Le 11e voyage-lecture intergénérationnel se terminera en juin.
Chaque voyageur-lecteur est invité d’ici là à voter, un guide ayant été envoyé aux animateurs du projet pour organiser au mieux le scrutin.

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 Pourquoi  voter ?
– pour clore l’aventure de lecture.
– pour dire quels sont les albums qu’on a préférés : ceux qu’on aimerait offrir à quelqu’un ou se faire offrir (1, 2 ou 3 maximum).
– pour avoir une occasion d’initiation citoyenne.
– pour rencontrer d’autres personnes qui ont lu les mêmes textes. Exemple, à Sens (89) où tous les voyageurs se retrouvent à la médiathèque pour voter et partager une interprétation de lecture.
– pour retrouver ceux avec qui on a partagé des moments de lectures et d’échanges notamment dans le cadre de jumelage

Quand organiser le vote ?
Le vote peut être organisé lors d’une rencontre spécifique ou réparti dans la structure sur une journée, une semaine (ou plus) en bibliothèque, voire proposé par correspondance, à moins qu’il n’ait été fait en continu (en bibliothèque adulte et centre de soins).

Quand et comment seront proclamés les résultats ?
Vendredi 9 juin 2017
sur ce  blog 123albums.livralire.org et sur www.livralire.org

Au collège de Chagny (71),  les élèves de 6e de Madame Bourgoin  justifient leur coup de cœur pour le conte de Grimn : Jean de fer. Ce qui les a touchés : le mode narratif, les personnages, l’atmosphère ou l’enseignement. Ils disent : jeande fer interieure 250
– C’est féérique.
– La fin est surprenante, il y a une chute.
– C’est un conte dans lequel il y a des épreuves.
– Cela montre qu’il peut exister une vraie amitié entre des personnages différents.
– Ça me rappelle des histoires que je lisais quand j’étais petit.
– Je trouve que le petit prince est courageux et gentil.
– Cette histoire rappelle un conte qu’on a étudié et que j’ai bien aimé : La Belle et la Bête.
– Les deux personnages principaux ne sont pas communs.
– On a eu peur car il y a beaucoup de suspense.
– Il y a une morale : il ne faut pas se fier aux apparences.
– C’est un conte de fées différent des autres.

Echos d’animatrices

A Sennecé-lès-Mâcon
L’animatrice a galéré : plus d’ordinateur, grande solitude, difficulté d’attention des aînés qui souffrent de fatigue (endormissement) ou de troubles cognitifs. L’atelier lecture n’a pas tenu. Reste qu’elle a organisé des petits coins où feuilleter les livres et que 3 résidents ont pris des livres pour lire dans leur chambre… Pas si fréquent !


A Semur-en-Brionnais
peinturesemurscenosemurComme chaque année, émotions et souvenirs partagés avec les résidents, qui sont encadrés par deux animatrices très investies et soutenues  par leurs collègues.

La scénographie est un excellent support pour découvrir ensemble les albums et les thèmes abordés. Il est important de prendre le temps de bien la préparer avec les anciens qui, en découpant et peignant, sont éveillés et actifs dès le lancement.

15 personnes, des habitués, des hésitants et des novices, se retrouvent en moyenne autour de l’album du jour, choisi par le vainqueur de la devinette du jour. Il s’agit à chaque fois de trouver un mot, en rapport soit avec le titre de l’album, soit clé dans l’histoire.

Deux albums ont suscité de vifs échanges et de nombreux souvenirs : chacun y va de son vécu et de bribes de vie :
Le dernier voyage :
– Je devais passer une barrière pour aller voir ma grand-mère et chaque fois on me déshabillait et on me fouillait, ceci plusieurs fois de suite.
– Ce livre très bien écrit me rappelle de nombreux souvenirs bien douloureux. A Paris, je me souviens que les enfants avaient été enfermés dans un stade puis emmenés en Allemagne.
– Ce docteur aurait dû avoir la médaille du courage.

Te souviens-tu de Wei ?
– C’est dur de reparler de tout ça, c’est trop douloureux pour moi. Je préfère ne plus y penser.
– Moi, quand on parle de la guerre, je serre les poings.
– La migration continue, même aujourd’hui. J’aimerais vous parler un peu du canal de Panama avec les chinois dans les années 1800 avec Ferdinand de Lesseps : il avait déjà fait le canal de Suez. Il a échoué à creuser celui de Panama à cause du paludisme mais aussi à cause des conditions climatiques et des éboulements de terrain.
– Quand j’avais 10 ans, on bandait les pieds des petites chinoises pour qu’ils soient tout petits.
– Ce livre me rappelle des tas de souvenirs. Je l’aime beaucoup.

La maison des autres enfants a permis à chaque participant qui le souhaitait de décrire la maison de leur enfance. Nous avons également échangé sur leur chez eux actuel, à l’Ehpad.

Marcelle et Gisèle, Jean de Fer n’évoquent pas de souvenirs. Enfants, les résidents n’ont pas eu d’histoire avant de s’endormir. Adultes, ils n’en ont pas lu à leurs enfants. Comme quoi tout vient à point à qui sait attendre. Aujourd’hui, ils ont le bonheur des moments de lecture de ces contes, que quelques uns d’entre eux iront lire aux enfants de l’école du village le jeudi après-midi.

Les rencontres intergénérationnelle réservent parfois des surprises. Isabelle Cardis,  grande voyageuse, responsable de la bibliothèque Montriond à Lausanne, en partage trois.

Motivation
Une vieille dame, vivant en appartements protégés, ne manquerait pour rien au monde la rencontre avec le groupe de jeunes en difficultés scolaires (12-16 ans). C’est qu’elle veut retrouver leur professeur : un monsieur, motard à ses heures, qui tient sa classe avec autorité et bienveillance, qu’elle trouve grandi chaque année et surtout qui a une voix ! Les bibliothécaires connaissant le faible de la résidente, prennent bien soin de donner  à l’enseignant des textes à lire.

Thématique
A cette même séance, dès la présentation de Malala, une dame s’est exclamée que l’on présentait des livres bien sérieux à cette jeunesse, qu’il leur fallait quelque chose de plus riant, de plus joyeux. Jean de Fer l’a un peu rassérénée, mais au moment du Dernier voyage, dès qu’elle a compris le sujet évoqué, elle a dit qu’elle avait connu cette période, que cela suffisait et qu’elle ne voulait plus en entendre parler. Elle est partie, non sans être passée devant une rangée de jeunes, en leur ayant murmuré on ne sait quoi.

Méprise
Rencontre en maison de psycho-gériatrie entre des allophones de 16 à 25 ans au français encore hésitant et des aînés fragiles. Après la présentation, les jeunes, parfaitement briefés par leur enseignant expérimenté, ont proposé aux aînés de découvrir les albums. Une dame a passé un bon moment avec une jeune femme. Comme elle allait être reconduite dans sa chambre par un animateur, l’aînée demande à Isabelle de  bien s’occuper de la jeune femme fragile. Il faut l’aider à apprivoiser les lieux car ce n’est pas facile de s’intégrer. C’est qu’elle la prenait pour une nouvelle pensionnaire. Sa surprise risque d’être grande quand elle reverra la jeune femme en stagiaire si son CV est accepté !!!

Les trois classes de 6e du collège de Talant (21) ont fini les lectures épicées ou/et individuelles de la sélection. Les élèves sont maintenant invités, par groupe de 3 ou plus, à faire une création de leur choix autour d’un album : reprise totale ou partielle de la lecture, jeux, mime, évocation de souvenirs…

Avant de  lancer cette phase interprétative à destination des seniors et des CM2, Sylvie Mérabti, professeur documentaliste, et Catherine Mertzweiller, professeur de  lettres,  ont imaginé un ensemble de phrases indices pour vérifier le résultat des lectures.  Par un système de numérotation, chaque lecteur est invité, sur une fiche individuelle, à associer les 8 phrases ci-dessous aux 8 albums (visuels de couverture).

1. Si vous partez en voyage, n’oubliez pas vos cailloux.
2. Blancs et bruns, noirs et jaunes, mélangeons les couleurs.
3. Tous nos ancêtres ne viennent pas de France, on le voit dans cet album.
4. On dit souvent que c’était mieux avant, un album pour vérifier si c’est vrai …
5. Où l’on apprend qu’il faut toujours obéir à ses parent.
6. Son idée pourrait être « Lire, c’est être libre ».
7. Où l’on imagine une histoire à partir d’un tableau.
8. Vous quitterez celle de vos parents et construirez la vôtre.

Autre idée cousine : faire faire aux lecteurs une accroche ou un slogan qui pourrait être utilisé, avant le vote,  comme aide-mémoire ou,  après le vote,  comme bandeau de promotion.
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Le foyer de vie Les Ecureuils, à Ebreuil (Allier), qui accueille des adultes en situation de handicap, participe à 1, 2, 3 albums depuis plusieurs années. A titre exceptionnel, un groupe de résidents est venu assister, en novembre dernier, au lancement de la 11e saison à la bibliothèque départementale à Coulandon.

A cette occasion, Stéphane, grand voyageur, me confiait que son rêve serait de voir la fabrication des albums. Pourquoi pas visiter une imprimerie ? Alors que tout est automatisé !  Mais le problème est que les livres sont souvent imprimés à l’étranger sauf sans doute Malala pour lequel les éditions Rue du monde ont fait le choix éthique d’imprimer en France.

Stéphane vérifie de suite. Malala est effectivement imprimé à Saint-Amand-Montrond (Cher). Et les autres ? Stéphane prend l’album Marcel et Gisèle. Il est fabriqué sur les presses de PBtisk. Où est-ce ?

Je propose alors à Stéphane de chercher pour chaque livre de la sélection le lieu de sa fabrication et de le localiser sur une carte. Il a relevé avec succès le défi et nous a envoyé une carte du monde que nous avons transposée sur Google Maps.

Résultat : deux albums sont imprimés en Chine, deux en République tchèque, un au Portugal, un en Italie, un en Lettonie.
(Cliquez sur les vignettes des albums sur la carte)
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A Saint Rémy (71), lors de la présentation aux seniors des activités possibles sur la commune, Jeanne, animatrice en service civique à la médiathèque, a parlé d’1, 2, 3 albums. Elle a fait appel à des volontaires pour faire des lectures épicées à des CM2 voyageurs. Quatre dames se sont proposées. Deux rencontres intergénérationnelles ont eu lieu.
A la deuxième à laquelle j’ai assisté, les jeunes ont eu la chance de voir Malala sur grand écran, parlant à l’ONU.

L’animation pour Past & Present s’est déroulée en plusieurs étapes.

petpenfants1/ le jeu d’association des objets du passé et du présent sur la base d’un visuel par élève.

2/ une analyse collective du changement. L’objet d’aujourd’hui relève-t-il  de la technologie, de la mode ou des mentalités ?

Un élève montre une paire d’images, on discute, puis le meneur de jeu range les visuels sous le fanion correspondant. La plupart de ceux proposés ce jour là seront  jugés résultats du progrès technique.

petpfanion3/ une évaluation du progrès. L’évolution est-elle bonne ou mauvaise ? Avec le même principe de fanion. Pas facile de trancher. Souvent, c’est une question de point de vue. Exemples : Pour fixer un RDV, un SMS c’est  pratique. Pour dire son affection, une carte postale c’est encore drôlement bien ! L’autoroute fait gagner du temps mais est payant et on ne profite pas autant du paysage que sur les routes secondaires. Etc.

petpobjets4/ une vitrine d’objets anciens. Andrée et Odile, les raconteuses du jour, ont apporté des objets de leur jeunesse : une corne pour appeler le bétail à la traite, un moulin à poivre, une cafetière, le réveil que le grand-père mettait dans une soucoupe pleine de petits cailloux pour mieux entendre la sonnerie , la lessiveuse avec des explications sur son fonctionnement. Comme une élève disait que plus personne ne lavait dans une bassine, une élève lui a dit, que si, en Algérie ! Quand on demande aux aînées quelle est pour elles l’invention la plus révolutionnaire, elles répondent en choeur : la machine à laver.

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