A l’Ehpad de Semur-en-Brionnais, la lecture partagée d’Un air de liberté à Congo square a plu aux résidents et entrainé :
– des questions sur l’histoire de l’esclavage : réponse avec la lecture à tous des repères donnés en fin d’ouvrage.
– des commentaires : L’esclavage est aboli oui et non !  Car aujourd’hui encore beaucoup de femmes sont soumises ou esclaves de leur mari ! c’est un réel fléau…
des témoignages :
Cette histoire me fait penser au cousin germain de ma maman qui vivait en Afrique. Il possédait une plantation de café et de bananes. Il avait des esclaves sous sa coupe et faisait filer la charrette. Les esclaves trainaient les chariots et lui était posé là à les regarder, comme un prince. J’ai même une photo.

Moi, je me souviens que j’étais allé prélever des roches au sud de l’Algérie, à la limite du Mali. J’y ai vu des ouvriers Touaregs accompagnés de noirs. Ces derniers avaient une pelle et une pioche tandis que les Touaregs étaient assis et les regardaient faire ! Les noirs acceptaient leur condition : ils recevaient des ordres et se taisaient. C’était ancré.

A Sens, les résidents de l’APEIS ont magnifiquement mis en scène l’histoire des esclaves. Avec une gestuelle parlante et des décors évocateurs (le coton, les sacs, une vache et une poule en carton-pâte, un fil à linge), ils ont mimé les travaux quotidiens, agricoles et domestiques. Pour marquer la différence avec le dimanche, les acteurs ont enlevé leurs blousons. Faïma s’est alors emparé d’un micro, entrainant la foule venue à la médiathèque pour le final d’1, 2, 3 albums, à chanter Oh Happy Day puis à se lever et à danser.

 

A Sens, les résidents de la pension Coallia ont fait un gâteau inspiré de la double page 16 et 17 de l’album et chanté la chanson de Claude Nougaro  Armstrong, « noirs et blancs sont ressemblants comme deux gouttes d’eau « .

 

A Sens, des jeunes ont fait un panneau présentant les produits qui peuvent nous rendre esclaves :  le tabac, l’alcool,  les jeux vidéo, les sucreries, etc.

Mardi 2 mai, Joëlle et Georgette présentaient, à deux voix et sur fond musical, la lecture épicée de l’album d’Un air de liberté à Congo Square, à un auditoire constitué de quatorze résidents de la Maison d’Accueil Spécialisé d’Augy (MAS). Ces derniers, très attentifs, furent particulièrement sensibles aux rythmes des djembés, des doum-doums, des kenkénis,..

Au-delà des mots et de la compréhension du texte, cette lecture à voix hautes n’avait-elle pas vocation à faire ressentir, par la musique, l’âme de ces femmes et de ces hommes travaillant pour les blancs tous les jours de la semaine, jusqu’au dimanche, jour de liberté, jour de danses et de chants à Congo Square ?

Et quoi de mieux, en effet, que cette musique afro-américaine pour entamer un dialogue gestuel et exprimer des émotions, des sensations… et peut-être aussi simplement le plaisir d’être ensemble et libres !

Christine Gouin, présidente Champicaulivres, bibliothèque de Champs/ Yonne – 89

En lançant la collection Elles ont osé, les éditions Oskar mettent en avant des jeunes filles ou des femmes qui ont pris des risques et qui, avec courage, ont dénoncé des situations de haine, d’oppression, de destruction. Les portraits sont portés par un récit dynamique écrit à la première personne.

Les deux premiers titres, pour tout public à partir de 13 ans,  font écho à deux albums du voyage-lecture en cours : Ruby tête haute et Liberté à Congo Square.

Dorothy Courts, affronter la haine raciale / Elise FONTENAILLE
Trois ans avant Ruby Bridges, une jeune fille afro-américaine de 15 ans a dû affronter la haine raciale. Son admission dans un lycée de blancs en 1957 en Caroline du Nord lui valut des injures, des crachats, des menaces de mort. Elle raconte en moins de 50 pages la violence subie, les risques pour sa vie et celle de sa famille, l’obligation d’aller étudier ailleurs et la revanche qu’elle a tenue en revenant travailler, diplôme en poche, dans sa ville natale ! (9,95 €)

Harriet Tubman, la femme qui libéra 300 esclaves / Anouk BLOCH-LAINE
Le dimanche était un jour important pour Harriet, l’esclave. Il y avait l’office religieux où elle allait avec sa famille et, ce jour-là, la tension des maîtres se relâchait. C’est donc un samedi soir de septembre 1849 qu’elle s’enfuit, confiante en Dieu, et rejoint Philadelphie grâce au système du chemin de fer souterrain. De là, puis plus tard du Canada, elle deviendra « conductrice » et convoiera secrètement sa famille et autres esclaves vers le Nord abolitionniste. Sa tête sera mise a prix ce qui n’empêchera son  active participation dans la guerre de Sécession. (14,95 €)

VML

Nous, l’équipe de français et l’équipe de la médiathèque de l’ESPE Yonne, avons organisé mercredi 6 mars, un apéritif littéraire qui a beaucoup plu aux participants : futurs professeurs des écoles, enseignants et collègues formateurs du 1er degré. L’invitation à cet apéritif était imprécise à dessein. Nous avions simplement évoqué la présentation d’albums et le partage de quelques gourmandises. En découvrant les pupitres, certains ont presque cru à une conférence ! Au menu, 2 lectures épicées : Un air de liberté à Congo Square et Une Somme de souvenirs.

Après la première lecture, un peu de surprise, beaucoup de plaisir et de nombreuses questions sur l’opération 1,2,3 albums. Tous les albums étaient exposés sur une table : entre les deux lectures épicées, les participants ont pu boire, grignoter et feuilleter les albums.


Une Somme de souvenirs a permis d’intégrer le public dans la lecture. Tout le monde s’est prêté à l’exercice avec plaisir. Certain(e)s ont profité des petits cartons mis à disposition pour écrire leur propre souvenir, que nous avons ajouté à « l’arbre aux souvenirs ». D’autres nous ont confié avoir trouvé dans les lectures des idées pour leurs propres scénarios pédagogiques ; les enseignantes d’histoire ont été particulièrement intéressées par Congo Square.

Un moment convivial et sympathique que nous renouvellerons au moment du vote en essayant d’associer des étudiant(e)s volontaires à d’autres lectures épicées.

En attendant, un coin lecture confortable a été installé à la médiathèque pour permettre à tous les lecteurs de découvrir les albums. Et dans le cadre d’un module de français, 2 groupes d’étudiants, absents lors de l’apéritif ont à leur tour découvert et mis en œuvre les lectures épicées de Congo Square et Une Somme de souvenirs pour leurs camarades.

Caroline Raulet-Marcel, enseignante à L’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education – Auxerre (89) 

Quand un album s’inscrit dans la Grande histoire, le remettre dans son contexte, c’est lui donner de l’amplitude. Nous en avons fait l’expérience à l’atelier « dégustalivres » de la maison des seniors  à Chalon/ Saône où nous présentions à deux voix la lecture épicée d’Un air de liberté à Congo Square.

Annie, professeur d’histoire-géographie* à la retraite, a fait un vivant exposé, cartes à l’appui, sur la traite négrière rappelant comment les esclaves étaient recrutés (captures de guerre,  enlèvements, achats, échanges) puis triés dans les colonies où le rapport maître-esclave était régi par le code noir. On s’y croyait presque !

La proposition de décompter avec le public les jours de la semaine jusqu’au dimanche festif a bien fonctionné nous amenant jusqu’à aujourd’hui avec les photos de la plaque commémorative et de la stèle près de laquelle on continue à danser et faire de la musique.

* Au collège ou lycée, c’est l’occasion ou jamais d’intégrer des collègues au projet et de leur faire découvrir que des textes illustrés valent des supports de cours !

Pour ceux qui les ont, pensez à proposer en livres cousins, à côté des romans jeunesse sur le sujet :
– deux albums de précédents voyages-lecture évoquant l’esclavage : Les Robinsons de l’ile Tromelin d’Alexandrine Civard-Racinais (Belin) et Catfish  de Maurice Pommier (Gallimard).
– deux romans adulte : Bakita de Véronique Olmi, sorti en poche en janvier 2019 et Underground Railways de Colson Whitehead (Albin Michel).
VML

Il y a deux jours, les libraires ont reçu un mail lapidaire des éditions Piccolia annonçant la fermeture de leur maison avec cessation immédiate des approvisionnements et des retours alors même qu’elles venaient de publier un album exceptionnel parlant aux enfants de la maladie d’Alzeimer : Ne m’oublie pas de Clare Helen WELSH et Lindsay ASHLING.

On ne pourra plus passer commande d’Un air de liberté à Congo square.
La seule chance d’acheter un exemplaire de ces albums est de trouver une librairie qui les a (encore) en rayon !
Surmontons notre déception en écoutant du blues et espérons qu’un autre  éditeur reprendra au moins ces deux titres !
VML

Titre : Un air de liberté à Congo Square
Auteur : WEATHERFORD Carole
Illustrateur : CHRISTIE Gregory
Editeur : Piccolia © 2017

Début du 19e siècle à la Nouvelle-Orléans. Les esclaves doivent obéissance et travail  à leurs maîtres. Pas de répit du lundi au samedi dans les plantations de coton et les villas des blancs. Mais comme le dimanche est obligatoirement férié, les esclaves se réunissent et chantent dans le seul endroit autorisé : Congo square.