Eve Herbaut, enseignante à Darcey (Côte-d’Or), est accueillie avec sa classe de CM1-CM2 à la médiathèque Henri Vincenot à Venarey-les-Laumes où Lionel Gehant et son équipe leur jouent le prélude de présentation des albums.
Suit un premier feuilletage par petits groupes.
Ils rentrent à l’école avec les huit livres dans un sac.
La lecture individuelle commence.

Très vite Tout ce que la guerre déteste sort du lot.
La lecture collective est dynamique avec l’observation du rapport texte-image et des questionnements divers.
Elle est nourrie aussi par un extrait du film Le dictateur de Charlie Chaplin puis par les témoignages de deux nonagénaires qui avec émotion évoquent des souvenirs de leur vie entre 1940 et 1945 :

Pendant l’occupation les soldats allemands réquisitionnaient les chambres dans les plus belles maisons. Deux vieilles demoiselles qui venaient de Paris ont demandé à mes parents s’ils étaient d’accord pour que j’aille habiter chez elles pour éviter que les allemands ne viennent s’installer dans leur maison bourgeoise. Pour aller à l’école,  j’avais 4 km à pieds à faire et je n’avais que 5 ans. J’étais la reine, chouchoutée et bien nourrie.

J’avais commencé l’école avec un instituteur très sévère. Après avoir été mobilisé, il est revenu l’année de mon certificat d’études. J’appréhendais. A tort car la guerre l’avait changé. Il était beaucoup plus gentil !

Des dames se réunissent tous les mardis avec d’autres plus jeunes au foyer rural pour faire des jeux de société. Leur animatrice, comme l’enseignante, cherchait depuis un moment une occasion de faire se rencontrer leurs publics respectifs, d’âge différent mais du même village.
Un mardi après-midi, la lecture partagée de Tout ce que la guerre déteste les a donc réunis. Les élèves sont curieux, attentifs, émus. Les adultes en redemandent. Ils décident de mettre en scène l’album avec une touche d’humour et ensemble.

S’appuyant sur les propositions de ses élèves très investis, l’enseignante découpe l’album en plusieurs parties et répartit les rôles. Et le mardi, au foyer rural, les 10-11 ans créent les décors avec les 60-90 ans.

Les répétitions commencent. Les liens se resserrent. Puissent-ils se prolonger au-delà d’1.2.3 albums puisque les uns et les autres sont voisins !

VML  

Morgane Schäfer, enseignante spécialisée à l’école primaire et secondaire de Bussigny, grande voyageuse 1.2.3 albums, partage trois objets de contentement :

1/ Quel plaisir d’apprendre qu’il y aura un drive spécial archives ! L’autre jour, je me disais que c’était fort dommage que je n’aie pas gardé toutes les lectures épicées depuis toutes ces années !

2/ Dans le cadre de la lecture de Design Design, nous sommes allés voir les objets en vrais. En effet, ils sont exposés actuellement au MUDAC à Lausanne. Deux élèves ont été surpris, charmés et aussi déçus parfois par les objets. Mais c’était chouette de pouvoir sortir de l’école. Pour l’un deux, c’était une première, cette échappée culturelle !

3/ Deux élèves, qui ont vraiment de la difficulté en lecture, y trouvent du plaisir et ont même le courage d’aller faire des lectures dans d’autres classes.

La lecture épicée de Tout ce que la guerre déteste est quasi terminée.

Comme suggéré dans le conducteur de cette dernière, nous procédons à la collecte des verbes qui pourraient renseigner sur ce à quoi nous invite la vie puisque, bien entendu, ce que la guerre déteste le plus, c’est la vie dans toutes ses manifestations, sa variété.

Chacun inscrit donc, sur un quart de feuille de papier et à l’aide d’un crayon de couleur, le verbe de son choix. Victor répond à sa manière à la demande : pas de verbe, mais un dessin. Le groupe n’y perd pas au change, loin s’en faut puisque, en une image, nous récoltons plusieurs verbes : se balancer, jouer au
ballon puis s’asseoir à l’ombre d’un arbre généreux pour se reposer, piquer un petit roupillon.

La guerre doit en piétiner de rage, mordre son chapeau ! Et nous d’en rire, contents, grâce à notre camarade, de lui avoir joué un si mauvais tour, de lui adresser ce pied-de-nez !

Emmanuel Delorme, professeur de lettres (Camille Chevalier / Chalon-sur-Saône) 

La rencontre avec Tesla laissera aux jeunes d’un IME breton de sacrés souvenirs.

Après avoir découvert l’album Électrique, ils se sont documentés sur l’électricité grâce au numéro d’Images Doc sur le sujet.

Puis avec leur éducatrice, Emilie Chevillard, et moi-même en charge d’1.2.3 albums à la médiathèque, ils sont allés visiter l’Électrothèque, le musée de l’électricité de Saint-Aignan, au pied du barrage de Guerlédan.

La visite était assurée par une formidable médiatrice qui nous a offert des expériences, la manipulation de vieux objets et le visionnage du premier cinématographe.

Nous avons terminé par un parcours sur les hauteurs du barrage hydroélectrique.

Servane RIVOAL, bibliothécaire, Loudéac (Côtes-d’Armor)

Virginie Inot, professeure des écoles à l’école Prévert, et moi-même, documentaliste au collège Boris Vian, avons animé pour sa classe de CM2 une séquence autour du Jardin de Baba.

L’atelier s’est déroulé sur deux heures au collège :

1. Lecture épicée de l’album.

2. Echanges et réactions que nous avions, par expérience, anticipés, notamment le possible dégoût des vers de terre.

3. Vidéo documentaire sur l’utilité des vers de terre.

 4. Travail sur les compétences en français autour de noms de légumes communs et de l’ajout d’un article défini. Voir fiche.

 5. Observation d’oeuvres d’Arcimboldo.

6. Création plastique selon un processus proposé en ligne : coloriage en groupe de dessins de légumes, découpage, puis assemblage à la manière de l’artiste italien.

Conclusion : Une séance très efficace et une belle occasion pour les futurs collégiens, ravis de leur matinée, de découvrir le CDI du collège et d’y travailler autrement.

 Sylvie Merabti, collège Boris Vian (Talant-21)

2ème lecture épicée avec le Centre médico-psychologique.
Après Te souviens-tu, Marianne qui a ému les participantes, nous avons présenté  Tout ce que le guerre déteste.
Nous avons échangé autour de l’album et réfléchi à ce qui ferait gagner la vie sur la guerre.
Nous avons ensuite retranscrit les idées sur une reproduction de la dernière illustration du livre.
 
Catherine et Laëtitia, Bibliothèque Rollinat (Argenton-sur-Creuse)

Chaque année, dans le cadre de la liaison CM2-6e initiée par les professeurs du collège, Marion Gerriet, enseignante à l’école Elsa Triolet (Talant, 21) embarque dans 1.2.3 albums avec sept autres collègues du primaire. A l’automne, Sylvie Merabti la documentaliste leur présente le pack et chacun.e choisit un des albums comme support privilégié d’échange et de création.

Pour la classe de Marion, cette saison, c’est La Boucle d’oreille rose avec :

Au CDI : la dégustation de la lecture épicée jouée par trois volontaires de 4e.

A l’école :
1/ La lecture collective page à page par projection murale pour permettre une lecture fine et spontanée des illustrations : exemple, le groupe qui marche en contre-sens…

2/ La notation de mots-clés émanant des commentaires riches et denses.

3/ Le questionnement proposé par l’enseignante :
Cette histoire est-elle réaliste ? Vous concerne-t-elle ?
C’est un peu exagéré mais c’est vrai qu’on se sent exclu si on ne suit pas la mode -baskets, coupe de cheveux- ou si on supporte ou non telle équipe de foot !

Ça peut aller jusqu’au harcèlement. Est-ce que j’y participe ? Est-ce que je prends la défense de la victime ?
Quand je suis aveuglement une mode ou un groupe, je ne suis pas libre.

Et si la boucle rose était une métaphore ? Si la mise à l’écart tenait à autre chose ?
La couleur de la peau, a dit un élève. La façon de penser, un autre.

La discussion s’est engagée sur la discrimination, la ségrégation ; le racisme, le nazisme, le harcèlement : définition, exemples…

4/ La réalisation (cliquez sur l’image) seul.e ou en binôme d’une affichette avec un dessin symbolisant une représentation de la boucle et un mot clé.

Au CDI : l’ensemble est installé en forme de boucle d’oreille sur un panneau avec la  « morale » de l’histoire : Sois libre d’être toi-même.

Les collégiens-voyageurs viennent découvrir les extrapolations visuelles de La boucle d’oreille rose
et celles des autres albums, comme l’ont fait 60 familles lors des portes ouvertes du collège.

A l’école : la dynamique continue avec les autres albums achetés, soit en « lecture offerte » par l’enseignante,
soit pendant le quart d’heure lecture quotidien.

VML

A Saint Dominique à Chalon/ Saône , les collégiens-voyageurs- lecteurs ont été invités à partager une impression après les lectures épicées.
Ils devront annoncer leur album préféré sous la forme d’une carte postale, une première de couverture ou une maquette  qui illustrera une des scènes qui les aura marqués.
Véronique Guyon, documentaliste.
Devant 13 résidents et 3 membres du personnels d’un établissement de santé psychiatrique, nous avons présenté La Robe de soie et Le Jardin de Baba, sur le thème commun des souvenirs et de la relation grand-parent/enfant. Ensuite, nous leur avons demandé s’ils pouvaient/voulaient nous faire partager, par écrit, un souvenir de leur enfance en lien avec un grand-parent, voici quelques extraits :
 
« Ma grand-mère et moi allions toutes les deux le dimanche matin au marché. J’aimais l’ambiance, elle ma payait toujours un chocolat chaud en fin de marché. »
 
« Avec mon oncle, nous allions ramasser les myrtilles dans les forêts des Vosges. Nous partions le matin très tôt accompagnés de mon frère et ma cousine afin de profiter de ce moment avec lui et de ses connaissances. On les appelle les brinbelles : ce sont des petites myrtilles qui poussent sur des arbustes sauvages. Nous les ramassions dans nos petits bacs en plastique. Puis nous pique-niquions tous ensemble pour continuer l’après-midi. Et enfin, nous rentrions le soir et préparions des beignets et une tarte avec notre grand-mère. »
 
« L’odeur de ma grand-mère sentie depuis toujours, rassurante, que j’ai sentie pour la dernière fois sur elle au funérarium, il n’y a pas si longtemps. Pour combler ce vide, j’hume sa bouteille vide que j’ai récupérée…. Cela me replonge dans ses bras l’espace d’un court instant, dans mes plus agréables souvenirs. »
 
« Ma grand-mère Simone ou Mamie est décédée quand je suis rentré au collège. Elle habitait en région parisienne d’où je suis issu. Je ne la voyais donc pas très souvent. Mais c’était un pur bonheur quand nous allions la voir, elle était affectueuse et aimante. Aujourd’hui si je ferme les yeux je ne suis pas capable de voir son visage mais, quand je pense à elle, c’est l’odeur de son parfum qui me revient. Je ne saurai le décrire, c’est une odeur douce, sucrée et épicée. A son décès, ma tante m’a donné son dernier flacon de parfum que je garde précieusement, l’étiquette est effacée, presque illisible mais le flacon reste scellé car il contient une odeur que je veux garder intacte, tels mes sentiments. »
 
Catherine et Laëtitia, bibliothèque Rollinat (Argenton -sur-Creuse)