place au CDI, d’autres pour les classes. Au besoin, on peut inventer une rotation des packs : chaque classe à qui on a présenté la scénographie aura à disposition les 8 albums pour permette aux jeunes de lire seul ou à deux les albums : 25 élèves, 8 albums, soit 200 lectures à répartir sur un temps donné, pris sur des heures de cours avec l’aval de l’équipe pédagogique !

Si aucune solution n’est trouvée, on limite volontairement le nombre de classes. Alors on est en phase avec les objectifs : faire lire des histoires, encourager l’autonomie de lecture comme pour cet élève de classe Ulis qui s’écrie fièrement : « C’est la première fois que j’emprunte au CDI !  »

Sinon à quoi bon toute cette énergie ?
VML

92 personnes ont participé à 5 ateliers de lectures épicées.  Dans l’Allier, cette journée de travaux pratiques organisée pour la première fois aura fait connaître à des personnes avides de nouvelles techniques d’animation, le principe et le sens des lectures dynamiques et visuelles crées par Livralire pour chaque album retenu dans 1, 2 , 3 albums.

Dans l’Ain, la Côte-d’Or, la Saône-et-Loire et l’Yonne, les participantes étaient toutes inscrites au voyage-lecture en cours. Les débutantes, effrayées par l’avalanche de mails avec les fiches techniques, sont sorties rassurées et éclairées. Pour les grandes voyageuses, l’atelier est incontournable. « Même si on sait décrypter les tutos réalisés par Livralire, on apprend des astuces techniques, on gagne beaucoup de temps. Le fait d’en faire une et d’en voir sept autres, nous rappelle que tout est important pour embarquer le public et nous donne des idées ».
Exemples :

Le décor :
S’assurer que derrière l’animateur-lecteur, il n’y a pas un tableau ou un décor perturbateur pour le public. Si besoin, installer une toile neutre sur le mur ou sur les étagères. Eviter de s’habiller en chemisier à fleurs ou à carreaux. Préférez l’uni !

L’installation du public :
Placer les chaises des spectateurs pour leur assurer une visibilité optimale. Attention aux sièges trop de côté !

La distribution des rôles :
Pour les lectures participatives, introniser officiellement les personnages pris dans le public qu’ils aient ou non déjà connaissance de leur rôle et de leur texte (donné en amont de la rencontre) ou qu’ils soient désignés juste avant la lecture partagée. Exemples pour Le voyage de Darwin : Jean, voulez-vous être le cuisinier ? Joëlle, un gaucho !  En les nommant officiellement, leur donner leur texte. Pour Philemon et Baucis, s’adresser au public : « Dans cette histoire, il y a un vieil homme et sa femme (les faire venir, revêtir leur élément de costume posé sur la chaise avec leur texte) et aussi deux visiteurs (idem) ».

Le déroulement :
– Ne pas donner le titre de l’album au début, au risque de dévoiler l’intrigue. Par contre ne pas oublier de nommer et de montrer l’album sitôt la lecture finie.
– Stocker les reproductions à l’arrière du chevalet, faces numérotées vers soi, la première au-dessus.
– Amener les illustrations à l’avant sur le pupitre ou chevalet avec toujours la même gestuelle, à deux mains par le dessus ou à une seule main sur le côté.

 La mutualisation :
– Associer des lecteurs ou d’autres personnes dans la création des supports.
– Se prêter les supports entre animateurs de voyage voisins.
– Quand on n’a pas eu la chance de s’entrainer en atelier, le faire avec des collègues avant de jouer la lecture épicée au public.

L’archivage : les lectures épicées sont indémodables et inusables. Prévoir une pochette, (dossier A3 à élastique ou enveloppe faite maison) pour le stockage. Si on dispose de 2 séries d’albums, en fin de projet, glisser un exemplaire de l’album dans le dossier, prêt à resservir à d’autres occasions comme la Nuit de la lecture.
VML

Pour lire un album à un groupe, rien de plus confortable que d’utiliser deux pupitres à musique  : l’un avec le livre, face au public ; l’autre disposé tête bêche, où poser les feuillets du texte.

Quand on adopte la technique du kamishibaï, en faisant défiler des reprographies de format A5 ou A4, on peut utiliser ces mêmes pupitres. Sur celui de l’arrière, on installera côte à côte les feuilles de texte et les visuels prêts à être posés devant.

Quand les illustrations sont imprimées au format A3 (de par la taille du livre ou pour une meilleure lisibilité), le lecteur manque de place pour poser texte et images sur son pupitre. On conseille de fabriquer un chevalet en carton ondulé posé sur une nappe en coton.

Le rebord ondulé bloquera les feuilles leur évitant de glisser.

Le lecteur dispose ainsi à l’arrière de deux surfaces de travail, une inclinée pour les reproductions faciles à saisir, une à plat pour le texte (ou l’inverse). Pour le confort de lecture, on pourra poser le texte sur un petit présentoir incliné ou sur une pile de livres.

Le modèle ci-dessous est suffisamment haut pour des A3 et assez large pour, le cas échéant, installer 3 feuilles. Exemple ici avec le final de la lecture épicée de Tiens-toi droite.

 

1/Récupérer ou acheter du carton ondulé.
Découper un morceau C
de 65 cm x 80 cm
et deux morceaux A et B
de 65 cm x 35cm

 

2/ Encoller les 2 morceaux A et B.
Les coller sur en emboîtant les ondulations des cartons : laisser 2 cm au milieu entre A et B (pour la pliure centrale) et 4 cm sur les extrémités (pour marquer la pliure du rebord ondulé).

 

3/ Laisser à l’état brut ou coller une feuille de canson noir sur le côté vu par le public

 

On peut plus simplement récupérer un carton plat d’emballage déjà plié et le poser sur une plaque de carton ondulé, achetée ou récupérée au supermarché du coin.

 

Nous les marottes, vous n’allez quand même pas nous abandonner dans un placard, une fois sortis de scène ?

Vous pourriez adopter la bonne idée de Bénédicte et Marlène, bibliothécaires à Pampelonne (Tarn) et nous ressortir pour le partage de notre histoire dans son intégralité. On commence chaque lecture épicée avec le livre ouvert et les marottes comme pour la scénographie. On questionne rapidement les jeunes sur ce dont ils se souviennent et ce qu’ils imaginent pour la suite. On referme le livre, on le range et on le ressort à la fin de la lecture. Pour Philémon et Baucis ça été particulièrement intéressant, les élèves de CM ont fait preuve de créativité sur les vœux formulés par Philémon et Baucis.

Nos portraits et nos objets, installés à un endroit stratégique sur une petite table ou un pupitre à musique à plat, peuvent servir simplement à annoncer le partage de notre histoire (date et contenu). Exemples :  Adjoa face à l’homme : « Nous les femmes on est plus fortes que vous ! » Pour Syms et Darwin : « Un voyage-exploration qui changera notre vision du monde ».

Nous pouvons être déplacés sur nos présentoirs : être installés un temps, avec quelques albums, en salle d’études, en salle des profs, en salle de repos du personnel…

En fin de voyage-lecture, par tirage au sort ou par choix, donnez-nous l’occasion de faire une improbable rencontre. Le fils d’Adjoa croiserait Norbert. Le potier pourrait initier Iris au tour. Et si Jeanne-Marie s’était planquée dans la cale du Beagle ?

A moins que chaque lecteur choisisse celui d’entre nous qu’il aimerait rencontrer et nous dise pourquoi ?