Leina, c’est un univers en soi !
Côté texte. Une jeune fille, une forêt, un crapaud, un palais, des sortilèges, des interdits, du suspense : tous les ingrédients d’un bon conte à lire à voix haute.

Côté visuel. Les illustrations sombres et fines de Julia Sarda, avec des encadrés et de volutes naturelles inspirées du mouvement Arts & Crafts (exemple de papiers peints) qui amplifient l’atmosphère mystérieuse.

Le choix a été fait pour la lecture épicée de visualiser la progression de l’histoire dans les différents lieux. A notre demande, Marie Anne Wettstein a dessiné en noir et blanc la ville, la rivière, la forêt, le palais pour finir par un gros plan au salon autour de la boule de cristal.

Une fois l’histoire-randonnée jouée, mettre l’album à disposition du public.
VML

Les ados prendront facilement en main cet album coloré, de petit format, apparenté à une bande dessinée avec les dialogues dans des bulles. Le cadre scolaire et la thématique de la mode auront un effet miroir qui augmenteront l’attractivité. Par contre, la lecture sera difficile pour les seniors dont la vue a baissé : la typo majuscule est petite.

Et si alors les jeunes* jouaient l’histoire aux ainés et/ou à leurs camarades ?

La lecture épicée restitue l’histoire sous forme d’une saynète à épisodes. Mia, narratrice et héroïne malgré elle, est assise à droite face au public.
Les protagonistes successifs (collégiennes, mères, grands-mères, commerçants, résistants) s’installent sur la gauche derrière un pupitre. Quand il y a seulement trois lecteurs, le changement d’identité est indiqué par un décalage d’une place (en passant devant le pupitre).

*On aurait aimé tourner la vidéo avec des collégiennes ! La seule date possible étant un jour d’école, les lectrices sont les vieilles dames de Livralire, qui dans la vie portent des boucles d’oreille de toutes formes et toutes les couleurs ! Lors des lancements, des volontaires adultes se sont prêtées au jeu avec, parfois, encore plus de talent qu’elles !
VML

Message des créateurs de l’album : Quel bonheur !!! Merci beaucoup, de la part de toute l’équipe des éditions Møtus !

Avec deux classes de 6e du collège de Pont de Vaux (Ain), nous avons amorcé 1.2.3 albums par des ateliers créatifs sur les couvertures détourées.

1/ Première séance en demi classe.
Les élèves en binôme doivent observer en détail une des illustrations de couverture puis la décrire au groupe. Les impatients avaient déjà envie d’imaginer une histoire !

2/ Deux séances de travail individuel.
Chaque élève choisit l’image qui l’inspire. Comme s’il était l’auteur de l’album, il lui donne un titre et rédige quelques paragraphes. Dans un deuxième temps, il retravaille son brouillon et tape son texte.

Certaines couvertures ont eu beaucoup de succès auprès des élèves qui se sont lancés pour la plupart avec plaisir dans l’écriture.
Nous, les adultes, nous avons finalisé la production. Nathalie, ma collègue documentaliste, s’est chargée de taper les textes de ceux qui n’avaient pas eu le temps de le faire. Et moi, j’ai fait la mise en page sous forme de petits livrets.

Exemples ci-dessous (un par album / cliquez sur couverture).
J’espère que ce petit travail d’écriture qui a aiguisé leur curiosité les incitera à rentrer dans la lecture, sitôt le prélude joué.

Delphine NAUCHE, professeur de Français

Pour lire les albums en groupe, Livralire crée pour chaque album, une lecture dite « épicée », c’est-à-dire une lecture à voix haute, intégrale ou aménagée (partielle ou/et découpée), brute ou mise en scène, dynamique et coopérative (plusieurs voix possibles), inspirée par des éléments visuels ou narratifs qu’elle souligne.

Les lectures épicées apportent du piquant, aident à la compréhension, apportent un éclairage, donnent une place active aux auditeurs, cadencent les rencontres, diversifient les animations.

C’est un tremplin pour la lecture individuelle intégrale ou ça la remplace pour ceux qui n’ont pas la possibilité.

C’est un produit « durable » si on a l’album papier qui lui correspond. « Pas une semaine au CDI où je ne ressorte une lecture épicée pour étayer une thématique, pour un accueil de classe » dit une documentaliste ».

C’est aussi une trame dont peuvent s’emparer les lecteurs pour passer l’histoire à d’autres, comme narrateurs principaux ou voix secondaires.

C’est un moyen de faire tomber les a-priori sur les albums !

Pour la sélection #18 (2023-2024) :

Une lecture feuilleton pour Design design. Une lecture participative pour Tout ce que la guerre déteste.
Une lecture théâtralisée pour La boucle d’oreille rose (extrait dans vidéo à venir)
Des lectures de type kamishibai sur pupitre pour Le jardin de Baba et Te souviens-tu Marianne ?
Des mises en scène pour Electrique et La Robe de soie (vidéo à venir).
Une randonnée sur table : Leina et le Seigneur des amanites (vidéo à venir).

N.B : Les photos avec des volontaires pour une lecture en direct ont été prises pendant les journées de lancement.

Ce mode d’invitation à la présentation des albums aux différents publics embarqués dans le 18e voyage-lecture est disponible sur le drive  du dispositif, en version A4 et A5. Aux intéressé.e.s de le télécharger et de modifier le texte.

Au collège Les Célestins à Vichy (Allier), ce sont les élèves des dispositifs ULIS et IME qui ont embarqué dans 1.2.3 albums en décembre 2023 avec une équipe pédagogique très motivée.

En préambule au « prélude », leur a été proposé un atelier baptisé « zeste ». Il s’agissait de lire les couvertures détourées des 8 albums, c’est-à-dire de :
– recenser les éléments (forme et couleur) :  personnages, objets, décor
– qualifier l’ambiance
– détecter le sujet

Les idées ont fusé en vrac. Les voici condensées.

Album  Lecture de l’illustration de couverture
On voit un pianiste, un pied d’ogre ou de géant, du noir et du rouge.

On ressent de la tristesse, une menace, de la violence jusqu’à la mort.

On imagine un monsieur qui s’est transformé en géant et qui voudrait tuer le pianiste.

On voit des fleurs et des fruits (fraises, mûres, champignons toxiques ou poisons, pissenlits), des feuillages, des racines, une grenouille cachée, avec des yeux rouges.

C’est peut-être l’histoire d’un petit garçon parti en forêt à moins que ça se passe dans un terrarium.

On voit une dame plutôt jeune, avec cheveux longs retenus en chignon, une boucle d’oreille.

On ressent de la paix. La femme sourit, peut-être à des gens qu’elle regarde de sa fenêtre.

On voit une petite fille sans chaussures, une robe de kimono, une porte.

On ressent de la chaleur.

On se trouve dans un château (armoirie, écusson). C’est sans doute une histoire de princesse.

Ça fait penser au film « Encore » (le théâtre que l’on voit au début)

On voit un lac, des montagnes, un arbre, des enfants, une valise, une femme.

On imagine une promenade familiale ou avec l’école ou un départ en colo.

C’est l’été mais ce n’est pas aujourd’hui : les vêtements sont démodées. Le décor est beau mais les enfants semblent malheureux. Est-ce à cause d’une séparation ou de l’effort physique pour monter la côte ?

Les montagnes font penser à une œuvre d’art.

On voit une vieille ampoule qui a complètement fondu sur la table, une chaise un peu cassée avec des trous, un décor de deux bleus différents.

On ressent de la mollesse.

Avec la lumière qui ressemble à une langue ou de la lave, on imagine une maison qui pourrait prendre feu.

Cela fait penser aux montres qui fondent dans le tableau de Dali.

On voit une dame âgée (cheveux blancs, fichu, corps voûté, gros nez), un petit garçon aux cheveux courts.

On est au printemps en bordure de forêt, dans un champ de fleurs (coquelicots rouges, pissenlits ou boutons d’or) à moins que ce soit dans le jardin de la dame.

On sent de la complicité. On imagine une grand-mère et son petit-fils.

On voit des lumières bizarres, un éclair, un monsieur moustachu habillé de façon classique qui court, des pigeons, des ressorts (montre ou boussole ?)

Le jaune fait penser à la lumière, l’éclair à l’électricité.

L’homme pourrait être un agent secret ou un cambrioleur.
Attaqué par des pigeons, il se sauve.
Ou c’est le dieu « électricité ».

Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores.

Etonnons nous des soirs mais vivons les matins.

 Guillaume Apollinaire

Sur la thématique du corps, retenue pour l’édition 2024 de la nuit de la lecture, cinq titres labellisés « 1.2.3 albums », toujours disponibles, pourraient être partagés avec un large public. Canevas de lectures épicées sur demande à Livralire  : asso [arobase]livralire.org

ALEMAGNA : Les cinq malfoutus /Hélium, 2014 (16,90 €)

COURGEON : Tiens-toi droite / Milan ,2018 (14,90€)

JR : Les rides / Phaidon, 2019 (14,95 €)

GAZHOLE et CRUSCHIFORM : Il était une forme / Maison Georges, 2022 (19,90€) / Voir vidéo de la lecture épicée.

LEVY : L’histoire extraordinaire d’Adam R. /Sarbacane, 2017 (16,50 €)

A s’acheter, offrir ou emprunter en bibliothèque !
Trois titres incontournables à mon cœur de lectrice qui, par pure coïncidence, se déroulent ou commencent au 19e. Le premier se passe en Italie, les deux autres dans l’océan Indien.

Veiller sur elle. Prix Goncourt 2023 / L’Iconoclaste, 22,50 €
Avec Jean-Baptiste ANDREA, du grand romanesque pour les longues soirées d’hiver. Lire aussi son roman précédent, Des diables et des saints, paru depuis ma chronique sur Alterbib en collection Proche (et oui ! c’est le nom de la collection de poche), 8,10 €.

Le fruit le plus rare / Gallimard, continents noirs, 20 €
Grâce à Gaëlle BELEM, on rencontre Edmond Albius, le garçon créole qui sur l’île Bourbon (devenue La Réunion) a découvert comment fertiliser la vanille sans pour autant gagner en notoriété ni s’enrichir.

La mémoire délavée / Mercure de France, 17,50 €
Natacha APPANAH, autrice qui vit à Paris, fouille la mémoire familiale, photos noir & blanc à l’appui. Elle partage ses souvenirs à l île Maurice auprès de ses grands-parents analphabètes, descendants de coolies venus d’Inde.

Et vous, quel.s. titre.s nous conseillez-vous ?
Livresquement vôtre,

Véronique ML

Avant les vacances, au collège Louis Vuitton à St Triviers de Courtes ( Ain) , des 4e offriront à leurs camarades et leurs professeurs la lecture – version Livralire – de l’album de Timothée de Fombelle : Quelqu’un m’attend derrière la neige (1.2.3 albums #15).

Considérant cette lecture partagée comme une gourmandise, un jeune propose de l’appeler « lecture sucrée »  plutôt que lecture épicée !