Au collège de Talant (21), à l’initiative de la documentaliste, d’un professeur d’anglais et d’un professeur de français, deux idées pour nourrir des rencontres entre  des 6e et  des CM à partir du Labyrinthe de l’âme.

1/ Un jeu d’association entre des smileys et des états d’âme lus puis prononcés à voix haute  : I am sad  – I am happy – I am angry…

 

2/ Un jeu de devinette. Sur une roue de vélo transformée en roue de la fortune seront fixés des noms de sentiments. L’équipe qui tombera sur l’un deux devra jouer une saynète pour le faire deviner aux autres.

L’album sera bien sûr aussi consulté et des extraits lus.

Après la découverte de l’album, Mille dessins dans un encrier, le projet d’une expérimentation de l’encre sur papier apparut comme une évidence.

En cours d’arts plastiques, nous avons proposé aux élèves-voyageurs de 5e et de 4e de faire une composition en trois volets à partir d’une tâche d’encre aléatoire sur un papier aquarelle préalablement mouillé, enrichi ensuite de précisions graphiques permettant la reconnaissance d’un paysage.

Ce travail a permis la découverte d’une nouvelle approche picturale dont le support offrait un vrai changement dans sa matérialité, puisqu’il était mouillé. L’encre pu alors être déposée pour créer des formes variées et des nuances riches permettant la recherche d’éléments narratifs insoupçonnés.

De l’encre de chine noire a été utilisée en 5e.
De l’encre colorée dans le niveau de 4e.

L’ensemble des productions donnèrent une grande satisfaction aux élèves, tant dans la réalisation que la contemplation de travail fini. Le tout a trouvé toute sa reconnaissance lors de l’exposition au CDI et permis aux élèves de comprendre que l’éveil visuel et la créativité venait aussi de la lecture.

Anne Million, professeur d’arts plastiques (Collège St Dominique-Chalon-sur-Saône)

Depuis que nous avons lancé le projet avec la scénographie, les élèves de 6e ont eu plusieurs semaines pour lire les albums. Le projet a été bien accueilli et la plupart des élèves ont joué le jeu.

Chacun doit réaliser un carnet de lecteur : illustrer une première de couverture et écrire sous la forme d’abécédaire. Cela consiste à choisir des mots clefs et à les définir par rapport à l’album. C’est un bon exercice pour voir si l’élève a compris l’histoire (thèmes abordés) et cela permet de travailler l’expression et la langue sur de petites productions. Ce travail a lieu après une lecture épicée au CDI pendant les heures où je n’ai que la moitié de la classe ; ainsi nous passons auprès des élèves pour reprendre ce qui n’a pas été compris et reformuler avec eux leur pensée quelquefois bien embrouillée. Cela donne par exemple :

Pour Le maître d’école
H comme honte.Le père du garçon a honte quand il va voir le propriétaire et que celui-ci lui montre la lettre car il ne sait pas lire. (Gabin)

O comme obscurité. Il n’y a pas d’électricité dans la maison du narrateur. La famille du narrateur réclame la lumière. L’obscurité peut aussi signifier l’ignorance quand on est analphabète. L’album est dessiné en noir et blanc, cela fait penser à l’obscurité. (Léo)

Pour La Princesse aux mille et une perles
T comme trahison. Chayan trahit sa famille en voulant détruire le collier et en dispersant les perles pour ne pas que Khouniley soit reine. (Lola)

Pour Le Jardin du dedans-dehors
L comme liberté. Dedans, Chiara et son frère sont libres dans leur jardin. Dehors, les habitants de Téhéran ne sont pas libres car le pays est en guerre et les gens n’ont pas de droits. (Léo – le même !)

Chaque lettre sera illustrée à la manière des manuscrits médiévaux.

Delphine NAUCHE, professeur de français au collège de Pont-de-Vaux (01)

L’album Le maître d’école fait l’unanimité dans notre Ehpad. Les résidents apprécient énormément cette histoire vraie qui soulève maintes discussions et réveillent beaucoup de souvenirs.

Les difficiles conditions de vie : pas d’électricité mais des lampes à pétrole, pas d’eau courante, les WC au fond du jardin, simple trou ou planche avec un trou au milieu !
« On savait quand les dames avaient leurs ours car les serviettes à l’époque séchaient au vent sur l’étendage« .

L’école : le chemin pour s’y rendre à pied et en sabots, l’uniforme, le déjeuner emmené dans un panier et réchauffé sur le poêle de la classe, l’austérité des maîtres d’école qui tiraient les cheveux, les oreilles, qui mettaient des punitions ou des coups de règles.
On n’avait pas le droit de se plaindre,  jamais !
En 39, quand on arrivait à l’école, on hissait le drapeau bleu blanc rouge. On entrait en rang et en silence dans la classe : on restait debout à côté de notre bureau et on attendait l’ordre avant de s’asseoir !
A l’époque dans les écoles, il y avait un grand sentiment de patriotisme.

Pas facile de s’écouter les uns les autres tant les idées fusent et les émotions montent. Mais l’envie est très forte de partager nos manières de voir l’école d’hier et d’aujourd’hui.
Murielle, animatrice, Ehpad Semur-en Brionnais (71)  

Quelques nouvelles d’1, 2, 3 albums à l’autre bout du monde.

Nos élèves ont eu la présentation des livres au mois de février.
1/ Depuis, ils lisent les albums au CDI, une heure tous les quinze jours. Cette heure de lecture encadrée, à laquelle ils ne sont pas réfractaires, est la seule façon de s’assurer de leur participation au projet.
2/ J’ai fait la lecture épicée d’Une somme de souvenir.
3/ J’ai choisi trois illustrations du Labyrinthe de l’âme que nous avons décortiquées ensemble, dont celle de la colère particulièrement riche.
4/ J’ai sélectionné des sentiments illustrés dans le livre et ai écrit leurs noms au tableau. Après explication et analyse en groupe, chacun a été invité à partager un souvenir en lien avec un de ces sentiments.
5 / Une fois terminée la rédaction des souvenirs, nous les partagerons en utilisant un logiciel qui permet la création de liens hypertextes sur une image.

Fabienne Bourjon, professeur documentaliste au collège Afareaitu/ Moorea/ Polynésie

Sur un toit de Paris, Monsieur Ba propose à ses trois jeunes apprentis dessinateurs de faire oeuvre commune :  une feuille blanche, trois pinceaux, quelques consignes et c’est parti. Cette scène (pages 82 et 83 de Mille dessins dans un encrier) correspond exactement à la méthode créative qu’utilise Zaü quand il rencontre du public, enfant et adulte.

C’est ce qu’il m’a confié au téléphone puis détaillé généreusement par écrit, répondant à mon envie de proposer aux lecteurs-voyageurs de prolonger la lecture de son album par un dessin collectif.

Protocole de création :
1/ Préparer une longue table.
2/Déplier du kraft blanc et installer des pinceaux fins et des pots d’encre de Chine.
3/ Tracer au pinceau une ligne de chaque côté à environ 10 cm du bord pour que le public sache où démarrer.
4/ Répartir les personnes debout de part et d’autres en prenant soin d’alterner fille et garçon ou enfant et adulte.
5/ Lancer une consigne de dessin spontanée – au trait et sans modèle : un animal, trois arbres différents…
6/ Eventuellement, une fois l’encre sèche, proposer de colorier avec des feutres en hachurant les fonds mais pas les éléments qui restent évidés.

Si vous lancez des fresques collectives ou autres expressions plastiques, merci de nous envoyer quelques photos et impressions à partager avec Zaü, en échange du cadeau de sa « grammaire » d’artiste.
VML

 

 

A Leyment, dans l’Ain, 11 classes ont embarqué dans 1, 2, 3 albums : 7 classes du collège (6e, 3e, Ulis), 3 trois classes du primaire et une unité d’enseignement. A l’issu de la scénographie, présentée d’abord à la communauté éducative puis aux élèves, chaque classe a choisi une lecture à préparer sous la forme de son choix, inspirée ou non des lectures épicées fournies par Livralire. Elle sera jouée ce printemps à deux autres classes selon un planning précis.

Dans le cadre du cours de technologie, des élèves de 3e ont imaginé des fiches-étape (fournies avec un guide) pour recueillir les impressions des voyageurs après ces dégustations-lecture.
Chaque album est considéré comme une destination. La compagnie organisatrice est la classe qui offre la lecture, ceux qui en profitent donnent leur identité de voyageur.
Les modèles de fiches sont transmis aux enseignants qui les photocopient pour leurs élèves. Ainsi chaque jeune aura son propre carnet de voyage.
L’enseignant en fera une synthèse et fournira à Emilie, la documentaliste coordinatrice et animatrice très active d’1, 2, 3 albums, une page par livre.
VML