mystere sindelarAvec Carton rouge, les lecteurs-voyageurs ont découvert Matthias Sindelar, footballeur autrichien frêle au jeu puissant dont la mort par asphyxie en janvier 1939 reste une énigme : accident, suicide, assassinat ?

Dans son émission Au cœur de l’histoire sur Europe 1, Franck Ferrand dresse le portrait de ce sportif qui, dès 1933, eut des ennuis lors d’un match de coupe du monde devant Mussolini en Italie. Il interviewe le journaliste sportif Eugène Sacomano qui a publié récemment une biographie de ce Mozart du foot. C’était du temps (les années 1930), dit-il, où la qualité du jeu était plus importante que les résultats.

Sagesse des anciens de Semur-en-Brionnais dont les définitions individuelles forment naturellement une belle liste. La belle vie, c’est :
– des choses simples
– rester chez soi
– pouvoir se déplacer seul
– une famille bien réunie
– voyager et vivre le plus longtemps possible
– voir de beaux paysages
– rester en bonne santé- vivre le plus longtemps à deux
– être heureux
Même s’il y des hauts et des bas, la belle vie, c’est de rester philosophe. On s’aperçoit que l’on a une belle vie quand on la perd.

Au collège de Pont-de-Vaux, efficace association lettres-arts plastiques.
Delphine Nauche, professeur de lettres, a posé la question suivante à ses élèves : quels sont les petits moments ou les choses insignifiantes qui vous rendent heureux au point de dire : « Ah ça, c’est la belle vie  » ! Parmi les réponses, parfois touchantes, données par les jeunes :
– La belle vie, c’est quand ma sœur n’est pas là
– La belle vie, ce serait d’avoir un père pour me consoler et pour me disputer quand je fais une bêtise.
Le professeur d’arts plastiques a pris le buste des élèves en photo de profil. Les silhouettes obscurcies sont mariées aux textes tapés par les jeunes. Les productions exposées sur les murs du collège remportent un vif succès,  les autres collégiens cherchant à reconnaître leurs camarades et s’interrogeant à leur tour sur les instants de bonheur.  La  même démarche a été proposée aux ainés de la MARPA.

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Au collège de Pont- de-Vaux, la lecture de l’album avec les 6e  donne lieu à une collaboration  avec le professeur d’arts plastiques.
affichezooptLes élèves, en binôme, inventent le nom d’une bête hybride sur le principe du mot-valise et rédigent sa fiche d’identité (lieu de vie + alimentation + traits particuliers). En arts plastiques, ils fabriquent la silhouette en 3D  à partir de matériaux de récupération. Les bestioles sont exposées au CDI.  L’exposition est annoncée dans le hall du collège avec une belle affiche qui montre  un « chaméléon » (chat + caméléon) et un « chours » (chien + ours).

A  l’Ehpad de Semur-en-Brionnais, l’album de Dedieu ouvre des horizons.  
Le livre fait penser à la chanson de Pierre Perret « Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux » : l’air est fredonné en salle d’animation. On parle aussi château et monuments locaux à découvrir dans le cadre des futures sorties d’animation : château de Drée, de Chaumont et de Pierreclos. Un lien est fait avec un article de la revue Historia (juin 2016 page 38 /39) qui évoque le travail de quelques chercheurs en 1800 sur des croisements entre espèces d’animaux. La majorité des résidents présents font part de leur envie de retourner dans un parc animalier. Grâce à la lecture de  L’Etrange zoo de Lavardens, un projet de sortie est né.

Les trois albums qui émergent de la cuvée 2016 :  une histoire vraie, un conte, une fantaisie philosophique.

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Tours les albums ont recueilli des voix, même les plus complexes, comme Le double et Demain les rêves. Quand un scrutin a été organisé, le taux de participation a été fort. Quand le scrutin n’a pas eu lieu, les lectures n’en ont pas été moins nombreuses. Et c’est ça l’essentiel du voyage-lecture : LIRE. Ici et là, des lecteurs s’apprêtent à passer leur pack de livres à d’autres. Et c’est ça le meilleur du voyage-lecture : DONNER à LIRE.

REMERCIEMENTS
– aux correspondants départementaux qui ont transmis dans les temps les résultats
– aux animateurs du voyage qui ont organisé le scrutin et à ceux qui ont joint des échos ou le bilan de leur voyage-lecture
– aux lecteurs qui ont partagé leurs préférences
– à tous ceux qui ont encadré le voyage dans leur établissement
– aux éditeurs, auteurs et illustrateurs

REGRETS
– de ne pouvoir enregistrer certains choix. L’an prochain, on organisera une leçon de votation !
– de n’avoir aucune nouvelle de certains groupes de voyageurs

Ce blog reste ouvert pour partager vos échos et vos initiatives et annoncer fin juin la prochaine sélection. Puisse chacun y trouver des idées pour vivifier son prochain voyage dans les albums.
VML

En Saône et Loire, comme ailleurs, trois exemples de ce que permettent les scrutins au-delà de leur but premier.

Une rencontre
Au lycée Thomas Dumorey à Chalon, le vote a permis « beau moment » entre les élèves de  la section Ulis de l’établissement et ceux du collège de Chatenoy le Royal avec leurs AVS et leur professeur respectifs.

La liberté d’expression 
A l’Ehpad de Semur en Brionnais, 18 personnes sont réunies en salle d’animation spécialement pour l’occasion. Des membres des familles sont présentes, curieuses de voir ce que « son parent » va voter. Les 10 albums sont exposés puis évoqués un à un, à partir de la scénographie initiale. Il s’agit de raviver les souvenirs et de se remémorer chaque histoire. Chacun reçoit un ticket lecture couleur  avec les visuels des albums. Il suffit de cocher. La plupart votent, vite, instantanément, et en autonomie. Les votes sont recueillis dans un petit panier. On procède au dépouillement dans la foulée.

votestremyUn exercice de citoyenneté
A Saint Rémy, les CM2 votent à la médiathèque comme ils le feront à  leur majorité pour des élections avec bulletin, urne, liste d’émargement et assesseurs.

Un repas
stdorepas2Les 5ème2 du collège Saint Dominique (Chalon) ont retrouvé leur binôme de lecture à la résidence Lauprêtre. Le vote a été suivi d’un déjeuner préparé par les jeunes (entrées et desserts) et par les aînés (plat et fromage). Des ados ont été embauchés pour la vaisselle, traditionnellement faite par un groupe de résidents. Un élève a joué du piano.

Beau et intéressant deuxième voyage pour les élèves allophones du collège Paul Eluard d’Evry (91). La classe Relais (élèves décrocheurs) a joué la scéno aux élèves allophones : pas facile de parler sérieusement devant un public !
Puis se sont enchaînées 10 séances de lectures épicées, 9 animées par la professeur-documentaliste et la dernière par les élèves eux-mêmes. Chaque élève a lu une histoire de Petites histoires du monde. Pas évident quand on ne maîtrise pas encore bien le français ! Et belle implication pour ceux qui ont apporté des images illustrant leur petite histoire, à la manière des lectures épicées.
Ce voyage fut également l’occasion de travailler l’oral : écoute attentive et résumé de l’histoire. Mais aussi le vocabulaire. Quelques élèves devaient relever, au fil de la lecture les mots français qu’ils reconnaissaient. Quant aux élèves un peu plus avancés dans l’apprentissage du français, ils devaient au contraire relever des mots qui leur étaient inconnus. Charge à eux de chercher leur définition dans le dictionnaire pour, à la prochaine séance, les faire deviner à leurs camarades, comme lors de la séance de présentation.
Au final chacun a été invité à donner par écrit une impression de voyage comme :
J’ai aimé ces histoires, elles m’apportent des connaissances sur le monde (Abdou)
J’aime bien, parce que c’est intéressant, tous les livres. Aussi, j’ai appris des mots que je ne savais pas. Et on a bien passé le temps (Rim)
C’était bien parce qu’on a appris beaucoup de choses (Parisa)
Ensemble, on a bien passé le temps. ça nous a permis d’approfondir un monde de lecture qui est vaste et très captivant. (Mihaela)
J’ai appris que les livres sont très intéressants. Quand nous lisons, nous apprenons les mots et on a été dans une atmosphère plaisante. (Aliaksandra)

Nathalie Péresse, professeur-documentaliste.

sancetheCette année, à la médiathèque de Sancé (71),  nous avons essayé  une nouvelle formule pour 1, 2, 3 albums : tout un samedi après-midi parmi les albums ! Et même si les lectrices ont avoué préférer  le voyage-lecture étalé sur 4 mois, ce 21 mai les aura réunies de 15h à 18h et fait parler autour d’un thé et de livres.

Après la scénographie, un temps de lecture puis d’échange. Les lectrices ont échangé leurs points de vue, partageant préférences et rejets, puis voté pour leurs coups de cœur.
Le Double a suscité beaucoup d’émotions, incompréhension pour certaines et adhésion pour les autres.  Carton Rouge n’a recueilli aucune voix au moment du vote. Les lectrices, ayant connu pour la plupart la guerre, ne tenaient pas à revivre cette période et l’ont laissé de côté.  Et pourtant en aparté, une dame m’a raconté ses souvenirs de petite fille en temps de guerre, ici, dans notre village. Tout ceci, ponctué de longs et lourds temps de silence dont le sens m’échappe encore mais qui montrent que les blessures  peuvent demeurer à vie.
Les lectrices sont parties pour le week-end avec des albums à lire ou relire.

Catherine Labrosse, bibliothécaire

De notre première participation à 1, 2, 3 albums avec quatre classes du lycée Jeanne d’Arc, à Gex-Cessy dans l’Ain, en association étroite avec deux professeurs de lettres, nous retenons que chaque étape du projet aura permis aux élèves de développer des compétences.

Imagination : Nous présentons la scénographie avec les professeurs. Les élèves adhèrent.

Participation, Autonomie : Les lectures épicées offrent plein de possibilités. Les élèves de la classe de 2de transport, viennent en demi-groupe au CDI, lire à plusieurs voix les albums Le prince dragon et Carton rouge, et individuellement,  à voix haute, une histoire de leur choix des Petites histoires du monde. Les jeunes profitent des conseils de lecture de Souleymane Mbodj auteur, conteur et musicien sur Youtube. Ils comprennent l’enjeu de la lecture (compréhension, imagination) et de la lecture à haute voix (expression et communication), utiles pour leur parcours scolaire, professionnel et citoyen.

Argumentation : Après un travail de réflexion sur la première de couverture et une lecture, chaque élève présente l’album de son choix, à la classe, avec leur professeur de français. Cette présentation devant la classe est argumentée.

Analyse : Le vote de la classe des 23 élèves de 2de Transport a entraîné beaucoup de discussions, sur le thème « des goûts et des couleurs » au programme de français. Plusieurs classements ont donc été proposés :
– La couverture la plus attirante : Le prince dragon
– La couverture la plus étrange : Le double
– L’intrigue la plus intéressante : Carton rouge
– L’album le plus émouvant : Carton rouge
– Les illustrations les plus riches : A Paris
– L’album le plus original : Le prince dragon

Partage : Chloé, Amza, Fouad, Mathys, Ilias, Ilyes, Paul-Henri, Yazid, Francis et Baptiste sont volontaires et font part de leurs impressions de lecture à propos de leur album préféré, à la classe de 2de Gestion-Administration.

Conclusion : Pour les élèves, c’est une façon différente de travailler, un changement de regard sur le genre « album », une occasion de s’investir. Pour les adultes, c’est bousculant : ça a changé en positif l’idée qu’ils avaient sur le rapport des jeunes à la lecture.  Vivement l’année prochaine  qu’on recommence !

 Marie-Yves et Nicolas, professeurs-documentalistes

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Parrainés par la bibliothèque d’Argenton sur Creuse,  nous avons, à la clinique  du Haut Cluzeau dans l’Indre (36) voyagé dans les albums.

Inviter des personnes en soin à la lecture, c’est leur permettre de s’ouvrir à d’autres possibles. C’est avant tout quitter sa problématique pour entrer dans le champ de l’imaginaire.

En travaillant sur ses albums, nous avons choisi de ne pas rester dans une lecture passive, mais de nous servir de toutes ces histoires et ces images pour en recréer d’autres. Une manière de sortir de lattente pour se mettre en chemin, être acteur du soin en se recréant.

Les ouvrages Demain les rêves ou  L’Etrange zoo de Lavardens, qui ont eu  le plus de succès,  auprès de notre public, demandent de trouver une solution pour sortir de l’impasse. Comment pouvons-nous sortir de la crise, recréer de la joie, des rêves ? Une personne a par exemple pensé invoquer “ les étoiles de rire ” !

Dans  L’Etrange zoo, il faut imaginer des masques pour protéger son intimité, préserver sa pudeur. Lanimal social que nous sommes ne sort jamais sans son masque ! Nous avons tous besoin de cacher certains tabous.
L’association à un animal a permis à chacun de travailler sur ses archétypes, de convoquer des forces qui lui manquent.

Nous sommes heureux à l’idée de renouveler cette expérience l’année prochaine.

L’arthérapeute de la clinique

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Au collège Lazare Carnot de Nolay (21), collectage des impressions des 56 voyageurs engagés pour la première fois dans 1, 2, 3 albums avant qu’ils ne rencontrent en juin les résidents de la maison de retraite.