Titre : Il court !
Auteure : Cécile ALIX
Illustrateur : Bruno PILORGET
Editeur : L’Elan vert, pont des arts, les carnets
Parution : 2022
Prix : 16 €

Petit fils d’esclave, enfant chétif d’une grande fratrie noire américaine, James Cleveland Owens est repéré par un de ses enseignants : il court comme un oiseau. « S’il s’entraîne sérieusement, il ira aux Jeux Olympiques ». Le coach peut-il imaginer que l’athlète sera ovationné à Berlin en 1939, pulvérisant plusieurs records du monde sous l’œil ulcéré d’Hitler.

Difficile pour le comité de choisir 8 titres car sur les 28 repérés entre septembre 2021 et juin 2022 et lus attentivement, la moitié étaient de qualité.
Trois nouveaux éditeurs font leur entrée dans 1.2.3 albums : Amaterra et Maison Georges à Lyon, Little Urban à Paris.

Dans le pack de la 17e saison (liste alpha auteur avec prix, disponible sur demande à asso[at]livralire.org (06 68 38 14 44), on trouve :
Un recueil d’interviews sur la question du bonheur, qu’on imagine déjà discutés et joués par les lecteurs : Regarder les mouches voler (GARRALON, A pas de loups)

Sept histoires one-shot :
Un hymne à la vie : L’expédition (SERVANT, Thierry Magnier).

Deux histoires vraies :
– celle de Jesse Owens, noir américain, dieu du stade chez les nazis : Il court ! (ALIX, Elan vert).
– celle de l’anglais Nicholas Winton qui, en 1938, sauvera près de 700 enfants pragois dont la petit Vera, sans que le grand public n’en sache rien jusqu’au jour d’une incroyable émission de télé  : Nicky & Vera (SIS, Grasset).

Un conte épique et romantique dans un curieux royaume où la géométrie fait de la poésie : Il était une forme, créé par le duo Gazhole et Cruschiform dont un interview de l’éditrice (Maison Georges) éclaire le travail.

Une plongée dans le Japon ancien du peintre Hokusaï, si différent de l’univers des mangas prisé des jeunes : Hokusaï et le Fujisan (BENSARD, Amaterra)  qui pourra être complété » par Vues du Japon, magnifique livre poster de 22 planches publié en avril par la BNF (19,90 €).

Une fable contemporaine sur la soumission et la peur : Le printemps d’Aubaka. (JEAN Didier & Zad, Utopique).

Un récit symbolique avec la montagne savoyarde en « vedette » : Le berger et l’assassin publié par Little Urban dont l’auteur, Henri Meunier a été interviewé à France Info.

La variété des cadres et des thèmes permettra des ouvertures multiples et particulièrement cette année des partenariats avec les professeurs de sport, d’arts plastiques, de mathématiques, d’histoire et de géographie ou des rencontres avec des sportifs et des artistes.

Laissez-vous surprendre et si jamais :
Vous n’aimez pas un album : attendez de l’avoir en main, lu et relu avant de le rejeter.
Vous ne voyez pas son intérêt : faites confiance à des collègues ou des lecteurs pour en trouver un.
Vous le trouvez difficile : la lecture épicée proposée par Livralire éclairera le public.
Il est écrit trop petit : on vous fournira tous les textes en Word pour que vous puissiez les agrandir.
L’illustration ne vous plait pas : il en faut pour tous les goûts.
Vous trouvez le pack coûteux : le pain a augmenté, le papier aussi !

Bonne découverte des albums !
VML

Le blog 1, 2, 3 albums, 16e saison (2021-2022) est clos.

Le 17e s’ouvre.

« Quand je lis le blog », dit cette bibliothécaire bénévole, « je me dis qu’il y a plein de possibilités avec ce projet et qu’on a encore du chemin à faire. Notre galop d’essai est encourageant mais pas satisfaisant. Les élèves ont lu, pas les seniors. On n’a pas su trouver notre place et créer un partenariat efficace avec les uns et les autres. »
Cette réflexion qui vaut pour d’autres voyageurs débutants résume assez bien l’ensemble des échos partagés au fil du voyage et ceux reçus en juin avec des remerciements touchants et des confidences instructives sur les atouts et sur les difficultés.

Les lectures épicées remportent un succès incontestable : « Chacune est une pépite ! » « C’est la spécificité même de ce dispositif : une boite à outils lecture exceptionnelle, souple, adaptable avec des rôles pour tous. »

On peut les utiliser partiellement : « Dans notre collège, nous avons mis 5 albums en lecture libre. Les 3 autres, qui nous semblaient difficiles pour les 6e, faisaient l’objet de séances spécifiques et de lectures collectives. » « Notre bibliothèque a assumé deux lectures épicées pour les CM. »

Chacune peut faire l’objet d’une rencontre, offrant ainsi des rendez-vous lecture réguliers avec les publics notamment à l’Ehpad, au centre social, en classe Segpa.

On peut les confier à son public : « Les jeunes de l’IME ont pris en charge la lecture épicée de Pas l’ombre d’un loup : beaucoup d’entrainement, des tensions, des efforts et récompense ultime : le succès auprès des collégiens qui à leur tour ont réclamé d’être lecteurs-acteurs ! »

« A INSPE d’Auxerre, des étudiants et étudiantes de Master 1 ont fait vivre six lectures épicées à deux classes de CM2 réparties en petits groupes. »

En choisissant de les utiliser, on facilite la compréhension des histoires et du coup, on libère la parole et les émotions. « Il arrive même que l’album qu’on n’aurait pas choisi car trop difficile à nos yeux devienne le préféré du public ».

Ces lectures collectives sont la planche de salut de la lecture.
« Nos élèves ne lisent quasiment rien. Comment des collègues professeurs peuvent-ils encore afficher tant de mépris pour ces albums si riches ? »
« Dans l’une de mes classes de seconde, j’avais donné aux élèves la consigne de lire un ou deux albums chez eux. Les yeux rivés sur leur portable, ils sont incapables de se concentrer plus de cinq minutes. On a dû lire en classe ! Il faudrait qu’on se mobilise en équipe. »

Le partenariat ne va pas de soi ! « Mes élèves de classe Ulis ont été enthousiastes pour le projet. Ils ont fait de réels progrès en lecture, en expression, en autonomie mais sans pouvoir échanger avec d’autres classes ou groupes. Silence radio de la bibliothèque municipale, refus de coopération de la documentaliste et des professeurs pour qui les albums n’ont pas de place dans le secondaire ! »

On peut se retrouver assez démuni devant une directrice d’établissement qui se moque de l’activité coloriage (les lettrines de Christine de Pizan) ou face à des vieilles dames endormies. « Il faut assurer. Redoubler de présence et surtout donner aux auditeurs une part pendant l’animation elle-même comme le propose Livralire avec les lectures épicées. Au risque que l’auditoire y prenne goût et attende le prochain atelier de lectures partagées ».

Les inconditionnels d’1.2.3 albums disent que c’est l’intérêt même du projet de transformer les faiblesses en force :
On manque de temps : on a à disposition des outils tout préparés.
On est seul : on s’appuie sur son public.
La lecture n’a pas le vent en poupe : elle regagne du terrain !
A suivre … L’an prochain.
VML

Romans et récits adultes, passés en poche en 2022, conseillés par VM Lombard pour découvrir cet été ou plus tard le monde d’hier et d’aujourd’hui.

ARDONE Viola : Le train des enfants
Le Livre de poche / 480 p /7,70 €

BORNE Adrien : Mémoire de soie
Le Livre de poche / 216 p / 7,40€

KRAWCZYK Johanna : Avant elle
Pocket / 160 p/ 5, 95 €

LULU Annie : La mer noire dans les grands lacs
Pocket / 232 p / 7, 10 €

MASSINI Stefano : Le Ladies football club
10-18 / 168 p / 7,10 €

VRIGHT Charles : Le chemin des estives 
J’ai lu / 352 p/ 8 €

Plutôt que de laisser dormir les albums sur des étagères, pourquoi ne pas mettre en place des sacs nomades  de lecture ?

Comme l’ont fait avec succès plusieurs bibliothèques l’été dernier dont celle de DEOLS dans l’Indre qui, à la demande des lecteurs, récidive cette année en ajoutant un DVD dans chaque sac.

Comme je viens de le mettre en place à la maison des seniors de Chalon/ Saône à partir du stock de livres  disponibles. Six sacs numérotés sont à disposition à l’accueil et en prêt sans condition (juste un nom et numéro de téléphone), avec dans chacun trois albums réunis par un fil différent :

1/ Que faire des objets ? : Une somme de souvenirs / Moi, c’est tantale / L’Orchestre recyclé

2/ Sacrés artistes : La femme du potier / Les dessins de Claire / 1000 dessins dans un encrier

3/ Décisives rencontres : Quelqu’un m’attend derrière la neige / Cours / Elle est où la ligne ?

4/ Filles fortes : Malala / Ruby tête haute / Brindille

5/ Histoires vraies : Le voyage de Darwin / L’extraordinaire histoire d’Adam R / Les Robinsons de l’île Tromelin

6/ Princesses de caractère :  Naya ou la messagère de la nuit / La princesse au don perdu / La princesse aux mille et une perles

N.B. : En bleu, albums avec vidéo de la lecture épicée sur ce blog (colonne de droite)
VML

Arnaud et Elise, bibliothécaires à Mondeville dans le Calvados, animent depuis plusieurs années 1.2.3 albums au foyer et à l’Ehpad Clair Soleil.

Inspirés par le thème des Héros ordinaires, ils ont demandé aux seniors voyageurs de parler de leur héros ou leur héroïne.

Pour les écouter, cliquez sur l’image.

Au collège de l’Institut familial de Montauban (Tarn-et-Garonne) , nous avons adopté 1.2.3 albums depuis deux ans comme dispositif d’enseignement du français en classe de 6e et 5e Segpa.
Les albums sont partagés le vendredi après-midi au CDI avec le professeur de lettres et Marie Claude, l’AESH. Formée aux techniques de relaxation RYE (Recherche Yoga Education), je construis les séances en plusieurs étapes :
– Hypothèses de la couverture à partir des cinq sens. Que voit-on ? Que pourrait-on entendre, sentir, toucher, goûter ?
– Détente du corps et mise en posture d’écoute
– Lecture de l’album, partielle ou totale
– Invitation à faire venir, en silence et les yeux fermés si possible, les images générées par l’histoire et ainsi construire son propre décor
– Création d’un objet ou d’un dessin, exposé toute l’année dans leur classe comme trace de lecture.

Les élèves apprécient : « parce qu’il n’y a pas de bruit, on est 100% dans les histoires ».

Et pour madame Barbon, professeur référente, il n’y a que du bénéfice ! Les élèves travaillent plusieurs compétences :
Compréhension et mémorisation. Lorsqu’on fait le bilan, en fin, d’année chaque élève se souvient des personnages, des lieux, de l’époque où se déroule l’action de l’album, du vocabulaire spécifique, ce qui est d’habitude difficile pour eux.
Lecture à voix haute. Cette année, ils ont pris en charge la lecture de l’album Ashoka et la flamme sacrée. Cela a demandé un travail de préparation important. Il a fallu comprendre le vocabulaire spécifique, s’entraîner pour bien couper les mots, articuler… Cette lecture difficile a été un vrai succès.

La lecture des albums contribue à créer :
– Un climat de classe bienveillant et respectueux de chacun. Au cours des lectures, les élèves partagent leurs émotions. Ils réalisent des productions communes qui, affichées dans la classe, permettent de mettre en avant le rôle de chacun dans une réalisation collective.
– Un patrimoine littéraire commun. Les albums restent dans la classe de Segpa et les élèves ont plaisir à s’y replonger lorsqu’ils ont terminé leur travail.

Merci à toute l’équipe d’1.2.3 albums de rendre cela possible !
Muriel Almayrac, professeur documentaliste – Collège de l’Institut Familial, Montauban

A chaque saison 1.2.3 albums, Delphine Nauche, professeur de lettres au collège de Pont de Vaux (01) établit des ponts avec ses collègues à partir des albums. Exemples :

Avec le professeur d’arts plastiques
Les 6e, au crayon et à l’encre, ont fait chacun leur autoportrait en s’inspirant de la galerie de femmes écrivains, sur fond rouge, à la fin de l’album Christine de Pizan

Pour Petites nouvelles de la révolution, des 5e ont réalisé des affiches.


Avec le professeur d’histoire-géographie
A partir de la Forêt des frères, les 6e ont travaillé sur les villes dans le monde, l’urbanisation, les aménagements des grandes villes ainsi que le futur de ces villes. Ils ont, après discussions et avec des compromis, dressé le plan d’une ville, juxtaposant des quartiers (centre des affaires, quartier commercial, d’habitat…) et essayant de dresser un réseau de transport.

A Jassans dans l’Ain, la médiathèque a fait d’1.2.3albums une aventure intergénérationnelle avec une organisation efficace inspirante.

Les deux classes primaires engagées ont eu droit à trois rendez-vous à la médiathèque :  le lancement avec prélude puis deux lectures épicées. Chaque classe a été une fois à la résidence des Marronniers faire des lectures.

La résidence de personnes âgées a accueilli régulièrement Jennifer, la bibliothécaire, qui, avec la contribution de l’animatrice et de résidents volontaires, a animé les lectures épicées.

Une rencontre finale a réuni tous les voyageurs. Avant le vote, une classe a lu deux contes inventés à la suite de Pas l’ombre d’un loup. Les enfants ont chanté. Inspirés par les très appréciées Petites nouvelles de la révolution, les voyageurs ont brandi – à l’intérieur en raison d’une météo maussade – des pancartes avec leurs revendications du moment.