Devant 13 résidents et 3 membres du personnels d’un établissement de santé psychiatrique, nous avons présenté La Robe de soie et Le Jardin de Baba, sur le thème commun des souvenirs et de la relation grand-parent/enfant. Ensuite, nous leur avons demandé s’ils pouvaient/voulaient nous faire partager, par écrit, un souvenir de leur enfance en lien avec un grand-parent, voici quelques extraits :
 
« Ma grand-mère et moi allions toutes les deux le dimanche matin au marché. J’aimais l’ambiance, elle ma payait toujours un chocolat chaud en fin de marché. »
 
« Avec mon oncle, nous allions ramasser les myrtilles dans les forêts des Vosges. Nous partions le matin très tôt accompagnés de mon frère et ma cousine afin de profiter de ce moment avec lui et de ses connaissances. On les appelle les brinbelles : ce sont des petites myrtilles qui poussent sur des arbustes sauvages. Nous les ramassions dans nos petits bacs en plastique. Puis nous pique-niquions tous ensemble pour continuer l’après-midi. Et enfin, nous rentrions le soir et préparions des beignets et une tarte avec notre grand-mère. »
 
« L’odeur de ma grand-mère sentie depuis toujours, rassurante, que j’ai sentie pour la dernière fois sur elle au funérarium, il n’y a pas si longtemps. Pour combler ce vide, j’hume sa bouteille vide que j’ai récupérée…. Cela me replonge dans ses bras l’espace d’un court instant, dans mes plus agréables souvenirs. »
 
« Ma grand-mère Simone ou Mamie est décédée quand je suis rentré au collège. Elle habitait en région parisienne d’où je suis issu. Je ne la voyais donc pas très souvent. Mais c’était un pur bonheur quand nous allions la voir, elle était affectueuse et aimante. Aujourd’hui si je ferme les yeux je ne suis pas capable de voir son visage mais, quand je pense à elle, c’est l’odeur de son parfum qui me revient. Je ne saurai le décrire, c’est une odeur douce, sucrée et épicée. A son décès, ma tante m’a donné son dernier flacon de parfum que je garde précieusement, l’étiquette est effacée, presque illisible mais le flacon reste scellé car il contient une odeur que je veux garder intacte, tels mes sentiments. »
 
Catherine et Laëtitia, bibliothèque Rollinat (Argenton -sur-Creuse)

Que du bonheur à la résidence des Sept Fontaines avec La Robe de soie ! Après la lecture épicée, chacune des participantes a confié un souvenir lié à un objet.
Comme l’échange était très riche, je leur ai proposé de poursuivre par l’écriture d’un texte à partir d’une photo de famille, clin d’œil au portrait de l’aïeule dans l’album, ou d’une image de leur choix.
Chacune couchera ses idées sur le papier. Michèle, bénévole, les aidera pour la rédaction et Magalie, employée, pour la mise en forme texte-image.
Lecture sera faite à voix haute lors d’une rencontre intra-générationnelle avec les ainés de Givry, membres de Vive La Vie.
Marie Christine Defaut, animatrice lecture bénévole et présidente de Livralire

Lise et Diane, deux élèves de 5ème en option théâtre au collège de Talant, ont été ravies de retourner dans leur école primaire à Hauteville-les-Dijon pour jouer la lecture épicée de La Robe de soie.

Les auditeurs et auditrices de deux classes ont été touchés par l’histoire, racontée par des anciennes élèves qui étaient aussi des grandes sœurs pour trois d’entre eux.

Un atelier d’écriture a été organisé dans la foulée avec les CM1/CM2.

En s’inspirant d’extraits de l’album chacun.e a été invité.e à décrire une maison de sa parentèle (grands-parents, oncles et tantes, cousins) puis à évoquer un objet qui s’y trouve et l’intrigue. (Voir fiche jointe).

Ainsi pour Ninon :
La maison de mes grands-parents paternels est grande et intrigante avec un jardin. Elle a un escalier. Mais dans mon rêve étrange et silencieux, il y en a deux. Une échelle mène à un grenier abandonné dans lequel se trouve un coffre et un doudou assis dessus. Mais aussi d’autres pièces effrayantes. Evidemment, tout cela n’existe pas dans la réalité. Dans leur maison, il y a aussi un garage qui mène à un sous-sol et un autre escalier vers un studio où vit un locataire.
En face de l’escalier, en hauteur, une grande boîte est posée à la verticale et est en bois gravé. J’ai souvent imaginé toutes sortes de scénarios à propos de cette boîte : appartenait-elle à mon arrière-arrière-grand-mère et serait-elle remplie de photos souvenir ? Ou encore contiendrait-elle une lampe à huile ou d’autres objets anciens ? Pour le moment, le mystère reste entier !

Conclusion : un bon travail d’écriture et d’imagination qui fait écho à l’histoire de Chiara et auquel se sont prêtés avec enthousiasme les écoliers !

Sylvie Merabti, prof-doc collège de Talant (21)

Une fillette est en séjour chez sa grand-mère italienne dans son immense maison rouge. Après qu’elles aient regardé ensemble un album photo, l’enfant décide d’explorer la demeure. Dans une armoire, elle déniche une magnifique une robe de soie qu’elle revêt aussitôt. Très émue Nonna, l’aïeule, explore de colère. Puis, elle se ressaisit : le moment n’est-il pas venu de raconter le drame qui s’est passé dans cette maison.

La lecture épicée créée par Livralire met en avant :

  • Le cadre avec un support en forme de cube pour symboliser la maison.
  • Le duo intergénérationnel avec la petite-fille au cube 1 et la grand-mère au cube 2, l’une et l’autre se regardant quand elles dialoguent.
  • Les temps du récit avec le présent des vacances (livret 1) et le passé de la guerre (livret 2)

P.S :  Pendant le tournage de la vidéo un matin d’automne, la pluie tambourinait sur le velux, d’où le désagréable bruit de fond !

Retour de Chiara Mezzalama, l’autrice de l’album : Merci vraiment pour cette lecture qui me touche. Elle rend bien l’ambiance de l’histoire, le partage entre les générations. Les images ainsi découpées et la musique. C’est super!

La Robe de soie   
Auteure : Chiara MEZZALAMA
Illustrateur : Régis LEJONC

Les Editions des Eléphants, 2022, 14 €

Dans la maison de vacances, il a suffi qu’un cadre se brise pour que la grand-mère convoque le passé. En feuilletant les albums de photos, elle attise la curiosité de sa petite fille qui, bravant sa peur, ouvre la grande armoire du salon. Dans une boîte en carton, elle y trouve la robe chinoise portée par l’aïeule du tableau. Innocemment, elle la revêt. Sa grand-mère enrage.